Cillian
Monsieur tout le monde
Elle avait parlé de faire la cuisine, c'est ça ? Bonne idée. J'ai chaud au visage par contre. Peut être qu'il faudrait que je boive un peu d'eau. Je ne sais pas. Et je sens mes mains trembler un peu. Ça ne va pas être pratique pour faire la cuisine. Je me trouve ridicule. Ridicule de réagir comme ça. C'est juste un bain avec la femme que j'aime. Bordel. C'est la première fois que je vais me retrouver nu avec une femme. Merde. Merde. Putain. D'abord, un verre d'eau. Et souffler un peu. Tout est déjà posé sur la table. Parfait. Une fois le verre d'eau avalé, je me met à préparer la viande et les légumes.
La viande d'abord. Je la sale, puis la poivre avant de la laisser reposer. C'est très important, pour qu'elle prenne un peu le goût de ces épices. Vient ensuite le temps de préparer les légumes. Pas forcément mon moment préféré. Heureusement, mes mains ont arrêté de trembler dès que j'ai saisi le couteau. Comme si instinctivement, mon corps s'était de suite calmé. Je ne sais pas ce que ça signifie sur moi, que la présence d'une arme dans mes mains réussisse à me calmer directement. Pas des bonnes choses, sans doute. Une fois les premiers légumes, ceux qui prendraient le plus de temps à cuire, prêts, il est temps de lancer la cuisson. Délicatement, j'attache le petit chaudron au dessus du feu. Je laisse ensuite tomber dedans un peu du beurre que l'aubergiste à gentiment pensé à nous donner avant d'y faire tomber les premiers légumes et la viande.
Je retourne ensuite à mes occupations alors que Ryme me serre contre elle. Pour ce qui est peut être la première fois, ou alors la première fois dont je me souviens du moins, je sens sa poitrine se compresser doucement contre mon dos et doit retenir une petite toux. Bordel Cillian, ressaisis toi. Sans un mot, elle prends un autre couteau et m'aide. C'est presque agréable. Ma tête se vide doucement jusqu'à ne plus être remplie que de légumes à éplucher et a couper. C'est ça, la vie normale, en fait. J'adresse un regard à la rousse à coté de moi qui semble elle aussi être concentrée. Je repense à l'autre Invokeur dont je ne suis pas sur d'avoir retenu le nom. Si seulement elle pouvait se dépêcher. Allez vaincre Sin. Peut être que je devrai me sentir mal de penser ça. Souhaiter la mort d'un autre. Mais je ne supporterai pas de perdre Ryme. Ma main se tends légèrement vers elle avant de retomber. Je t'en prie mon amour. Tu as assez donné à ces ingrats. Abandonne tout ça. Viens avec moi. Avec un peu de mélancolie, je termine de tout préparer et jeter dans la marmite, avant de couvrir.
Et visiblement, le bain aussi est prêt.
Est-ce qu'il est encore trop tard pour annuler ? Parce que là, je crois que mon cœur va exploser. Rouge comme une pivoine, elle s'approche de moi. Que faire ? Que dire ? Merde, je n'ai jamais fait ça moi. Je sens ses mains courir le long de mes hanches et défaire mon pantalon, qui tombe comme une masse par terre, bien vite rejoint par mes sous-vêtement. Je crois que mon cœur va exploser. Doucement, elle caresse ensuite une de mes cicatrices. C'est une des plus vieilles. De celles qui m'ont emmené à l’hôpital. Bon. Réfléchissons tant que c'est possible. Déjà, je constate avec plaisir que mon corps semble ne pas trop réagir, ce qui m'évite d'avoir trop honte. Doucement, je glisse mes mains par le bas de son haut avant de le faire remonter. Malheureusement, ça coince un petit peu à la tête. Merde.
« Tu peux me ... »
Avec son aide, je réussis enfin à retirer son haut, avant de m'attaquer à essayer de m'attaquer à son soutien-gorge. Encore une fois, j'ai du mal, et ce ne sont pas mes mains tremblotantes et moites qui m'aident. Je laisse s'échapper un rire un peu mal à l'aise.
« Désolé, ce n'est pas si facile que ça en à l'air, malheureusement. »
Je me sens idiot, et je n'ai qu'une envie, c'est disparaître. Mes démons me murmurent que je ne suis que nul comparé à tout les amants qu'elle a pu avoir. Et j'essaie de lutter contre ça. Elle est a moi maintenant. Peu importe le passé, non ? Je me répète cela comme un mantra en gardant les yeux rivés dans les siens. J'ai la poitrine de la femme que j'aime nue devant moi et je n'arrive pas à quitter son regard. Avec toujours cette panique dans les gestes, je la défait maladroitement de son pantalon. Je vocalise ce que je ressens alors que mes mains passent entre le dernier morceau de tissus qui la recouvre et la peau de ses hanches.
« J'ai traversé la Via Purifico. J'ai combattu des squames de Sin. Honnêtement, je crois que je n'ai jamais senti mon cœur battre aussi fort. Je n'ai jamais ressenti autant d'appréhension. »
Je retire mes mains sans la dénuder totalement pour retirer mon haut. Peut être que si je suis moi même nu, ça ira mieux. D'ailleurs, je ne remarque même pas que pour me dénuder, aucun soucis. J'ai soudain un éclair de génie qui me traverse l'esprit. Doucement, lentement, je me penche sur elle pour l'embrasser. Avec tout mes sentiments par la bouche, je fais glisser son ultime vêtement avant de caresser d'une main timide sa croupe.