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Hearts in Twos - Cil

 :: Spira - Le continent • :: Bevelle :: Le temple de Bevelle

Ryme

Classe : Mage blanc

Points de rang : 2097



Chimères
Chimères possédées:

Sorts & compétences

Ryme

Invokeure

Sam 16 Juil 2022 - 10:10
Nombreux furent les cris de joie et les pleurs, lorsque Ryme rentra enfin à Bevelle. En premier, les murmures glissèrent sur son passage ( « Est-ce que c’est bien elle ? » ; « La Voix Rouge, que fait-elle ici ? » ; « Du sang ? C’est bien du sang ?... ») avant d’enfler jusqu’à devenir rumeur puis, celle-ci se mua en un écho oubliable pour se faire tonnerre dans la ville sainte. Accompagnée par Gordias, l’Invokeure s’était présentée au temple et, avec une sincérité peut-être trop vive pour être questionnée, annonça renoncer à son voyage. Les ecclésiastiques, tous au courant des raisons qui avaient poussé la célèbre chanteuse à partir sur la route, n’osèrent pas l'interroger lorsqu’ils remarquèrent qu’elle serait contre sa poitrine amaigrie par le pèlerinage, la rame de Cillian. Tout du moins, un fragment recouvert de sang.
Des acolytes feignant la compassion l’avaient alors conduite dans une chambre à part du temple, lui proposant rafraichissements et soins.

Quelques jours plus tard, la nouvelle éclata dans toute la région de Bevelle : Ryme était de retour parmi les Voix. La chambre qui fut sienne pendant des années était à présent occupée par une autre personne, un certain Jonah. Alors, on la plaça dans une des cellules bien moins luxueuse et chatoyante. Cependant, avec un lit, une armoire ainsi qu’une salle de bain privative, cette alcôve était déjà bien plus que certains Spiraliens possédaient. Maintenant et plus que jamais, il fallait prier Yevon afin que leur plan puisse fonctionner. D’après les échos qui lui parvenaient, Ryme savait que Gordias était reçu avec les honneurs, ayant réussi l’impossible aux yeux des responsables des Voix : protéger leur précieuse pupille, mais également la faire renoncer à sa folle quête.

Presque un mois et demi c’était écoulé depuis. Vilhatt n’était pas paru, sans doute méfiant ou encore dans la jubilation de sa victoire. Peu importait les raisons qui le poussaient à se tenir à distance, Ryme ne pouvait que remercier le Ciel de lui accorder cette paix. Si, lors de son périple, elle avait pensé que reprendre sa vie au sein de la troupe lui serait impossible après avoir vu tant de choses, il n’en était rien. Peut-être plus que tout, cela lui causait du tort. Aussitôt la porte des salles de répétition franchie, son masque  de Voix Rouge se plaquait de nouveau sur son visage, tirant ses lèvres d’un aimable sourire factice. Pourtant, même si cela lui coûtait, chanter lui avait manqué. Sa voix de velours glissait hors de ses lèvres comme une rivière de perle et de diamants. La blessure de Marnie lui laissait un léger grain dans la gorge, mais qui, maintenant, n’était pas pour lui déplaire. Il lui semblait qu’avant, sa voix était bien trop parfaite et lisse, le pur produit des désirs de l’Église.
Ainsi, malgré son absence ainsi que la nouvelle hiérarchie qui s’était établie depuis son départ, les prêtres des Voix parlaient déjà de programmer son grand retour pour un concert sans précédent au sein du temple. Un plaisir non simulé avait alors illuminé le regard de Ryme tandis que la brûlure de la culpabilité lui dévorait les entrailles. Ce système pourri la favorisait une fois de plus ; écrasant le reste, mais, elle en tirait du plaisir. Peut-être était-elle tout aussi répugnante que Vilhatt, après tout.

Hormis cette gloire trop promptement retrouvée d’après certains, la différence avec le reste de la troupe était la présence de garde aux côtés de la jeune femme. Toujours flanquée d’au moins deux gardes, ces derniers attendaient devant sa porte jour et nuit, l’accompagnaient partout lorsqu’elle était hors de sa chambre. L’argument qui avait été avancé par le clergé était la crainte des représailles de la population envers l’abandon du pèlerinage de Ryme ; cependant, elle savait très bien que jamais les habitants de Spira ne l’avaient vu autrement que part son statut d’ancienne Voix. Si, lors de son périple, cela lui causait bien des tourments, elle voyait à présent combien sa présence avait pu faire du bien à des personnes dans des régions plus reculées comme Besaid ou Kilika où, malheureusement, les Voix ne venaient jamais.

Néanmoins, la présence de cette garde – attendue – n’était pas des plus pratiques ; d’autant plus qu’elle se désespérait de voir le profil de Cillian ou de Garan dans l’un des costumes de moine guerrier. Cela était sans doute bien trop rapide ; elle ignorait tout des conditions d’attributions des postes, mais en presque deux mois à Bevelle, elle eût espéré pouvoir grappiller quelques moments avec la personne qui partageait son coeur. Une fois la nuit tombée, dans la solitude de sa chambre, trop souvent elle pensait à Cillian. Elle s’inquiétait pour lui : tous savaient qu’il existait un risque pour que quelqu’un le reconnaisse et ne le dénonce à Vilhatt, qui, il ne fallait en douter, le jetterait une nouvelle fois dans les mâchoires de la Via Purifico. Lorsque son coeur n’était pas bordé par de sombres oraisons, Ryme manquait son toucher sur sa peau, la façon dont ses lèvres glissaient contre sa gorge ou le poids à la fois terriblement lourd et léger que leurs baisers pouvaient avoir.
Son reflet dans le miroir, à l’évocation de ces instants délicieux, rougit. Ryme baissa le nez, presque honteuse de ne penser qu’à ces aspects de leurs relations alors qu’ils se trouvaient à présent dans la gueule du loup. Elle reposa sa brosse sur la coiffeuse et comme tous les soirs, déposa quelques gouttes de parfum au creux de ses poignets ainsi que derrière ses oreilles. Une ancienne habitude qu’elle avait prise lorsqu’elle était encore la favorite de Vilhatt, afin de se libérer de la puanteur des actes qu’elle commettait sans sourciller. Elle se coucha, une boule au creux du ventre.

Le temple sonna deux heures du matin. L’été s’étalait dans l’air et ce septième mois de l’année était bien plus étouffant que la normale. Ryme ne parvenait pas à trouver le sommeil, le corps emprisonné dans un étrange voile de sueur. Elle enfila une robe légère et se présenta à la porte de sa chambre. Les deux gardes ensommeillés la regardèrent avec confusion.

— Je désire me rendre dans les jardins, il m’est impossible de dormir, déclara-t-elle simplement avec une autorité qui ne saurait être discutée.

Les deux moines guerriers opinèrent du chef et l’accompagnèrent en restant à une distance raisonnable. Ryme traversa le temple avant d’arriver à l’intérieur de la cour. Une douce odeur de mer et de jasmin flottait, ravivant des souvenirs de sa rencontre avec Cillian. Les jardins de l’hôpital possédaient la même odeur. Elle s’avança vers un belvédère et s’y installa, le regard plongé dans les étoiles. Le firmament paraissait bien pauvre en comparaison des merveilles que lui avait offert Besaid. Un soupir quitta ses lèvres.

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Cillian

Classe : Chevalier Noir

Points de rang : 1394



Chimères
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Cillian

Monsieur tout le monde

Ven 22 Juil 2022 - 19:17
D'un geste lent, je frappe doucement la table en bois du coin de mes cartes. Depuis le temps, j'ai compris que c'était un tic qui énervait Jansen, et je dois bien avouer que je dois prendre tout les avantages que je peux si je souhaite gagner cette partie. L'autre garde me lance un regard noir, mais je plante mon œil dans le sien en faisant en sorte de cogner un peu plus fort. Je vois sa mâchoire se serrer un peu. Il n'y a pas de violence dans ce geste, juste de l'agacement. Beaucoup d'agacement. Il regarde de nouveau ses cartes, puis remonte son regard vers moi pour me jauger. Un autre des gardes, Kellem, semble s'énerver doucement.

« Bon, tu comptes attendre que Sin vienne te sauver, ou tu joues ? »

Jansen lui lance un regard noir. Il n'aime pas qu'on lui mettre la pression, mais je peux comprendre l'autre garde. Il s'est fait éliminer il y a bien deux minutes, et regarder les autres jouer n'est pas le plus amusant. Jansen semble encore hésiter quelques secondes, puis jette rageusement ses cartes sur le milieu de la table.

« Il m'énerve le bleu, il est impossible à lire là, putain. »

Je remet mon casque en place en prenant la barre de céréales qui servait de mise. Kellem me lance un regard.

« Tu es sur que tu avais jamais joué avant d'arriver ici ? »

Je fais non de la tête et me lève de la chaise. Les deux autres gardes se tournent presque du même geste vers l'horloge. Je sais déjà ce qu'ils vont me dire. Ce n'est pas l'heure de la ronde. Et je sais déjà ce que je vais leur dire. Si on s'en tient aux heures prévues, n'importe qui peut s'introduire pour peu qu'il ait eu accès à notre planning.

Et bien sur, la conversation se déroule exactement comme ça. Jansen, le plus vieux des deux, hausse les épaules, alors que Kellem, qui est arrivé ici en premier, me prodigue un conseil.

« Tu sais, c'est pas en faisant du zèle que tu va bien te faire voir. On est payés autant quel que soit le nombre de rondes qu'on fait, et j'ai jamais vu personne monter en grade ici. A chaque fois qu'il y a besoin d'un nouveau garde en chef, ils en font venir un d'ailleurs. »

Je glisse mes mains dans mes poches avant de répondre.

« Peut être qu'ils choisissent des gardes d'ailleurs pour devenir garde en chef. Donc en faisant un bon boulot ici, peut être que je serais promu ailleurs. »

Pas que je compte être promu bien sur. Je compte même être bientôt parti. Cependant, ça, ils n'en savent rien. Kellen se contente de ramasser les cartes pour commencer à les mélanger. Il n'a pas grand chose à me répondre. De toute façon, il sait bien que c'est une conversation qu'on a déjà eue et qu'on aura sûrement encore. Jansen, lui se contente de quelques mots.

« Fait attention, petit. »


Si ils savaient. Il n'y a pas grand chose dans le coin qui pourrait me faire du mal en un contre un. J'attrape la hampe de la lance qui nous sert pour faire nos tours de garde et sort du local. L'air dans le bâtiment est froid et les longs couloirs sont vides. En même temps, on est en plein milieu de la nuit. Seules quelques lumières sont allumées. Assez pour que l'on puisse voir si quelqu'un est là, mais pas assez pour déranger les résidents.

Je parcours les couloirs que je commence à connaître quasiment par cœur en autopilote et ne me rends pas vraiment compte que mes pas me dirigent vers la chambre de Ryme. Tiens, ses gardes ne sont pas là. Elle est de sortie ? Je hausse les épaules et continue mon chemin. C'est au bout de quelques longues minutes que je remarque, a la porte qui donne vers le jardin, ses deux gardes presque endormis. Ca ne doit pas être facile, rester au même endroit tout le temps. Ils me font un signe de la tête que je leur rends.

Est ce que ça veut dire que Ryme est dans le parc ? Mon cœur accélère un peu. Ce serait peut être l'occasion de …

Ils ne réagissent pas quand je m'approche de la porte. Soit ils sont amorphes, soit ils ne voient pas de problèmes à ce qu'un garde aille dans le jardin. Ça fait sens.

Le jardin n'est pas assez fourni pour qu'elle soit difficile à trouver. Avec mes cheveux maintenant courts et cachés sous mon casque, je me demande si elle va me reconnaître. Bon, elle ne doit pas avoir des tonnes de borgnes dans ses connaissances, mais je ne pense pas forcément qu'elle s’attend a me voir. En faisant assez de bruit pour ne pas la surprendre, je m'approche, avant de lui parler bas, de façon à ce que les gardes à l'entrée ne m'entendent pas.

« Ryme. »

J'arrive presque a son niveau. Je me demande si elle m'a reconnu. Enfin, si elle a reconnu ma voix.

« Ryme, c'est moi. »

Je préfère ne pas prononcer mon nom, au cas où.

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