Gordias
Prêtre de Yevon
Le temple de Shiva. La glaciale. Le vieil homme regarde sa charge, qui avance avec ce qui semble être toute la détermination du monde. Même malgré la capuche, il peut le voir. Depuis le temps qu'ils se connaissent maintenant, il peut aisément lire les expressions qu'elle daigne bien donner au monde. Gordias n'est jamais venu jusqu'ici. Jusqu'au temple. Il saurait reconnaître son profil, car il en a déjà vu souvent l'image, mais …
Il lève légèrement le poing de sous sa cape pour intimer à sa compagnonne de s’arrêter. Il y a des moines guerriers devant le temple. Est-ce que ça y est, ils ont enfin été ordonnés d’arrêter ? L'ancien prêtre esquisse sur ses lèvres les mots « Je vais voir ce qui se passe » sans emmètre le moindre son. Il semblerait qu'elle ait compris ce qu'il veut dire. Parfait. Il réajuste son capuchon et plonge la main dans sa poche pour caresser doucement son jeu de carte. On ne sait jamais, peut être qu'il devrai utiliser des tours de magie pour partir.
Alors que le rythme de son cœur accelère un peu, il feint autant que possible le désintérêt en montant les marches du temple, juste assez pour entendre ce qui se dit. Celui qui semble le plus agé des moines guerriers est en train de discuter avec le prêtre. Visiblement, il y a eu du grabuge.
« Vous êtes sur que c'était des Al Behds ? »
Le prêtre lance un regard qui pourrait tuer au moine. Visiblement, ce n'est pas le genre de personne qui aime se répéter.
« Soit c'était des Al Behds, soit on a trouvé le moyen de se greffer artificiellement des hélices dans les yeux. »
Sous le coup de l'exaspération, le ton du prêtre monte un peu. Le moine guerrier piétine un peu.
« Moins fort, nom de nom. Tout le monde n'a pas besoin d'entendre ce que l'on dit. »
Le regard du prêtre est plein de venin. Si il le pouvait, il aurait étranglé le moine. Mais il ne le peut pas.
« Si vous aviez fait mieux votre travail, des Al Behds n'auraient pas pu se glisser dans le temple et voler les clés de l'antichambre de la Chambre du Priant, on en serait pas là. Alors vous pouvez vous passer de votre petit ton dédaigneux, d'accord ? »
Gordias commence à reculer. Il en a entendu assez. Il faut qu'il retrouve Ryme et lui fasse part de ce qu'il a appris. Il n'a pas trop de mal à la retrouver et lui fait signe de se diriger vers une ruelle non loin. Une fois à l'abri des oreilles indiscrètes, il retire sa capuche et passe sa main dans ses cheveux qui luisent de transpiration.
« Bon, il semblerait que ces idiots ont reussi à se faire voler la clé pour accéder à la Chambre du priant. »
L'ancien prêtre prends l’arête de son nez entre ses doigts et pousse un profond soupir. Comment est-ce qu'on peut être nul à ce point.
« On ne va pas pouvoir accéder au Priant tant qu'ils n'ont pas la clé. Je doute qu'ils veuillent forcer la porte. De ce que j'ai entendu, ce sont des Al Bheds qui auraient volé la clé. Je présume que vous n'avez pas d'idée sur où les trouver dans le coin ? »
Si l'ancien prêtre se souvient bien, son Invokeuse à déjà eu des contacts avec la population honnie du continent. Qui sait, peut être qu'elle a une idée. L'homme n'a que le temps de remettre sa capuche alors qu'un petit groupe de moine passe a côté d'eux. Cela ne va pas leur faciliter la tache.
Et en plus, il y a Cillian et Garan qui vont s’inquiéter si ils ne reviennent pas rapidement.
« Si on ne veut pas que votre cher et tendre vienne retourner la ville pour nous retrouver, il va falloir que ça s'arrange assez vite. Et vu la nullité des moines, on va devoir le faire nous même, je pense. »
Ca ne l'enchante guère, mais ils n'ont pas vraiment le choix, non ?