Cillian
Monsieur tout le monde
Je la regarde, un lueur triste dans l’œil. Ce que je ne sais pas faire ? La liste est longue. Très longue. Et tu as sûrement été autant victime de mes limitations que moi Ryme. S'il te plaît, ne te sens pas forcée de me renvoyer à mes échecs. J'essaie quand même d'étirer un petit sourire sur mes lèvres avant de répondre d'un ton que je veux jovial.
« Bien sur que non, pour qui me prends tu ? Et je sais chanter, c'est juste que tu n'as pas l'oreille musicale. »
Doucement, je passe ma main dans son dos, plus pour me calmer et m'ancrer de nouveau dans la réalité qu'autre chose. Je remarque que la musique ne lui plaît pas. Je ne la reconnais pas spécialement. Normal. Il n'y avait pas vraiment la radio Via Purifico, et mon maître avait autre chose à faire que me faire écouter de la variété. Mais je présume, a tort peut être, que c'est une des musiques qu'elle chantait. Mon étreinte se fait un peu plus forte. Ça va aller Ryme. C'est juste un mauvais moment à passer. Doucement, je remonte ma main vers son visage, que j'attire vers moi pour l'embrasser.
Et encore une putain de fois, il y a quelqu'un pour nous empêcher. Il se sont passé le mot sur cette île ? Il y a quelque part un plan secret pour nous séparer, elle et moi ? Même si je pense ça pour rire, une partie de mon esprit ne peut s’empêcher de considérer cette chose comme peut être réelle. Et si effectivement, il y avait de ça. Qui sait, peut être que les Voix avaient envoyé des ordres pour essayer de la convaincre de revenir dans leurs rangs. D’appeler à sa nostalgie, ou je ne sais quelle manœuvre déviante. Je secoue la tête. Ce n'est pas possible. C'est un banquet organisé après une attaque de Sin. Ils ne pourraient pas avoir prévu tout ça. Les gens ne pourraient pas accepter de jouer le jeu.
Perdu dans mes pensées, je n'entends pas la personne arriver dans mon dos. Je ne sens que sa main se poser sur mon épaule. Je sursaute et me retourne, prêt a en découdre. Mais ce n'est qu'une jeune femme, sûrement à peine majeure. Des yeux doux, un corps encore en formation et une longue chevelure brune. Je pose ma main sur mon cœur et soupire, avant de lui dire, un petit sourire dans la voix.
« Haha, vous m'avez fait peur. Que puis-je pour vous ? »
Elle semble hésiter. Regarde derrière elle. Un groupe de gamins de son âge semble a moitié en train de rire. Je fronce les sourcils alors qu'elle essaie, avec difficulté, de m'inviter à danser. Elle s'excuse, annonce qu'elle a perdu un pari. Je me passe la main dans les cheveux. Je ne sais pas si je dois me sentir insulté du fait que venir danser avec moi ne puisse intéresser que si c'est parce qu'on a perdu un pari, ou me sentir glorifié d'être si impressionnant que venir me parler et difficile. Sans un mot, je me lève et lui tends la main. On se dirige vers la piste de danse.
Elle s'appelle Inion et n'a jamais dansé auparavant. Je le sens dans ses mouvements qui ne sont pas très souples. Dans un sens, on fait al paire. Danser n'a jamais été mon fort. Sûrement pour se donner du courage, elle me parle pendant que l'on danse. Elle me raconte un peu sa vie. Ses parents sont fabriquant de bateaux. Elle à eu de la chance, elle n'a perdu personne pendant l'attaque. Elle va a l'école pour apprendre à écrire et devenir scribe. C'est son grand frère qui va reprendre la boutique des parents. Elle me trouve très beau, c'est pour ça qu'on lui a donné ça comme gage. Ils pensaient que jamais elle n'oserait. Je l'écoute distraitement. Je suis désolé Inion. Tu es jolie. Peut être même que dans une autre vie, j'aurai pu te trouver belle, tout simplement. Mais …
Mon regard à du mal à se détacher de Ryme. Même si elle non plus, ses pas ne sont pas parfaits, elle à toujours cette grâce. Cette magnificence. C'est quand même fou, quand on y pense, que tout ce qu'elle à vécu n'a jamais réussi à la briser. La voix d'Inion perce mon songe.
« Vous l'aimez beaucoup, hein ? »
Je regarde la brunette. Je perçois presque une forme de tristesse dans son regard. Je la serre un peu contre moi et lui tapote le dos.
« On a vécu ensemble des choses qui ont tissé entre nous un lien très fort. Et rien ne pourra jamais le briser. Désolé. »
C'est étrange. Je présume que c'est la célébrité, mais je n'avais jamais autant attiré le regard des femmes auparavant. A peine cette chanson finie, une autre femme vient me demander une danse. Puis une autre. Je ne peux que lancer un regard lancinant à celle avec qui j'aimerai vraiment danser.