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Gyakuten saiban - Ryme

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Cillian

Classe : Chevalier Noir

Points de rang : 1394



Chimères
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Sorts & compétences

Cillian

Monsieur tout le monde

Mer 29 Mai 2019 - 13:03
Une semaine. Cela faisait une semaine que le mariage de ma sœur avait eu lieu. Cela faisait une semaine qu'une colère sombre et noire s'était emparée de moi. Malgré les meilleurs efforts de Ryme, je n'avais pas réussi à me calmer. On en a discuté pourtant. Elle m'a assuré savoir qu'elle ne croyait pas à ces racontars. Et je lui assuré que ce n'était que mensonges et billevesées. Mais c'est la fois de trop. Encore la fois de trop. Peut être que j'aurai du mettre un bon coup d’arrêt dès la première embrouille qu'il y avait eu. Lui trancher la tête. D'un coup sec, séparer son horrible visage de mégère de sa nuque. Mais non. Ce n'est pas comme cela que l'on règles les problèmes dans le monde civilisé. Pourtant, je vous assure que si on me laissait cinq minutes tranquille avec les gens du genre de Marnie, je peux vous garantir qu'un certain nombre de problèmes auraient été réglés.

C'est Ryme qui avait proposé l'idée. Qui était très bonne. Demander une rencontre avec tout les partis impliqués. Une sorte de médiation. C'est sur que c'est mieux que la fendre en deux comme une bûche trop sèche. Ça m'éviterait des soucis. Père avait été surpris, mais il avait accepté. La rencontre avait été fixée dans le bureau du maire. Pour mon coté, Ryme et moi. Marnie avait visiblement choisie elle et son grand père. Garan, en tant que représentant le plus haut gradé de l'église sur l'île, était aussi de la partie.

Ma belle rousse et moi nous sommes dirigés vers la mairie en silence. Pour l'occasion, je me suis mis sur mon trente et un. Mes cheveux, que je laisse habituellement vivre tranquillement, sont attachés en une queue, laissant voir quelques cicatrices zébrer de derrière mon cache-oeil, habituellement protégées par mes mèches. J'ai revêtu un haut noir en cuir matelassé, du même genre que celui que j'avais quand je suis parti de l'île en pèlerinage. Au dessus, une cape de voyage simple vert sombre. Comme bas, un pantalon rappelant un peu les shorts de Blitzball, car renforcés aux genoux. Ce sont des habits de voyage, mais aussi des habits de combattants. Je ne sais pas comment renvoyer plus l'idée que je suis absolument sérieux en cette journée. La seule chose qui aurait pu encore plus montrer ma colère, c'est si j'avais pris mon épée. Mais non. Trop dangereux. Je n'ai que ma rame attachée dans mon dos. Cependant, tout les gens présents savent que ce n'est pas une raison pour trouver ça amusant, car ils savent que je suis mortel même avec ça. Des gants en cuir finissent ma tenue.

Les doigts enlacés dans ceux de Ryme, on arrive devant la mairie. Le bâtiment semble vide, mis a part sûrement ceux dont la présence est requise pour cette médiation. Une fois devant le bâtiment, je nous arrête et me met face a la magnifique rousse.

« Je suis désolé de t'emporter dans ça, mon amour. Mais je crois que c'est le seul moyen qui n'implique pas que je tue Marnie. Vraiment. »

Elle le sait, comme c'est elle qui a eu l'idée. Mais je me suis senti obligé de lui dire une nouvelle fois. Une fois qu'elle m'a répondu, je l'attire contre moi pour un baiser. Pour lui donner la force de traverser cette épreuve. Ou bien est-ce pour moi ? Je ne sais pas. Le cuir de mon gant caresse son visage, et on rentre dans la mairie. Sans trop de soucis, on trouve le bureau du maire. Je cogne à la porte et on nous invite à entrer. Pour l'instant, il n'y a que père et Garan. Ils ont le visage sombre, tout comme moi. Un des rares moments où on peut vraiment se rendre compte que nous avons le même sang. On se dit bonjour, sans aller se serrer dans les bras les un des autres. Des mouvements de tête suffisent. Après tout, ils ne sont pas là en tant que père et frère, mais en tant que maire et prêtre.

Après quelques minutes de silence, on frappe à la porte. Marnie et son grand père sont invité à rentrer. Le vieil homme est drapé dans autant de dignité que possible, et j'ai un peu mal au cœur de l'avoir traîné dans tout ceci. J’essaie de me dire que c'est un peu de sa faute, pour ne pas avoir bien éduqué sa petite fille. C'est cruel, car il a fait ce qu'il a pu, mais tant pis. Aujourd'hui, il faut que je veille à me protéger et a protéger Ryme avant tout. Derrière lui, Marnie, habillée d'une sorte de robe mettant en avant son ventre un peu rebondi. Je dois avouer que je ne sais pas du tout ce a quoi est sensée ressembler une femme enceinte. Je ne sais même pas depuis combien de temps elle dit l'être. Elle m’adresse un sourire qu'elle veut sûrement charmeur, avant de lancer un regard noir à Ryme. Je n'ai pour elle qu'un dédain clairement affiché sur mon visage. Une fois que la porte est fermée, la voix de mon père retentit dans la pièce.

« Nous sommes ici pour nous occuper du litige entre monsieur Cillian et mademoiselle Marnie. Sont présents Garan, prètre de l'île de Besaid, Ryme, témoin de moralité de Cillian, et Gilgo, témoin de moralité de Marnie. Que l'accusateur porte ses griefs. »

Je soupire. Il faut que je me souvienne de tout ce qui s'est passé.

« Monsieur le maire, mon père Garan, Ryme, Gilgo, Marnie, j'accuse Marnie de vouloir, depuis mon retour sur l'île, porté atteinte à la fois a ma santé physique et a ma relation avec Ryme. »

Je lance un regard noir à Marnie, qui semble ne pas y porter attention.

« Le dernier de ces actes étant la propagation d'une rumeur mensongère comme quoi j'aurai avec elle une relation intime ayant résulté dans la conception d'un enfant. Ceci n'est que mensonge, et j'affirme n'avoir jamais eu de relations avec cette personne. »

Elle prends mes mots comme un soufflet direct.

« Mais tu te moques de moi Cillian ? Et cette fois sur la plage ou, ravi que je vous aie sauvé de vos attaquants, tu m'as prise sauvagement a coté de cette traînée alors qu'elle était assommée. »

Je ferme l'oeil. Ne la tue pas sur le coup Cil. Ne la tue pas sur le coup. Je serre la main de Ryme pour me donner de la force alors que mon père demande à Marnie de rester correcte. Je regarde Ryme. Peut être qu'elle se souvient mieux de ce moment que moi.

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Ryme

Classe : Mage blanc

Points de rang : 2097



Chimères
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Ryme

Invokeure

Jeu 30 Mai 2019 - 11:01
Apaiser les tourments de Cillian n'était pas une chose facile ; Ryme qui s'était déjà perdue dans le désert de Bikanel, il y a des années de ça, ne pouvait que faire la comparaison entre son compagnon et cet endroit. Magnifique, rugueux mais aussi dévastateur. La fureur de son fiancé ne semblait pas avoir de repos. Mais elle le comprenait, cette fois-ci, Marnie avait commis un acte de trop. Néanmoins, l'Invokeure ne pouvait s'empêcher d'être triste à cause de cette situation : quoi qu'elle dise, quoi qu'elle fasse, rien ne savait endiguer l'ire de Cillian. Bêtement, elle avait cru que son amour suffirait toujours à stopper l’hémorragie du trop plein de sentiments qui pouvait couver chez lui. Mais elle se sentait impuissante. Elle ne pouvait que regarder le feu brûler, jusqu'à ce que ce dernier ne meurt naturellement par oxydation.

Elle avait néanmoins suggéré de s’adresser aux autorités de l'île, pour que le litige soit réglé une bonne fois pour toute. Où au moins, ne serait-ce que pour comprendre la petite fille de l'ancien maire. Même si aujourd'hui, Ryme voyait Marnie comme une peste – pour ne pas être plus vulgaire, elle ne doutait pas du fait qu'elle avait été une bonne personne. Qu'elle pouvait être une bonne personne. C'était avec cette idée que l'ancienne Voix marchait, main dans la main avec son compagnon, vers le bureau des autorités compétentes. Cillian avait même fait un effort vestimentaire – une chose inédite. Il apparaissait déterminé, fort mais aussi on ne peut plus sérieux. Un guerrier qui venait pour en découdre.
Quant à Ryme, elle n'avait pas à être en lumière, n'était pas la partie plaignante. Ainsi, elle s'était habillée simplement et portait ses bijoux usuels.

— Je retiendrais simplement que pour que tu te fasses beau, il faut que tu sois très très en colère après quelqu'un, dit-elle avec un sourire en guise de réponse à ses paroles.
Il se pencha ensuite vers elle, pour échanger un baiser. C'était sans doute le premier contact agréable qu'ils avaient depuis une semaine. Malheureusement pour lui, Ryme connaissait un peu trop bien les hommes en colère. Le poison de la colère dans les veines avait tendance à faire perdre la raison au plus doux des chocobo.

Dans le bureau, Garan et le père de Cillian étaient présents. Ryme ne savait guère si le litige allait de se fait être équitable. Le prêtre avait pourtant montré à de maintes reprises qu'il était capable d'être intransigeant avec son petit frère, l'Invokeure n'oubliait pas qu'un jour, il avait avoué qu'ils avaient des “amis en communs”. Le père de Cillian était un homme que Ryme n'arrivait toujours pas à cerner, mais elle espérait que tout se passerait pour le mieux. Peu de temps après, l'ancien maire ainsi que sa petite fille arrivèrent. Le vieil homme semblait soucieux quant à Marnie, elle avait mis une robe légère qui mettait en avant l'arrondi naissant de son ventre. Elle était – à priori, bel et bien enceinte ; Ryme resta tout de même sur ses gardes, les premiers mois de la grossesse étant facilement imitable. Il faudrait qu'un mage blanc l'examinât pour réellement déterminer si, oui ou non, elle attendait un enfant. Mais étant la seule personne compétente de l'île, la déontologie interdisait à Ryme de pratiquer l'examen.

Une fois tout le monde assit et installé, le père de Cillian prit la parole, marquant le début de la résolution du litige. Avec assurance, les accusations fusèrent hors de la bouche de l'accusateur. Ryme fut surprise que son sujet ne soit pas évoqué ; elle aussi avait été prise pour cible, mais peut-être que cela ne fonctionnait pas ainsi dans les îles. Peut-être que Cillian ne pouvait pas plaider pour elle, juste pour lui.
L'accusée sembla très mal prendre l'annonce des faits et répliqua aussitôt. Un petit sourire gêné et douloureux se dessina sur le visage de Ryme tandis qu'elle serrait délicatement la main de Cillian. Il fallait qu'il garde son calme, déverser sa colère ne donnerait rien de bon, elle en était certaine.

— Mon père, monsieur le maire, monsieur Gilgo, mademoiselle Marnie, commença-t-elle d'une voix calme, j'étais effectivement présente lors de la nuit évoquée. Néanmoins, mes souvenirs des évènements diffèrent de ceux présentés.
— Vraiment, mon enfant ? demanda l'ancien maire, un chat dans la gorge.
— Pourriez-vous nous en dire plus ?

Ryme leva les yeux vers Garan qui avait posé la question. Son regard se reporta sur Cillian ; elle n'avait pas envie de retourner le couteau dans la plaie. Elle n'avait pas envie de le faire souffrir en ravivement des souvenirs douloureux. Des souvenirs que son cerveau avait choisit d'effacer. La jeune femme avala sa salive, choisissant ses mots pour frapper d'estoc verbalement.

— Cillian et Marnie étaient bel et bien sur la plage. Seuls. Il n'y avait pas de monstres et encore moins une troupe d'agresseurs. Je suis presque certaine que vous vous souvenez tous de ce troublant fait : il n'y avait aucune trace de lutte sur les lieux. Depuis, toute l'île à pu constater que Cillian était un combattant de qualité. Gordias, mon Gardien ne lui aurait certainement pas fait confiance avec ma sécurité autrement.
— Certes, il est vrai que c'était un élément troublant. La battue pour retrouver les monstres n'ayant rien données non plus. Veuillez continuer.
— Lorsque je suis arrivée sur les lieux, Marnie semblait avoir mis à terre Cillian – je ne sais comment, peut-être par surprise. Elle s'échinait sur sa tenue qui comportait beaucoup de ceintures...

Ryme marqua une pause et serra un peu plus fort la main de Cillian. Sa gorge se fit plus rugueuse également.

— J'ai tenté de l'empêcher de... Celle qu'elle prévoyait de faire. Mais, c'est à ce moment-là qu'elle m'a attaquée. Ma blessure à la gorge ainsi que mon lobe d'oreille arraché ne sont pas dus à des monstres. Nous savons tous qu'un monstre ne frappe pas ainsi.
La main de Ryme se dirigea instinctivement vers sa jambe blessée.
— Vous accusez ma petite fille, dame Invokeure ?
— Oui... murmura Ryme, nous sommes tous au courant de l’obsession maladive de Marnie pour Cillian.

Un silence lourd tomba sur la pièce. Marnie était rouge de colère et les autres hommes baissaient la tête, grave.

— Pourquoi ne pas avoir parlé plus tôt ? demanda Garan.
— Je venais d'arriver, personne ne m'aurait cru. Besaid est une île merveilleuse, mais il faut savoir se faire accepter de ses habitants avant qu'elle ne se révèle complètement.
— Avez-vous une preuve de tout ça ?
— Non. Enfin... La boucle d'oreille que je portais ce jour-là n'a jamais été retrouvée.
— Je suggère que l'on fouille votre maison, monsieur Gilgo. La présence du bijou chez vous serait un élément décisif pour prendre une décision dans ce litige.
— Soit. Mais je sais que Marnie est une bonne petite. Elle n'aurait jamais...

Le vieil homme abattit sa main parcheminée sur l'épaule de sa petite fille. Marnie était rouge de colère et si un regard avait pu tuer, Ryme aurait probablement déjà rejoint l’au-delà. Garan revint à sa place après avoir donné des instructions aux hommes qui attendaient derrière la porte.

— Avez-vous quelque chose à répondre, mademoiselle ? demanda le père de Cillian en se tournant vers Marnie.
— Cet enfant a été conçu dans l'amour, je sais qu'il m'aime ! Il est juste aveuglé par la magie de cette garce, c'est elle qu'il faudrait jugée ! Elle m'a volé mon homme ! J'aime Cillian, vraiment. Je le connais par cœur, je connais tout de lui : son plat préféré, les endroits de l'île où il va toujours, je sais même qu'il a peur des orages. Il avait même promis de m'épouser en revenant... On ne peut pas effacer notre histoire comme ça... Je lui ai même donné ma virginité avant qu'il parte...

Les griffes glacées de la peur s'enfoncèrent dans l'estomac de Ryme ; que fallait-il croire ? La peine de Marnie semblait réelle et profonde. Le rougissement de ses joues en parlant de sa virginité conférait quelque chose d'authentique à ses paroles. Et si, simplement, Cillian ne se souvenait pas. Qu'il avait oublié. A l'hôpital, ils n'avaient jamais évoqué une quelconque relation amoureuse : Ryme ignorait la vérité. Pourtant, elle voulait croire leur version de l'histoire, celle où il n'avait jamais aimé personne avant. Celle où il perdait son pucelage avec elle, à Kilika dans la chambre de leur auberge, après avoir fait brûler le dîner qu'ils préparaient.

— La présence de catin rousse ne change rien au fait que cet enfant, est le sien ! Elle, elle ne peut rien lui offrir. Pense au bien de ton enfant, Cillian... Si tu ne restes pas pour moi, reste pour lui. Je t'en prie.

Elle porta une main à son ventre, la courbe semblait être bel et bien faite de chair. La gorge de Ryme se serra un peu plus. Si en effet, cet enfant était celui de Cillian... Il fallait qu'il reste à Besaid. Grandir sans l'affection d'un père était une blessure bien lourde pour une vie à venir.

— Je vous prie de m'excuser... murmura Ryme en se levant. Elle salua poliment l'assemblée avant de quitter la pièce.
Comme elle s'y attendait, Gordias n'était pas loin. Elle se dirigea vers lui d'un pas vif et pour la première fois depuis qu'ils voyageaient ensemble, elle se permit de se blottir contre lui.

— Qu'est-ce que je dois faire ? sa voix se brisa en un croassement lourd de chagrin.

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Cillian

Classe : Chevalier Noir

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Cillian

Monsieur tout le monde

Jeu 30 Mai 2019 - 13:52
Je respire doucement. Il ne faut pas que je laisse la colère s'emparer de moi, même si c'est difficile. L'entendre traiter Ryme de traînée, c'est comme si elle me plantait un couteau dans le cœur. Mais ça, elle s'en fout. Il n'y a que son petit plaisir qui tient. Tout ce que j'espère, c'est qu'elle a menti. Parce que j'aurai du mal à vivre avec moi même si ce qu'elle a dit est vrai. Enfin … Si elle m'a forcé à … Ugh. Je ne veux pas y penser. Je regarde Ryme, ayant l'envie qu'elle démente tout. Bon, ça commence bien. Sa version des choses n'est pas la même que Marnie. Elle redresse son regard vers moi et je lui fait un léger sourire pour l'inviter à continuer. Et elle parle.

Effectivement, j'étais sur la plage avec Marnie. Ça, c'est une chose sure. Mais il n'y avait pas de groupe d'agresseurs, ni de monstres. Je fronce un peu les sourcils. Ça ne peut vouloir dire qu'une chose. Mon regard lance des dagues vers Marnie alors que ma main libre se serre jusqu'à ce que mes jointures soient blanches sous l'effort. Pas de trace de lutte. Cela voudrait dire que quoi qu'il se soit passé j'aurai été volontaire ? Mon frère demande des précisions. Visiblement, j'ai été mis à terre. Oui, cela correspond à peu près au quelques souvenirs de ce moment que j'ai. J'étais a peu près bien, et soudainement, un trou noir. Ca pourrait faire sens si on m'a attaqué par derrière. Et si il n'y avait trace de personne d'autre … Ce serait elle qui a réussi à m’assommer ? Elle n'a pas l'air d'être forte comme ça, mais avec l'avantage de la surprise, cela ne veut pas dire grand chose. Et donc, elle aurait été en train d'essayer de me déshabiller.

Je sens un frisson de dégoût me parcourir, comme si mon corps se souvenait des choses que mon esprit n'avait pas pu, ou voulu, enregistrer. Je regarde Marnie et une nausée me monte au crâne. Je sens la main de Ryme serrer un peu plus fort la mienne. C'est à ce moment là qu'elle aurait attaqué Ryme. Ma rousse m'en avait parlé le lendemain, et j'avais un peu refusé de la croire. En même temps, accepter la vérité n'est pas facile dans ces conditions. En tout cas, ces révélations semblent ne pas plaire à Marnie. Garan se dirige vers la sortie, visiblement pour chercher quelqu'un pour fouiller la maison de Gilgo. Si Marnie est a moitié intelligente, elle n'aura pas gardé la boucle d'oreille. Mais …J'ai l'espoir.

Un silence gênant flotte en attendant que Garan termine. Les deux plus agés se lancent des regards qui semblent en dire long, mais dans une langue que je ne sais aps parler. Je pense que mon père nous croit, mais difficile de dire ce que Gilgo pense. Je sais qu'il m'a toujours bien aimé, mais c'est de sa petite fille dont on parle. Une fois que Garan revient dans la pièce, il donne la parole a Marnie.

Et c'est un véritable torrent de haine qui sort de la bouche de la jeune femme. Je fronce les sourcils. Je n'aime pas cette façon d'être considéré comme de la marchandise. Elle raconte les billevesées habituelles. Elle m'aime. Je l'aime. Elle me connaît bien. Pour moi, cela la fait plus sonner comme une de ces étranges personnes qui suivent d'autres gens dans leur dos. Mon ventre se retourne un peu quand elle parle d'une proposition d'épousailles. Et encore plus quand elle dit qu'elle m'a donné sa virginité. Non. C'est impossible. Mais je ne m'en souviens plus. Tout ce que je sais, c'est qu'au fond de moi, je sais que c'est impossible. Je ferme les yeux alors qu'un mal de crâne commence à m'assaillir. Comme souvent, essayer de remuer les souvenirs de cette époque ne me donne que douleurs et désolation. Tout ça est impossible. Impossible. Elle essaie ensuite de me convaincre de rester. Pour le bien du petit. Mais c'est impossible. Impossible. Impossible. Ryme semble garder sa dignité, mais sort bien vite de la pièce.

Je me retrouve du coup seul, le regard de quatre personnes braquées sur moi. Je n'ai que deux envies. Soit foncer sur Marnie et la tuer, soit m'enfuir. Je me demande bien où est partie Ryme. Est-ce que l'on peut même continuer sans elle ? La voix de mon père résonne, comme lointaine. Elle est blanche, visiblement aussi surpris par ce qu'il a entendu que moi. Et non, il faut attendre Ryme. Si dans cinq minutes elle n'est pas là, il faudra aller la chercher.

*-*-*-*-*-*

Avant qu'il n'ait le temps de réagir, Gordias se retrouve avec son Invokeuse dans les bras. Il ne sait pas ce qui se dit dans cette pièce, mais ça met visiblement la jeune femme mal à l'aise. Il reste figé pendant quelques secondes avant de tapoter doucement l'épaule de la jeune femme. Décidément, il n'est pas très bon pour tout ça.

« Ce que vous devez faire ? »

Qu'est-ce qu'il en sait, lui ? Tout ce qu'il sait, c'est que Marnie à des amis haut placés dans l'église. Et pas les même que lui. Au contraire. Peut être qu'elle a besoin d'entendre ça.

« Ryme. Ressaisissez vous. N'oubliez pas. On sait que Marnie a des contacts dans l'église. Souvenez vous ce vieil homme, dans la grotte. Celui qui vous a attaqué. C'était un sbire de Vilhatt, au final. Et il avait des liens avec Marnie. »

Gordias la repousse doucement avant d'essuyer les larmes de la rousse.

« Je ne connais pas ce Cillian plus que ça, mais ça a l'air d'être un bon garçon. Et vous vous êtes promis assistance, non ? Je ne pense pas que le laisser seul dans cette pièce soit une bonne chose. Écoutez votre cœur, Ryme. Vous savez quoi faire. »

Doucement, il la repousse vers la porte, qu'il ouvre.

« Allez y. ils ont besoin de vous. Et ne le laissez pas gagner. Ne le laissez pas vous détruire. »

*-*-*-*-*-*-*-*

Je regarde Ryme. Je crois qu'elle est en train de pleurer, non ? Sans pouvoir me retenir, je me rue vers elle pour la prendre dans mes bras. Je sens le regard un peu attendri de tout le monde sauf Marnie sur nous. Elle, elle continue à nous lancer des épées bâtardes dessus. A l'oreille de ma rousse, je murmure.

« Ça va aller mon amour. Ça va aller. »

Doucement, je la tire dans la pièce, sans jamais la lâcher. Mon père me demande si j'ai une réponse a ce que Marnie vient de dire.

« Quand j'ai été blessé, il n'y a malheureusement pas que mon œil qui a été touché. Mon cerveau aussi, un peu. Très honnêtement, je serai incapable de dire si ce qu'elle a dit sur ce qui s'est passé entre nous avant mon départ est vrai. Mais tout ce que je sais, c'est que si je lui ai fait cette promesse, c’était une promesse en l'air, car je n'avais aucunement intention de revenir en vie de mon pèlerinage. »

On ne part pas en pèlerinage pour en revenir après tout.

« Tout ce que je sais, c'est que Marnie me dégoutte. »

Je plante mon regard dans le sien.

« Jamais je n'aurai accepté de coucher avec elle. Ni avant mon départ, si après. Si jamais son ventre porte vraiment ma semence, ce qui n'est pas sur, ce ne serait pas un enfant désiré de ma part. Ce ne serait pas mon fils ou ma fille. Cependant, si jamais il y a vraiment un enfant dans son ventre, et que j'en suis, a mes dépends, le père, je ne pourrait de toute façon pas m'en occuper. Je ne suis pas apte. Il vaudrait mieux qu'il vive avec ses grands parents. »

Je regarde Ryme. Je me doute que c'est un sujet douloureux pour elle. Mais elle doit savoir que je ne suis pas apte à m'occuper d'un gamin, surtout si il me rappelle une personne que je déteste. Marnie me regarde. Son expression est un mélange de tristesse et de haine, je crois. Il se tords. Se contords. Elle crache, comme si c'était du venin, plus qu'elle ne parle les mots qui suivent.

« Je t'aurai donné tout ce que tu voulais, Cillian. Mais non, tu préfère cette pute du nord qui s'est tapé tout le clergé et qui t'as même envoyé dans la Via Purifico. Tu es vraiment une merde, Cillian. Je ne comprends pas comment j'ai pu t'aimer. »

Au moins, elle a révélé ses vraies couleurs. Mais tout le monde reste coi. Gilgo et mon père me regardent comme un extra-terrestre.

Au oui, mon secret est sorti du chapeau.

Je regarde Ryme.

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Ryme

Classe : Mage blanc

Points de rang : 2097



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Ryme

Invokeure

Sam 1 Juin 2019 - 10:51
Tout semblait si distant mais aussi si réel ; le sang de Ryme battait violemment dans ses oreilles tant et si bien qu'elle n'entendait presque plus que cela. En refusant d'assumer sa paternité si, l'enfant de Marnie était bel et bien le sien, Cillian envoyait un autre message à l'Invokeure. Si d'aventure la liberté tant désirée arrivait enfin, ils n'auraient pas d'enfants. La nouvelle lui noua la gorge avec difficulté ; le futur idéal dont ils avaient souvent parlé n'était qu'un rêve de plus. Et puis, il fallait bien avouer qu'elle se souvenait encore de la douloureuse expérience du rejet de ses parents : Ryme n'avait jamais été désirée et ne souhaitait à personne d'avoir le même destin.
La jeune femme leva les yeux timidement vers Marnie, une lueur presque compatissante dans le regard jusqu'à ce qu'elle voit son visage se déformé sous la colère. Une boule se forma dans l'estomac de Ryme ; la petite fille de l'ancien maire allait frapper d'estoc et avec violence. Comme de l'eau trop longtemps contenu dans un barrage, ses mots se déversèrent dans la pièce avec férocité, amertume et colère.

Un silence lourd s'invita dans la pièce, le mensonge qu'ils avaient soigneusement élaboré venait de voler en éclat. La Via avait été évoqué, la sexualité non-consentit de Ryme également. La jeune femme serra un peu plus fort la main qui était dans la sienne. Le regard de Cillian se posa sur elle. Elle lui répondit avec un sourire triste et désolé.

— Qu'est-ce que tu dis Marnie... Cillian n'a jamais été dans la Via, il a aidé l'église. Où as-tu inventé ça ? demanda le grand-père avec un petit rire nerveux.
— Non, c'est vrai, je ne dis pas de mensonges. Il s'est fait enfermer pour une femme qu'il n'aimait même pas ! siffla Marnie, sur le même ton furieux.
— Je crois qu'il n'y a plus de raisons de cacher la vérité, soupira Garan.

La pièce se fit à nouveau silencieuse. Le père de Cillian regardait son fils avec intensité, comme s'il essayait de recoller les morceaux d'un vase brisé. Malheureusement pour Ryme, elle était la seule à pouvoir raconter l'histoire, la vraie. Le lourd fardeau de leur mémoire lui appartenait. Sans un mot, elle se pencha et fouilla dans le petit sac qu'elle avait apporté avec elle pour en sortir une sphère.

— J'aimerais vous dire que ce n'est pas le cas. J'aimerais vous dire que tout ça n'est pas vrai. Mais... C'est bel et bien la vérité. Cillian a marché le long de la Via Purifico pour moi. Non, à cause de moi.

Ryme lâcha la main de son compagnon, ne se sentant pas digne de pouvoir continuer à la serrer. Elle baissa le regard sous le poids de tous les regards qui se posaient sur elle. Celui de Marnie était victorieux, Garan la regardait avec de la peine et les deux maires, eux, avec incrédulité.

— J'ai enregistré ceci, il y a quelques temps déjà. Car malheureusement, la mémoire de Cillian n'est pas intacte. Je voulais qu'il ait toute l'histoire, notre histoire si un jour, je n'étais plus là pour la raconter. Les souvenirs sont parfois tout ce que nous pouvons avoir sur Spira, ils sont bien trop précieux pour disparaître.
— Peut on visionner cette sphère, dame Ryme ? Demanda le grand-père de l'accusée.
— Elle va mentir ! Elle ne fait que ça, tout le temps pour le manipuler ! Moi aussi, je connais toute l'histoire et je peux vous la raconter !
— Je pense que vous en avez déjà assez fait comme ça, vous ne pensez pas... déclara Garan, le regard sévère.

Ryme lui décocha un sourire reconnaissant juste avant de tendre la sphère vers l'avant. Elle alluma ensuite l'appareil. Un gros plan de son visage en train de régler la caméra apparue, suivit d'une remarque à ce sujet et d'un rire. Puis, elle se recula doucement, laissant le paysage autour d'elle se dévoiler un peu. Il s'agissait de la chambre qu'elle occupait au temple de Besaid.

— Cillian, si tu trouves cette sphère, c'est que je ne suis probablement plus de ce monde. Ou alors que tu fouilles dans mes affaires et ce n'est pas très courtois de ta part ! commença l’hologramme d'une manière joyeuse.

La Ryme de l'enregistrement n'avait déjà plus qu'une seule boucle d'oreille, l'enregistrement était également daté de quelques temps après qu'elle ait retrouvé sa voix. Sa diction bien que clair n'arrivait pas à masquer les aspérités de ses cordes vocales.

— J'enregistre cette sphère pour que perdure nos souvenirs, au cas où, il te serait impossible démêler le vrai, du faux à l'avenir. Sache que je suis sincèrement désolée pour ce qui t'a été fait. J'espère que sur la route, nous... Non, que tu as trouvé le moyen d'apaiser tes tourments, même si je suis sûre que j'ai dû te réprimander à cause de ça.

Ryme savait très bien que les plans de son compagnon fleurissaient dans le sang. Elle ne pourrait l'empêcher, mais plus que cela, le voulait-elle seulement. Elle releva les yeux vers Cillian et lui adressa un sourire tendre : quelque part, elle savait que cette sphère serait probablement le sujet d'un petit accrochage : il refusait toujours d'accepter la situation qui plaçait sa vie en sursit.

— Trêve de bavardages. Passons à ce qui nous intéresse, d'accord ? Je vais essayer d'être la plus précise possible. Il y a même des chances pour que je t'avoue des choses que je ne t'ai jamais dites. J'espère que malgré tout, tu choisiras de garder les plus beaux souvenirs de ce que je m'apprête à te raconter.

L'hologramme marqua une pause, poussa un soupir et commença son récit. Avec précision, elle décrivit la chambre, l'hôpital, les odeurs, les goûts, mais aussi les couleurs. Elle parla également un peu d'elle, de qui elle était, qui elle avait été mais aussi de la personne qu'elle souhaitait être. Sans trop s'attarder sur les détails, elle dénonça sans ciller les abus les plus sordides dont elle avait été victime dés l'âge de quinze ans. Les quelques moments de joie qui ponctuaient le récit lui tirèrent des sourires, voir même des rires. Dans la pièce captivée par le récit, Ryme se permit de sourire un peu lorsque son double racontait un souvenir agréable. Puis, vint leur rencontre ; ce coup de foudre non-partagé, cette amitié forte qui lui avait donné de l'espoir, mais bien d'autres choses encore. Puis le tableau devint plus sombre : les punitions, la guérison de Cillian volontairement retardée sous ordre de Vilhatt, le chantage. Le choix de s'éloigner.

Elle parla du baiser qu'elle avait essayé d'obtenir, en vain. Elle plaisanta à ce sujet avant de continuer son récit vers leur fuite et vers leur chute. L'hologramme se toucha l'épaule – et Ryme fit de même, lorsqu'elle évoqua le coup de feu. L'évocation de leur premier baiser signa un tendre répit, mais les choses se gâtèrent sans pitié par la suite. Elles se mirent à pleurer avec dignité lorsqu'elle raconta leur séparation et le non-choix qui leur avait été proposé.

— Le reste... Je t'en ai déjà parlé. Toi, tu ne m'as – tout du moins à ce jour, jamais parlé de la Via. Je ne te forcerais jamais à le faire. Oh, je n'ai presque plus de temps. Je ferais peut-être d'autres sphères pour te raconter mon enfance ou même ce voyage de mon point de vue. Peut-être que je les donnerais à des gens de confiance, pour que les souvenirs t'accompagnent dans ton retour à Besaid. Qu'en penses-tu ?

Un dernier sourire et la vidéo se coupa. L'hologramme se dissipa, mais pas le silence qui couvait dans la pièce. Ryme ne pouvait guère en vouloir à personne : ces faits étaient toujours difficiles à assimilés. Le vieux Gilgo toussa un peu, l'ancienne Voix aurait pu presque juré qu'il avait les larmes aux yeux.

— Merci Ryme, souffla sobrement le père de Cillian.
— Merci ?! Merci pour quoi ?! siffla Marnie, elle a tué votre fils ! Elle l'a condamné à l'enfer ! Elle n'est pas la seule à savoir des choses et je...
— Silence, déclara Garan d'une voix froide.
— Pourquoi devrais-je me taire ?! Vous saviez aussi mon père ! Vous avez caché la vérité et compromis l'église par vos actions ! Monseigneur Vilhatt sait très bien dans quel camp vous êtes !
— Comment connais-tu cette personne, ma chérie ? demanda le vieux Gilgo, d'une voix tremblante.
— Il savait que j'étais la vraie fiancée de Cillian. Il a dit que moi seule pouvait lui faire retrouver la mémoire pour son bien, pour qu'il revienne dans la lumière de Yevon !
— Tu lui fais plus du mal qu'autre chose, répondit Ryme d'une voix tendue.
— Qu'est-ce que tu en sais ? Tu n'es qu'une égoïste ! S'il reste avec toi, il mourra et moi, moi je veux qu'il vive ! Moi, je peux lui donner un foyer, une famille ! Tu ne peux rien lui offrir.
— Tu divagues ma petite, c'est sans doute la grossesse qui te fait perdre tes esprits...
— Et tu veux savoir le plus drôle ? continua Marnie en faisant fit de la remarque de son grand-père.

Un nouveau silence de plomb retomba sur la pièce, tandis que tous étaient suspendus aux mots qui allaient dégringoler de la bouche de Marnie. La gorge de Ryme se serra un peu : elle n'aimait pas cette situation où, elle n'avait pas toutes les cartes en main.

— Tout ce qu'il ressent pour toi est faux ! Ces sentiments ont été fabriqués dans la Via par les magiciens de la prison ! Monseigneur Vilhatt s'est aussi personnellement assuré d'autres choses...

Elle ne termina pas sa phrase, laissant en suspend des informations cruciales. On toqua à la porte, un Bannisseur pointa le bout de son nez accompagné de Gordias.

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Cillian

Classe : Chevalier Noir

Points de rang : 1394



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Cillian

Monsieur tout le monde

Dim 2 Juin 2019 - 13:36
Ça y est. Ils sont au courant. J'ai, globalement, rencontré deux types de personnes. Enfin, deux types de réactions quand les gens sont mis au courant, pour la Via. Ou parlent des gens qui sortent de la Via en général. Il y a ceux qui sont à fond dans l'aspect religieux et qui vous considèrent presque plus blanc que blanc. Il ne faut pas oublier que, techniquement, ceux qui sortent de la Via le font avec la grâce de Yevon. C'est la raison pour laquelle Vilhatt ne peut pas s'attaquer directement à moi. Pour le clergé, je suis lavé de tout soupçon, de tout péché, de toute faute. Et il y a ceux qui n'arrivent pas à dépasser l'idée que ceux qui sont envoyés à la Via sont des moins que rien. Les pires représentants de l'espèce humaine. Ou ronso. Ou guado. Pour eux, toute possibilité de rédemption est à jeter. Et au vu de certains que j'ai pu croiser dans la Via, je peux comprendre.

La question est, dans laquelle de ces catégories vont se ranger mon père et Gilgo ? Pour l'instant, la seule réaction est la main de Ryme qui sert la mienne un peu plus fort. Et c'est Gilgo qui romps le silence. Le déni. Logique. Cela signifierait aussi que je leur ai menti. Marnie et mon frère assènent de nouveau la vérité. Je sens le regard de mon père sur moi mais je n'ose pas venir le regarder. J'ai honte. J'ai peur. J'ai l'impression d'être redevenu un gamin de dix ans qui vient de se faire attraper pour une bêtise. Je n'ose pas parler non plus.

C'est Ryme qui brise le silence. Elle sort un petit objet de son sac. Une video-sphère. Puis elle me lache la main. Moi, je continue à fixer le sol. Je me sens tellement honteux. Elle explique. Il y a dans cette sphère les souvenirs d'avant, vus par elle. Cela me fait relever le regard. Une idée de génie, même si je suis un peu triste qu'elle ne l'ait pas partagée avec moi. L'idée que des souvenirs me concernant soient disponible sans m'être donnés me dérange un peu, mais bon. Elle a ses raisons. Après un peu de persiflage de Marnie, Ryme lance la vidéo.

Elle commence sur un gros plan d'une jolie rousse. Visiblement, elle essaie de faire en sorte que tout soit réglé correctement. Elle se recule. Ca a été enregistré recement, vu que c'est notre chambre au temple. Elle parle de ne plus être de ce monde et ça me fait un peu mal au cœur. Je crois que cette idée m'est impossible à imaginer pour l'instant.

Et elle parle. Elle s'excuse. Puis elle raconte. Et raconte. Je suis le tout avec attention. Pour être tout à fait franc, je ne me souviens pas vraiment de ce dont elle me parle. Mais, de temps en temps, une sensation revient. Une odeur. Une douleur. Même si je n'ai rien pour le prouver, je suis certain qu'elle dit la vérité ; Et elle ne dit pas que des choses agréables. Elle parle de ce qu'elle a subi aussi. Puis de notre fuite. Là, j'ai presque des images qui reviennent, mais je ne sais pas si ce sont des souvenirs, ou si c'est mon cerveau qui extrapole à partir des souvenirs de Ryme. Il n'y a qu'une seule chose que je suis sur de ressentir. Une chaleur dans mon cœur. Celle de notre premier baiser. J'en suis certain. Je l'aimais déjà. C'est une certitude.

Et la vidéo s’arrête. Si courte et si longue a la fois. Tout le monde dans la pièce a l'air chamboulé, si ce n'est Marnie, qui semble avoir eu le visage figé en une expression méprisante. Elle est vraiment le pire être humain. Ou presque. C'est vrai qu'il y a Vilhatt. Et c'est mon père qui romps le silence. Et Marnie qui l'interromps. Je ne sais pas ce que tu sais, Marnie, mais je doute que ce soit la vérité. Et elle insiste. Attaque Garan. Mes dents se serrent. Goût de métal dans la bouche. Il faut que je me calme. Je passe mes mains dans mes cheveux alors qu'un silence lourd s'installe.

Et elle parle. Doucement, mes mains, libres, commencent à s'entourer d'une sombre énergie alors que je commence à avancer doucement vers Marnie. Je n'entends plus rien. Ne vois plus rien. Il n'y a plus qu'elle et moi. Et cette haine infinie que je ressens pour elle. Plus que quelques metres. Elle semble ne pas se rendre compte de ce qui va arriver. Il y a même un peu de joie dans son regard. Comme si je l'avais choisie elle.

Puis je n'arrive plus à avancer. Et j'ai froid. Si froid. Ca me sort de ma transe. Tout le monde à l'air effrayé, a part Gordias qui pue la magie, et un banisseur qui s'approche de moi, la main sur la poignée de son épée mais un air m'invitant au calme sur le visage. Quand est-ce qu'ils sont arrivés, eux ? Je regarde a mes pieds. Oh, ils sont pris dans un bloc de glace. Je regarde le Gardien, qui a l'air toujours aussi insondable. Marnie lui demande pourquoi il m'a arrêté. Si lui aussi il tient avec cette salope de Ryme. Je serre encore plus les dents. J'ai envie de la tuer. La voix grave de Gordias semble nous tirer tous de nos humeurs.

« Du calme. Tout le monde. »

Visiblement, Gilgo et mon père étaient dans une discussion houleuse avec Garan. Je ne sais pas trop ce qui s'est dit. Mais tout le monde se tourne vers le Gardien.

« Il semblerait que je suis arrivé au bon moment. De ce que j'ai pu entendre à travers la porte, vous avez une vidéo sphère, Ryme ? Pouvez vous la rejouer ? »


Son ton n'invite pas à dire non, et il se déplace pour la lancer lui même. Je suis bien incapable de lire son visage, mais il accélère la diffusion jusque la fin. Il reste quelques secondes sans parler, plongé dans ses pensées, je crois. Puis il parle.

« Je ne suis pas un témoin direct de l'arrestation de Cillian. Mais j'ai travaillé avec des gens qui l'ont vu. Pour tout dire, mon mentor dans l'église était celui qui a prononcé la sentence. Et il n'a eu aucune raison de mentir en racontant l'arrestation de Cillian pour les annales judiciaires. Et effectivement, il semblerait qu'il y ait eu contact physique entre les deux. »

Marnie le regarde en ouvrant et fermant la bouche comme un poisson hors de l'eau.

« Nous n'avons pas trouvé la boucle d'oreille de Ryme chez Marnie. Cependant, nous avons trouvé un certain nombre de video-sphères frappées sur sceau de monseigneur Vilhatt. Pourriez vous vous expliquer, Marnie ? »

Elle rougie et lance des dagues avec les yeux vers le gardien, qui ne semble pas du tout impressionné.

« Il … Il m'avait dit que ce plan marcherait. Il m'avait dit que si je faisais semblant de tomber enceinte, il n'y aurait pas discussion. Il m'aurait suffit ensuite de pousser Cillian à me prendre pour vraiment que la vie éclose en moi ... »

Elle commence à pleurer.

« Il m'a dit qu'il ne l'aimait pas vraiment. Il m'a dit qu'elle était une menteuse. Il m'a dit que tout ses sentiments avaient été implantés dans la Via... Il m'a dit … Il m'a dit ... »

Elle pleure. Et, je ne sais pas pourquoi, mais j'ai l'impression que quelle que soit la finalité de toutes ces histoires, Vilhatt en sera content.

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Ryme

Classe : Mage blanc

Points de rang : 2097



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Ryme

Invokeure

Dim 9 Juin 2019 - 9:42
La diffusion de la vidéosphère avait résulté à un véritable chaos. Le père de Cillian, Nessil mais aussi l'ancien maire Gilgo, accusaient Garan d'avoir menti pendant tout ce temps. À côté d'elle, Cillian semblait bouillir de colère à cause des dernières paroles de Marnie. Ryme était complètement, totalement, dépassée par les évènements. Elle essayait à la fois de calmer le jeu de la dispute, mais aussi d'atteindre son compagnon pour éviter que ce dernier ne sombre complètement : il restait encore un secret a bien gardé, la présence de cette chimère en lui et Ryme n'avait pas envie que la nouvelle explose maintenant.
Trop accaparée par l'arbitrage et le ballet des accusations, l'Invokeure ne remarqua pas que son bien-aimé s'était levé et que tel un prédateur, il s'avançait vers sa cible. Soudain, on la porte s'ouvrit en grand : Gordias. Ryme n'avait jamais été encore aussi soulagée de le voir. D'un coup d'oeil, le Gardien examina la situation pour y mettre un terme. Il arrêta Cillian d'un sort de glace, emprisonnant ses jambes. L'assemblée se calma aussitôt tandis que Ryme poussait un soupir de soulagement.

La vidéosphère fut rejouée en accélérée, juste pour que la fin soit à nouveau racontée. Après quelques secondes d'un silence étourdissant, le Gardien reprit la parole, délivrant une vérité qui ne plut pas à Ryme. Son cœur manqua presque un battement lorsqu'elle apprit que son unique Gardien, la personne à qui elle confiait sa vie jour après jour, était un suppôt de ce maudit prêtre. Ryme se mordit légèrement l'intérieur des joues, refoulant sa colère et les insultes pour plus tard. Pour l'instant, il n'était pas question de faire éclater un quelconque drame en plus de celui qui se jouait déjà devant eux. Il poursuivit en annonçant que la fameuse boucle d'oreille n'avait pas été retrouvée, mais que bon nombre de vidéosphères avec le sceau du clergé et plus précisément de Vilhatt était en la possession de Marnie. Cette dernière, enfin vaincue, se mit à pleurer et d'une voix chevrotante, délivra des explications.

Malgré toutes les choses qu'elle avait pu leur faire subir, Ryme ne pouvait s'empêcher d'éprouver de la compassion pour elle. L'ancienne Voix savait combien il était facile de se laisser berner par Vilhatt ; combien il était doué pour gagner la confiance des gens, mais aussi les dégâts qu'il savait induire. Les cauchemars qu'elle faisait régulièrement la nuit en étaient témoins. Embarrassés devant les larmes de Marnie, Gilgo et Nessil se regardèrent sans échanger un mot. Finalement, l'ancien maire se leva et attrapa le coude de sa petite fille.

— Allez viens Marnie. Rentrons à la maison, lui dit-il d'une voix douce.

Il adressa un sourire triste à Cillian et un signe polie de la tête au reste de l'assemblée. Il ignora volontairement Ryme. L'Invokeure baissa les yeux, elle était tenue pour responsable, les jours dorés sur l'île de Besaid venaient de prendre fin.

— Nous rendrons un verdict plus tard, lorsque les évènements se seront un peu calmés, soupira Garan en contournant le bureau pour ensuite prendre place là où était Marnie.
— Mais je pense que vous ne serez plus ennuyés à présent. J'irais voir Gilgo plus tard, lorsque tout ça sera un peu retombé. J'imagine que vous ne voulez pas que cette histoire s'ébruite.

Ryme ne répondit rien ; ce n'était pas totalement à elle de décider de cela. La Via ne lui appartenait pas, c'était le chemin qu'avait dû emprunter Cillian pour revenir de l'Enfer ainsi, il n'appartenait qu'à lui et à lui seul, de choisir s'il voulait que cet épisode reste un secret.

— Est-ce vraiment terminé ? demanda la jeune femme d'une voix songeuse.
— Je l'espère, répondit Garan, Maître Gardien, pourriez-vous libérer mon frère, je vous prie ?

D'un claquement de doigt, la glace se fendit et explosa en un millier de petits cristaux. Le pantalon de Cillian était légèrement mouillé et sa peau avait commencé à bleuir, mais rien ne semblait grave. Son sang un peu trop froid retrouverait le chemin normal du reste de son système sanguin.
Une fois rassurée, Ryme se releva doucement et salua l'assemblée. Il n'y avait rien a rajouter, plus aucune bataille à livrer. Pourtant, son cœur lui semblait incroyablement lourd dans sa poitrine. L'amer goût de la trahison n'arrivait pas à quitter sa bouche.

— Nessil, Garan, Cillian... Pourriez-vous nous laisser seuls, quelques instants avec mon Gardien ?

Les deux premiers cités la regardèrent avec un drôle d'air, mais finalement, s'en allèrent sans rien dire. Ryme était une Invokeure de Yevon, son statut lui conférait une certaine autorité que l'on ne pouvait discuter. Son charisme naturel et sa présence aidaient également dans ce sens. Elle se contenta d’adresser un sourire à Cillian pour le rassurer.

— Cela ne sera pas long, murmura-t-elle en laissant glisser sa main le long du bras de son compagnon.

La porte se referma sur ce huit-clos. Ryme se retourna afin de faire face à son Gardien. Comme toujours, son expression couvait une neutralité presque inquiétante. Mais elle s'y était faite et malgré son regard qui semblait tout voir, Gordias était loin de réussir à la percer entièrement à jour. L'Invokeure réduisit la distance qui les séparait. Son éternel sourire se dissipa tandis qu'elle le giflait. La claque ne fit presque pas de bruit, sauf un claquement sec lorsque le plat de la main rencontra la joue du Gardien.

— Ne pensez-vous pas qu'il eût été de bon ton de m'avertir que vous avez des liens avec la personne qui a condamné Cillian ? siffla-t-elle d'une voix sévère.

— Je n'avais jamais remis en doute la sincérité de votre engagement, mais j'en viens à me demander quels sont vos réels motifs. Je ne peux plus vous faire confiance.

Ryme serra les poings et étrangement, sa gorge fit de même. Elle n'avait absolument pas envie de perdre cet homme qu'elle avait apprit à apprécié malgré sa froideur et son manque cruel de fantaisie. Néanmoins, elle ne pouvait décemment plus lui confier aveuglément son existence : comment savoir s'il était sincère ? Comment savoir si tout cela n'était pas une machination de ce maudit prêtre ?

— Je vous répudie.

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Gordias

Classe : Mage noir

Points de rang : 225



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Gordias

Prêtre de Yevon

Dim 9 Juin 2019 - 13:39
Mon regard imperturbable scanne sans vergogne la pièce. Visiblement, les ardeurs se sont calmées. Le compagnon borgne de ma charge semble avoir perdu toute envie véhémente. Il ne reste plus que la gamine qui chouine des excuses qui peinent bien à trouver place dans mon cœur. Il est vrai que Vilhatt à toujours eu la façon de faire tourner les cœurs des gens. C'est comme ça qu'il est monté aussi haut. Mais au final, chacun décide la personne qu'elle veut être. La conversation reprends sur un ton un peu plus poli. Ils sont sûrement tous trop choqués pour réagir autrement. Parfait. Je n'ai pas envie qu'il y ait d'autres effusions. Je déteste ça.

Tout d'abord, c'est l'ancien maire et sa petite fille qui partent. Je les suit du regard. Elle sera punie, je m'en assurerai. Il ne reste maintenant plus que moi, Ryme et la famille de Cillian. Le prêtre s'adresse à moi. C'est vrai qu'il est encore gelé, le pauvre homme. Je claque des doigts et la glace disparaît comme par magie. Non. Elle disparaît par magie, comme elle est apparue. Même si son pantalon est mouillé et qu'il doit avoir froid au pieds, il n'aura pas de séquelles. Ryme demande ensuite à tout le monde sauf à moi de sortir de la pièce. Hum. Son compagnon semble ne pas réellement vouloir le faire. Ça se voit dans son regard. Mais il obéit.

Une fois plus que deux dans la pièce, Ryme s'approche de moi et perds son sourire. D'un geste rapide, sa main écartée vient frapper ma joue. J'aurai pu l’empêcher, mais je me laisse faire. Je comprends. Elle n'est pas dans la supercherie. Elle se demande si elle peut me faire confiance. Compréhensible. Puis me répudie. Une ombre passe sur mon regard alors que je laisse quelques secondes passer. Puis je prends la parole.

« Je suis désolé Ryme, mais je ne peux pas vous laisser faire ça. »

Ca risque de la prendre par surprise. Mais je pense qu'elle n'a pas oublié notre conversation au temple de Djose. C'était il y a si longtemps, mais je ne pense pas que ce soit le genre de choses que l'on peut oublier.

« Tout d'abord, je souhaiterai vous rappeler que ce n'est pas de votre gré que je suis votre Gardien. Ni du mien d'ailleurs. Et que c'est, plus ou moins, la condition sine qua non de votre pèlerinage. Mon patronage, si on peut l'appeler ainsi, par notre … ami haut placé est la seule raison pour laquelle un contingent de moines guerriers ne vient pas nous ramener dans nos prisons respectives. »

Mon visage s'adoucit quand même un peu. Elle n'y est pour rien. Je n'y suis pour rien. L'église est une araignée qui tisse des toiles dans lesquelles on se retrouve tous imbriqués à un moment ou un autre.

« Cependant, je plaiderai bien volontiers au mensonge. J'ai menti. Mais pas à vous. Enfin … Laissez moi vous expliquer. »

Il y a presque un air paternel sur mon visage. Ca doit la changer de mon apparence habituelle de vieil homme blasé par tout et par rien.

« Si je peux me permettre, vous connaissiez déjà mes rapports avec certaines figures de l'église. Souvenez vous, quand j'ai rencontré votre cher et tendre. Je ne sais plus si c'est lui ou moi, mais l'un d'entre nous à fait mention d'un ami en commun. Il me semble que c'est aussi l'ami que nous avons en commun avec Garan. »

Je risque de faire casser toute confiance qu'elle pourrait avoir envers tout le monde, il faut donc que je continue de lui expliquer.

« Cependant, le terme ami est un peu fort. Je n'ai, personnellement, jamais eu de contact direct avec cet homme. Et je doute que Garan en ait eu aussi. La seule chose qui est sure avec lui, c'est l'assurance qu'il m'a donné au fait de nous vouloir, vous et moi, relativement libres. Autant que possible pour un Gardien et une Invokatrice. Pourquoi ? Je ne le sais pas. Peut être que juste le fait de voir Vilhatt bisquer lui fait plaisir. »

Mon visage se fait encore un peu plus doux. Je suis presque une autre personne. Qu'elle profite, parce que ça ne reviendra pas souvent. Mais je regrette vraiment, au final, de l'avoir laissée dans l'ombre. J'ai cru qu'elle n'était qu'une gamine écervelée, mais j'aurai du voir, de part ses œuvres à Besaid, que ce n'était pas le cas.

« Je n'ai pas prêté serment devant ce tribunal, alors j'ai menti. Notre ami commun n'a jamais été mon mentor. Je n'ai jamais vraiment entendu parler de votre arrestation. Du moins, pas plus que ce que tout le monde sait. Alors j'ai pris un risque. J'espère que vous ne m'avez pas fait mentir. »

Je soupire doucement avant de redonner lentement à mon visage sa gravité naturelle.

« La seule personne avec qui j'ai des contacts sporadiques est le maître de Cillian, qui lui est en contact direct avec notre ami commun. Mais vous avez raison. J'aurai du vous expliquer ceci plus tôt. Je vous fait la promesse de ne plus vous laisser dans l'ombre. »

Mon visage se contrit un peu, car je vais proposer quelque chose que je déteste.

« Il faudra peut être que nous prenions un repas a quatre, avec vous, moi, Cillian et le père Garan. Que l'on mette tout ceci au point. Je ferai en sorte que personne ne puisse nous y espionner. »

L'idée de devoir être en contact avec des gens me répugne un peu, mais c'est la vie. On ne fait pas toujours ce que l'on veut.

« Vous pouvez décider de ne pas me croire. Mais dans ce cas là, soyez certaine d'une chose. De votre réussite dépends ma liberté. Dépends très sûrement ma vie aussi. Et ça, j'y tiens plus que tout. Vous pouvez en être sure. »

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