Ryme
Invokeure
Mer 20 Nov 2019 - 14:55
Les maigres espoirs que Ryme avait quant à la rencontre du maître de Cillian furent balayés rapidement par Gordias. L'homme d'église semblait tout ignorer de lui. Encore une fois, tout passait par ce maudit prêtre qui avait proposer à Cillian de marcher dans la Via. Si Ryme avait su, ce soir-là, elle aurait tué Vilhatt. Libérée du poids de ce monstre, elle aurait certainement pu vivre une existence heureuse et paisible sur l'île de Besaid. Elle poussa un imperceptible sourire en portant sa main droite sur sa tempe. Ses doigts étaient presque glacés alors que dans le jardin, il faisait une température plutôt douce.
Et pour un homme qui disait ne pas avoir beaucoup de connaissance en matière politique, il sembla à Ryme que Gordias lui faisait là un exposé complet des tenants et des aboutissants des événements. Le clergé était divisé vis-à-vis des Voix. Certains y voyaient un moyen de contrôle sur leurs ouailles lorsque d'autres pensaient que cela ne faisait qu'écarter encore un peu plus, les brebis déjà égarées.
Ryme poussa un soupir, il était vrai que grâce aux Voix de Yevon, Vilhatt avait acquis un pouvoir incroyable au sein de Bevelle. Il n'était pas à l'origine de l'idée mais il était celui qui l'avait rendu pérenne. Il était également celui qui avait choisit de dévoyer les artistes à des fins plus obscures. Le divertissement des foules n'était qu'une goutte d'eau comparée à tous les sévices que les moines de l'organisation avaient réussis à mettre en place. La jeune femme frissonna en se rappelant de certaines après-midi uniquement occupée à être là pour le bon plaisir de Vilhatt et de ses invités, sans pouvoir réellement refuser quoi que ce soit. Et malheureusement pour elle, les vocalises dédiées à Yevon n'étaient guère nombreuses dans ces cas-là.
Le Gardien émit un rire presque cruel lorsqu'il émit l'idée que s'il avait la position de leur “ami”, lui aussi ne se priverait pas pour être de ceux qui jouaient cette étrange partie d'échec politique avec le responsable des Voix. C'était probablement là, la raison pour laquelle il n'avait jamais réellement pris de l'importance dans l'église. Ça et sans doute le fait qu'il ne devait probablement pas cacher son désamour pour les faveurs que certaines s'accordaient. Au final, Ryme ignorait s'il était un homme pieux. Son Gardien ne lui semblait pas être un dévot. Peut-être était-il croyant, tout comme elle et une majorité de la population de Spira. Mais il ne semblait pas être fait de l'étoffe des fanatiques pour autant.
Le sujet du reste du voyage s'invita sur la table et il proposa d'envisager une solution pour la chevelure de sa protégée. Ryme se renfrogna un peu. Elle aimait profondément la couleur de ses cheveux. Ce roux flamboyant faisait partit de sa beauté et donc, intrinsèquement de sa fierté. Elle avait toujours refusé qu'on lui teignît la moindre mèche. Ses doigts glissèrent de sa tempe jusqu'à son crâne. Mais maintenant qu'il ne restait pas grand chose de ses cheveux... Peut-être devrait-elle faire ce sacrifice ? Cillian aimait tant cette couleur. Elle n'avait pas envie de ternir plus encore l'image qu'il pourrait avoir d'elle. Lorsqu'ils se retrouveraient, elle espérait voir dans son œil la lueur si particulière et douce qu'il avait toujours lorsqu'il posait les yeux sur elle. Comment la faire naître si elle devenait brune ou blonde ?
Ryme allait refuser la proposition de Gordias quand celui-ci développa une nouvelle idée pour tromper Vilhatt. Le courrier qu'ils enverraient pourrait être utilisé afin de distiller de fausses informations. A eux trois, ils pouvaient envoyer trois signaux différents. L'église n'accepterait jamais de mettre de tels moyens en place. Un petit sourire naquit sur le visage de l'Invokeure. Cette idée lui plaisait.
— D'autant plus que nous sommes trois à pouvoir l'induire en erreur. Je suppose qu'en priorité mon courrier sera lu, surtout s'il est adressé à Cillian. Je suppose qu'en deuxième viendra celui de Garan. Et enfin, le vôtre. Cependant, si nous donnons de fausses informations à tous nos correspondants...
Mentir avait un prix. Tout avait toujours un prix. Ryme se doutait que Cillian connût le tracé du pèlerinage. Entre Luca et la prochaine ville, il n'existait que de très maigres villages. Aucune étape ne méritait vraiment qu'elle ne s'arrêtât là. Faire halte plus d'une journée ou deux seraient automatiquement suspect. Il faudrait se montrer intelligent dans la teneur des informations qu'ils distilleraient dans leurs courrier. D'autant plus que la vérité devrait transparaître d'une manière quelconque.
— Maintenant que vous êtes deux à me protéger, je suppose que nous pourrions aussi envisager le fait qu'à un moment donné, Garan ou vous-même, vous rendiez à la destination évoquée. Même si l'on ne me voit pas en votre compagnie, automatiquement les sbires de Vilhatt songeront que je suis à vos côtés. Mais cela implique de pouvoir beaucoup voyager, en peu de temps.
La jeune femme poussa un soupir. Rien n'était évident dans ce monde. Le plan de Cillian lui semblait à présent ô combien plus simple. Faire face était la situation la plus confortable, intellectuellement parlant.
— Quant à mes cheveux... Je préférais si possible, avoir l'option de porter une ou des perruques. Je ne tiens pas à les altérer.
Ryme se mit alors à rougir un peu. Elle se sentait le besoin de se justifier.
— J'aime mes cheveux. Enfin, je les aimais. Surtout la couleur.
Partout dans Spira, elle était connue comme “La voix Rouge” ; un surnom qu'elle appréciait. Un surnom qu'elle avait gagné à la force de sa voix et de ses performances scéniques. De plus, ce n'était pas une couleur répandue. Le cuivré de sa tignasse, la rendait unique à bien des égards.
— C'est sans aucun doute, encore un caprice de ma part. Je suis désolée.
Ryme partageait également la couleur de ses cheveux avec sa mère. Même si elle ne se souvenait d'elle que négativement, elle n'avait pas envie de perdre ce lien, aussi étrange fut-il.
— Je suppose que vous n'avez pas encore pu faire l'inventaire de la bibliothèque du temple en compagnie de Garan. Je devrais probablement vous laisser vaquer à vos activités. Je n'ai pas vraiment faim, je ne déjeunerais sans doute pas. Nous aurons tout le loisir de converser au moment du dîner, qu'en pensez-vous ?
Et pour un homme qui disait ne pas avoir beaucoup de connaissance en matière politique, il sembla à Ryme que Gordias lui faisait là un exposé complet des tenants et des aboutissants des événements. Le clergé était divisé vis-à-vis des Voix. Certains y voyaient un moyen de contrôle sur leurs ouailles lorsque d'autres pensaient que cela ne faisait qu'écarter encore un peu plus, les brebis déjà égarées.
Ryme poussa un soupir, il était vrai que grâce aux Voix de Yevon, Vilhatt avait acquis un pouvoir incroyable au sein de Bevelle. Il n'était pas à l'origine de l'idée mais il était celui qui l'avait rendu pérenne. Il était également celui qui avait choisit de dévoyer les artistes à des fins plus obscures. Le divertissement des foules n'était qu'une goutte d'eau comparée à tous les sévices que les moines de l'organisation avaient réussis à mettre en place. La jeune femme frissonna en se rappelant de certaines après-midi uniquement occupée à être là pour le bon plaisir de Vilhatt et de ses invités, sans pouvoir réellement refuser quoi que ce soit. Et malheureusement pour elle, les vocalises dédiées à Yevon n'étaient guère nombreuses dans ces cas-là.
Le Gardien émit un rire presque cruel lorsqu'il émit l'idée que s'il avait la position de leur “ami”, lui aussi ne se priverait pas pour être de ceux qui jouaient cette étrange partie d'échec politique avec le responsable des Voix. C'était probablement là, la raison pour laquelle il n'avait jamais réellement pris de l'importance dans l'église. Ça et sans doute le fait qu'il ne devait probablement pas cacher son désamour pour les faveurs que certaines s'accordaient. Au final, Ryme ignorait s'il était un homme pieux. Son Gardien ne lui semblait pas être un dévot. Peut-être était-il croyant, tout comme elle et une majorité de la population de Spira. Mais il ne semblait pas être fait de l'étoffe des fanatiques pour autant.
Le sujet du reste du voyage s'invita sur la table et il proposa d'envisager une solution pour la chevelure de sa protégée. Ryme se renfrogna un peu. Elle aimait profondément la couleur de ses cheveux. Ce roux flamboyant faisait partit de sa beauté et donc, intrinsèquement de sa fierté. Elle avait toujours refusé qu'on lui teignît la moindre mèche. Ses doigts glissèrent de sa tempe jusqu'à son crâne. Mais maintenant qu'il ne restait pas grand chose de ses cheveux... Peut-être devrait-elle faire ce sacrifice ? Cillian aimait tant cette couleur. Elle n'avait pas envie de ternir plus encore l'image qu'il pourrait avoir d'elle. Lorsqu'ils se retrouveraient, elle espérait voir dans son œil la lueur si particulière et douce qu'il avait toujours lorsqu'il posait les yeux sur elle. Comment la faire naître si elle devenait brune ou blonde ?
Ryme allait refuser la proposition de Gordias quand celui-ci développa une nouvelle idée pour tromper Vilhatt. Le courrier qu'ils enverraient pourrait être utilisé afin de distiller de fausses informations. A eux trois, ils pouvaient envoyer trois signaux différents. L'église n'accepterait jamais de mettre de tels moyens en place. Un petit sourire naquit sur le visage de l'Invokeure. Cette idée lui plaisait.
— D'autant plus que nous sommes trois à pouvoir l'induire en erreur. Je suppose qu'en priorité mon courrier sera lu, surtout s'il est adressé à Cillian. Je suppose qu'en deuxième viendra celui de Garan. Et enfin, le vôtre. Cependant, si nous donnons de fausses informations à tous nos correspondants...
Mentir avait un prix. Tout avait toujours un prix. Ryme se doutait que Cillian connût le tracé du pèlerinage. Entre Luca et la prochaine ville, il n'existait que de très maigres villages. Aucune étape ne méritait vraiment qu'elle ne s'arrêtât là. Faire halte plus d'une journée ou deux seraient automatiquement suspect. Il faudrait se montrer intelligent dans la teneur des informations qu'ils distilleraient dans leurs courrier. D'autant plus que la vérité devrait transparaître d'une manière quelconque.
— Maintenant que vous êtes deux à me protéger, je suppose que nous pourrions aussi envisager le fait qu'à un moment donné, Garan ou vous-même, vous rendiez à la destination évoquée. Même si l'on ne me voit pas en votre compagnie, automatiquement les sbires de Vilhatt songeront que je suis à vos côtés. Mais cela implique de pouvoir beaucoup voyager, en peu de temps.
La jeune femme poussa un soupir. Rien n'était évident dans ce monde. Le plan de Cillian lui semblait à présent ô combien plus simple. Faire face était la situation la plus confortable, intellectuellement parlant.
— Quant à mes cheveux... Je préférais si possible, avoir l'option de porter une ou des perruques. Je ne tiens pas à les altérer.
Ryme se mit alors à rougir un peu. Elle se sentait le besoin de se justifier.
— J'aime mes cheveux. Enfin, je les aimais. Surtout la couleur.
Partout dans Spira, elle était connue comme “La voix Rouge” ; un surnom qu'elle appréciait. Un surnom qu'elle avait gagné à la force de sa voix et de ses performances scéniques. De plus, ce n'était pas une couleur répandue. Le cuivré de sa tignasse, la rendait unique à bien des égards.
— C'est sans aucun doute, encore un caprice de ma part. Je suis désolée.
Ryme partageait également la couleur de ses cheveux avec sa mère. Même si elle ne se souvenait d'elle que négativement, elle n'avait pas envie de perdre ce lien, aussi étrange fut-il.
— Je suppose que vous n'avez pas encore pu faire l'inventaire de la bibliothèque du temple en compagnie de Garan. Je devrais probablement vous laisser vaquer à vos activités. Je n'ai pas vraiment faim, je ne déjeunerais sans doute pas. Nous aurons tout le loisir de converser au moment du dîner, qu'en pensez-vous ?