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Fisherman's Horizon - Ryme

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Ryme

Classe : Mage blanc

Points de rang : 2097



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Ryme

Invokeure

Sam 14 Oct 2017 - 9:31
Les odeurs alléchantes semblaient avoir eut l’effet escompté. Ryme se sentit immédiatement soulagée : les petites choses, qui rendaient le quotidien agréable, arrivaient à lui faire du bien. Le bain qu’elle lui avait proposé ferait sûrement son effet également. Une fois le plateau déposé, elle le regarda manger un peu à mi-chemin entre la tendresse et un sentiment plus négatif. Le voir se ruer sur la viande, comme s’il pouvait s’agir de son dernier repas, était perturbant. Non pas parce qu’il arrivait à fourrer un nombre impressionnant de morceaux de viande dans sa bouche, mais à cause de sa maigreur. Si la jeune femme avait bien remarqué qu’il était plus sec, elle constatait à présent, que son corps était presque noueux. Ses avants-bras avaient fondus tant et si bien que le collier qu’elle lui avait offert flottait légèrement sur ses os. Lorsqu’elle l’avait passé à son poignet, le nouer avait été un véritable tour de main.
Cependant, cela ne la surprenait pas plus que ça. Cela l’attristait. Doucement, elle quitta son chevet pour se diriger vers l’espace dédié au bain dans la chambre. Ryme passa derrière le paravent pour s’occuper d’activer les cristaux magiques qui faisaient que la suite était pourvue d’eau chaude. Elle rajouta le même mélange, légèrement citronné, que dans son propre bain. Le baquet donnait sur une fenêtre, qu’elle ouvrit, laissant les odeurs de la mer rentrer dans la pièce. Ce genre de petites choses devraient apaiser l’âme de son ancien Gardien.

Elle revint, pour le trouver avec un air coupable sur le visage. Elle lui rendit son sourire, et même plus lorsqu’elle aperçut que la lucidité était de retour dans son regard.

« Je n’ai pas faim. Merci. » répondit-elle simplement, d’une voix sereine avant qu’il ne repousse le plateau pour sortir du lit.

Cillian n’avait jamais été pudique, du moins, elle l’avait toujours connu à l’aise avec son corps. Mais la surprise demeura authentique lorsqu’il se débarrassa des seuls vêtements que les médecins lui avait laissé à la demande de la jeune femme. Ryme se mit à rougir doucement. Ce n’était pas la première fois qu’elle voyait un homme nu. Ce ne serait sûrement pas la dernière. Mais… Une chaleur grondante se réveilla à nouveau dans le bas de son ventre. Sa gorge se serra. Puis, elle eut le sentiment que si elle détournait trop les yeux, son esprit fragile corroborerait une des versions odieuses de leur épopée. Alors, elle plaça son regard sur lui. Même décharné, il était désirable. Se rendait-il compte qu’en agissant ainsi, il lui agitait une chose qu’elle ne pouvait plus avoir ? Ou plutôt, qu’elle ne s’autoriserait plus à avoir.

« Je me suis déjà baignée. Et puis, ça ne serait pas raisonnable… » soupira-t-elle doucement en avançant vers lui.
« Je veux dire, parce que. Hm. La baignoire est sans doute déjà un peu petite pour toi, alors pour nous deux. Enfin… Je… Je m’occupe de te laver les cheveux, d’accord ? »

Son visage n’était plus rouge, il était écarlate. Non pas parce qu’elle était gênée de sa nudité - qui était plutôt plaisante à mirer, mais parce que lui refuser quelque chose était difficile. Elle ne se sentait pas obligée de lui plaire parce qu’il était enfin revenu de la Via… Mais, refuser quelque chose d’aussi tentant était presque douloureux. Son esprit la félicitait d’avoir trouvé un peu de volonté, tandis que son cœur, lui, lui disait de tout bonnement se laisser aller au désir. Mais, c’était pour son bien. Quels genres de pensées avaient-ils bien pu lui mettre dans l’esprit ? Paniquerait-il et penserait-il à Vilhatt si elle s’abandonnait contre lui, le terrorisant ? Interpréterait-il mal, ses soupirs d’aise, les confondants avec des pleurs que l’on retient ?

Elle attendit qu’il s’installe dans le baquet. L’eau devint noire presque immédiatement. Seigneur, depuis combien de temps ne s’était-il pas lavé ? Au moins trois jours. D’ailleurs, elle ne lui avait toujours pas répondu à ce propos. D’une main délicate, elle lui retira son cache-oeil. L’accessoire était encore plus nauséabond.

« Il s’est écoulé trois jours, depuis l’attaque. Les médecins ne savaient pas vraiment ce que tu avais, ils m’ont dit de te laisser dormir, que tu étais probablement très fatigué. Seule, je ne pouvais pas vraiment te soulever pour faire une toilette, même sommaire. Désolée. » avoua-t-elle doucement en se penchant pour récupérer les divers savons que le propriétaire avait laissé à sa disposition.

Avec précaution, elle utilisa une grosse louche pour verser l’eau sur son crâne, en prenant bien soin qu’aucune goutte n’aille sur son visage. Ils avaient peut-être essayé de le noyer, pour que même son île natale devienne source de terreur. Son coeur se serra un peu. Elle ne pouvait pas chanter et la majorité de ses actions, étaient à présent contrôlées par la peur. Ryme espérait que ces angoisses n’étaient pas palpables.
Le savon ne fit aucune mousse, ni au premier lavage, ni au deuxième. Au troisième, une fine pellicule blanche commença à apparaître. La quatrième fois fut la bonne. On aurait pu jurer qu’il avait les cheveux chargés d’écume. Comme elle avait hâte de pouvoir le reconduire sur Besaid et… Le reste de son plan, se supplanta à tout le bon temps qu’ils avaient prévu ensemble à l’époque, lui laissant un léger goût amer dans la bouche.

Bien que cela n’était pas dans ses prérogatives, les mains de Ryme descendirent jusqu’aux épaules du jeune homme, qu’elle commença à masser. Elle ferma les yeux et expira doucement. Sa magie commença à se déverser dans ses doigts experts. Peut-être qu’un sortilège de soin lui ferait le plus grand bien. Les embruns masquaient l’odeur de l’eau de la baignoire. La mer commençait à revenir timidement.
Soudainement, on toqua à la porte. Ryme se leva avant d’aller ouvrir. Un des prêtres.

« ah, mademoiselle, je suis désolé de vous déranger, néanmoins, plusieurs personnes en ville réclame votre présence. Pourriez-vous avoir la bonté de faire une apparition sur le port ?
Bien sûr. Je me prépare. Merci de m’avoir prévenue.
Que Yevon vous garde, ma fille. »

Ryme le salua d’un léger signe de la tête. Quelle plaie. Bien qu’elle comprenait le besoin des habitants de voir des Invokeurs, elle avait espéré qu’on lui laisse un peu de répit. D’un pas légèrement morose, elle revint vers Cillian.

« Mes devoirs d’Invokeurs m’appellent. Je pense que tu devrais aller te reposer encore un peu, et ce soir, on pourra discuter encore un peu, qu’en penses-tu ? » demanda-t-elle d’une voix douce, sans pour autant le regarder, tandis qu’elle cherchait dans la petite pile de vêtements qu’on lui avait prêté, une tenue digne d’une apparition officielle.

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Cillian

Classe : Chevalier Noir

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Cillian

Monsieur tout le monde

Sam 14 Oct 2017 - 10:51
Elle refuse. C'est un bon test. J'entends les voix qui me hurlent que c'est parce qu'elle ne m'aime plus. Qu'elle ne me désire plus. J'entends les voix qui hurlent que c'est parce qu'elle n'a jamais rien ressenti pour moi. Mais je suis assez en forme, maintenant. Mon ego est assez réveillé pour doucement retenir les morceaux fracturés de ma psyché en un tout plus ou moins cohérent. Assez cohérent pour apprécier un bon bain chaud en compagnie de Ryme en tout cas. Même si je trouve qu'elle surjoue un peu en rougissant.

J'aurai aimé pouvoir la sentir contre moi. C'est une des rares choses qu'ils n'ont pas réussi à me retirer, même si, maintenant que j'y pense, la liste des rares choses qu'ils n'ont pas réussi à me retirer s'agrandit pas mal. Sans oser vraiment la regarder, je lui dit d'une voix que je veux la plus posée tranquille.

« Tu sais, tu n'as pas besoin de te justifier. Je peux le sentir que ce n'est plus le chocobo que je sens, mais tout un haras là. »

Je lui adresse un petit sourire avant d'entrer dans le bain. L'eau chaude semble dénouer mon corps. Si j'avais su. Je marque une petite pause. L'avantage de cette position, c'est que je ne peux pas voir son visage, et inversement. J'aime son visage. Pour être tout à fait franc, j'aime tout chez elle. Mais je n'ai pas envie qu'elle voit le mien. Ça me semble bien loin, le temps du Cillian beau et fort et sur de lui. Je n'ai pas envie qu'elle … Qu'elle voit ce que je suis maintenant, tout simplement. Par contre, je ne peux pas m’empêcher de réagir à sa réponse.

« Trois jours ? Ça … Explique un certain nombre de choses. »

Ma voix est pleine de mystères. Je suis un peu concerné par tout ça. Mais dans un sens, c'est une bonne chose. Je vis dans un monde de limites maintenant. Je ne suis plus vraiment le propriétaire de ma propre tête. Pour faire simple, c'est comme si ils en avait changé la déco et m'avait mis dans les jambes un certain nombre de colocataires dont le but est de me donner envie de quitter la maison, un peu comme dans ces pièces de théâtres que ma mère aimait tant. Sauf que si c'est amusant quand ça arrive aux autres, je dois avouer que là, ça ne me donne qu'envie de rire jaune. Cependant, je soupire d'aise.

« Tu es douée pour ça. Faire des shampoings, j'entends. »

Encore une fois, diverses voix m'assaillent. Dans un sens, je les remercie d'avoir passé tant de temps à essayer de me déconstruire. Pourquoi ? Leur travail n'est pas subtil. Alors, certes, quand je ne suis pas en état, je suis simplement écrasé par le poids de toutes ces choses qu'ils veulent me faire penser. Mais quand ça va, c'est facile pour moi de tout repousser. Autant une petite voix, voir deux, ça aurait pu être crédible. Mais autant, non. Doucement, je commence à me frotter.

« Merci. D'avoir été là pour moi pendant ces trois jours. »

Même si ça va mieux, je me sens obligé de bien délimiter l'aide qu'elle m'a apporté.

« Et je suis désolé. Ça n'a pas … Toujours du être facile. Je suis conscient que je ne suis sûrement pas ce que tu aurai aimé retrouver. »

Je soupire, mais n'ose pas me retourner vers elle.

« Je te promet que j'ai travaillé aussi fort que possible. Mais ... »

Je sens la lumière dans mes yeux vaciller. Non. Concentre toi Cillian. Ne te laisse pas partir.

« Bref. »

Je choisis donc de me taire et de ma laver alors qu'une douce chaleur s'empare de mes épaules. Je me laisse aller à ne plus réfléchir. Profiter de ça. Les embruns. Ryme. L'eau chaude. Je pense que je le mérite. Je n'entends même pas que l'on frappe à la porte, et ne remarque pas que Ryme s'éloigne. Je sursaute légèrement quand elle réapparaît derrière moi.

« Tu pourrais m'aider à me rincer ? »

Je me lève, mais le baquet d'eau propre est trop loin pour moi. Je suis toujours dos à elle. L'air frais qui passe par la fenêtre me fait frissonner.

« Tu veux que je vienne avec toi ? Je pourrai te servir d'excuses, si ça traîne trop. »


Je soupire doucement alors que l'eau propre coule sur moi.

« Et puis, je ne peux pas rester enfermé dans cette chambre pour toujours. »

Je me retourne, avant de voir que cela cause des petits soucis niveau hauteur. Je rougis comme un perdu et saute hors du bain.

« Ils ont prévu des vêtements pour moi ? »


Il faut qu'elle accepte. Ça va me permettre de me tester. Est ce que je suis capable de rester près d’elle longtemps, ou pas ? Au fond de mon cœur, j'espère que lui. Car je n'ai pas abandonné l'infime espoir qu'un jour, on puisse vieillir ensemble.

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Ryme

Classe : Mage blanc

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Ryme

Invokeure

Dim 15 Oct 2017 - 9:05
Il la remercia et immédiatement, Ryme se sentit coupable. C’est vrai qu’elle s’était occupé de lui, mais… Elle se devait d’être honnête, en vue des sentiments négatifs qui l’avaient animée, ce n’avait pas été un service des plus parfait. Et puis, on l’avait beaucoup arraché à la chambre. Il avait fait de son mieux, elle, pouvait-elle se vanter de la même chose ? La culpabilité revint assombrir son visage qui ne sourie ni ne rougit malgré les gentillesses qu’il lui disait.
Leur relation allait-elle être ainsi maintenant ? Une danse à trois temps entre la folie, la sanité et les remords ? Si c’était le cas, Ryme devrait d’autant plus le laisser partir. Elle n’avait pas envie de détruire plus que ce qu’elle n’avait déjà fait. Et pourtant, pourtant, elle avait envie d’être égoïste, juste encore une fois. Son cœur se serra. C’était cette même conduite qui les avaient poussés dans les abysses des années plus tôt, il ne fallait pas.

Il se leva soudainement du bain, rappelant à la jeune femme qu’ils étaient en train de mener une conversation, mais aussi qu’elle-même devait se préparer. Le corps nu de son ancien Gardien faisait face à la fenêtre. Et, encore une fois, son coeur manqua un battement. Quels genres de souvenirs avait-il de Vilhatt exactement ? Avaient-ils transformés le physique ingrat du prêtre dans son esprit ? C’était la seule explication pour qu’il songe une seconde au fait qu’elle aurait préféré son contact physique au sien. Le prêtre des Voix avait peut-être été bel homme, mais les années et la corruption s’étaient chargés de déconstruire sa beauté physique mais également psychologique.

« Oui, bien sûr. Je vais porter un seau d’eau propre jusqu’à toi, ça sera plus simple. Elle est plutôt loin, cette fichue baignoire. » dit-elle avec un léger rire dans la voix avant de s’avancer vers le baquet d’eau cristalline.

La manœuvre n’est pas des plus évidentes. L’eau pèse son poids et Ryme, bien qu’un peu plus forte, physiquement parlant, depuis le début de son pèlerinage demeurait toujours maladroite avec sa jambe mutilée. Néanmoins, au bout de quelques minutes, elle arriva à déverser le contenu du seau en plusieurs fois. Le savon récalcitrant tourbillonna sur la peau de Cillian avant de choir dans l’infâme liquide marron. Peut-être n’avait-il pas tort, lorsqu’il évoquait un haras de chocobo…
Ryme se dirigea ensuite vers le petit meuble, il devait y avoir une autre serviette à disposition. Depuis qu’il l’avait rejoint, l’aubergiste prenait toujours soin de faire les choses en double. En se mettant sur la pointe des pieds, elle passa la serviette autour de sa tête, frictionnant doucement son crâne. Il était si proche. Dans les yeux de l’ancienne Voix, la petite lueur de son cœur était bien trop visible.

« Cela me ferait très plaisir que tu viennes avec moi. Beaucoup de personnes auront aussi envie de te voir. Surtout les enfants, ils ne me parlent que de toi. Et puis un peu d’air frais et de soleil, ça n’a jamais fait de mal à personne. » Répondit-elle en lui abandonnant la tache de finir de se sécher pour partir à la recherche de vêtements.

« Depuis que tu es là, l’aubergiste m’a toujours tout donné en deux, je suppose que les prêtres auront apportés quelque chose pour toi… Par contre, ce n’est pas dit que ça serait à ta taille et encore moins saillant. » Elle se garda de dire qu’il n’était jamais aussi magnifique qu’en tenu d’Adam et que, à ses yeux, même un sac à patates pouvait lui aller, alors qu’elle mettait son nez dans les piles de vêtements qu’on lui avait fourni.

Sous les robes toutes plus complexes les unes que les autres, il y avait des tenues masculines. Celles-ci étaient presque toutes coordonnées avec les toilettes d’Invokeurs. Ryme poussa un soupir, elle n’aimait pas vraiment les uniformes, cela lui rappelait un peu trop les Voix.

« Il y’a des choses pour toi. Je te les dépose sur le lit, que tu puisses choisir en ton âme et conscience. » déclara-t-elle doucement en s’éxécutant.

Pour sa part, elle avait déjà choisi une tenue, mais la sous-robe était dans un drôle d’état à présent. Une fois que Cillian fut en train de réfléchir, Ryme retira ce qu’elle portait. Elle passa rapidement un bas avant de mettre en place le corset qui allait sur la tenue vers laquelle elle s’était rabattue. Fatiguée d’être debout, elle se plaça sur le petit banc qui faisait face au miroir. Avec soin, elle passa le reste des vêtements. C’était un peu trop grand, mais, elle espérait qu’en serrant bien, cela ferait illusion.
C’était une robe longue, blanc lin dont le tissu avait été teint pour créer un dégradé vers l’oranger. Des coquillages et des perles avaient été cousus un peu partout, dans des motifs typiques de l’île. Le dos nu, laissait voir le laçage de ses dessous d’une manière élégante. Ryme passa des sandales simples et remarqua que les prêtresses du temple avaient effectué une fente pour sa jambe blessée.

Elle se concentra ensuite sur ses cheveux ainsi qu’a son maquillage. Ses gestes étaient rapides, précis et assurés. Un héritage de son passé de Voix. La jeune Invokeure se contenta d’un peu de rose sur les joues, d’un très léger rouge à lèvres et de structurer son regard. Il fallait qu’elle donne l’impression d’aller bien, d’être sereine et d’avoir bonne mine, pour gommer la peur de son visage et de ce fait, apaiser les craintes des habitants de Spira.
À regret, elle remonta ses cheveux dans un chignon plutôt maladroit, mais personne ne lui en ferait la remarque.

« J’ai perdu ma canne lors de la bataille, je suis désolée, tu vas être contraint à m’aider à marcher » dit-elle avec un léger sourire timide en se retournant vers lui.

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Cillian

Classe : Chevalier Noir

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Cillian

Monsieur tout le monde

Dim 15 Oct 2017 - 14:28
Mon cœur fait un bon dans ma poitrine quand je l'entends accepter. Ca fait mal, un peu. Les pretres et leurs bourreaux ont tout fait pour l’enchaîner et le maintenir au sol. Le sentir bouger comme ça, c'est le savoir luter contre la programmation qu'ils ont tenté de m'inculquer. Mais je m'en moque. La douleur, j'ai l'habitude. Je sors du bain, maintenant presque toxique, et reste au dessus du petit morceau d'éponge pour éviter de mettre de l'eau partout. Je dois avouer que je lutte contre l'envie de m'ébrouer. Je n'aime pas vraiment avoir les cheveux mouillés en étant hors de l'eau, mais je me retiens. Si je me secoue, je vais arroser presque toute la pièce, Ryme comprise. Et je n'ai pas envie de me faire rouspéter.

A cette idée, je sens ma résolution vaciller un peu. Je ferme les yeux alors qu'elle enroule ma chevelure dans une serviette. L'alibi parfait. On peut croire que je profite du léger massage, mais ça me laisse reprendre mon souffle. Reprendre le contrôle de ce que je pense. De ce que je vis. De ce que je ressens. Elle est gentille. Elle ne te veut pas de mal. Elle t'as fait du mal, certes, mais elle ne le voulait pas. Elle est tout autant une victime que toi, Cillian. Une victime de qui ? Du monde. De l'église. Des Voix. Celle de mon vieux maître résonne dans ma tête alors que Ryme me parle. Ne te laisse pas avoir pas leur mensonges. Ne place pas le blâme là où ils le veulent, mais là où il est mérité. Ne te laisse pas avoir par leurs mensonges. Je soupire doucement alors que le contrôle me reviens doucement. J'ouvre les yeux alors qu'elle m'indique une pile de vêtements. Et ben dis donc. Ca doit être ça, d'être une invokeuse. Les gens vous aiment sans rien demander. Ou alors c'est son passé de Voix ? Peut être qu'elle s'y accroche toujours …

Non, Cillian. Je secoue la tête. Ce n'est ni le moment, ni l'endroit pour retomber dans ces pensées délétères.

D'abord, j'enfile un caleçon long. De bons sous vêtements, c'est le début de tout, comme disait mon père. Mon esprit vagabonde vers eux. Je secoue la tête de nouveau. Même eux n'ont pas été épargnés par la tentative de conditionnement, même si c'est avec l'effet inverse de celui pour Ryme. Je me demande si je pourrai lui en parler un jour. Non. Pouvoir, ce n'est pas le bon mot. Je pense que je pourrai lui parler de tout. La vrai question, c'est vouloir. Est-ce que je voudrai lui en parler un jour. Est-ce qu'elle aura envie que je lui en parle un jour ? Je peux comprendre pourquoi dire non. Je pense que ce ne doit pas forcément être facile pour elle non plus. Même si elle ne m'aime pas romantiquement, je présume qu'il faudrait vraiment être un monstre pour ne pas se sentir mal de causer la déportation à la Via Purifico de quelqu'un. Et je te vois venir d'ici, petite voix dans ma tête. Non, elle n'est pas un monstre. Je ne pense pas.

Je regarde les vêtements. Rien ne m'inspire vraiment. En même temps, rien ne m'a jamais inspiré, niveau vêtements. Je me suis toujours habillé sans goût, en prenant les premiers trucs qui passaient. Mais là, je ne peux pas. Il faut que je représente un minimum. Que j'en impose. J'y vais en tant que Gardien de Ryme, même si techniquement, les liens qui nous unissent ne sont pas ça. Et puis, j'ai aussi envie de lui plaire. Et de me plaire.

Je choisis une chemise couleur écume. Sur les manches sont brodés des sortes de coquillages. Je pause pendant un instant. Qui sait, peut être que c'est du tissus qui viens de chez mes parents ? Je repousse cette pensée. Je laisse les boutons du haut ouvert. Je déteste sentir mon cou trop serré. On se demande bien pourquoi. Au dessus, j'enfile une veste ouverte d'un vert bouteille très profond, presque bleu. Dessus est brodé le symbole de Yevon. Forcément.

« Ryme, tant que j'y pense, tu pourrai passer mon cache-oeil à l'eau ? Je ne pense pas que mes cheveux soient assez épais, malheureusement. »

Je vais peut être éviter d'infliger aux gens la vue de ma cicatrice. J'enfile ensuite un pantacourt assez serré de la même couleur de la veste. Je me regarde dans le miroir. J'ai l'air assez étrange. Comme si les vêtements étaient à ma taille, mais que c'était moi qui n'allait pas à leur rencontre. J'ai tant perdu que ça. Une fois mon cache-oeil en place, je laisse tomber mes cheveux sans les coiffer. Me voilà prêt. Je me retourne vers elle et la regarde de haut en bas.

« Tu es magnifique. »

Ces trois mots s'échappent de ma bouche sans le faire exprès alors que je me dirige vers elle et que je la prends dans mes bras. Mon esprit me hurle de ne pas le faire. Que ce n'est qu'une vile tentatrice. Tout se tait alors qu'elle est contre moi. Peut être que c'est juste une bonne journée. Peut être que demain, toutes les voix me pousseront à fuir. Mais aujourd'hui, je la serre un peu plus fort.

« Tu es sure qu'on doit y aller ? Tu ne préfère pas rester ici encore un peu ? »

Je la relâche. Ce ne serait pas digne de son rang. Ce ne serait peut être même pas bon pour nous en fait. Doucement, je lui tends le bras.

« Allez. Allons y. »

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Ryme

Classe : Mage blanc

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Ryme

Invokeure

Lun 16 Oct 2017 - 10:39
Ah, ce maudit cache-oeil. Ryme l'avait presque oublié. La blessure de Cillian ne l'avait jamais dérangée. Tout comme celle qui léchait sa jambe ne l'avait perturbé, lui. Mais, toute la population de Spira n'était pas comme eux, malheureusement et il fallait faire face à leurs regards. Et il n'avait pas besoin de ça maintenant. Si, elle, en parlait avec détachement, elle ne savait pas quel était le degré d'acceptation de son ancien Gardien. Par conséquent, elle nettoya avec attention l'objet. L'eau avec laquelle il fut nettoyée devint encore plus noire que celle du bain. Ryme poussa un soupir, dans quel état serait-il rentrer a Besaid ? D'ailleurs, comment sa famille allait-elle réagir à son retour ? Elle ne savait presque rien d'eux, à part qu'ils étaient tisserands et que, sa soeur avait choisi de rester sur la petite île. Si autrefois, elle avait l'espoir d'être acceptée parmi eux, maintenant, elle savait que cela ne serait plus possible : comment pourraient-ils la pardonner du destin de Cillian ?
Un cri de mouette au loin la sortie de ses pensées, la faisant se retourner vers lui. Il était élégant, plutôt séduisant mais, semblait mal à l'aise. Les mauvaises pensées qui l'habitaient devaient faire ravage dans son esprit : Le symbole de Yevon ornait avec arrogance la veste qu'il portait. Un compliment glissa hors de sa bouche alors qu'il réduisit drastiquement la distance entre eux, avant de prendre Ryme dans ses bras.

« Tu n'es pas mal non plus. Ce genre de couleurs te vont bien. » murmura-t-elle en passant une main distraite dans les cheveux de son compagnon. Son coeur battait d'une agréable manière.

L'invokeure espérait qu'il ressentait la même chose qu'elle, alors qu'à son tour, elle l'enlaçait. Ses bras, étaient son foyer. Elle se senti immédiatement apaisée, rien d'autre au monde ne comptait, pas même les responsabilités qui lui incombaient. Elle ferma les yeux, se laissant aller contre son torse. Cet instant avait un goût du passé. Lorsqu'ils étaient encore à l'hôpital, il n'était pas rare qu'il la serra dans ses bras. Pour la rassurer, pour le plaisir ou pour la consoler. Ces souvenirs la poussait à se demander s'il n'agissait pas par égard pour elle plutôt que par réels sentiments amoureux. Après tout ce temps, après tout ce qu'il avait vécu, l'aimait-il encore parce que son coeur le lui dictait ? Ou était-ce une habitude hérité d'un passé qui ne reviendrait jamais ?

« J'aimerais que cela soit possible. Demain les navires devraient revenir. Les habitants auront d'autres attractions que moi. On pourra passer plus de temps ensemble. J'ai déjà envoyé un message à la personne qui a été chargée de me protéger. Je l'attendrais à Besaid, il me rejoindra là-bas. »

Il y eut un petit moment de silence. Ryme réalisa qu'en évoquant Gordias, elle avait probablement fait une erreur. Presque blême elle se détacha de Cillian et se mordit la lèvre. Comment expliquer ? Elle se racla doucement la gorge en mêlant ses doigts à ceux du jeune homme plutôt que de simplement mettre son bras sur le sien. Elle pouvait bien faire quelques efforts pour grappiller un peu d'intimité avec lui.

« Je me suis enfuit seule. Les Invokeurs ne peuvent pas partir en voyage tant qu'ils ne sont pas accompagnés. L'église m'a attribué un Gardien. Il est… Gentil, je dirais. Il est comme un père pour moi. » expliqua-t-elle doucement, en espérant qu'il ne prendrait pas la révélation pour une trahison.

« Et à par des rapports cordiaux, il n'y a rien entre lui et moi. » affirma-t-elle en bondant légèrement le torse dans une respiration profonde.

Sans un mot de plus, elle se dirigea vers la porte de la chambre. Les escaliers étaient un peu étroit, impossible de passer à deux. Mais la jeune femme avait déjà dû gravir des obstacles plus féroces lors de son voyage. Elle descendit doucement, mais surement, s'aidant des rambardes. Sa démarche était maladroite, mais elle ne l'était pas. L'aubergiste lui accorda un sourire chaleureux avant d'ouvrir de grands yeux ronds en voyant Cillian descendre à la suite de l'Invokeure. Il s'empressa d'aller à la rencontre du couple.

« Ah, mam'zelle Ryme, il est enfin réveillé votre Gardien ! Il est encore plus grand une fois debout. J'suis soulagé, vous n'aurez plus à dormir dans le petit hamac de la chambre.
Ne vous en faites pas, c'était tout de même agréable. Et puis, votre auberge est vraiment très agréable.
Bouah, vous me flattez ! Vous sortez ? Faites attention, des voleurs profites de la douleur des gens pour dérober quelques bourses.
Merci de votre prévenance. Loué soit Yevon.
Loué soit Yevon ! »

L’aubergiste donna une petite tape à l’épaule de Cillian avant de retourner vers son comptoir. La femme de ce dernier, quant à elle, n’avait pas arrêté d’observer le Gardien. Il fallait croire que même maintenant, son charme opérait toujours. Ryme salua poliment de la tête quelques clients qui lui faisaient signe avant de quitter le bâtiment. Faire bonne figure pour l'église lui donnait envie de vomir, mais elle gardait son sourire poli et aimable sur ses lèvres.
L’air frais fouetta son visage et l’odeur de la mer emplit ses narines. Le soleil était chaud. Elle poussa un soupir d’aise. Les petits coquillages de sa tenue frémirent au vent, créant une étrange mélopée organique. L’invokeure attendit que son Gardien profite encore un peu du calme, avant de se saisir timidement de son bras.

« Nous sommes attendus au port. Je crois que c’est dans cette direction. Mais je ne suis pas sûre… » dit-elle doucement en attendant qu’il affirme ou non son observation.

Une fois le chemin établit, ils commencèrent à marcher sur les pontons qui composaient la ville. Ryme se déplaçait un peu plus lentement que d'ordinaire. Égoïstement, elle avait envie que cette petite parenthèse en tête-à-tête, dans cette sortie dure un peu plus longtemps. Après tout, ce genre de moments, elle en avait rêvé. Pouvoir se promener librement aux côtés de Cillian était une chose qu'elle avait toujours espéré faire.

« J'ai… J'ai toujours souhaité que l'on puisse marcher ainsi. Paisiblement, ensemble, librement. Je suis heureuse, merci. »

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Cillian

Classe : Chevalier Noir

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Cillian

Monsieur tout le monde

Lun 16 Oct 2017 - 11:50
Ah. Ça fait du bien d'avoir son cache-oeil. Personnellement, ma cicatrice ne me dérange pas trop. Avoir perdu mon œil, oui. La cicatrice en elle même, je m'y suis fait. Mais je peux comprendre que les gens ne soient pas forcément confortables à l'idée de voir des morceaux de chair labourés. Alors, ça ne coûte rien de cacher, je pense. Surtout quand la blessure est à un endroit que les gens sont obligés de voir en me parlant. Prenons Ryme, par exemple. Objectivement, sa blessure est plus laide que la mienne. Mais il est facile de l'ignorer. Moi, je m'en moque, mais quand on lui parle, on ne voit pas sa jambe. Un œil, c'est plus compliqué.

Elle me parle d'une personne qui a été chargée de la protéger. Ça … fait sens. Qu'ils n'aient pas envie de la perdre. Je respire doucement. Ça ne me fera qu'une personne de plus à faire disparaître. Je me fait un peu peur, à penser comme ça. Il faut que je me concentre sur quelque chose de plus doux. Comme la femme dans mes bras, par exemple. Et puis, ça fait sens. Il ne doit pas être des Voix, car elles auraient pu faire passer sous silence le fait qu'elle soit devenu Invokeur. Sûrement encore un de leurs jeux de pouvoir déviants dont Ryme est la victime. Si en plus il est gentil, tout va bien. Je la regarde, un peu triste. Tu n'as pas besoin de te justifier pour chaque homme de ta vie, Ryme. Tu as le droit d'aimer quelqu'un d'autre. Je serre doucement sa main. Je comprends pourquoi elle le fait, cependant. Je dois utiliser presque toute ma volonté pour garder au chenil les voix qui me hurlent des choses pas très flatteuses pour la femme que j'aime.

On arrive à des escaliers. Étroits. Hum.

« Je vais passer premier, d'accord ? »

Comme ça, si elle bascule en avant, hop, je suis là pour la rattraper. Malin, non ? Une fois en bas, un homme qui, en toute vraisemblance, est l'aubergiste nous accoste. Heureusement, il décide de parler à Ryme et pas à moi. Je ne suis jamais vraiment à l'aise avec les inconnus. Surtout ceux qui savent des choses sur moi, mais dont la réciproque n'est pas vraie. Je regarde sans grand intérêt la salle pendant qu'ils papotent. C'est rustique. Ça sens la mer. Ça me rappelle la maison. Je soupire doucement alors que mon cœur s’alourdit. Je me demande comment ça va se passer, le retour à la maison. Je me demande de quoi mes parents ont été mis au courant. Un nouveau soupire échappe mes lèvres alors que je sens le regard d'une femme entre deux âges sur moi. Je lui adresse un petit salut de la main avant de me retourner vers Ryme. On sort.

Pendant quelques secondes, presque une grosse minute, Ryme me laisse profiter de l'instant. L'odeur des embruns m'assaille. Je me gratte doucement la tête. Quand j'y pense, je ne m'étais jamais vraiment attendu à les sentir de nouveau. C'est vrai que je suis parti sans l'objectif de revenir. Je regarde le sol. Je ne sais vraiment pas si j'ai envie de retourner voir ma famille. Je regarde Ryme, qui rayonne comme un petit morceau de soleil. Est-ce que j'en ai vraiment besoin. Et taisez vous, les voix dans ma tête. J'ai le sentiment que refuser de rentrer, c'est refuser de me soumetre aux ordres des prêtres. Est-ce que ça aussi, ils ont essayé d'y toucher ? Je ne sais pas. Je ne sais plus. Il faut que j'arrete de penser à ça. Elle me pose une question. Dans quelle direction est le port ? Est-ce qu'elle se rends bien compte que je ne sais pas vraiment où on est ? Après tout, j'ai été conduit ici en étant KO. Je me dresse sur la pointe des pieds pour voir un peu plus loin.

« La mer est par là, alors je présume qu'effectivement, le port doit être dans cette direction. Mais donne moi deux secondes, j'ai oublié quelque chose dans la chambre. »

Sans vraiment lui laisser le temps de répondre, je retourne à l'interieur. Je salue de la tête l'aubergiste qui semble un peu surpris et la dame qui me suit encore du regard. Dans la chambre, l'attrape ma rame et l'attache dans mon dos. Un Gardien sans arme ? Vraiment. Aussi rapidement, je reviens vers Ryme et lui tends mon bras. On avance doucement.

Pour la première fois depuis longtemps, je me sens au calme. Bien. Ryme marche lentement, et je ne suis que ravi de me claquer à son pas. Je ferme les yeux alors que l'on marche. Décidément, le bruit de la mer m'a toujours fait du bien. D'une voix basse, je lui réponds.

« Rien ne nous empêche de nous perdre un peu. Ce serait dommage pour les gens, mais ... »

Je la regarde, une étrange lueur dans le regard. Je fixe ses lèvres quelques instants avant de secouer la tête. Non. Il faut y aller. Ne te laisse pas avoir par ce genre de pensées Cillian. N'oublie pas que son cœur vogue ailleurs.

« Je dis des bêtises. Allons y. »

En plus de temps que la normal, on arrive au port. Il a pas mal souffert de l'attaque de Sin, mais le travail acharné des gens de l'île l'ont presque déjà rendu opérationnel. C'est beau. Sur la plage, des tables ont été installées, avec un buffet dessus. Encore à manger. La plupart des officiels de l'île sont là. Je reconnais aussi quelques visages avec lesquels j'ai pu combattre il y a trois jours. Mon visage s'assombrit un peu alors que je regarde la mer. Combien de vies ont elles été perdues pendant cette attaque ? Je repense au gamin. Je frissonne doucement.

Si Ryme n'avait pas besoin de moi, je pense que je me serai enfuit. Mais …

Une voix dans l'assemblée résonne.

« Mademoiselle Ryme ! Vous voilà enfin ! Ravi de vous voir ! »

Je ne sais pas qui c'est, et je m'en moque. Doucement, je serre un peu plus le bras de l'ancienne Voix.

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Ryme

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Invokeure

Lun 16 Oct 2017 - 13:59
Malgré le bonheur qu’elle éprouvait à être aux côtés de Cillian, la jeune femme avait l’impression de jouer avec les vagues. Il était là, presque séducteur avec cette lueur dans le regard qui attirait irrévocablement la jeune femme, pour ensuite s’échapper entre ses doigts. Elle ne pouvait pas vraiment lui en vouloir. Ces doutes et les choses que son cerveau brisé lui indiquait devait être à l’origine d’un pareil gâchis… Mais s’il regardait attentivement, s’il écoutait son instinct, il ne pourrait pas ignorer la réciprocité de ses envies. À moins qu’il ne sache plus si elle l’aimait ou si lui-même était amoureux. Mais, elle ne devait pas être impatiente, ni même avare. Cette petite parenthèse avec lui, ne durerait qu’un temps avant de retourner sur la voie de la mort. S’il avait enterré les sentiments qu’il éprouvait pour elle, elle ne devait pas les déterrer. L’idée inverse lui était bien plus pénible. Même avec ce qu’il avait dû subir… Elle ne l’imaginait pas pouvoir douter de son amour. Cela rendrait l’épisode de la chambre plus que gênant, mais également le blessant. Car si, pendant longtemps, elle avait dû se plier aux désirs qu’on lui imposait, depuis qu’il avait eut le courage de se dresser contre l’église, elle n’avait jamais plus eut à donner son corps à qui que ce soit. Personne n’avait touché sa peau. Personne ne l’avait embrassé. À part lui, plus aucune âme n’avait le droit de poser ses mains sur elle.

Un peu trop vite au goût de l’invokeure, ils arrivèrent sur les rives du port. Les habitants avaient décidé d’organiser un banquet. S’il fallait bien reconnaître une qualité aux habitants de Spira, c’était peut)être leur éternel optimisme ou leur pugnacité. Le chagrin s’en allait avec les morts et seule la joie restait. Ryme n’avait pas pensé qu’il y aurait autant de monde. Immédiatement, elle jeta un coup d’œil à Cillian. Allait-il pouvoir affronter ça ? La gorge de la jeune femme se serra, elle allait lui proposer de rebrousser chemin lorsque quelqu’un l’interpella. Son Gardien pressa son avant-bras. Il n’y avait pas de danger, c’était le maire du village : Ryme l’avait déjà rencontré durant les jours qui avaient suivi l’attaque. Elle déposa son autre main sur l’épaule de son compagnon avant de se détacher de lui. Comme le voulait la tradition, elle effectua le salut de Yevon.

« Bonjour monsieur. Le plaisir de cette rencontre est partagé. Je ne savais pas que vous alliez organiser un repas, commença-t-elle d’une voix polie.
Eh bien, il ne faut pas se laisser abattre ! Plusieurs Invokeurs sont là pour nous protéger. Oh, la personne derrière vous, est votre Gardien, je suppose ? »

Ryme ne répondit rien et se contenta de sourire poliment avant de se retourner légèrement vers le concerné. Pouvait-elle dire qu’il ne l’était pas, son Gardien ? Cillian avait toujours été Cillian pour elle. Et cela impliquait qu’il était bien plus qu’un simple protecteur. Elle ne lui avait jamais demandé officiellement de devenir son Gardien lorsqu’ils étaient encore à l’hôpital. Et leur lien, à l’époque, n’avait pas vraiment besoin de mots. Mais, peut-être qu’à présent, il faudrait… Libellé leur relation. Étaient-ils dans une relation strictement professionnelle ? Étaient-ils amants, fiancés ou tout simplement rien, l’un pour l’autre ? Ryme n’avait pas de réponse. Cela l’ennuyait un peu, mais, elle ne souhaitait pas presser les choses dans une quelconque direction, de risque de le perdre définitivement.

« En tout cas, merci mon garçon ! J’ai beaucoup entendu parler de tes exploits pendant les événements. Kilika te doit une fière chandelle à toi, à mademoiselle Ryme, mais aussi aux autres combattants qui étaient présents ce soir. Du fond du cœur, merci ! Ah, je vois d’autres invités, j’espère que nous nous recroiserons au cours de la soirée. »

Ryme s’inclina et regarda partir le chef du village. Les convenances et les courbettes l’avaient toujours profondément ennuyée, même lorsqu’elle était encore une Voix. Mais, lorsque l’on avait été aussi célèbre qu’elle, on recevait plus d’attention que l’on en donnait. Son nouveau statu était différent : elle devait se montrer humble, à l’écoute. Dans un sens, elle l’était et l’avait toujours été, mais… Ses pensées n’étaient pas réellement tournées vers le protocole ou même les habitants de Spira, sauf un. Ryme se retourna vers lui, déposant une main amicale sur un des bras de son protecteur.

« Je suis désolée, je ne pensais pas qu’il s’agirait d’une chose de ce genre… Au moindre problème, n’hésite pas à t’éloigner un peu pour te reposer. Si tu es trop mal, nous rentrerons, d’accord ? » demanda-t-elle doucement en remontant sa main jusqu’au visage de Cillian, coiffant distraitement les mèches rebelles qui finissaient de sécher avec le sel et le soleil.
Elle esquissa un sourire et commença à se dresser sur la pointe des pieds pour l’embrasser lorsqu’elle entendit des enfants appeler son nom. Un petit groupe se rapprocha en courant d’eux, tous avaient été bien habillés pour l’occasion. Les petites filles semblaient fascinées par l’invokeure tandis que les petits garçons, eux, n’avaient d’yeux que pour Cillian.

« Monsieur, monsieur, pourquoi tu te bats avec une rame ? » questionna l’un d’eux avec enthousiasme.

Ryme continua sa conversation avec les autres gamins, mais la réponse l’intéressait tout autant que celui qui l’avait posé. Après tout, bien qu’elle ne lui ait pas rendu formellement son épée, elle se demandait pourquoi il ne l’avait tout simplement pas prise.

« Dame Ryme, est-ce que vous pourriez chanter pour nous ? » demanda une petite fille à couettes blondes.

Bien qu’elle garda un visage souriant, la jeune femme sentit les affres de l’angoisse gronder dans son ventre. C’était pour ça qu’on l’avait invitée. Bien évident, pour quelle autre raison aurait-on fait appel à elle ? Mais chanter… Chanter troublerait encore Cillian. Les lèvres de Ryme s’étirèrent un peu plus. Elle passa une main affectueuse dans les cheveux de l’enfant avant de lui répondre.

« Malheureusement, je ne peux pas chanter ce soir. Mais peut-être la prochaine fois que je viendrais à Kilika ? »

Le groupe d’enfant sembla ravi et se dispersa. Après tout, la prochaine fois qu’elle reviendrait, elle serait seule.

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Cillian

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Cillian

Monsieur tout le monde

Lun 16 Oct 2017 - 20:18
Je n'ai plus l'habitude d'être avec tant de monde. Enfin, tant de monde conscients de ma présence. Il y avait plus de monde pendant le festival, mais je pouvais être un petit poisson qui se faufile sans être vu. Ici, avec la balise rousse à coté de moi, difficile de passer inaperçu. Mais il faut que je m'y fasse. Je ne peux pas passer toute ma vie à me cacher, après tout. L'homme qui nous a parlé approche. Doucement, Ryme me lâche pour faire le salut de Yevon. Je me contente d'un hochement de la tête et d'un salut de la main. Yevon et moi, on est un peu, comme qui dirait, fâchés. Ils discutent. Au moins, personne ne va trop me parler, c'est déjà ça.

Est-ce que je suis son Gardien ? Non. J'ai déjà un peu de mal à me faire à l'idée qu'elle soit Invokeuse. Je pense qu'au fond, je n'ai pas envie qu'elle le soit. Je n'ai pas envie qu'elle se sacrifie. Je suis peut être un homme égoïste, mais j'ai le sentiment que Yevon, non, que la vie m'a déjà assez pris. Alors je n'ai pas envie qu'elle aussi ne soit qu'une partie de plus que l'univers m'enlève. Mais je ne peux pas l’empêcher de faire ce qu'elle veut. Elle ne réponds pas. Est-ce qu'elle attends que ce soit moi qui réponde ? D'un ton un peu rauque, je me fends de quelques mots.

« On peut dire ça. De façon auxiliaire, en attendant l'arrivée de son vrai Gardien. Disons que notre relation remonte à plus longtemps que ça. Et est peut être un peu plus … Personnelle ? »

Je regarde Ryme du coin de l’œil. Est-ce que j'ai bien fait ? Elle semble ne pas spécialement réagir en tout cas. C'est une bonne chose, je crois. J'espère du moins. J'ai un peu l'impression d'être comme un animal qui marque mon territoire, mais bon. Le maire se tourne ensuite vers moi et me remercie. Meh. Au fond, je ne me suis battu que pour me protéger moi en premier et Ryme en second. Le reste, c'est plus un sauvetage collatéral qu'autre chose, au final.

Ryme pose sa main sur moi et me parle. Elle s'inquiète. Ça me remue un peu le ventre. Toujours ces petites voix à l’intérieur de moi qui hurlent au sang. Qui hurlent que c'est un piège. Je lui offre un demi sourire quand elle coiffe mes cheveux et, hésitant, me baisse doucement pour intercepter son baiser. Malheureusement, on se détourne tout les deux au même moment quand les enfants nous parlent. Doucement, je retire mes bras de ceux de Ryme et je m’accroupis devant les enfants en libérant ma rame. Dans un sourire, je lui réponds.

« Tu vois, dans la vie, porter une arme, c'est quelque chose de très important. Les armes, il ne faut pas rire avec ça. Ca peut faire beaucoup de dégats à des gens auxquels on voudrait ne pas faire mal. Alors moi, j'ai décidé de me battre avec une rame. Je connais de la magie qui me permet de al rendre aussi forte qu'une épée, mais je suis trop fatigué pour te montrer là. Mais avec une rame, je suis de ne pas pouvoir faire trop de mal à ceux que je ne veux pas blesser. »

Je tapote la tête du gamin et me relève avant d'adresser un regard à Ryme. Je ne me demande ce qu'elle à compris de ça. Je range ma rame.

« Et puis il faut avouer que c'est quand même beaucoup plus cool qu'une épée, non ? »

Le gamin hoche de la tête et repart, alors que les gamines posent une question assez important à Ryme. Mon ventre se tords un peu. J'ai encore trop en mémoire l'incident de tout à l'heure. Elle réponds que non. Hum. Je ne sais pas si on peut lire la moindre des choses sur mon visage. Une fois que nous sommes seuls pour ce qui sera sûrement la dernière fois de la soirée, je passe mes bras autour de la taille de Ryme avant de la regarder dans les yeux.

« Tu as sûrement mille raisons qui ne dépendent pas de moi pour ne pas chanter. Mais je ne veux pas que ma présence t’empêche de faire des choses si tu en as envie, d'accord ? »

Je dépose rapidement mes lèvres sur son nez.

« Chantes si tu en as envie. Surtout qu'il faut que je m'y habitude. Tu leur a promis des chants à ton retour, tu ne pourra pas te défiler. »

Je la serre un peu plus fort et je me penche pour l'embrasser quand un voix près de nous se fait entendre. C'est celle d'un enfant.

« Haaaaaaaaaan ! La madame Invokeuse et le monsieur borgne ils sont amoureux ! »

Je souris en coin et lâche la chanteuse à la manne flamboyante. Décidément. Je me tourne ensuite vers la gamine.

« Et si tu nous conduisait au banquet plutôt ma petite ? »

J'ai l'impression de lui avoir demandé la chose la plus importante de tout sa vie. Doucement, je tends mon bras vers Ryme et me penche à son oreille.

« Allez, on a une île à impressionner. »

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Ryme

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Ryme

Invokeure

Mar 17 Oct 2017 - 9:26
Même s’il ne la citait pas directement et restait assez vague pour ne pas faire peur aux enfants, Cillian essayait de lui faire passer un message caché. S’il n’avait pas choisi son épée, c’était parce qu’il n’avait pas envie de la blesser. C’est vrai qu’avec un coup de rame, aussi fort fût-il au pire, Ryme risquait d’avoir quelques os cassés ou brisés. Passer sous le fil d’une lame était différent, surtout lorsque le porteur était redoutable. La situation était d’autant plus dangereuse si l’épéiste était dément. Dans un accès de folie, il lui suffirait de plonger l’acier dans son estomac pour la tuer d’un battement de cils. La gorge de Ryme se serra, mais elle ne laissa rien transparaître sur son visage, préférant penser qu’il était plutôt doué avec les enfants. L’idée qu’il ferait un bon père lui traversa l’esprit. Après son départ, la personne qui partagerait sa vie aurait beaucoup de chances.

Les enfants détalèrent, heureux d’avoir trouvé des réponses aux questions qui leur brûlaient les lèvres. Sans doute seuls pour la dernière fois de la soirée, l’ancien Gardien passa ses bras autour de l’Invokeure qui se laissa faire de bonne grâce. Quelque part, cette situation était tout ce dont elle avait rêvé : ils étaient ensemble, loin de Bevelle, de Yevon, sur une plage. Ce n’était pas celle qui était initialement prévue, mais… Le décorum était tout de même superbe. Il déclara qu’elle ne devait pas se priver de chanter. Mais si cela était la chose à sacrifier pour qu’il retrouve la paix intérieure, la jeune femme était prête à ne plus jamais ouvrir la bouche. Et puis, ce silence n’était que temporaire.

« Je n’ai pas envie qu’ils voient l’ancienne Voix. J’ai envie de devenir Ryme, l’Invokeure. Si je chante ici, je devrais chanter ailleurs. Et au final, rien n’aura changé… » soupira-t-elle presque tristement alors que l’étreinte de Cillian commençait à se faire un peu plus intense.

Elle leva les yeux vers lui. Son regard se perdit dans son unique pupille avant de redescendre vers ses lèvres. Il se pencha légèrement, tandis qu’elle se mettait en extensions pour qu’ils puissent échanger un baiser. Mais, encore une fois le contact se vu avorter. La voix taquine d’une fillette les poussa à se détourner l’un de l’autre. Elle ouvrait de grands yeux ronds, visiblement enchantée que ses héros du jour partage un lien romantique. Ryme eut quelques regrets lorsqu’il la relâcha. Il invita l’enfant à les guider et, dans ses yeux, naquit une lueur de bonheur. L’ancienne Voix ne put s’empêcher de sourire et de rire un peu en la voyant filer à toute allure.
Le souffle chaud dans son cou, tout près de son oreille, la fit frissonner. Une île a impressionné ? C’était déjà le cas depuis la bataille. Non, les habitants voulaient juste un peu de joie pour la soirée, maintenant que la mer était revenue.

« Je te fais confiance pour ça. Tu as déjà conquis le cœur de tous les enfants de l’île, on dirait. » lui répondit-t-elle en lui offrant un sourire sincère.

Ryme déposa sa main sur le bras qu’il lui tendait. Ils commencèrent à circuler à la suite des gamins extatiques. D’autres Gardiens et Invokeurs étaient là. Ceux qui avaient combattu, étaient comme Cillian, indéniablement populaires aux yeux des plus jeunes. Des vocations étaient peut-être nées ? L’avenir du monde serait assuré, même s’il allait être battit sur un océan de sang. Les pensées de Ryme dérivèrent jusqu’à Zanarkand. Était-elle capable d’y aller ? Avait-elle la volonté d’y aller ? Pour être honnête, elle ne pensait pas beaucoup à sa mort. Le sujet la laissait indifférente, comme-ci, égoïstement, elle n’arrivait à voir tout ce que cela impliquait pour les autres. Gordias, serait sûrement triste de la perdre, mais… Ils n’étaient pas tellement proches. Esra comprendrait et avait une vie à mener de son côté : elle resterait un bon souvenir. Et Cillian… Cillian, elle lui avait déjà tellement prit, qu’elle ne pouvait pas envisager de le détruire un peu plus. Sa mort serait peut-être un soulagement pour lui. Elle signerait la fin des tourments qui habitaient son âme.

« Tu as l’air triste, mademoiselle. » la petite voix tira Ryme de ses pensées néfastes. Un petit garçon la regardait avec deux grands yeux bleus.

C’était le même enfant qui avait entraîné les explications de Cillian vis-à-vis de son arme. Il s’était trouvé un bout de bois et un morceau de cordelette usée par la mer et avait choisi de placer son trésor dans son dos, exactement comme son protecteur. L’invokeure ne put s’empêcher d’esquisser un grand sourire. Voir l’objet de son affection en miniature était terriblement plaisant. C’était à la fois drôle et attendrissant.

« Je ne suis pas triste, ne t’en fais pas. J’étais juste perdue dans mes pensées. Merci de t'être inquiété.
Oh. Je vois, dit-il avait de se mettre à rougir, Je… Je…
Oui ? qu’est-ce qu’il y a ? demanda Ryme d’une voix douce tout en prenant place à la table principale du banquet.
Quand je serais grand, est-ce que je pourrais devenir ton Gardien, moi aussi ?! Je vais m’entraîner tous les jours !
Mais bien sûr. Mais avant ça, il faudra que tu deviennes au moins grand comme ça ! répondit l’Invokeure en montrant une certaine hauteur avec sa main.
Monsieur, tu veux bien me montrer comment me battre ?! Oh, attendez, je vais chercher mes copains !! »

Ryme entonna un petit rire doux avant de pousser un soupir. Elle leva les yeux vers Cillian qui n’avait pas pris place à ses côtés. Délicatement, elle tendit la main vers lui et mêla ses doigts aux siens.

« Malheureusement pour toi, je doute fort qu’il oublie cette requête. Il semblerait que tu es un sérieux rival, mon amour. »

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Cillian

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Cillian

Monsieur tout le monde

Mar 17 Oct 2017 - 11:50
Étrangement, sa réponse apaise mon cœur. Je ne sens pas de mensonge en elle, même si les voix me hurlent qu'elle ment. Voix qui semblent se calmer d'ailleurs. Ou alors, c'est juste que je retrouve un peu plus la forme. Mais elle semble abandonner son identité de Voix. Je reussis presque à la croire. A la croire autant qu'il m'est possible. On commence donc à avancer. Doucement, après sa remarque, je me penche encore vers elle.

« Tu sais très bien qu'il n'y a qu'un cœur qui m’intéresse ici. »

Une phrase qui se veut, entendue comme ça, romantique. Cependant, elle cache une vérité un peu plus sombre. Même si je protégerai chacun de ces individus avec ma vie, je dois avouer que leur destin ne m’intéresse pas vraiment. Alors que l'on passe dans la foule, j'ai du mal à reconnaître les visages, même si je suis persuadé que certains sont sensés m'être un minimum familiers. Tout le monde semble heureux. Comment peuvent-ils ? Ne se rendent ils pas compte de toute la misère, de toute la haine qu'il y a autour d'eux ? Et je ne parle même pas de Sin. Mon esprit vague vers Vilhatt. Vers les Voix. Et je suis assez en forme pour ne pas être assailli d'une peur sans nom, mais cette fois çi d'une colère. C'est à cause de gens comme eux que Ryme, que les pauvres personnes qui font partie des Voix doivent souffrir. Je regarde ma compagne. Comment fait elle pour ne pas les détester ?

Ryme me lâche le bras pour s'asseoir. Je présume que je vais lui servir de serveur pour la soirée. Ça me va. Ca fait un peu partie du deal, après tout. Elle m'aide là où j'ai des soucis, je l'aide là où c'est elle qui pèche. Je passe mes doigts dans ses cheveux alors qu'elle parle avec le gamin. Je soupire doucement. Je n'ai pas vraiment envie de me battre ce soir. Même de faire semblant. Elle me prends la main et je m’assoie quelques secondes. D'un ton un peu las, je réponds à la rouge.

« Effectivement, effectivement. Et tu sais, j'ai au bout de mes doigts la plus belle femme de Spira. Je n'ai que ça, de sérieux rivaux. »

J'essaie de ne pas faire cas de cette jalousie qui me mords le ventre. Je ne sais pas si elle est naturelle, ou si elle n'est que le résultat de cette presque année à tenter de me fendre l'esprit. J'ai besoin de réconfort, et vite, avant que les gamins ne reviennent. Je me penche sur elle et colle presque ma bouche à son oreille pour lui murmurer.

« Mais tu es a moi, hein ? Et je suis a toi ? »

Je la regarde, une lueur de besoin dans mon œil, avant qu'un des gamin ne tire sur ma manche.

« Monsieur ! Tu nous montre ? »

Je souris et me lève. Ils sont trois ou quatre, tous avec un petit morceau de bois dans la main ou a leur ceinture. Je souris en coin. Ça me rappelle, avec mon frère, quand j'étais jeune. Je les attire un peu à l'écart de la table. Pas question qu'ils ne cognent quelqu'un ou quelque chose sans faire exprès. D'un geste expert, je libère ma rame et la plante dans le sol, sous les « Ouah » des gamins. Je fais craquer mes doigts et mes épaules. Enfer, je suis encore loin d'être totalement remis physiquement. D'une voix douce, mais qui n'appelle aucune remarque, je me lance d'abord dans un petit monologue.

« Alors les enfants, première chose importante. Tant que vous n'êtes pas des adultes, pas question d'aller combattre ou taper sur quoi que ce soit. Vos petites vies sont trop importantes. Et je vous préviens tout de suite. Si vous utilisez ce que je vais vous montrer pour taper sur un de vos camarades ou sur votre petit frère ou votre petite sœur, je viendrai vous mettre la fessée moi même. »

Je me tourne rapidement vers Ryme pour voir son avis. Est ce que je fais bien ? Une fois rassuré, je pose ma main gauche sur le manche et la déterre avant de la placer devant moi, dans une garde basse.

« Essayez de la porter comme moi. Si c'est trop lourd, ce n'est pas grave. »

Difficilement, les gamins essaient de m'imiter. C'en est presque mignon.

« Voila. Maintenant que vous l'avez bien en main, la première leçon d'un épéiste. Ouvrez bien vos oreilles : La meilleure façon d'utiliser son épée, c'est de ne pas avoir à l'utiliser. »

Ils me regardent et n'ont pas l'air de comprendre ce que je veux dire. C'est normal. Ils doivent avoir les yeux plein d’héroïsme, plein d’histoires où le gentil chevalier tue le Morbol pour sauver la princesse.

« Vous comprendrez avec le temps. Maintenant, important : La position des pieds. Regardez comme je fais. Il faut rester en équilibre quand on veut se battre. Tomber par terre, c'est avoir perdu. Bien. Maintenant, le premier mouvement. La taille. Taille horizontale. Taille verticale. »

Je ponctue mes mots d'exemples et les regarde faire un peu. Ils s'en sortent pas trop mal. Ca me met une petit boule au ventre, car il y a une des gamins qui est le portrait presque caché de Ryme, du moins au niveau des cheveux. Au bout de cinq minutes, je tape dans les mains. Un petit attroupement s'est formé autour de nous. Ça commence à me mettre mal à l'aise.

« Allez les enfants, retournez avec votre famille. Et n'oubliez pas, que je n'entends aucune histoire de coup de baton, qu'on soit bien clairs. »

Un grand « OUI MONSIEUR » a l'unisson retentit et les enfants disparaissent peut à peu. Je me retourne vers Ryme, qui a elle aussi généré un groupe d'admirateurs. Des ados, visiblement eux aussi enchantés par l'Invokeuse. Je la regarde de loin et hésite à revenir. D'un pas penaud, je m'approche.[/b][/color]

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Ryme

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Ryme

Invokeure

Mer 18 Oct 2017 - 9:57
Les joues de Ryme s’empourprèrent légèrement. Elle ne le savait pas si romantique. Les attentions qu’il avait pour elle étaient des plus agréables. Cillian, bien qu’il s’en soit défendu des années plus tôt, était malgré tout, une sorte de preux chevalier. Les murmures doux aux oreilles, serraient agréablement l’estomac de la jeune femme, lui donnant même des frissons. Elle le retrouvait tel qu’il avait été, ou presque, à nouveau. La fatigue aussi bien physique que mentale devait avoir une terrible incidence sur sa capacité à évaluer le monde qui l’entourait. Mais pour l’instant, il faisait bonne figure et était loin de l’homme-enfant brisé qu’elle avait côtoyer quelques heures plus tôt. L’invokeure songea qu’il s’agissait probablement d’une parenthèse, d’un petit temps de répit avant que leur destin funeste ne continue de s’acharner sur eux.

Il lui demanda, un peu inquiet, de réaffirmé leurs liens. La gorge se la jeune femme se serra un peu. Bien sûr qu’elle lui appartenait, corps et âme, à lui et à lui seul. Et ce, pour le restant de ses jours. Mais, l’inverse ne serait probablement pas vrai. Elle ne put néanmoins que lui répondre avec un sourire, tout en s’étendant vers lui pour déposer ses lèvres sur les siennes. Mais, le geste se vit rapidement arrêté par la venue des gamins. Vivement un peu de tranquillité, songea-t-elle en le laissant partir à regret, tout en gardant un œil sur la scène. Le voir entourer d’enfants était plaisant. C’était dans ce monde des îles si paisible et soudé qu’il appartenait. Peut-être avait-il même la fibre professorale ?

Avec une attitude très théâtrale, il commença la leçon que Ryme observa du coin de l’œil, au cas où il chercherait son approbation, ce qu’il fit. Mais rapidement, il gagna en assurance, il était doué pour ça. Expliquer les choses, montrer, raconter. Elle avait toujours aimé l’entendre parler. Il avait une jolie voix grave qui la faisait rapidement chavirer. Par contre, à la grande surprise de la jeune femme, il était un piètre chanteur. Mais, cela faisait partit de lui. Et elle l’aimait ainsi. Sincèrement. Profondément.
Un petit groupe s’était approché sans bruit d’elle, alors, Ryme dû détourner le regard pour se concentrer sur les personnes venues la saluer. Il y avait des adolescent.e.s et des personnes un peu plus âgées. Les doyens se satisfirent de quelques paroles aimables et d’un salut. Les plus jeunes, eux, avaient beaucoup de questions. Notamment sur les Voix. Ryme garda son sourire aimable, mais elle n’en pensait pas moins.

« On nous a dit que vous n’étiez plus dans la troupe, c’est vrai ?
Oui, les lois de l’église ne me permettent pas d’être à la fois Invokeure et une Voix. J’ai dû faire un choix.
C’est tellement dommage, vous étiez ma préférée ! la déclaration trouva un ou deux échos parmi les locuteurs.
Merci. Je tâcherais d’être digne de votre admiration.
Je suis trop dégoûtée que vous ne puissiez pas chanter ce soir ! J’aurais tellement voulu vous entendre, c’est la première fois qu’une Voix vient dans les îles !
Je suis désolée, la bataille a été éprouvante et je n’ai pas encore le cœur à chanter. Mais j’ai déjà promis de donner un concert lors de mon prochain passage sur l’île. »

La conversation dura ainsi encore quelques longues minutes pendant lesquelles, Cillian distillait ses précieux conseils en matière de combat. Rapidement, le jeune homme devint l’attraction principale. Un Gardien, faisait toujours on petit effet. Celui d’une célébrité encore plus, surtout lorsque ce dernier possédait une arme peu conventionnelle. Il se rendit compte de l’attention qu’on lui portait et dispersa ses troupes. Leurs regards se croisèrent, il semblait un peu perdu. Mais Ryme, qui avait continué de répondre poliment aux divers bavardages des adolescent.e.s, ne pouvait pas réellement lui accorder pleinement son attention. J’aurais tellement voulu vous entendre, c’est la première fois qu’une Voix vient dans les îles !
Elle sentit les doigts dans les siens et aussitôt, la jeune femme ressentit un sentiment d’apaisement profond. Délicatement, elle baisa ses phalanges avant de placer la main qu’elle venait d’embrasser au creux de son cou. Sa main était chaude contre sa peau presque froide.

« Vous en avez de la chance d’avoir un petit-ami aussi beau, mademoiselle, soupira une gamine en détaillant Cillian du regard.
C’est vrai que j’ai beaucoup de chance. Il est sans doute un des combattants les plus doués de Spira. Mais il est assurément le meilleur des hommes. »

Les jeunes filles gloussèrent avant de se dispersées. Après tout, la vie continuait son chemin sur l’île et la soirée qui commençait à ce profilé serait propice aux flirts. Quelque part, Ryme était jalouse de leur innocence. Elle appuya sa joue contre l’avant-bras de son ancien Gardien, presque rêveuse.


« Tu es doué avec les enfants. Et un très bon professeur. Y a-t-il une chose que tu ne saches pas faire ? Hormis chanter, bien entendu. » demanda-t-elle avec un léger ton amusé.

Soudain, un orchestre se mit à jouer. Le Maire avait vraiment espéré que Ryme monte sur scène : elle reconnut immédiatement les dernières chansons qu’elle avait interprétées. Sa gorge se serra et son expression prit un léger ombrage. Sa déception était grande, mais elle ne pouvait pas vraiment en vouloir aux gens de l’île de vouloir saisir l’opportunité d’avoir un peu de réconfort. Les gens se mirent à danser alors que l’on allumait des petites torches. Il faisait encore jour, mais le soleil commençait à décliner, embrasant l’horizon.
L’homme politique qui les avait accueillit s’avança de nouveau vers eux. Il fit une élégante courbette avant de tendre la main à Ryme.

« M’accorderiez-vous la première danse, mademoiselle ? » demanda-t-il d’une voix mielleuse.

Avec précaution, Ryme se leva. Danser, elle n’aimait pas vraiment ça, surtout depuis que sa jambe avait été blessée. Et puis, cela voulait également dire être prêt de quelqu’un, s’exposer. Mais, la jeune femme pouvait difficilement refuser, maintenant que toute l’attention s’était tournée vers eux. Avec un sourire légèrement contrit, elle plaça sa main dans celle du vieil homme qui l’entraîna immédiatement vers la piste de danse improvisée.
Ryme regarda en arrière, Cillian aussi était sollicité. Son ventre se serra un peu. Et s’il trouvait sa remplaçante ce soir ? … La jalousie lui mordit le cœur, comme un serpent harponne sa proie. Sa gorge sembla suivre la même torsion que son œsophage. Mais son corps se rappela autrement à elle. Sa jambe maladroite et lourde ne suivait pas vraiment les mouvements nécessaire à la joyeuse gigue dans laquelle on l’avait entraînée. La honte remplaça petit à petit la jalousie tandis qu’un sourire aux saveurs acidulées de la tristesse perlait sur son visage.

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