Cillian
Monsieur tout le monde
Sam 2 Mar 2019 - 10:32
J'attends gentiment la réponse de Ryme. Moi, je n'ai vraiment pas d'avis sur le sujet. Si les gamins le proposent, c'est que ce n'est pas si grave que ça. Non, ils doivent juste être inquiets, au village. Vu comment Ryme et moi avons un certain talent pour attirer les ennuis, c'est compréhensible. D'une voix douce, Ryme indique que l'on rentrera tous ensemble. Les gamin semblent contents et je secoue doucement la tête pour signifier mon accord, si jamais. Je fais doucement craquer mon cou avant que nous nous mettions en route.
Ryme se dirige vers une gamine qui la regarde avec insistance pour lui prendre la main. Je dois avouer que je suis presque un peu jaloux. J'aurai bien aimé qu'elle prenne la mienne, mais il ne faut pas que je sois égoïste. J'ai passé toute la journée tout seul avec elle, il ne faut pas que j'en demande plus, non ? Un des gamins pose une question sur ce que l'on a fait de notre journée. Je rougis presque imperceptiblement, mais je suis sur que les plus âgés de mes gamins ont remarqué. Et savent très bien ce que ça veut dire. Ryme semble ne pas vouloir répondre, me laissant le plaisir de trouver un petit mensonge.
« Et bien … Tu ne le répétera à personne, d'accord ? »
Le visage de l'enfant s'illumine un peu. Un vrai secret d'adulte, ça doit être beaucoup trop bien pour lui. Si seulement il savait. Je marque une petite pause pour tisser correctement mon petit mensonge avant de reprendre.
« Quand j'avais votre âge, j'avais construit une cabane dans le coin. Je me suis dit que j'allais la montrer à Ryme. Malheureusement, elle est toute cassée. »
Je soupire doucement pour montrer ma tristesse. Ça devrait couper toute envie de poser plus de questions. Ils sont gentils, les gamins d'ici. Pas du genre à trop pousser quand ils voient que ça ne va pas trop. Ce sont de braves enfants. Tout ce que j'espère, c'est que la vie ne va pas les changer. C'est tout le mal que je leur souhaite. Je baisse doucement les yeux pour signifier que je n'ai pas vraiment envie de parler. Malheureusement pour elle, mais heureusement pour moi, cela fait que toutes les attentions des gamins sont portés sur la jolie rousse, qui se retrouve prise sous un vrai déluge de questions. Bon. Cela ne semble pas trop la déranger, car elle m'adresse de grands et si beaux sourires quand elle croise mon regard. Ca me va.
Bien trop vite à mon goût, on arrive au village. Au fond, je sais que c'est une bonne chose. Le nuit commence doucement à tomber, et les monstres sont enhardis par l'obscurité. Pas sur que les charmes protecteurs, plus faibles au plus loin on est du village, n'auraient suffit à assurer notre sécurité, surtout que je me sens plutôt fatigué. La voix de la vigie, bien plus grave que celle de Ryme ou des enfants, interromps les conversations. Ils nous ont vus. Parfait, je présume. Dans un grincement un peu inquiétant, les portes s'ouvrent, nous laissant entrer.
Il y a une petite foule pour nous accueillir. Je crois reconnaître certains des parents des gamins venus nous chercher. J'ai peur de lire dans leurs yeux de la déception ou de la rancœur. Dans un sens, j'ai participé à mettre leurs gamins en danger. Je l'accepterai, si il se mettaient à me détester pour ça. C'est logique. Il y a aussi des badauds qui se dispersent une fois que la porte est refermée. C'est vrai que tout le monde n'a pas la possibilité de voir ma chère et tendre. Le village n'est pas le plus grand des villages, mais il est vrai qu'une partie de ses habitants ne quitte jamais son quartier. C'est triste, au fond. Je ne vois pas Garan, ni le gardien de Ryme. Je dois avouer que ça m'inquiète un peu, sentiment exacerbé par l'arrivée d'une Jienne visiblement troublée, qui me demande de venir. Je regarde Ryme, puis les gamins, puis Jienne.
« Merci pour votre aide les jeunes. On se voit demain au terrain d'entrainement, d'accord ? »
Le ton de ma voix n'invite pas vraiment a la contradiction, et c'est en traînant un peu les pieds que notre petit comité de protection se disperse. Je retourne ensuite mon attention sur Jienne et lui dit d'un ton neutre.
« Ryme vient avec. »
Elle ne semblait même pas penser d'une autre façon. Bien. Il semblerait que Ryme ait vraiment été acceptée comme membre à part entière de la famille et ça me fait plaisir. On se met en route dans une direction qui semble être celle de la maison des parents. D'une voix qui semble être troublée, ma sœur explique un peu la situation.
« Ils sont arrivés il y a même pas une demi heure. Ils veulent prendre papa. Je ne sais pas ce qui se passe. »
Je fronce les sourcils.
« Ils ? »
Je me demande de qui elle parle. Je lance un regard à Ryme pour savoir si elle a une idée. Jienne secoue la tête.
« Oui, tu ne peux pas savoir. Les banisseurs. »
Les banisseurs ? Qu'est-ce qu'ils peuvent bien vouloir à mon père ? Heureusement, on arrive bien vite à la maison. Et effectivement, il y a trois banisseurs en armure, qui semblent discuter avec mon père. En nous voyant arriver, les deux côtés semblent un peu soulagés. C'est étrange. Que mon père soit soulagé en me voyant arriver, je peux le comprendre. Il doit savoir que je vais naturellement me ranger a ses côtés. Mais pourquoi est-ce que les zigues en armure semblent contents. Celui qui semble être le chef m'adresse la parole.
« Ah, Cillian, parfait. Tu vas pouvoir expliquer un peu à ton père. »
Papa se tourne vers moi.
« Dis à ces zigotos que je n'ai rien fait de mal, Cil ! »
Je pose mes mains sur mes hanches. Je ne peut donc pas avoir une journée tranquille. Le banisseur reprends la parole.
« Tu sais ce que c'est, Cillian. Il faut que ton père vienne avec nous au moins une semaine. Il faut que l'on ... »
Mon père ne les laisse pas finir.
« Je n'ai rien fait de mal, je n'ai pas à venir avec vous ! C'est honteux mon garçon. Je t'ai connu quand tu étais tout gamin ! Comment est-ce que tu peux oser me faire ça. »
Le banisseur me lance un regard plein d'un mélange d'espoir et de lassitude. Je sais comment est mon père. Même si ils venaient pour lui annoncer qu'il devait venir pour devenir roi de Spira, si il a décidé qu'il ne viendrait pas, le faire changer d'avis serait bien trop difficile. D'ailleurs, il me regarde.
« Ne me dis pas que tu tiens avec eux, Cil. Pas toi. »
Je me frotte le front. Je n'ai vraiment pas envie d'avoir à gérer ça. Un des banisseurs se dirige vers Ryme et semble lui dire quelque chose tout bas. Passer par elle serait peut être une bonne idée. Moi, je sais quelle est la situation. Et je baisse les yeux. C'est ma faute, en fait.
Ce que je peux être bête parfois.
Ryme se dirige vers une gamine qui la regarde avec insistance pour lui prendre la main. Je dois avouer que je suis presque un peu jaloux. J'aurai bien aimé qu'elle prenne la mienne, mais il ne faut pas que je sois égoïste. J'ai passé toute la journée tout seul avec elle, il ne faut pas que j'en demande plus, non ? Un des gamins pose une question sur ce que l'on a fait de notre journée. Je rougis presque imperceptiblement, mais je suis sur que les plus âgés de mes gamins ont remarqué. Et savent très bien ce que ça veut dire. Ryme semble ne pas vouloir répondre, me laissant le plaisir de trouver un petit mensonge.
« Et bien … Tu ne le répétera à personne, d'accord ? »
Le visage de l'enfant s'illumine un peu. Un vrai secret d'adulte, ça doit être beaucoup trop bien pour lui. Si seulement il savait. Je marque une petite pause pour tisser correctement mon petit mensonge avant de reprendre.
« Quand j'avais votre âge, j'avais construit une cabane dans le coin. Je me suis dit que j'allais la montrer à Ryme. Malheureusement, elle est toute cassée. »
Je soupire doucement pour montrer ma tristesse. Ça devrait couper toute envie de poser plus de questions. Ils sont gentils, les gamins d'ici. Pas du genre à trop pousser quand ils voient que ça ne va pas trop. Ce sont de braves enfants. Tout ce que j'espère, c'est que la vie ne va pas les changer. C'est tout le mal que je leur souhaite. Je baisse doucement les yeux pour signifier que je n'ai pas vraiment envie de parler. Malheureusement pour elle, mais heureusement pour moi, cela fait que toutes les attentions des gamins sont portés sur la jolie rousse, qui se retrouve prise sous un vrai déluge de questions. Bon. Cela ne semble pas trop la déranger, car elle m'adresse de grands et si beaux sourires quand elle croise mon regard. Ca me va.
Bien trop vite à mon goût, on arrive au village. Au fond, je sais que c'est une bonne chose. Le nuit commence doucement à tomber, et les monstres sont enhardis par l'obscurité. Pas sur que les charmes protecteurs, plus faibles au plus loin on est du village, n'auraient suffit à assurer notre sécurité, surtout que je me sens plutôt fatigué. La voix de la vigie, bien plus grave que celle de Ryme ou des enfants, interromps les conversations. Ils nous ont vus. Parfait, je présume. Dans un grincement un peu inquiétant, les portes s'ouvrent, nous laissant entrer.
Il y a une petite foule pour nous accueillir. Je crois reconnaître certains des parents des gamins venus nous chercher. J'ai peur de lire dans leurs yeux de la déception ou de la rancœur. Dans un sens, j'ai participé à mettre leurs gamins en danger. Je l'accepterai, si il se mettaient à me détester pour ça. C'est logique. Il y a aussi des badauds qui se dispersent une fois que la porte est refermée. C'est vrai que tout le monde n'a pas la possibilité de voir ma chère et tendre. Le village n'est pas le plus grand des villages, mais il est vrai qu'une partie de ses habitants ne quitte jamais son quartier. C'est triste, au fond. Je ne vois pas Garan, ni le gardien de Ryme. Je dois avouer que ça m'inquiète un peu, sentiment exacerbé par l'arrivée d'une Jienne visiblement troublée, qui me demande de venir. Je regarde Ryme, puis les gamins, puis Jienne.
« Merci pour votre aide les jeunes. On se voit demain au terrain d'entrainement, d'accord ? »
Le ton de ma voix n'invite pas vraiment a la contradiction, et c'est en traînant un peu les pieds que notre petit comité de protection se disperse. Je retourne ensuite mon attention sur Jienne et lui dit d'un ton neutre.
« Ryme vient avec. »
Elle ne semblait même pas penser d'une autre façon. Bien. Il semblerait que Ryme ait vraiment été acceptée comme membre à part entière de la famille et ça me fait plaisir. On se met en route dans une direction qui semble être celle de la maison des parents. D'une voix qui semble être troublée, ma sœur explique un peu la situation.
« Ils sont arrivés il y a même pas une demi heure. Ils veulent prendre papa. Je ne sais pas ce qui se passe. »
Je fronce les sourcils.
« Ils ? »
Je me demande de qui elle parle. Je lance un regard à Ryme pour savoir si elle a une idée. Jienne secoue la tête.
« Oui, tu ne peux pas savoir. Les banisseurs. »
Les banisseurs ? Qu'est-ce qu'ils peuvent bien vouloir à mon père ? Heureusement, on arrive bien vite à la maison. Et effectivement, il y a trois banisseurs en armure, qui semblent discuter avec mon père. En nous voyant arriver, les deux côtés semblent un peu soulagés. C'est étrange. Que mon père soit soulagé en me voyant arriver, je peux le comprendre. Il doit savoir que je vais naturellement me ranger a ses côtés. Mais pourquoi est-ce que les zigues en armure semblent contents. Celui qui semble être le chef m'adresse la parole.
« Ah, Cillian, parfait. Tu vas pouvoir expliquer un peu à ton père. »
Papa se tourne vers moi.
« Dis à ces zigotos que je n'ai rien fait de mal, Cil ! »
Je pose mes mains sur mes hanches. Je ne peut donc pas avoir une journée tranquille. Le banisseur reprends la parole.
« Tu sais ce que c'est, Cillian. Il faut que ton père vienne avec nous au moins une semaine. Il faut que l'on ... »
Mon père ne les laisse pas finir.
« Je n'ai rien fait de mal, je n'ai pas à venir avec vous ! C'est honteux mon garçon. Je t'ai connu quand tu étais tout gamin ! Comment est-ce que tu peux oser me faire ça. »
Le banisseur me lance un regard plein d'un mélange d'espoir et de lassitude. Je sais comment est mon père. Même si ils venaient pour lui annoncer qu'il devait venir pour devenir roi de Spira, si il a décidé qu'il ne viendrait pas, le faire changer d'avis serait bien trop difficile. D'ailleurs, il me regarde.
« Ne me dis pas que tu tiens avec eux, Cil. Pas toi. »
Je me frotte le front. Je n'ai vraiment pas envie d'avoir à gérer ça. Un des banisseurs se dirige vers Ryme et semble lui dire quelque chose tout bas. Passer par elle serait peut être une bonne idée. Moi, je sais quelle est la situation. Et je baisse les yeux. C'est ma faute, en fait.
Ce que je peux être bête parfois.