Lilia
Bannisseur
Ven 24 Aoû 2018 - 0:26
Je crois que je peux enfin comprendre la terreur que j'ai pu voir dans les yeux des rares personnes qui, auparavant, m'ont parlé de Sin. Et plus encore que de la comprendre, je me retrouve à la vivre et j'aurais égoïstement préféré qu'il ne revienne jamais. Plus tard. Une fois que Spira aurait été balayée par le temps et la nature, pour qu'il n'ait plus rien à ravager. Une fois que plus personne ne serait en mesure d'avoir quoi que ce soit à déplorer.
Parce qu'ironiquement, et alors même que l'océan était tout ce qui suffisait à m'apaiser, j'ai fini par en avoir peur par le simple fait d'imaginer sa silhouette se découper sur l'horizon. Alors même que je m'efforce de me dire que j'ai encore mes deux jambes sur lesquelles avancer, je me retrouve à être tétanisée par les images mêmes du carnage qu'il a déjà causé. Je ne peux pas prétendre avoir vu pire. Rien n'est pire que Sin. Mais il a réveillé avec lui des souvenirs que j'aurais préféré garder loin de mes paupières, au même titre que les horreurs qu'il peut laisser dans son sillage et je ne veux pas les voir. Je ne veux plus les voir. Mais j'ai l'impression que mon esprit me les impose sans que je n'aie la force de les repousser et c'est le retour de l'homme que j'aime qui a le mérite de m'arracher à une torture mentale que je devrais arrêter d'encaisser.
Sa main dans la mienne est presque comme une porte ouverte sur un monde où Sin n'est qu'un mauvais rêve. Et si je ne l'avais pas eu sous mes yeux, si je n'avais pas été touchée dans l'attaque qu'il a causé, je m'y serais volontiers noyée. Est-ce que c'est de la faiblesse ? Sûrement. Mais mes épaules ne seront jamais capables de tout porter, quand bien même j'essaierais.
Je fais avec ce que j'ai et je prends volontiers l'aide et la tendresse qui me sont apportées, tout comme j'accepte sans rechigner de m'asseoir près de lui, lorsqu'il m'invite à le faire.
Son indication m'arrache un sourire attendri et j'embrasse rapidement sa joue en serrant à peine plus ses doigts entre les miens. Aucun de nous deux n'y avait pensé, et je me sens presque désolée de savoir qu'il est celui qui s'en est aperçu le premier, mais il semble plutôt bien le vivre alors je continue de l'écouter en laissant mon cœur étouffer sous la chaleur que sa voix et ses promesses silencieuses peuvent m'apporter. Je sais que tu ne t'en iras pas.
« Ne t'inquiètes pas. » je souffle dans un petit sourire, tout en glissant ma main contre l'une des siennes. « Je peux me contenter de ce qu'il y aura en attendant, j'aime mieux qu'ils s'occupent de ceux qui en ont réellement besoin... Alors j'attendrai impatiemment ton ragoût. »
Et ses lèvres contre les miennes sont presque comme une délivrance.
Honnêtement, je n'aurais jamais cru qu'un simple baiser, néanmoins empli d'une profonde tendresse, aurait pu à ce point alléger la pierre que je sens presque écraser mon cœur. Je n'aurais jamais cru, non plus, que sa bouche contre la mienne aurait à ce point pu me donner envie de lui dire que je l'aime. J'en suis presque à me faire violence pour me taire et, alors que je sens l'évidence se suspendre à mes lèvres comme pour s'en échapper, je ne peux que lui sourire un peu plus en lui volant un nouveau baiser, à peine palpable.
« Je peux simplement sortir, quand tu voudras te laver. »
Ou je peux me retourner, occuper mes yeux en bouquinant, sans bouger. La perspective de la scène me gêne autant qu'elle m'amuse et je glisse mes bras autour de sa taille en récupérant ses lèvres une fois de plus. J'aime l'embrasser. Je crois que j'aime même tellement ça que je pourrais le faire jusqu'à en avoir les poumons enflammés mais je chéris cette tendresse au moins autant que je la lui offre, alors je me contente de l'embrasser avec toute la douceur qu'il sait faire vivre au creux de ma poitrine.
Je sais très bien que je ne suis assurément pas la femme la plus expérimentée qu'il ait pu étreindre, loin de là, mais je me réconforte avec l'idée d'être capable de l'embrasser sans avoir peur d'y glisser un tant soit peu de mon affection et il ne semble visiblement pas effrayé par cette idée.
Et c'est avec un regret que je ne cache même pas que je détache à peine nos lèvres, juste le temps de lui parler.
« Et entre nous... J'en aurais presque envie de te laisser entièrement me chouchouter. »
Presque, oui.
Mes lèvres se glissent contre les siennes dans un nouveau baiser délicat et j'enfouis ensuite mon visage contre son cou en le serrant un peu plus fort contre moi.
« Mais je m'en voudrais de m'accaparer un peu trop de ton attention. Et je ne le dis pas pour que tu me rassures, je me doute que tu ne le ferais pas. Je ne suis assurément pas contre des câlins, des baisers, des plats et... mêmes ces massages un peu trop tentants, mais je t'y autoriserai que si tu me promets de ne pas trop en faire. »
Un nouveau sourire prend place sur mes lèvres et je relève un peu ma tête pour le regarder, avant d'ajouter :
« Ce qui inclut également de ne pas passer tes nuits à me regarder. »
C'est davantage une tendre plaisanterie qu'une réelle taquinerie. Je me doute bien qu'il ne le fera pas, mais je n'ai pas forcément envie de trop l'inquiéter. Je ne peux pas lui mentir en avançant que j'arriverai à bien dormir, que je ne suis pas terrorisée à l'idée de laisser certains cauchemars revenir. Mais si je peux lui éviter trop d'anxiété alors je le ferai.
« Tu auras besoin d'énergie, pour aider les autres. Et pour me supporter, aussi. »
Parce qu'ironiquement, et alors même que l'océan était tout ce qui suffisait à m'apaiser, j'ai fini par en avoir peur par le simple fait d'imaginer sa silhouette se découper sur l'horizon. Alors même que je m'efforce de me dire que j'ai encore mes deux jambes sur lesquelles avancer, je me retrouve à être tétanisée par les images mêmes du carnage qu'il a déjà causé. Je ne peux pas prétendre avoir vu pire. Rien n'est pire que Sin. Mais il a réveillé avec lui des souvenirs que j'aurais préféré garder loin de mes paupières, au même titre que les horreurs qu'il peut laisser dans son sillage et je ne veux pas les voir. Je ne veux plus les voir. Mais j'ai l'impression que mon esprit me les impose sans que je n'aie la force de les repousser et c'est le retour de l'homme que j'aime qui a le mérite de m'arracher à une torture mentale que je devrais arrêter d'encaisser.
Sa main dans la mienne est presque comme une porte ouverte sur un monde où Sin n'est qu'un mauvais rêve. Et si je ne l'avais pas eu sous mes yeux, si je n'avais pas été touchée dans l'attaque qu'il a causé, je m'y serais volontiers noyée. Est-ce que c'est de la faiblesse ? Sûrement. Mais mes épaules ne seront jamais capables de tout porter, quand bien même j'essaierais.
Je fais avec ce que j'ai et je prends volontiers l'aide et la tendresse qui me sont apportées, tout comme j'accepte sans rechigner de m'asseoir près de lui, lorsqu'il m'invite à le faire.
Son indication m'arrache un sourire attendri et j'embrasse rapidement sa joue en serrant à peine plus ses doigts entre les miens. Aucun de nous deux n'y avait pensé, et je me sens presque désolée de savoir qu'il est celui qui s'en est aperçu le premier, mais il semble plutôt bien le vivre alors je continue de l'écouter en laissant mon cœur étouffer sous la chaleur que sa voix et ses promesses silencieuses peuvent m'apporter. Je sais que tu ne t'en iras pas.
« Ne t'inquiètes pas. » je souffle dans un petit sourire, tout en glissant ma main contre l'une des siennes. « Je peux me contenter de ce qu'il y aura en attendant, j'aime mieux qu'ils s'occupent de ceux qui en ont réellement besoin... Alors j'attendrai impatiemment ton ragoût. »
Et ses lèvres contre les miennes sont presque comme une délivrance.
Honnêtement, je n'aurais jamais cru qu'un simple baiser, néanmoins empli d'une profonde tendresse, aurait pu à ce point alléger la pierre que je sens presque écraser mon cœur. Je n'aurais jamais cru, non plus, que sa bouche contre la mienne aurait à ce point pu me donner envie de lui dire que je l'aime. J'en suis presque à me faire violence pour me taire et, alors que je sens l'évidence se suspendre à mes lèvres comme pour s'en échapper, je ne peux que lui sourire un peu plus en lui volant un nouveau baiser, à peine palpable.
« Je peux simplement sortir, quand tu voudras te laver. »
Ou je peux me retourner, occuper mes yeux en bouquinant, sans bouger. La perspective de la scène me gêne autant qu'elle m'amuse et je glisse mes bras autour de sa taille en récupérant ses lèvres une fois de plus. J'aime l'embrasser. Je crois que j'aime même tellement ça que je pourrais le faire jusqu'à en avoir les poumons enflammés mais je chéris cette tendresse au moins autant que je la lui offre, alors je me contente de l'embrasser avec toute la douceur qu'il sait faire vivre au creux de ma poitrine.
Je sais très bien que je ne suis assurément pas la femme la plus expérimentée qu'il ait pu étreindre, loin de là, mais je me réconforte avec l'idée d'être capable de l'embrasser sans avoir peur d'y glisser un tant soit peu de mon affection et il ne semble visiblement pas effrayé par cette idée.
Et c'est avec un regret que je ne cache même pas que je détache à peine nos lèvres, juste le temps de lui parler.
« Et entre nous... J'en aurais presque envie de te laisser entièrement me chouchouter. »
Presque, oui.
Mes lèvres se glissent contre les siennes dans un nouveau baiser délicat et j'enfouis ensuite mon visage contre son cou en le serrant un peu plus fort contre moi.
« Mais je m'en voudrais de m'accaparer un peu trop de ton attention. Et je ne le dis pas pour que tu me rassures, je me doute que tu ne le ferais pas. Je ne suis assurément pas contre des câlins, des baisers, des plats et... mêmes ces massages un peu trop tentants, mais je t'y autoriserai que si tu me promets de ne pas trop en faire. »
Un nouveau sourire prend place sur mes lèvres et je relève un peu ma tête pour le regarder, avant d'ajouter :
« Ce qui inclut également de ne pas passer tes nuits à me regarder. »
C'est davantage une tendre plaisanterie qu'une réelle taquinerie. Je me doute bien qu'il ne le fera pas, mais je n'ai pas forcément envie de trop l'inquiéter. Je ne peux pas lui mentir en avançant que j'arriverai à bien dormir, que je ne suis pas terrorisée à l'idée de laisser certains cauchemars revenir. Mais si je peux lui éviter trop d'anxiété alors je le ferai.
« Tu auras besoin d'énergie, pour aider les autres. Et pour me supporter, aussi. »