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Unravel - Pv Cillian

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Cillian

Classe : Chevalier Noir

Points de rang : 1394



Chimères
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Cillian

Monsieur tout le monde

Lun 26 Aoû 2019 - 13:34
Elle m'écoute. Mais je ne sais pas si mes paroles sont vraiment entendues. Il est difficile de faire changer d'avis Ryme quand elle a son cœur pointé vers un cap. Le poids des blessures et de la fatigue se fait de plus en plus sentir sur moi. Une sorte de lassitude aussi. Envers le monde. Pas envers elle. En d'autres temps, elle aurait rapidement été remplacée par de la rage. Peut être qu'elle le sera. Mais là, je suis trop fatigué. J'écoute Ryme et serre un peu les dents quand elle dit que sa décision est prise.

Et alors ? Il faut que tu l'abandonnes. Ce monde ne te mérite pas. Il ne mérite pas ta vie. Il t'as déjà assez pris. Tu lui as deja assez donné. Elle parle ensuite de Marnie et mon poing se serre. Dire qu'elle n'était pas dans une démarche vertueuse est un euphémisme. C'est rien de le dire. Elle avait le mal au corps, cette femme, et le monde sans elle est un meilleur endroit. Et je ne sais pas si on peut rendre la justice à la place de Yevon. J'ai envie de la serrer contre moi pour faire sécher ses larmes, mais je ne pense pas que ce soit une bonne chose. Elle a besoin d'exprimer ce qu'elle a sur le cœur, même si je ne suis pas d'accord.

Je regarde ses mains quand elle en parle. Je ne suis pas d'accord. Elles ne sont pas sensées mettre fin à l’existence de Sin. Il y a tant d'autres personnes pour le faire. Des personnes qui n'ont fait que bénéficier tout au long de leur vie. Le fait que tu te sacrifie, ce serait ça la vraie injustice, Ryme. Et je ne suis pas convaincu que Marnie était autant en faiblesse psychologique que ça. Quelqu'un en faiblesse psychologique n'établit pas des plans comme ça. Ne va pas chercher des autres comme ça pour faire son sale boulot.

Par contre, il est vrai que même si elle était ce qu'elle était, la mort de Marnie laissera un vide dans le cœur de ceux qui l'aimait. C'est certain. Toutes les morts font ça. Mais Marnie s'était avancée elle même sur le chemin de la destruction. Et je pense que tous, même Gilgo, le savaient bien. Depuis la dernière fois, j'ai le sentiment que tout le monde se doutait que ça finirait ainsi. C'est sinistre, mais … Le monde l'est, au final.

Ce qu'elle dit ensuite m’énerve un peu. On en a déjà discuté. Encore une fois, elle a cette sorte de pulsion maudite. De croire qu'elle ne vaut rien, si ce n'est que par ce qu'elle fait, ou ne fait pas. Et qu'elle gâche mon existence.

Je soupire avant de m'asseoir par terre.

« Personne n'est mort a cause de toi. Marnie est morte au moment où elle a accepté l'aide de Vilhatt pour me voler à toi. Elle est morte à chaque moment où on l'a laissée partir en paix et où elle a choisi de continuer ses méfaits. Personne ne l'a forcée à continuer. Je ne pense même pas que Vilhatt avait cette emprise sur elle. Elle s'est d'elle même jetée sur le chemin sombre qu'elle a suivi. »

Je me recroqueville un peu. Mes muscles sont en feu.

« Elle a décidé d'elle même d'attaquer un membre du clergé de Yevon. A plusieurs reprises. Elle a d'elle même décidé de tuer un membre du clergé. Tu as lancé un sort que tu ne connaissais même pas pour défendre la vie d'un ancien Gardien et la tienne, celle d'une Invokeuse. Si ça c'est pas une intervention divine, je ne sais pas ce que c'est du tout. »

Je ferme l'oeil quelques secondes avant de le rouvrir.

« Et tu es une Invokeuse, Ryme. Les seules personnes qui peuvent dire qui est Invokeur et qui ne l'est pas l'ont décidé. »

Je point son cœur du doigt.

« Tu le sais autant que moi Ryme, ceux qui ne méritent pas, ceux qui ne sont pas dignes, ils ne sont pas acceptés par les Priants. Et je suis sur que c'est ça qui rends Vilhatt fou de colère. »

Je soupire.

« Je ne dis pas que ce qui s'est passé est sans gravité. Tuer quelqu'un, c'est quelque chose de lourd. C'est quelque chose que tu va devoir apprendre à porter avec toi. Mais ça fait aussi partie de la vie d'Invokeur, Ryme. Que ce soit par ta main ou par celle de tes gardiens, des gens vont mourir. Parce qu'ils voudront t’empêcher de continuer ton pèlerinage. Parce qu'ils penseront que tu es une cible facile. Je ne dis pas que tu vas tuer des gens à la pelle, non. Ce n'est pas là la vocation d'Invokeur. Mais ce sont des choses qui arrivent. »

Un autre soupire s’échappe de mes lèvres alors que je plonge mon visage dans mes mains.

« Et … Je suis désolé Ryme, mais nos existences sont liées depuis que l'on s'est rencontrés. Ce que je vais dire risque de te sembler un peu froid, mais ce n'est pas parce que tu l'as décidé que Vilhatt va arrêter de vouloir te faire du mal. Ou de vouloir me faire du mal. Je pense sincèrement que l'on sera plus faibles si on se sépare. Rien que ça. »

Je retire mes mains de ma tête et la regarde.

« Et je ne pense pas qu'il t'as brisé. Au contraire. D'une certaine façon, il t'as donné une leçon. Difficile a digérer, je le conçois, mais qu'il ne faut pas que tu oublies. Le chemin de l'Invokeur est taché de sang. Tout le monde n'est pas aussi gentil que moi pour tenter d’arrêter les pèlerinages. Mais je comprends que ce soit dur pour toi. Lavons nous, et allons nous coucher. La nuit porte conseil, mon amour. Et demain, il nous faut partir. Je pense qu'on aura besoin de tout le repos que l'on peut avoir. »

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Ryme

Classe : Mage blanc

Points de rang : 2097



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Ryme

Invokeure

Lun 26 Aoû 2019 - 17:21
Cillian n'avait pas tort, Ryme était même réceptive à plusieurs des arguments qu'il avançait ; cependant, cela n'apaisait en rien la culpabilité qu'elle éprouvait. Les yeux vides de vie de Marnie la hantaient, le filet de bave et de sang qui sortait de sa bouche sans qu'elle ne puisse jamais le ravaler. L'odeur de la chair brûlée... Son cœur se serra dans sa poitrine. Malgré tous les bons arguments que Cillian usait, malgré toute la candeur et la gentillesse de ses mots, Ryme n'arrivait pas à songer à autre chose que la vie qu'elle avait enlever. Tuer Vilhatt, des années plus tôt aurait probablement été plus facile, songea-t-elle amèrement. Pour elle, Marnie n'était qu'une pauvre âme en perdition, rongée par la jalousie et la manipulation du prêtre. Peut-être se voilait-elle la face, mais elle refusait qu'une personne puisse être aussi vile sans la moindre raison.

Cela dit, un argument arriva à se frayer un chemin jusqu'à Ryme : celui des Priants. Ixion et Valefor lui avaient accordé leurs pouvoirs. Ils avaient décidé de croire en elle. Et c'était tout ce qui comptait. Les Priants avaient le pouvoir de décider qui pouvaient prétendre au titre d'Invokeur. Leur grâce, même momentanément muette, résidait en Ryme. Les épaules de la jeune femme se relâchèrent un peu. Ses défenses se fendillaient déjà ; elle faisait vraiment une piètre figure d'autorité face à lui. L'idée de se séparer s'envola petit à petit, remplacer par l'envie de pouvoir savourer la chaleur et la douceur qu'il pouvait lui offrir. Il termina son discours en ne lui laissant pas le choix quant à leur rupture : ils étaient liés et resteraient ensemble. Malgré toute la tristesse qui lui alourdissait le cœur, Ryme ne résista pas au sourire timide qui fleurit sur ses lèvres.

— Tu es agaçant, tu le sais ça ? déclara-t-elle d'une voix faussement agacé en roulant légèrement en boule la bordure de sa robe.
— Lorsque je suis fâchée contre toi, ça ne dure même pas cinq minutes ; lorsque je veux rompre avec toi tu m'en dissuades en un rien de temps... c'est fatiguant ! Je m'étais déjà faite à l'idée de voyager en solitaire avec Gordias, moi...

Les commissures de ses lèvres se soulevèrent une dernière fois paresseusement. L'idée lui trotterait sans doute en tête pendant quelque temps et si elle ne s'en allait pas, elle demanderait l'aide de Gordias pour fomenter un vilain coup de cochon à ce pauvre Cillian. Mais pour le reste de la soirée, elle n'avait plus envie de lutter avec ces pensées. Ryme avait juste envie de savourer sa présence rassurante et protectrice. Doucement, elle se leva et coula le bain dont il avait parlé. Ils n'échangèrent que très peu de mots, Ryme n'avait guère de le cœur à faire la conversation. La fatigue commençait à lui retomber sur les épaules.

L'invokeure s'invita dans les draps le corps encore humide. Sa chemise de nuit en lin se planquait contre sa peau, comme une armure contre les mauvaises pensées. Elle voulu remettre ses cheveux en place mais sa main ne trouva que le vide. Sa gorge se serra un peu, il faudrait que quelqu'un rattrape l'affreuse coupe de cheveux dont elle avait hérité. Ryme n'avait jamais eu les cheveux courts, même lorsqu'elle était une affreuse gamine sauvage. Lorsque Cillian la rejoignit, la jeune femme vint petit à petit se coller contre lui. Au creux de ses bras, les soucis refluèrent un peu. Avait-il la même sensation d'apaisement avec ses démons ? Elle n'osa pas lui poser la question.

— Rien ne sera plus comme avant... murmura-t-elle d'une voix songeuse, presque plus pour elle-même que pour amorcer quelconque conversation.

— Cil'... Est-ce que tu peux me parler de ton premier ?...

Ryme savait qu'il avait déjà tué. Elle ne savait cependant pas quand cela avait eut lieu. Sur la route avec son frère ? Avant cela ? Entre les murs de la Via ? Cependant, il semblait s'en souvenir. La première vie qu'il avait prise n'était pas comme certaines informations de sa vie avant la Via, cela ne semblait pas Nébuleux, au contraire. Peut-être que d'entendre l'histoire de Cillian lui ferait du bien, lui montrerait la voie vers la paix de son âme. Tandis qu'elle attendait que le récit commençât, Ryme s'approcha un peu plus, enroulant timidement ses bras contre lui, laissant une main presque indolente sur un des flans de son protecteur.

— Et...Est-ce que tu pourrais me raconter la Via ?

La question tomba ainsi, sans autre forme de préambule. Il avait toujours dit que lorsqu'il se sentirait prêt, il lui conterait le temps qu'il y avait passé. Mais, ce soir, égoïstement, Ryme avait besoin de savoir. Savoir ce qu'il avait vu, ce qu'il avait connu pour alimenter le feu de sa haine contre Vilhatt. Mais aussi, ce qui l'avait fait tenir, comment il voyait leur relation. 'Nous sommes liés depuis notre rencontre' avait-il dit ; elle avait besoin de savoir comment il avait tiré de la force de leur destin commun.

— Je suis désolée de te demander ça. Je suis encore une fois égoïste. Mais... Je crois que j'ai besoin de savoir.

Ryme cacha son visage contre sa poitrine, elle ne voulait pas qu'il la regarde ; avec ses cheveux courts, son air malheureux, elle était loin d'être la flamboyante jeune femme qui avait sut ravir le cœur difficile de l'impétueux Gardien borgne venu de Besaid.
Il y eut un moment de silence qu'elle respecta profondément ; ces demandes pouvaient sembler aussi soudaine que brutale. Il devait très certainement être entrain de fouiller son cerveau à la recherche du meilleur refus possible. Il n'avait probablement pas envie de narrer tout cela et s'il le formulait, Ryme l'accepterait avec le sourire. Elle garderait tout cela en elle jusqu'à ce qu'il lui raconte tout de lui-même.

L'Invokeure cherchait dans son cœur la présence des chimères qui l'habitaient. Pour la première fois depuis plusieurs heures, la présence des deux entités se fit sentir. Elle ferma les yeux, savourant l'étreinte de Cillian mais aussi celle que les deux Priants lui imprimaient au plus profond de sa poitrine. Elle n'était pas seule. Elle n'avait pas à l'être et ne le serait jamais.

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Cillian

Classe : Chevalier Noir

Points de rang : 1394



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Cillian

Monsieur tout le monde

Ven 30 Aoû 2019 - 18:26
Doucement, je sens que mes arguments se font un chemin lent et difficile vers son cœur. Heureusement, car je dois avouer que je suis au bout du rouleau, sur ce point. Si ça, ça ne la fait pas changer d'avis, je ne sais absolument pas ce que je pourrai dire qui lui ferait changer de façon de penser. Et si elle ne change pas, je ne sais pas du tout ce que je pourrai bien faire de ma vie. Qu'elle le veuille ou non, elle est une sorte de phare. Sans elle, il est quasiment sur et certain que je me perdrai de nouveau dans les brouillards et les ténèbres qui tapissent mon cœur.

Et elle dit que je suis agaçant. Oui, je le sais. C'est une de mes pires qualités. Mais pourquoi ça ? Mon sourire s'agrandit quand elle parle. Visiblement, ses idées de partir sans moins sont … Et bien sont parties. Je soupire un petit peu. C'est déjà ça de gagné. C'est peut être un peu égoïste, comme façon de penser, mais tant pis. J'assume. Et puis, je suis certain qu'il est impossible de se faire à l'idée de voyager seul avec Gordias. J'ai l'impression que ce serait comme voyager seul, mais, d'une certaine façon, pire. J'imagine tout à fait Ryme essayer de lui parler et lui soupirer en levant les yeux au ciel. Si Gordias semble être beaucoup de choses, je suis quasiment certain que langue bien pendue n'en est pas une.

Dans le silence le plus total, on se met en route pour se préparer à dormir. Mes vêtements finissent en un tas dans un coin de la pièce. Je pense qu'ils seront durs a rattraper. Pendant que l'on se lave, a peine quelques mots sont échangés. Je pense que l'on a besoin de ça. Ça a été une journée longue et dure. Il nous faut un peu de temps pour décompresser. Ryme sort assez vite du bain. Je n'ai pas envie de quitter le plaisir de l'eau chaude, mais je me sens un peu poussé à le faire. Elle va avoir besoin de moi. Un peu à contre cœur, je sors de la douce chaleur de la baignoire pour le froid relatif de ma serviette, puis d'un caleçon long avant d'aller rejoindre le lit, qui me semble un peu plus raide que d'habitude. Je sais bien que ce n'est pas la vérité. C'est mon corps qui est abîmé. Ce n'est pas le lit. Cependant, j'oublie presque tout quand je sens Ryme se rapprocher de moi. Avec elle a mes cotés, je pourrais dormir sur un lit de clous ou de braises.

Le silence est brisé par la jeune femme. Rien ne sera plus comme avant. Effectivement. C'est un peu comme si c'était la fin des vacances. Il va falloir reprendre la route. Prendre ses marques dans une autre ville. Dans une autre vie, un peu, dans un sens. Aider les gens. Aller au temple. Continuer le pélerinage. Il ne faudra pas négliger l'entrainement non plus. Je soupire un peu alors qu'elle se colle contre moi. Tout ce qui nous est arrivé de mal arrive malheureusement à contrecarrer la plupart des bons souvenirs que j'ai de l'île, et je sais que même si j'avais envie de partir, l'idée d'en être un peu chassé me fait quand même mal au cœur. Mais bon. Ce sont des choses sur lesquelles personne n'a de contrôle.

Ryme me pose une question et mon sans se glace un peu. Elle ne finit pas sa phrase, mais je présume qu'elle parle de la première fois que j'ai tué quelqu'un. Malheureusement, je ne m'en souviens plus vraiment. Enfin … J'ai dans la tête un souvenir de la première victime que j'ai pu faire, mais c'était dans la Via. J'ai beau lui avoir parlé du fait que les Gardiens et les Invokeurs sont parfois appelés à tuer des gens pendant leur pélerinage, je suis bien incapable de dire si ça m'est arrivé, et je dois avouer que c'est une question que je n'ai pas pensé à poser à Garan.

Elle me demande ensuite de lui parler de la Via. Je me demande pourquoi. Est-ce qu'elle essaie d'entendre pire que ce qui lui est arrivé aujourd'hui ? Je pourrais comprendre, mais ça ne me semble pas être le genre de Ryme de tirer du plaisir de la douleur des autres. Peut être qu'elle veut que l'on se mette sur un pied d'égalité. Je la vois au plus mal, alors il faut que je partage mes pires instants aussi. Ca me dérange moins comme principe. Ou peut être qu'elle se sent maintenant capable de comprendre. D'apréhender ce que cela peut être.

Elle revient ensuite sur ses questions. Mais c'est trop tard. J'ai un peu envie de lui en parler. Je me dis qu'il n'y aura pas meilleur moment. Peut être aussi qu'il n'y a pas pire moment non plus. Je ne sais pas. Mais j'ai envie. Je la serre doucement un peu plus contre moi et commence à parler.

« Je ne sais pas. Qui c'était, mon premier. J'ai bien idée d'un premier, mais c'était dans la Via. Est-ce que j'ai tué avant ? Je ne sais pas. Je n'espère pas, mais bon, je n'ai pas vécu la vie la plus tranquille. Comme je l'ai dit, parfois certains agressent les invokeurs. Il y a les Al Bhed aussi. »

Je soupire doucement.

« Le premier dont je me souviens, c'était un autre prisonnier. Comment est-ce qu'il s’appelait déjà … Marcus ? Larcus ? Quelque chose comme ça. Un ancien prêtre. Je ne sais pas ce qu'il avait fait pour ce retrouver là. On en parlait pas vraiment. Tout ce qui comptait, c'est qu'on était tous des pêcheurs. »

Mon regard se perds un peu dans le vide.

« Il faut savoir que la Via, ce n'est pas vraiment une prison comme on pourrait l'imaginer. Il n'y a pas des cellules, des choses comme ça. Pas de gardes. Techniquement, rien n’empêche personne de sortir. Si ce ne sont les monstres. Et retrouver le chemin. Et les prètres aussi. Je ne sais pas comment ils font, mais il arrivent a nous envoyer des illusions plus vraies que nature. Peut être est-ce dans la nourriture. Peut être dans l'air. Peut être de la magie. Je ne sais pas. »

En parler est beaucoup plus facile que je le pensais au final.

« Mais bref. Ce mec, je crois qu'il s'était dit que si il faisait copain copain avec le clergé, il pourrait sortir par une petite porte. Ou bien qu'il aurait droit à plus de confort. Ce qu'il faut savoir, c'est que le clergé décide un peu où vont les monstres, tout ça. Bref. Quand j'ai commencé à m'approcher de la sortie, ça ne lui a pas plu. Il repetait que les gens comme moi n'avaient pas le droit de sortir. »

Je marque une petite pause.

« Maintenant que j'y pense, je n'ai aucune idée de quels genres de trucs le clergé a pu lui faire. Qui sait ce qu'il voyait ? Qui sait ce qu'ils lui ont mis en tête. Tout ce qui importe, c'est qu'il m'a attaqué. Je voulais pas lui faire de mal, au début. Il aurait pu être mon père, et il avait le physique d'un mec qui sortait de prison. Enfin … Il était en prison, et depuis bien plus longtemps que moi. Et il voulait pas me lacher. »

On approche de l'instant critique.

« Il n'y avait pas d'arme dans la Via. Mais de quoi en fabriquer. Pas des trucs supers hein. Mais tu prendre un morceau de bois qui traine, tu lui enfonce un clou dedans, et voilà, une massue. Ou bien avec des bouts de monstres. Quoi que, quand je dis qu'il y avait pas d'arme, c'est faux. Parfois on en trouvait. Aucune idée de où elles sortaient. Des gens qui avaient pu les cacher en entrant dans la Via pour ensuite se faire tuer ? »

Il y a des choses qu'il vaut mieux ne pas questionner.

« Mais bref. A un moment il m'a attaqué. Sauf que j'étais plus fort que lui. C'est moi qui l'ai eu. Un coup de gourdin sur le crâne. Il est mort avec le sourire. »

Il hante mes rêves, parfois, ce sourire dérangé.

« Peut être que c'était sa façon a lui de sortir de cet enfer. »

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Ryme

Classe : Mage blanc

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Ryme

Invokeure

Sam 31 Aoû 2019 - 11:15
Leurs corps déjà proches se serrèrent un peu plus, partageant chaleur et bien d'autres choses qui n'avaient pas besoin de mots. L'estomac de Ryme se serra un peu alors qu'elle sentit les muscles de la gorge de Cillian remuer délicatement, une déglutition avant de prendre la parole. Puis, d'une voix presque trop douce, il commença à parler. Comme elle s'en doutait, il n'avait pas vraiment de souvenir précis d'un homme tombé par sa main avant la Via. Beaucoup de choses lui avaient été arrachées là-bas et souvent, l'Invokeure se disait qu'elle était à la fois chanceuse et maudite de ne pas avoir subit le même traitement que le reste de sa mémoire. En l'oubliant, il serait sans doute revenu ici et aurait avalé les couleuvres que Marnie aurait voulu lui servir. Peut-être serait-il marié avec elle et heureux.

Les yeux vides de Marnie s'imprimèrent sous le dessous de ses paupières. Ryme sentit une douleur lui remonter dans le cœur : elle avait privé la jeune femme de tout futur. Peut-être devrait-elle s'excuser auprès d'elle dans l'Aude-là, lorsqu'ils passeraient par Guadosalam ? Sa prise timide sur le corps de Cillian se fit un peu plus forte tandis que l'histoire continuait de se dérouler. Il semblait que ses questions se répondent, ainsi, elle eut l'ébauche de la vie qu'il avait pu mener dans la plus terrible prison de Yevon. Ryme connaissait, comme tout habitant, la réputation de l'endroit. Mais le lieu avait des allures presque aussi fantasques que cauchemardesque.
Uniquement avec la force de vivre et celle de ses poings, Cillina avait réussit à sortir de l'enfer. Une nappe de culpabilité se plaqua contre le palet de Ryme tandis qu'elle enfouissait un peu plus son visage contre le torse de son compagnon.

La chute de l'histoire n'était pas loin, l'ancienne Voix le sut lorsqu'il expliqua les méthodes de défenses qui étaient à disposition des prisonniers. Il fallait faire beaucoup avec peu. Avec l'esprit embrumé par les esprits les plus malsains de l'église. Ryme se souvenait d'avoir croisé un prêtre de l'expiation une fois, lorsqu'elle était encore la favorite de Vilhatt. Le petit homme avait l'air sympathique de prime abord, mais c'était révélé être un véritable monstre. Peut-être même pire que celui qu'elle servait à l'époque.
La conclusion douce amère qu'il fit de son récit laissa Ryme songeuse pendant quelques instants. Dire quelque chose était délicat. Pourtant, il faudrait bien qu'elle trouvât quelque chose à répondre, pour éviter que les démons qui hantaient les pensées de Cillian ne viennent le dévorer.

— Peut-être as-tu fais preuve d'une grande pitié envers lui, en le délivrant, soupira-t-elle en se détachant un peu de lui pour mieux converser.
Un sourire triste perça sur ses lèvres tandis qu'une de ses mains glissait de la hanche vers une joue de Cillian. La pulpe de son pouce se logea tendrement sous l'os de pommette. Comment ses mains, capables de tendresses avaient pu tuer aussi facilement ? Le fourmillement familier de la magie lui revint en mémoire tandis que son cœur se serrait un peu dans sa poitrine.

— Merci d'avoir partagé ça avec moi. Je... je crois que je comprends mieux certaines choses maintenant que...
Son regard roula vers le haut, luttant contre l'arrivé de larmes brûlantes. Un petit rire caustique s'échappa de ses lèvres, quelque chose d’inhabituel chez elle.

— Je ne pense pas que tu t'en souvienne mais... Lorsque l'on s'est enfuit, j'ai choisi de passer par les petites rues de Bevelle. Pendant quelques seconde nous avons été séparés, cela a suffit à un homme pour venir m'attaquer. Il m'avait reconnue. A cause de mes cheveux.

Ryme laissa un silence filer, dans l'espoir que ces paroles ravivent des choses dans la mémoire perdue de Cillian. Une des mains de la jeune femme fila vers son crâne, caressant les maigres mèches qui entouraient son visage. Cruelle ironique cette histoire.

— Tu l'as maîtrisé si facilement. Une colère pure luisait dans ton regard, comme si tu refusais que le monde puisse avoir une emprise négative sur moi. Une fois l'incident passé, avant que l'on reparte, tu m'as serré dans tes bras. Dans cette rue sale imprégné de l'odeur de l'urine de ce pauvre type, je me suis soudainement sentit en sécurité.

Sa gorge se noua un peu ; étrangement, cette époque avait été si chaotique mais à présent, elle lui semblait terriblement plus simple. Peut-être car eux-même n'était pas autant marqué par la vie.

— Je crois qu'à ce moment là... J'ai... Imaginé que tu serais toujours là pour me protéger. Pour prendre les mauvais coûts à ma place. Faire des actions dont je n'avais pas la force. Je suis désolée pour ce comportement. Je n'aurais jamais dû considérer ta force comme étant la mienne, un passe-droit pour ne pas avoir à me salir les mains.

A présent ses doigts, ses paumes, sa peau était maculée du sang d'autrui. Ryme ne comprenait pas encore pleinement ce que cela signifiait. Ni comment il faudrait qu'elle envisage l'avenir, mais une chose était certaine : il fallait qu'elle paye une dette envers Cillian, en plus de celle qu'elle devait à Yevon. A l'époque, il lui avait pourtant dit qu'il n'en avait cure de se faire usité de la sorte. Mais à présent, Ryme réalisait combien cette démarche avait été néfaste.

— Là-bas, tu n'as jamais voulu renoncer ? Comment as-tu fais pour tenir ?

La question semblait un peu étrange, soudaine et bancale.

— Merci de m'être revenu de cet enfer. Moi aussi, j'essayerais de te revenir après Sin.

Oui, il faudrait qu'elle fasse aussi ce chemin. Revenir vers une vie normale après le décès de Marnie mais aussi revenir après le combat qu'elle souhaitait mener contre Sin mais surtout contre l'église. Si elle avait bien reçu une leçon, c'était celle-ci : Vilhatt était trop mauvais, trop puissant et bien trop corrompu pour rester en vie. Avant d'aller abandonner sa vie contre l'Ultime Chimère, Ryme avait décidé de tourner son arme contre l'injustice et le système qu'il pourrissait. Si elle n'éliminait pas Sin, elle ferait au moins de son mieux pour laisser une emprunte positive sur ce monde. Et tant pis si cela lui coûtait la vie, car maintenant elle connaissait le prix du sang.

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Cillian

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Cillian

Monsieur tout le monde

Dim 1 Sep 2019 - 13:18
Peut être bien. Peut être que c 'était faire marque de pitié que de l'avoir tué. Peut être pas. La main de Ryme glisse sur moi pour venir me caresser le visage. Peut être que la vraie pitié aurait été de l’emmener avec moi. Quand je repense a tout les visages que j'ai pu voir dans la via … Peut être que j'aurai pu en sauver quelques uns. Peut être. Difficile à savoir. Difficile de prévoir comment ce seraient passés les combats si j'avais du protéger des gens. Difficile de dire si j'aurai pu échapper à l'attention de certains prêtres si je m'étais déplacé en groupe. Toutes ces questions, gravés dans mon cœur, pour toujours sans réponse. On peut faire beaucoup dans notre monde, quand on en a le courage. Remonter les flots du temps n'en fait pas partie, malheureusement.

Elle me remercie de lui avoir parlé. C'est normal. Peut être que j'aurai pu le faire plus tôt. Je regarde, l’œil terne, le plafond de la chambre voilé par les ténèbres de la nuit. Combien de vies ai-je brisées en réussissant à sortir. Combien de personnes ont vu leur tentatives tourner court a cause de moi ? Je ferme la paupière. Il faut que je chasse ces pensées. La douce rousse me parle ensuite d'avant la Via. Juste avant, il semblerait. J'essaie de m'en souvenir. C'est un de ces figements de ma mémoire qui se situe dans les limbes, une sorte d'endroit où il est impossible d'établir une claire vérité. Est-ce que ça c'est passé ? Est-ce que c'est une invention de mon esprit malade ? Pour le coup, il semblerait que ce soit une chose qui se soit vraiment passé.

Preuve de la puissance des illusions de la Via. Je suis à la fois incapable de dire si c'est une vraie chose, et de me sentir coupable car l'on m'a dit que cet homme avait été tué par ma faute. J'ai un peu de mal à m'accrocher aux paroles de Ryme, car mon cerveau tourne et retourne dans tout les sens. Elle parle de s'être sentie en sécurité. Est-ce vraiment possible, avec moi ? Puis-je vraiment protéger les gens ? Elle explique quelque chose. Elle pensait que je serai toujours là pour faire le sale boulot. Si seulement. Mes mains se serrent un peu dans les draps alors que la fatigue m'assaille de nouveau. Mais ce n'est pas une bonne fatigue. Je ne peux pas tout le temps être là. Je ne peux pas tout le temps tout faire. C'est impossible, malgré tout ce que je souhaiterai. Il faudrait que je devienne beaucoup plus fort.

Elle me pose une question, puis fait une affirmation. Me revenir après Sin. Comme si je la laisserai partir seule. J'arracherai de mes mains nues le cœur de cette baleine un peu trop mauvaise si il le faut. Mais il est impensable que Ryme se sacrifie. Après tout, ne suis je pas moi aussi un invokeur ? Je n'avais jamais pensé à ça comme cela. Ce serait une cruelle ironie, que ce soit moi qui finisse par me sacrifier. Je desserre un de mes poings pour remonter ma main jusque celle de Ryme. Sa peau est douce. Je me sens apaisé. C'est l'heure de répondre a sa question.

« Je pense que la partie la plus importante de ma motivation, c'était juste … De la colère. »

Je ne sais pas si c'est ce qu'elle voulait entendre. J'aurai pu dire que c'était la volonté de la revoir, mais elle aurait su que c'était faux. Elle sait dans quel état je suis sorti de là. Elle sait ce qu'ils m'ont fait. Elle doit bien se douter que ma vision d'elle dans la Via n'était pas la meilleure du monde. Enfin, non. Pas ma vision d'elle. La vision qu'ils ont tenté de m'imposer.

« De la colère, oui. Pas question de les laisser gagner. Pas question de me laisser vaincre. Juste cette envie brûlante d'en sortir. Et de leur rendre la monnaie de leur pièce. Ne pas leur laisser cette satisfaction. Celle de m'avoir eue. »

Je marque une pause et regarde encore le plafond. Les ombres dansent. Combien de fois ait-je pu regarder un plafond de pierre comme ça, à guetter le mouvement des ombres. Mon cœur se serre un peu.

« Il y avait un peu toi, aussi. Une des premières choses qu'ils ont déconstruit, c'était nos liens. Être sur que je ne ressente plus rien pour toi. Que je ne sache plus qui tu sois vraiment. Et ils ont réussi, mais en réussissant, ils m'ont aussi donné une force. »

Comment l'expliquer.

« J'avais beau savoir, même si c'était faux, que tu n'étais rien, cela a laissé une sorte de … trou en moi. C'est dur à expliquer. Des questions. Pourquoi autant s'affairer à déconstruire tout cela si il n'y avait vraiment rien. Tu sais, comme quand on t'interdit spécialement quelque chose. La première chose que tu veux faire, c'est aller voir ce que c'est. Il y a un peu de ça aussi. »

Je serre les lèvres. J'espère que ce que je viens de dire ne va pas la blesser.

« Et un peu le challenge aussi. Il n'y a pas grand monde qui sort de la Via. Et je ne suis pas du genre à respecter les statistiques. »

Je soupire et bouge doucement la main de Ryme pour me rouler sur le coté et la regarder dans les yeux. Je dois avoir les traits tirés. Un peu malades, peut être. Je lui adresse un sourire un peu faible.

« Mais je suis là avec toi maintenant. J'ai réussi. Ils ne m'ont pas brisé totalement. Et je suis sur que tu n'es pas brisée non plus. Et si de nouvelles vagues essaient de nous engloutir, on les brisera ensemble. D'accord mon amour ? »

Cette fois çi, c'est moi qui pose ma main sur son visage. J'ai besoin de l'entendre dire oui.

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Ryme

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Ryme

Invokeure

Mar 3 Sep 2019 - 19:45
Tension sous les draps, sans doute les poings de Cillian. Repenser à tout ça ne devait pas lui faire le plus grand bien, même s'il disait le contraire. Les démons devaient probablement venir lui murmurer quelques impuretés aux oreilles, pourfendant les barrières qu'il érigeait entre eux et la sanité de son esprit. Tout du moins, c'était ce que Ryme imaginait alors que le silence les enveloppait. Lentement, la chaleur du corps de l'ancien Gardien se rapprocha. Il avait saisi la main de Ryme dans la sienne. Une étrange sensation perça le cœur de l'Invokeure. Cette paume sous ses doigts était rêche, sans doute meurtrie à de multiples endroits. Pourtant, dans les gestes et dans l'intention, il y avait une infinie douceur. Peut-être réalisait-elle qu'elle se reposait trop sur lui depuis trop longtemps.
Ryme essaya de distinguer le profil de Cillian dans la pénombre, quelques reflets de lune aléatoire lui permirent de contempler sporadiquement son front ou la courbe définie de ses cils tandis qu'il fixait le plafond. Après quelques instants – à la fois si court, mais incroyablement long, il finit par répondre à la question qui lui avait été posé.

La colère avait été le moteur principal de son combat, le fait de ne pas laisser l'Eglise s'en sortir avec cette injustice sans doute. L'ancien Cillian avait décidé d'agir car la situation dans laquelle était plongée sa camarade de chambre lui était moralement insupportable. Peut-être qu'ils n'avaient pas réussi à effacer cela, cette pépite, ce petit miracle qui le poussait à toujours se battre malgré tout. Et même si, quelque part, Ryme était triste de ne pas avoir été la raison première de sa bravade, elle en connaissait les raisons. Elle n'était d'ailleurs même pas certaine qu'il soit en paix avec lui-même à son sujet. La Via lui avait probablement donné des allures de monstres, de créatures tentatrice et impie.
Cela dit, de ces méfaits avaient résulté la situation actuelle. Ryme devait-elle alors s'en plaindre ? Peut-être. Assurément. Elle aurait très bien pu vivre dans un monde où il n'était pas amoureux d'elle. Parfois, c'était même tout ce qu'elle souhaitait. Qu'il l'oublia pour reconstruire son existence loin des heurs qu'elle savait apporter. Ainsi, elle ne prit pas spécialement ombrage des paroles maladroites qu'il lui offrit. En temps normal, ces mots auraient probablement provoqué une dispute. Mais l'heure n'était pas à ce genre de trivialité, surtout si cela était son ressentit : elle devait le respecter.

Le corps de Cillian bascula alors. Ainsi allongés, ils pouvaient être face à face. Une chose rare pour Ryme qui était toujours obligée de lever les yeux vers lui. A bien des égards, lorsque cela arrivait, il avait l'allure déictique. Malgré l’obscurité, la faveur d'un rayon de lune plus intense permit à Ryme d'observer plus attentivement les traits de son visage. La fatigue s'y était profondément installée. Le creux de l'orbite de son œil était légèrement creusé, comme malade. Etait-il vraiment raisonnable qu'il voyage dans cet état ? Les gens feraient sans doute preuve de clémence pour l'enfant du pays, s'il décidait de rester encore un peu tandis qu'elle repartait vers d'autres horizons.
Cependant, sa déclaration balaya les envies de dissidence de Ryme qui se contenta de lui répondre, dans un premier temps par un sourire. Elle tourna doucement la tête en sentant la paume chaude venir se poser sur sa joue, l’accueillant d'un baiser gracile.

— Oui, répondit-elle d'une voix légèrement rauque.
— Bien que je regrette ce qui est arrivé... Je suis contente que nous ayons discuté de la Via. De ce que tu as ressentit là-bas.

Même si le tableau qu'il dépeignait n'était certainement pas complet, elle avait pu apercevoir ce qu'avait été sa vie pendant l'année qu'il y avait marché. Elle tirait presque une certaine fierté d'être la compagne d'un homme assez fort pour survivre à cet enfer.

— Cela dit... J'aimerais qu'il n'y ait plus de secrets entre nous. Même si je sais que parfois, ce n'est pas ta faute si des informations s'avèrent être manquantes. Je pense que ce n'est qu'une question de temps avant que Vilhatt n'apprenne le décès de Marnie. Yevon seul sait ce que l'esprit de ce pauvre homme inventera pour nous tourmenter...

Sa gorge se serra un peu ; elle qui connaissait le religieux depuis tant d'années savait de quoi il était capable. Elle avait à maintes fois entraperçue l'ampleur de son imagination lorsqu'il était question de revanche. Pendant de nombreuses lunes et saisons, elle avait même prié Yevon pour ne jamais faire les frais de sa folie. Mais aujourd'hui, elle portait le lourd fardeau d'y mettre un terme.

— Je crois qu'il est trop tard pour moi, je ne retrouverais jamais ce que j'ai perdu en échange d'être une Voix. Et je ne cherche pas la vengeance. Mais...

Elle marqua une pause, repensant à l'enfant qu'elle avait été. A l'adoration première qu'elle avait eut pour l'homme qui était à présent son ennemis. A toutes les choses que l'esprit vicié du prêtre avait imaginé pour elle mais aussi pour les fillettes qui étaient encore en son pouvoir.

— Avant d'aller à Zanarkand, j'aimerais que nous allions régler nos comptes avec Vilhatt. Sa malice a fait trop de mal à ce monde. Tant qu'il sera encore de ce monde... Toutes les Voix n'ont pas la chance d'avoir un redresseur de tort comme compagnon d'hôpital.

Un sourire presque triste se dessina sur ses lèvres.

— Tout ça à cause de ça.

Un soupir amère s'échappa de sa respiration tandis qu'elle invitait la main de Cillian à glisser le long de sa joue pour venir se poser contre sa gorge. Entre ses doigts, son cou était fin et ses veines palpitaient avec force.

— J'aimerais qu'il y ait une façon d'oublier les mauvaises choses. De ne garder que ce qui me plaît dans mes souvenirs. Si c'était possible, je crois que je me plongerais éternellement dans le mois que l'on a passé à l'hôpital, ensemble.

Silence.

— Pourtant, je crois que si j'avais le pouvoir de changer les choses... Je le ferais. Je tomberais encore et encore et encore, inlassablement amoureuse de toi. Et encore et encore et encore, tu me repousserais avec un baiser sur le front.

Un léger rire s'invita dans sa gorge, léger comme le chant d'un oiseau.

— Mais je ne t'entraînerais pas dans le sillage de la folie de Vilhatt. Je crois que c'est là, mon unique regret.

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Cillian

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Cillian

Monsieur tout le monde

Jeu 5 Sep 2019 - 20:15
Il y a comme une langueur douce amère dans mon cœur. Je crois que c'est avoir pensé à la Via qui l'a fait naître. Ou en avoir parlé. Je n'en ai jamais vraiment parlé a personne. Mon maître est aussi un de ceux qui en sont sortis. Il y avait donc cette sorte d'entente silencieuse entre nous deux. On en parle pas, car on sait. Pas besoin de vocaliser. Pas besoin d'y penser. Attention, cela ne veut pas dire que je regrette de m'être ouvert à Ryme. Pas du tout. Mais même quand c'est volontaire, cela laisse des traces. Même avec toute la douceur du monde, gratter des croûtes saigne un peu.

Elle dit regretter ce qui m'est arrivé. J'ai fait mon deuil du fait que l'on soit d'accord sur ça, elle et moi. Je ne dis pas que je suis content d'y être allé, non. Mais au final, c'était un prix peu cher pour sa liberté, si tant est que c'était le prix. Elle dit ensuite qu'elle aimerait qu'il n'y ait plus de secrets entre nous. Ce serait bien. Mais je ne sais pas si c'est possible. Il est des choses que les gens ne doivent pas savoir. Pour leur propre bien. Je plante mon œil dans ceux de Ryme. Elle est assez forte, je pense. Pour le bien, il faudrait que l'on rencontre mon maître. Assez vite. Je crois que ce n'est pas quelque chose que je serai capable de décider tout seul. Mon cœur se serre un peu. J'aimerai pouvoir tout dire à Ryme, comme ça. Mais j'ai fait des promesses.

Ses paroles partent ensuite sur Vilhatt. Oui, nous n'aurons que quelques jours de répit avant qu'il n'apprenne que Marnie ne soit décédée. Cependant, j'ai un peu espoir que ça le calme dans sa vendetta. Je suis presque certain qu'il pensait que le fait que ce soit Marnie nous empêcherait de répondre correctement à ses attaques. Le fait qu'on l'ait tuée va sûrement le faire réfléchir à deux fois. On est pas des poussins sans griffes. Non. On est de grands chocobos, avec toute la hargne qu'on connaît à ces bêtes.

Elle dit ensuite qu'il est trop tard pour elle. Trop tard pour quoi ? Retrouver ce qu'il lui a volé. C'est certain. Ce sont des choses qu'on ne peut pas vraiment récupérer. Ce que l'on peut faire, par contre, c'est apprendre a vivre avec. La suite de ce qu'elle dit me fait pencher un peu la tête. Elle veut aller tuer Vilhatt ? Elle tire doucement ma main sur sa gorge alors que je suis un petit peu interloqué. Je n'aurai jamais cru qu'elle aurait eu cette envie. Tuer Vilhatt. Ça ne me dérange pas. Au contraire. C'est un de mes plans, après tout. Mais l'entendre venir de Ryme, c'est … Étrange. Je l'écoute avec encore plus d'attention et rougit un peu. Tomber amoureuse de moi. En voilà une chose que je ne comprendrai jamais. Puis je fronce un peu les sourcils avant de retirer ma main de la gorge de Ryme. Je reste comme ça à la regarder pendant quelques secondes.

« Tu ne m'as pas entraînée dans la folie de Vilhatt. J'aurai pu te dire non à tout les moments. J'aurai pu plier devant toutes ses menaces. Je ne dis pas que … Comment dire ? »

Je cherche mes mots.

« Je ne dis pas que tu n'as rien a voir dans la décision, parce que même si t'es pas l'instigatrice, tu es dans l'histoire, c'est sur, mais ... »

Yevon, ce que ça peut être dur parfois de faire le lien entre les pensées et la bouche.

« Mais … J'en suis autant responsable, si on peut dire ça comme ça. Tu ne m'as pas forcé a le faire. Enfin, c'est Vilhatt qui est responsable, mais c'est une décision que j'ai prise. J'en suis certain. »

Je serre un peu les lèvres. C'est difficile de parler sans donner l'impression que je blâme quelqu'un d'autre que le prêtre. Je sais que Ryme a tendance à sauter sur toutes les occasions pour penser du mal d'elle même. Je suis pareil.

« Et pour ce qui est de régler son cas à Vilhatt, je pense que tu n'es pas la seule sur le dossier. Moi aussi je souhaite le voir mort. Et, pour être franc, pas que lui. Il n'est pas le seul à tirer les ficelles de cette petite opération digne de Sin que sont les Voix. Les seuls qui trouvent pitié à mes yeux, ce sont ceux qui ne savaient absolument rien, parce que même ceux qui ne faisaient rien mais savaient sont complices. Ils auraient pu arrêter Vilhatt et son engeance a tout moment. Et ils ne l'ont pas fait. »

Mon ton est un peu plus dur. Mon regard un peu plus sombre. Je pense qu'elle se doute bien de ce dont je parle.

« C'est ce que j'avais prévu de faire, sur le continent. Supprimer les responsables de ton calvaire. De votre calvaire. Je crois que personne d'autre n'est au courant, pas même Gordias ou Garan, mais c'est notre plan à mon maître et a moi. Il se peut qu'il m'utilise comme une arme pour combattre ses combats, mais je m'en moque. »

Doucement, je vais chercher la main de Ryme.

« Peut être que ce serait bien que vous vous rencontriez, lui et toi. Peut être que vous pourrez établir des plans. Tu dois être une des personnes qui connaît le mieux ce sale prêtre sur cette planète. Vous pourrez peut être vous aider. »

Et qui sait, peut être que ça ne sera pas une mission suicide pour moi, du coup.

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Ryme

Classe : Mage blanc

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Ryme

Invokeure

Ven 6 Sep 2019 - 15:17
Il avait beau dire qu'elle ne l'avait pas entraîner dans ce sillage de mort, Ryme n'était pas d'accord. Bien sûr, il aurait pu dire non mais elle savait qu'il était et avait toujours été un homme d'honneur. Cillian en quelque sorte, était né pour être Gardien : son honneur et son sens moral lui conféraient cette force que peu de gens sur Spira possédait. Et d'une certaine manière, poussée par l'amour et l'avidité, Ryme en avait abusé. Elle aurait tout simplement pu lui résister, ne pas accepter son plan, le laisser retourner ici et faire sa vie. Elle pouvait amplement l'imaginer déjà père, avec une autre femme, vivant dans une cahute traditionnelle ou sur un immense bateau de pêche. Ce futur alternatif, elle l'avait dérobé. Cependant, elle ne voulut pas élaborer plus en avant cette théorie. Premièrement, car l'imaginé dans les bras d'une autre était douloureux. Deuxièmement, car elle ne voulait pas lui retirer cette certitude. Et le peu de souvenirs qu'il possédait, elle ne voulait pas les lui enlever.

Il enchaîna alors sur le plan ; celui de tuer Vilhatt, mais aussi ses acolytes. Ryme songea caustiquement que s'il mettait sa vendetta en marche, l'église serait rapidement vidée de ses membres. Les abus viciaient presque l'entièreté du clergé, même quelqu'un comme Garan devait probablement avoir eut affaire avec des choses... Louches. Cependant, malgré la réserve qu'elle pouvait avoir vis-à-vis du plan, l'ancienne Voix était heureuse de voir qu'ils étaient sur la même longueur d'onde. Cela dit, un mystère demeurait : pourquoi son maître voulait-il purifier le système ?
Cillian attrapa la main de Ryme avant de lui proposer une rencontre. La jeune femme ne répondit rien dans l'immédiat, laissant les informations se diluer dans son esprit. Elle poussa un soupir léger avant de s'approcher un peu plus de lui. Elle aurait voulu qu'il passât ses doigts dans ses cheveux pour l'aider à dormir, mais les mèches étaient à présent bien trop courtes pour être affectueusement caressées.

— Je pense que je le connais plus que par cœur, répondit-elle au sujet de Vilhatt, je sais tout ce qu'il y a savoir sur cet homme. Même des détails les plus sordides aux choses les plus anodines.

Souvent choisie pour être son ombre – au cas où quelconque envie urgente le prendrait entre deux rendez-vous, Ryme connaissait le fonctionnement de Vilhatt. S'il n'avait pas changé ses habitudes, elle pouvait presque récité son emploi du temps, même si souvent il faisait semblait d'être terriblement occupé juste pour pouvoir assouvir ses fantasmes les plus pervers, parfois juste sous les yeux d'autres membres du clergé. Des souvenirs désagréable lui revinrent en mémoire et même la chaleur douce de Cillian lui parut soudainement délétère.

— J'espère que l'on pourra rencontrer ton maître rapidement. Il y a beaucoup de questions que je me pose qui mérite des réponses.

Elle serra un peu plus fort la main qu'elle tenait dans la sienne. Il y avait bien entendu la question de la mystérieuse chimère que Cillian abritait. Mais aussi des choses bien plus évidentes, comme savoir pourquoi est-ce qu'il l'avait aidé. Pourquoi voulait-il voir Vilhatt tomber. Les motivations de ce mystérieux personnage n'était pas des plus clair aux yeux de Ryme. Et si elle devait le combattre lui aussi, afin de libérer son compagnon de son destin, elle le ferait avec joie.

— Je suppose que Gordias pourrait peut-être arranger la question, après tout nous savons qu'ils sont en contact depuis le début. Ce vieux renard à sûrement plus d'un secret dans son sac. J'espère qu'il comprendra que maintenant, j'attends la vérité de lui...

Un sourire amer perla sur le visage de Ryme ; elle s'était fait berner depuis le début. Sa liberté ne tenait plus qu'à ce lien avec le vieux Gardien. Qui lui-même était dépendant de la réussite de l'entreprise première que la jeune femme s'était fixé : aller à Zanarkand. Plus que la Félicité, dans le petit théâtre qui les mettait en scène, l'Invokeure avait l'impression qu'une partie de la stabilité de Spira se jouait dans son dos, sans qu'elle ne puisse avoir de carte en main. Elle n'était qu'un pion et cela la dérangeait profondément.

— Il est peut-être un peu trop tôt pour faire ce genre de choses mais... Si ça tourne mal, je veux que tu reviennes ici ou dans une des îles inhabitées. Je pourrais même te donner les coordonnées de l'endroit où vivent les Al-Bheds... L'affection que me porte le peuple de Spira pourra toujours me sauver. Je ne risque pas grand chose.

Après tout, partout où elle allait, Ryme était encore et toujours vue comme La Voix Rouge et non pas comme l'Invokeure qu'elle était devenue en accueillant Ixion dans son cœur.

— Promets moi que tu ne prendras pas de risque inconsidérés. J'ai fait de mon mieux pendant ton absence, mais je serais incapable de porter ton deuil. Spira sans toi, n'en vaut pas la peine.

Un sourire triste anima son visage. Après tout, elle avait réussit à faire une croix sur le destin qu'elle s'était imaginé pour eux, il y a quelques mois de ça lorsqu'elle entrait dans la chambre du Priant. À cette époque, elle savait juste qu'il était à Besaid et heureux. Le bonheur... C'était un sentiment étrange, qu'elle ne comprenait pas toujours.

— Es-tu heureux ?
Sa voix se noua un peu alors qu'elle remontait son regard vers lui. Plus que de l'envie, Ryme avait besoin de l'entendre dire 'oui' ; pour savoir que tout cela n'était pas vain. Que la vie qu'elle avait prise n'était pas juste un acte impie. Peut-être aussi pour avoir l'assurance qu'il ne jetterait pas dans la gueule du loup une nouvelle fois. Peut-être devrait-elle même user de ruse pour accomplir les desseins qui l'animaient lui et son maître. Si elle seule était déclaré hérétique, cela serait un moindre mal.

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Cillian

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Cillian

Monsieur tout le monde

Dim 8 Sep 2019 - 10:18
Effectivement, elle est la personne au monde qui connaît le mieux cet espèce de monstre à face humaine qu'est Vilhatt. Un inconvénient qui, pour une fois, serait un avantage. Mais je ne veux pas forcer Ryme à se plonger dans des mauvais souvenirs. Même sans cette aide, on réussira bien à fomenter un plan. Il y a des choses que je ne suis pas prêt à sacrifier pour assouvir ma vengeance, et elle en fait partie. Elle est peut être même l'ensemble de c es choses. Elle serre un peu plus ma main en disant qu'elle souhaiterait bien rencontrer mon maître. Qu’elle a des questions pour lui. Hum. Il n'est pas trop le genre d'homme à répondre aux questions. Mais peut être que pour Ryme, il fera des efforts. Après tout, elle sera sûrement une alliée indispensable pour régler tout ça. Il ne pourra pas se permettre de se la mettre de travers.

Elle propose que Gordias prévoit la rencontre. Peut être qu'effectivement, il le pourrait. Mon maître ne m'avait que vaguement parlé de l'ancien prêtre, mais au final, qu’est-ce qu'il savait vraiment. Pour autant que je sache, ils auraient pu être les meilleurs amis de la terre que je n'aurai eu que les même informations. En tout cas, moi aussi j'aimerai bien que la situation soit un peu éclairée. Peut être que l'on pourra profiter du voyage sur le continent pour mettre tout ça au clair. Malgré tout, je me demande encore si on peut faire vraiment confiance a ce Gardien. Je sais que Ryme n'a pas le choix, qu'elle est forcée de voyager avec lui, mais moi …

Bon, ce sont des pensées pour un autre jour. De toute façon, Ryme est passée à autre chose. Elle me parle de ce qui se passe si notre plan rate. Elle me dit de revenir ici. Ou d'aller chez les Al-Bheds. Je frissonne malgré moi de dégoût a cette idée. Je ne sais pas pourquoi elle possède ces coordonnées, et j'ai envie de croire que si elle les à, c'est que ce n'est pas un peuple si horrible qu'on peut le laisser penser, mais on m'a appris à les détester de toute mon âme, et même toute la défiance que j'ai vis à vis de l'église ne me permet pas de chasser ce préjudice.

Elle me demande ensuite si je suis heureux. Presque instantanément, je réponds.

« Oui. »

Ca, j'en suis sur. Et certain. Il n'y a pas grand choses dans le monde dont je sois aussi sur que la réponse à cette question. Je ne sais même pas si c'est une réponse générale ou si c'est juste pour là ce soir. Mais là maintenant, allongé comme ça près de la femme que j'aime, je pense être physiquement incapable d'être autre chose qu'heureux. Doucement, je lache sa main pour la remonter vers sa tête, puis pour la passer derrière pour aller gratter son crâne. Même si ils sont moins longs, ses cheveux sont toujours aussi doux et agréables.

« Oui, je suis heureux. Et j'aime aussi ta nouvelle coiffure. Peut être que je devrais me couper les cheveux aussi. »

J'essaie de changer un peu la direction de la conversation. J'ai le sentiment qu'on a assez parlé de choses dures et tristes pour ce soir. Il nous faut un peu plus de légèreté.

« Je ne sais pas si ça m'irait comme ça te va par contre. Après tout, mes cheveux servent en partie à cacher ma vilaine tête. »

Je souris doucement avant d'approcher un peu plus mon visage du sien. Nos nez se touchent presque maintenant.

« Il y a une chose dont je suis sur, mon amour, c'est qu'ils ne peuvent rien me faire de pire que ce qu'ils m'ont déjà fait. Qu'est-ce qu'ils vont me faire ? M'envoyer à la Via ? En moins d'une semaine j'en suis sorti de nouveau. M'envoyer des gens pour me tuer ? Qu'ils essaient. Mais je ne pense pas qu'ils aient envie de perdre des hommes comme ça. »

Je souris un peu plus et approche mes lèvres des siennes pour y déposer un baiser chaste et doux.

« Quand il s'agit de t'aider, je sais que je suis invincible. Peu importe ce qu'ils feront pour me mettre à terre, je me releverai. Parce que tu es plus importante que tout pour moi. Parce que ta liberté est plus importante que tout pour moi. Parce que ton bonheur est plus important que tout pour moi. »

Je marque une pause.

« Je te l'ai dit, mon amour. Je vais tuer Sin tout seul, si il le faut. J'suis un fou moi. »

Je baille doucement. Ma main sur la tête de Ryme ralentit doucement, sans jamais vraiment s'arreter.

« Je t'aime Ryme. Et j'irai en enfer pour toi. Non. Je reviendrai de l'enfer pour toi. Rien ne peut me garder éloignée de toi. Rien. »

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Ryme

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Ryme

Invokeure

Dim 15 Sep 2019 - 9:40
Le cœur de Ryme se mit à battre un peu plus fort après sa réponse si rapide et limpide. En dépit de tout, Cillian arrivait à éprouver du bonheur. Après avoir marché le long de l'enfer et errer dans Spira à la recherche des morceaux de son esprit, il connaissait le miel de tous les efforts qu'il avait produit. Un sourire doux, bien que teinté d'une certaine tristesse, naquit sur le visage de la jeune femme alors que ses doigts, dont elle aimait tant le contact, se perdaient dans les mèches courtes de sa chevelure. Une phrase plus légère égaya l'atmosphère.

— Ne les coupe pas, s'il te plaît. Ils sont beaux tes cheveux et puis... Il va bien falloir que je déverse sur quelqu'un mes pulsions de coiffures, vu que je ne vais plus pouvoir m'en faire pendant un petit moment, répondit-elle en reniflant légèrement, malgré le rire qui accompagnait sa phrase.

— Et elle est très bien ta tête, ne dis pas de sottise.

Cette fois-ci, Ryme fit légèrement la moue. Elle le lui avait beaucoup répété, mais à ses yeux, Cillian était beau. Il n'avait pas la beauté éphémère et fragile recherchée chez les Voix masculines. Mais ses traits étaient bien dessinés, se fracturant parfois abruptement, parfois délicatement. La sévérité de son expression apportait beaucoup à son visage. Elle adorait la courbe marquée de l'arête de son nez ; la pulpe veloutée de ses lèvres. Lorsqu'il souriait, son cœur chavirait à chaque fois. Tout comme lorsqu'il perdait sa composition pour rougir adorablement. Cillian, quoi qu'il en dise et qu'il en pense, était un bel homme. Et Ryme se sentait chanceuse qu'il ait choisi de rester avec elle malgré tout.

Soudainement, leurs visages se rapprochèrent. Presque nez à nez, dans un cocon de chaleur, d'amour et d'intimité. La conversation cessa sa tournure joyeuse, pour revenir à quelque chose de plus délicat. Rien de pire que ce qui a déjà été fait ? Peut-être. Peut-être pas. L'esprit dément des hommes pour faire souffrir était sans bornes. Dépouillé de dignité morale, le cerveau de Vilhatt pourrait aisément trouver des choses bien pires. Sa gorge se serra un peu, mais sa voix était si posée et sûre, que Ryme ne pouvait pas s'empêcher de songer qu'il avait raison.
Après un rapide baiser, il déclara être invincible lorsqu'il s'agissait d'elle. Car, elle était la chose la plus importante à ses yeux ; parce que sa liberté ainsi que son bonheur n'avaient pas de prix. Ryme éprouvait la même chose à son encontre était c'était pour cela qu'elle redoutait parfois les décisions qu'il pourrait prendre. La différence entre eux, était que la jeune femme – sans pour autant être arrogante, connaissait le poids de sa vie dans l'existence de Cillian. Si elle venait à mourir, plus particulièrement pour lui, elle savait qu'il ne referait pas sa vie. Qu'il errait probablement, encore plus perdu qu'avant. Une vie sans l'autre ne valait pas la peine d'être vécue.

Sa phrase suivante lui arracha un petit rire. Un fou, probablement. Mais un gentil fou cela dit sans doute bien incapable de réaliser cette prophétie. Pour cela il faudrait que l'Ultime Chimère s'offre à lui, ce qui était plus qu'improbable. Et puis, le lugubre squelette ne semblait pas vraiment être partageur... Ryme ferma doucement les yeux, savourant le mouvement lent des caresses sur sa tête.

— Moi aussi, je t'aime.

Un sourire triste étira lentement les commissures de ses lèvres. Son regard s'anima d'une étrange lueur, mélange d'affliction, d'amour et de fierté. Soudain, une mèche de cheveux que Cillian se disloqua dans un nuage de particules fines. Les contours de la pièce commencèrent à se flouter, se délaver, se diluer comme s'ils étaient faits d'aquarelle que l'on venait gorger d'eau. Les bruits dehors se turent alors que la lumière de la nuit prenait des allures bleutées. Le visage de Ryme commença lui aussi à se fracturer, comme si sa peau était devenue du parchemin. Son expression devint plus douce à mesure que le monde perdait de sa consistance. Une de ses mains, se posa sur la joue de Cillian : elle ne dégageait ni chaleur, ni aucune autre sensation.

— Je suis désolée, murmura-t-elle doucement.

On toqua à la porte. La vraie porte, celle qui n'était pas dans ce monde éthérée.

— Je n'ai plus beaucoup de temps. J'espère que tu me retrouveras même si...

La lueur de vie qui animait le regard de Ryme s'éclipsa soudainement de ses pupilles. Sa phrase resta en suspend tandis que ses yeux se fermaient tandis que le reste de son enveloppe disparaissait.

***

— Cil !!

Après avoir frappé plusieurs fois à la porte, Jienne entra en trombe dans la chambre. Dehors, l'aube commençait à poindre. L'odeur familière des matins de l'île parfumait l'air. La sœur de Cillian n'était pas vraiment apprêtée, elle était échevelée et semblait être tout juste sortie des draps. L'odeur musquée du sommeil était encore sur elle.

— Garan est partit ! articula-t-elle le souffle presque court, il est devenu le Gardien de Ryme ! Ils sont partis dans la nuit d'hier ! Pourquoi est-ce que tu es encore là, toi ? Qu'est-ce qui se passe ??!


***

Ryme ouvrir péniblement les yeux dans la cabine qui lui avait été allouée à elle ainsi qu'à ses Gardiens dans ce petit bateau. Gordias avait dû graisser quelques pattes pour qu'ils puissent partir au milieu de la nuit et ainsi obtenir un copieux temps d'avance sur Cillian. Le cœur de l'ancienne Voix était lourd dans sa poitrine, cette dernière discussion avait beau avoir été théoriquement qu'un rêve, il avait bel et bien eu lieu. Un prodige réalisé grâce à la magie.

— Vous devriez-vous reposer, murmura Garan.
— Je ne peux pas... Pensez-vous qu'il me pardonnera ?
— Vous, oui. Quant à moi et Gordias... Je ne donne pas cher de notre peau. Tel que je le connais, il va être furieux. Mais c'était la bonne chose à faire.

La main de l'ancien prêtre devenu Gardien s'abaissa sur l'épaule de Ryme. Il avait beau avoir l'air d'être sûr de lui, elle, doutait fortement. Depuis le hublot, on ne voyait plus Besaid depuis longtemps. Le cœur de l'Invokeure se serra dans sa poitrine, avide et coupable d'avoir laissé une partit de lui en arrière.

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