Ryme
Invokeure
Dim 27 Aoû 2017 - 21:21
À la tête qu'il faisait, Ryme savait très bien que mentir n'était plus la solution de facilité pour s'en sortir. Si, les excuses faciles qu'elle fournissait aux autres Voix passaient comme des lettres à la poste... Il n'en serait pas de même avec lui, son seul ami depuis longtemps. À vrai dire, la jeune femme avait oublié comment être sincère avec les gens qu'elle considérait comme proche. Un mensonge - qu'il soit volontaire ou ommitif, était plus facile à assumer que les vrais sentiments qui gisaient au fond d'elle. Mais, il ne releva pas - pas tout de suite, se contentant de lui proposer le reste du repas qu'il n'avait pas fini de manger. Si la soupe à l'eau ne lui faisait pas envie et n'était sans doute pas adaptée à sa situation, elle attrapa volontiers le biscuit qu'elle n'avait pas dévoré le matin.
La croute du biscuit crissa sous sa dent. Le goût n'était pas terrible non plus, mais au moins, son estomac aurait quelque chose à ruminer et ses peurs, ses angoisses, trouveraient quelque chose a martyrisé dans son ventre. Mais, ce n'est pas tant des sentiments négatifs qui l'accablait. La main douce et chaude de Cillian l'apaisait un peu, et finalement, elle commençait à se dire que, quelques points de suture valaient bien cette amitié. Les sourires qu'il lui offrait trouvaient toujours un écho sur son visage, sans qu'elle ne le veuille vraiment.
"Tu apprendras d'autres chansons, si tu rentres chez toi." murmura-t-elle tout en observant la salle d'un œil un peu inquiet.
Elle ne lui formula pas qu'elle aussi, aimerait bien avoir quelque part où aller. Mais, elle se retient. Parce que, quelque part au fond d'elle, Ryme avait envie d'entendre des paroles comme "viens avec moi" ou "je te ferais visiter". L'idée de rester seule lui glaçait le sang. Pourtant, avant, cela ne l'avait jamais dérangée.
"Et puis, il doit y avoir plein de gens qui attendent ton retour. Ta famille, des amis et peut-être même une jolie fiancée !" badina-t-elle un peu faussement sur la dernière partie, dans un pincement de coeur qui la surprit.
Pour ce qui était des mensonges... Ce n'est pas tant qu'elle avait envie de mentir. C'est plus qu'elle se sentait obligée de le faire. Pendant si longtemps, on avait mis son corps à nu d'un claquement de doigts, qu'elle n'était pas prête à en faire autant avec son âme. Et garder le silence face à lui était bien trop lourd et pesant, même s'il comprenait. Oh oui, il comprenait. Il semblait pouvoir tout accepter venant d'elle, le bon, comme le mauvais. Mais, il n'était pas assez fort pour accepter la Voix qu'elle était. Juste l'inconnue devenue une amie, pendant quelques semaines. Quelque part, cela lui fit très mal. Elle était une Voix de Yevon depuis plus de cinq ans, l'institution lui avait fournit tout ce dont elle avait toujours eu besoin en échange d'un peu de chair.
Ces pensées lui renvoyèrent un peu de bile dans la gorge. Au final, elle était tout aussi abjecte que Vilhatt.
"J'ai l'impression, que si je ne mens pas... Je vais finir écrasée par le poids de mon cœur." lâcha-t-elle dans un soupir remplit de tristesse.
"Je voudrais être cette amie dont tu parles. Mais je ne le suis pas. Je ne le suis plus. Je suis leur création. Ils m'ont tout donné, tout appris, j'ai pus vivre une... Vie grâce à eux. La Ryme que tu cherches, elle n'existe plus."
Sa gorge se noua et les larmes qu'elle tentait de retenir s'échappèrent silencieusement de la lisière de ses yeux. Distraitement, elle passa une main sur sa jambe, comme-ci cette partie d'elle-même disparue avait été une des dernières choses qui l'avait empêchée de devenir une des possessions de l'église.
"Tu es... mon ami." Le mot ami lui écorcha un peu la bouche, encore un mensonge.
"Peut-être même, mon seul ami, en ce moment. S'ils n'hésitent pas à lever la main sur moi... Que penses-tu qu'il t'arrivera ? Et a tes proches ou même l'Invokeur, que tu protégeais, si celui-ci n'a pas connu un funeste destin ?"
Elle avait l'expression d'une biche acculée par un chasseur. Ses yeux bleus étaient irrigués de sang, mais pas le reste de son visage qui lui, était blême. Ryme laissa filer un silence pendant lequel on entendit un gémissement plaintif. Dehors, le soleil commençait déjà à décliner. Cette conversation ne durerait plus très longtemps avant que l'on vienne pour mettre en place le couvre-feu des malades.
"J'ai dit autrefois... À quelqu'un que le meilleur moyen de changer les choses était de les affronter. De partir pour changer les mentalités. Mais moi, j'en suis incapable..." Elle marqua une autre pause, se mordant la lèvre inférieure, la gorgeant de couleurs à cause de l'afflux sanguin.
"On a dû te dire que je suis là parce que, en revenant de Luca, j'ai voulu... Peu importe la raison, je me suis éloignée un peu, un monstre m'a attaquée. La vérité, c'est que... Je... m'étais enfuie."
Son visage qui jusqu'alors était très pâle devint rose, puis rouge vif. La honte se lisait dans son regard et son estomac se contractait violemment pour rendre le peu qu'elle avait avalé.
"J'allais au temple de Macalania. Pour devenir Invokeure. Mais j'ai échoué. Et même si j'ai envie de devenir sourde, plus que sourde, et de chanter, de rire..." d'être avec toi, à Besaid, pensa-t-elle silencieusement, mettant encore plus sa tristesse à vif.
"Je ne peux pas... Je ne pourrais jamais... Avoir ça. Et ça me brise le cœur. Mentir est plus facile."
Sur ces paroles, Ryme cacha son visage entre ses mains, du mieux qu'elle pouvait. Le reste de son corps essaya, de lui-même, de se recroquevillé également, mais la douleur qui en résultat lui électrisa tout le corps. Elle pleurait, silencieusement, même si l'envie de crier était présente, nichée au fond de sa gorge.
Ne me regarde pas, songeait-elle, incapable de fuir ou de se cacher pour affronter la réalité.
La croute du biscuit crissa sous sa dent. Le goût n'était pas terrible non plus, mais au moins, son estomac aurait quelque chose à ruminer et ses peurs, ses angoisses, trouveraient quelque chose a martyrisé dans son ventre. Mais, ce n'est pas tant des sentiments négatifs qui l'accablait. La main douce et chaude de Cillian l'apaisait un peu, et finalement, elle commençait à se dire que, quelques points de suture valaient bien cette amitié. Les sourires qu'il lui offrait trouvaient toujours un écho sur son visage, sans qu'elle ne le veuille vraiment.
"Tu apprendras d'autres chansons, si tu rentres chez toi." murmura-t-elle tout en observant la salle d'un œil un peu inquiet.
Elle ne lui formula pas qu'elle aussi, aimerait bien avoir quelque part où aller. Mais, elle se retient. Parce que, quelque part au fond d'elle, Ryme avait envie d'entendre des paroles comme "viens avec moi" ou "je te ferais visiter". L'idée de rester seule lui glaçait le sang. Pourtant, avant, cela ne l'avait jamais dérangée.
"Et puis, il doit y avoir plein de gens qui attendent ton retour. Ta famille, des amis et peut-être même une jolie fiancée !" badina-t-elle un peu faussement sur la dernière partie, dans un pincement de coeur qui la surprit.
Pour ce qui était des mensonges... Ce n'est pas tant qu'elle avait envie de mentir. C'est plus qu'elle se sentait obligée de le faire. Pendant si longtemps, on avait mis son corps à nu d'un claquement de doigts, qu'elle n'était pas prête à en faire autant avec son âme. Et garder le silence face à lui était bien trop lourd et pesant, même s'il comprenait. Oh oui, il comprenait. Il semblait pouvoir tout accepter venant d'elle, le bon, comme le mauvais. Mais, il n'était pas assez fort pour accepter la Voix qu'elle était. Juste l'inconnue devenue une amie, pendant quelques semaines. Quelque part, cela lui fit très mal. Elle était une Voix de Yevon depuis plus de cinq ans, l'institution lui avait fournit tout ce dont elle avait toujours eu besoin en échange d'un peu de chair.
Ces pensées lui renvoyèrent un peu de bile dans la gorge. Au final, elle était tout aussi abjecte que Vilhatt.
"J'ai l'impression, que si je ne mens pas... Je vais finir écrasée par le poids de mon cœur." lâcha-t-elle dans un soupir remplit de tristesse.
"Je voudrais être cette amie dont tu parles. Mais je ne le suis pas. Je ne le suis plus. Je suis leur création. Ils m'ont tout donné, tout appris, j'ai pus vivre une... Vie grâce à eux. La Ryme que tu cherches, elle n'existe plus."
Sa gorge se noua et les larmes qu'elle tentait de retenir s'échappèrent silencieusement de la lisière de ses yeux. Distraitement, elle passa une main sur sa jambe, comme-ci cette partie d'elle-même disparue avait été une des dernières choses qui l'avait empêchée de devenir une des possessions de l'église.
"Tu es... mon ami." Le mot ami lui écorcha un peu la bouche, encore un mensonge.
"Peut-être même, mon seul ami, en ce moment. S'ils n'hésitent pas à lever la main sur moi... Que penses-tu qu'il t'arrivera ? Et a tes proches ou même l'Invokeur, que tu protégeais, si celui-ci n'a pas connu un funeste destin ?"
Elle avait l'expression d'une biche acculée par un chasseur. Ses yeux bleus étaient irrigués de sang, mais pas le reste de son visage qui lui, était blême. Ryme laissa filer un silence pendant lequel on entendit un gémissement plaintif. Dehors, le soleil commençait déjà à décliner. Cette conversation ne durerait plus très longtemps avant que l'on vienne pour mettre en place le couvre-feu des malades.
"J'ai dit autrefois... À quelqu'un que le meilleur moyen de changer les choses était de les affronter. De partir pour changer les mentalités. Mais moi, j'en suis incapable..." Elle marqua une autre pause, se mordant la lèvre inférieure, la gorgeant de couleurs à cause de l'afflux sanguin.
"On a dû te dire que je suis là parce que, en revenant de Luca, j'ai voulu... Peu importe la raison, je me suis éloignée un peu, un monstre m'a attaquée. La vérité, c'est que... Je... m'étais enfuie."
Son visage qui jusqu'alors était très pâle devint rose, puis rouge vif. La honte se lisait dans son regard et son estomac se contractait violemment pour rendre le peu qu'elle avait avalé.
"J'allais au temple de Macalania. Pour devenir Invokeure. Mais j'ai échoué. Et même si j'ai envie de devenir sourde, plus que sourde, et de chanter, de rire..." d'être avec toi, à Besaid, pensa-t-elle silencieusement, mettant encore plus sa tristesse à vif.
"Je ne peux pas... Je ne pourrais jamais... Avoir ça. Et ça me brise le cœur. Mentir est plus facile."
Sur ces paroles, Ryme cacha son visage entre ses mains, du mieux qu'elle pouvait. Le reste de son corps essaya, de lui-même, de se recroquevillé également, mais la douleur qui en résultat lui électrisa tout le corps. Elle pleurait, silencieusement, même si l'envie de crier était présente, nichée au fond de sa gorge.
Ne me regarde pas, songeait-elle, incapable de fuir ou de se cacher pour affronter la réalité.