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Une île de cendres et de souvenirs [Pv: Akemi]

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Akemi

Classe : Mage blanc

Points de rang : 725



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Akemi

Invokeure

Mar 12 Déc 2017 - 0:48





Elle avait préféré être honnête avec lui, lui conter un tableau certes horribles, mais réaliste à ses yeux. Elle ne voulait pas que le jeune homme s’enferme dans cette affreuse tristesse, elle ne voulait pas qu’il souffre inutilement par sa faute. Mais il était trop tard maintenant pour regretter. Elle lui avait avoué, elle devait maintenant vivre avec cela. Sentant une nouvelle douleur dans son cœur, elle n’avait pus rajouter d’autres paroles à son discours. Elle lui avait tout dit et elle s’était attendue à toutes les réponses possibles, sauf à celle là. Il ne voulait pas attendre sans rien faire, accepter sans rien dire, sans geste, sans parole. Face à cela, Akemi ne su quoi lui répondre en retour. Elle avait perdu ses mots, son courage. Son visage avait pris une expression triste et pourtant légèrement neutre. Il avait raison. Quelques parts, il avait raison, mais… Que pouvait-il faire d’autres ? Alors qu’elle réfléchissait à cela, elle sentit soudainement deux mains se poser avec force sur ses épaules puis d’un geste, elle refit face à son ami d’enfance. Si au début, son regard s’était plongé dans le sien, elle avait légèrement détournée ses yeux noisette, ses joues s’empourprant doucement. Elle se sentait gênée, mais pas la gêne de sa timidité candide. Non, plus la gêne due à la honte. Elle avait peur de se confronter à lui depuis qu’elle s’était confiée, elle avait peur de le regarder droit dans les yeux et de l’affronter.

Les poings serrés, elle ferma pendant quelques instants ses yeux, juste le temps de chasser ses émotions négatives, avant de les rouvrir à nouveau. Inspirant fortement, elle se força à contenir ses maux, tout en levant à nouveau ses yeux pour les plonger dans les yeux spiraux de son gardien. Il la regardait lui aussi. Il se confrontait à elle et affrontait la situation dignement, comme il l’avait toujours fait. Si tout d’abord, son regard semblait éreinté et peiné, elle pouvait y lire une lueur indescriptible, une lueur qu’elle ne connaissait que trop bien d’ailleurs. En le voyant, elle n’avait pus s’empêcher d’être un peu surprise, et plus elle l’écoutait, plus sa surprise se transforma en une émotion plus forte, plus vive. Il avait toujours été du genre à ne pas abandonner, à se battre et à croire qu’à ses propres convictions. Il avait toujours été comme cela, même quand il était rejeté, même quand la vie semblait être cruel avec lui. Il avait toujours eu cette lueur de vie, cette envie de croire à un espoir. Son côté combattif, ressortait toujours. Doucement, un sourire doux se forma sur les lèvres de l’invokeure. C’était ce qu’elle aimait chez lui, mais c’était aussi ce qu’elle craignait le plus. Elle avait toujours eu cette angoisse de le voir sombrer à cause d’un combat perdu d’avance. De le voir se dépenser, sans pouvoir y gagner quelques choses au bout. Et cette appréhension ne risquait pas de disparaître à cause de ses aveux. Pourtant… Malgré qu’elle n’arrivait plus à croire à un miracle, Akemi avait l’envie d’essayer à nouveau, d’espérer ne serait-ce qu’un tout petit peu. C’était cela la force de son gardien, sa conviction communicative et sa lueur de vie qui brillait encore plus fort qu’un feu ardent. « D’accord. » Sa voix s’était doucement levée, elle était un peu faible, mais facilement audible. La main de Seiji dans la sienne, lui réchauffa doucement le cœur et même si elle sentait encore une douleur, elle commençait à doucement s’atténuer. « Promet-moi juste de ne pas te faire souffrir inutilement. C’est important. » Même si elle lui accordait ce droit d’espérer, de croire à un miracle, elle tenait fermement à le protéger de la fatalité de son destin. Elle restait Akemi, mais elle restait tout de même une morte en sursis et en pensant ses quelques mots, elle resserra son étreinte contre la main de son gardien, comme pour sceller en silence, cette nouvelle promesse.

Le silence était de revenue entre eux, pour mieux être brisé part Seiji qui indiqua qu’il voulait la revoir, une dernière fois. Sentant sa main se défaire de l’étreinte de la demoiselle, celle-ci comprit aussitôt de qui il voulait parler. Cela était même trop évident. D’un hochement de tête, elle indiqua qu’elle acceptait sa demande silencieuse, avant de lui répondre avec douceur et tendresse.

« Moi aussi je veux la revoir… On y va ? »

Avec délicatesse, elle lui tendit la main, lui laissant le loisir de la prendre si jamais il le voulait, si jamais il avait besoin d’un soutien. Avec patience, l’invokeuse attendit qu’il soit prêt avant de lui emboîter le pas pour sortir loin de la flore de la forêt. Ils devaient marcher un peu, avant de se trouver sur la plage, là où elle gisait, en attendant la libération de son corps. Son âme avait sûrement été purifiée grâce à la cérémonie d’accompagnement qu’elle avait effectuée avec sa nouvelle amie Ryme. Au moins, si cette plage lui paraissait triste et morbide, elle pouvait la rendre plus agréable grâce à cette rencontre entre invokeure. Mais pour le moment, elle n’en pensait rien, elle voulait juste accompagner Seiji jusqu’au corps de sa mère, pour lui dire au revoir à nouveau. Perdue dans ses pensées, Akemi se surpris à fouler le sol granuleux de ce sable à l’origine si brillant et si doré. Ils étaient déjà arrivés et se trouvait à cet endroit même, où de nombreux corps avaient péris. Elle avait encore du mal à l’accepter, son esprit ne voulant associer son lieu de naissance à la cruauté de Sin. Et pourtant… Les dégâts étaient là, et parlait d’eux-mêmes, témoignait de son méfait et de sa méchanceté.

« J’aimerais tellement que tout cela… Ne soit jamais arrivée… »

Son regard semblait perdue dans le lointain tout comme son esprit. Pourtant, elle était là, consciente, la douleur se formant sur son visage. Elle ne devait pas laisser cela impunie. En tant qu’invokeure, elle devrait se battre pour faire payer à Sin sa brutalité et son indulgence. C’était ce qu’elle pensait mais… Aurait-elle la force d’aller jusqu’au bout ? Soupirant silencieusement, elle préféra fermer les yeux pour se calmer quelques secondes, ne voulant ce concentré que sur l’essentiel pour l’instant. Alors, elle s’avança vers cette barque qui comportait le corps de celle qu’elle avait toujours admiré, laissant d’abord le soin à Seiji, de s’avancer le premier et de faire son deuil. Il était son fils, alors, il était normal de lui laisser le temps nécessaire à ce dernier adieu.

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Seiji

Classe : Bretteur

Points de rang : 680



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Seiji

Gardien

Mar 19 Déc 2017 - 0:49
D’accord. Ce n’était rien. Juste un mot. À peine deux syllabes. Pourtant… D’accord. Ce mot résonna en lui, s’inscrivant lentement dans son esprit. Il n’avait pas besoin de plus. Il lui suffisait de ce mot, et de cette imperceptible étincelle au fond des pupilles d’Akemi. Qu’importe s’il devait porter leurs espoirs sur ses seules épaules. Il se battrait. Il ne baisserait pas les bras. Même si ses efforts devaient être voués à l’échec, il préférait cent fois se battre jusqu’à la dernière seconde, plutôt que de renoncer dès maintenant. Ils étaient en vie. Malgré la mort qui avait frappé l’île, malgré la santé vacillante d’Akemi, ils étaient là. Ici. Maintenant. Et aussi longtemps qu’il en serait ainsi, il continuerait à s’accrocher, à donner un sens à cette vie qui coulait dans leurs veines. Il ne renoncerait pas. Pas tant qu’il lui resterait une raison de se battre, aussi infime soit-elle.

« Je te le promets. » dans un murmure, ils scellèrent cette promesse de leurs mains liées. Il avait peur. Mais il se battrait. Et malgré tout l’horreur qui l’avait accablé en l’espace de quelques jours, Seiji effleura pour la première fois un sentiment d’espoir. Et quand cette pensée le saisit, il pensa aussitôt à sa mère. Il avait encore une chose importante à faire. Un sentiment de deuil dans le cœur, il avoua à voix haute son souhait de voir sa mère une dernière fois. Akemi comprit sans peine de quoi il retournait, et accéda à sa demande. Elle aussi souhaitait la revoir. Il hocha lentement la tête, et soupira doucement. La revoir… une dernière fois. À nouveau, ce sentiment de tristesse l’étrangla doucement. Pourtant… Il n’était pas seul. Et il avait encore des choses à faire ici. Il savait que sa mère l’aurait approuvé. Il prit alors une profonde inspiration, et tourna son regard vers la plage. Il devait faire face. Avancer. Une inspiration plus tard, il s’apprêta à quitter la forêt. Toutefois, son regard s’arrêta sur la main offerte d’Akemi. Il la regarda quelques instants, en proie au doute. Puis, sans un mot, il glissa sa main dans la sienne. Ensemble. Et au fil de leurs pas, la végétation luxuriante de la forêt laissa place aux ruines de leur village. Leur enfance, leurs souvenirs… Tout n’était plus que cendres, sang et décès. Ne restait que les doux souvenirs de jours plus simples, et la volonté tenace de reconstruire ; de continuer à vivre. Une réalité pénible, mais sans autre issue que l’acceptation. Et alors que ses pas foulaient le sable de la plage, les souvenirs refluaient dans son esprit. Son enfance auprès de sa mère. Leurs disputes, mais aussi des moments plus complices. S’ils ne s’étaient pas toujours compris avec des mots, ils partageaient pourtant le même regard. La même volonté. Les mêmes principes. Il avait hérité des plus belles qualités de sa mère. Si elle avait été exigeante avec lui durant toutes ses années, elle avait également été cette main bienveillante qui lui guidait, et le soutenait dans l’adversité. Ils avaient toujours fait front ensemble. Unis. Elle lui avait enseigné la bienveillance. La force. La détermination. Le courage. La résolution. Elle lui avait appris à se battre pour une cause. Et alors que le cercueil de sa mère se dessinait à l’horizon, le souvenir très nets des sourires à demi-avoués qu’ils partageaient lui vint à l’esprit. Il avait oublié ces instants fugaces. Un regard. Un sourire complice. Ils n’avaient jamais été doué avec les mots. Et pourtant, ils avaient partagé tellement plus… Pour rien au monde il n’aurait échangé ces années passé auprès d’elle. Il sentit la larme rouler sur sa joue. Il sentait la douleur tenace qui lui nouait la gorge. Sans s’en rendre compte, il avait lâché la main d’Akemi. Et tandis que ses doigts courraient sur le bois du cercueil, son regard redécouvrait le visage paisible, fort et vaillant de ses souvenirs. « Je n’oublierais pas. » sa voix trembla, mais il ne détourna pas le regard. Il effleura sa joue du bout des doigts, et inspira profondément. « Merci… » il resta là un moment, puis se recula doucement.

Le cœur douloureux, il adressa un signe de la tête à Akemi, lui indiquant qu’elle pouvait s’approcher à son tour. Il resta muet encore quelques instants, contemplant le vaste océan. Désormais, seuls les souvenirs restaient. Et il les conserverait précieusement. Puis, quand Akemi eu terminé de se recueillir, Seiji s’approcha des pontons qui bordaient la plage. Sans un mot, il s’empara d’un flambeau qui trônait là, et se dirigea vers le cercueil. Sans un regard en arrière, il alluma la torche, et la déposant dans le creux du cercueil. « Je t’aime. » murmura-t-il pour la dernière fois à l’attention de sa mère. Puis, sans la moindre hésitation, il poussa la coque de bois en direction de l’océan. Le tombeau flottant s’enfonça paresseusement dans l’océan, bercé par les vagues encore dociles. Et lentement, alors que le feu gagnait le bois, le cercueil de sa mère dériva vers le grand large. Il ne la quitta pas des yeux, et encore trop affecté pour faire volte-face, Seiji se laissa tomber dans le sable. Ses genoux ramenés vers son buste, ses bras noués autour de ses jambes, il observa ce radeau de flammes qui s’éloignait sur l’eau. Rien d’autre. Juste un dernier adieu, et elle était partie. Et pourtant… Un sourire teinté d’une triste mélancolie traversa le visage de Seiji. « Tu te souviens du jour où tu l’as rencontré ? » son regard se perdait dans le vague, suivant ce point flamboyant à l’horizon. « On était tout petit. Elle m’a passé une soufflante parce que je n’étais pas assez gentil avec toi. » ses doigts passèrent dans le sable, les grains glissant entre ses phalanges, les images se dessinant clairement dans son esprit. « Tu étais juste à côté. Elle a dû te terrifier ce jour-là. » et doucement, il sentait ce sentiment d’acceptation qui s’emparait de lui. Difficile. Douloureux. Inévitable.

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Akemi

Classe : Mage blanc

Points de rang : 725



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Akemi

Invokeure

Jeu 28 Déc 2017 - 18:30





Elle était restée là, à l’observer en silence, ne prêtant pas l’oreille à ce que son ami, pouvait exprimer au corps mort de sa mère. Cette scène était triste, déchirante, et ce fut en voyant véritablement celle-ci, qu’Akemi était obligée de concevoir cette ignoble vérité. Elle ne reviendrait pas. Jamais. Il n’y avait plus qu’à l’accepter. Accepter et aller de l’avant. Cela était facile quand on n’y faisait pas face. Mais maintenant, ses paroles lui semblaient beaucoup plus difficiles à appliquer. Alors, les mains jointes, elle regarda la scène sans rien dire, n’osant presque pas respirer, tant cela lui paraissait être une injustice. Elle n’aurait jamais dû partir, la mort n’aurait jamais dû la prendre. Cela ne pouvait pas être son heure. Pas encore. Elle avait envie d’hurler, de crier contre cette terrible injustice, mais elle ne fit rien. Par respect pour celui qui souffrait le plus dans cette histoire. Ses yeux noisettes fixaient ce corps qui était à présent froid et sans vie. Elle était morte en héroïne, en défendant son île et ses habitants. Au fond, cette mort la représentait bien. Mourir dans son sommeil ne lui aurait pas rendue honneur. Pas à la fière combattant qu’elle était.

En voyant le signe de tête de son gardien, la jeune femme s’avança alors d’un pas lent vers le cercueil. Elle sentait une myriade de sentiment l’envahir. Celui de souvenir heureux, de la présence de cette femme dans sa vie, mais aussi de cette indescriptible peine qui l’envahissait. Tout cela se mélangeait, s’intensifiait au fur et à mesure que son cerveau tourné. Elle avait tellement de choses à vivre encore. Pourquoi le sort était-il si cruel ? Avec douceur, la main de l’invokeuse se rapprocha de la main froide de cette mère si sévère, mais si aimante. Cela n’aurait jamais dû se produire et si Akemi avait le pouvoir de revenir en arrière. Elle arpenterait la plage pour la retrouver et la sauver de son court destin. « Si je le pouvais… Sachez que je j’aurais tout fait pour que vous soyez encore parmi nous… Jamais je ne vous oublierais… Je veillerais sur votre fils. J’en fais la promesse solennelle. Reposez en paix. » Elle s’était doucement penchée pour murmurer ses mots, de façon à garder cette confession entre elles. Se relevant doucement, la jeune femme la regarda quelques instants encore, avant de tourner sa tête vers son ami, hochant celle-ci pour confirmer qu’elle avait à présent finis. Il fallait maintenant envoyer son corps dans l’au-delà, lui offrir une cérémonie digne de ce nom. Alors que Seiji s’occupait de cela, Akemi tourna alors son regard en arrière, remarquant que ses parents se tenaient aux abords de la plage. Sa mère était blottie contre son père et celui-ci semblait regarder la scène de loin, comme s’il tenait à respecter la décision qui s’exécutait sous ses yeux. Rien qu’à son regard, elle comprenait ce qu’il voulait lui exprimer et sans un mot, elle repositionna son attention sur Seiji pour mieux l’aider à pousser la coque en bois de façon à ce qu’elle rejoigne l’océan. Sans attendre, et bien que sa faible force n’avait pas du vraiment aider, la barque glissa contre les flots, le bois commençant à doucement s’embrasser pour mieux délivrer un feu purgateur et libérateur. Maintenant, elle s’en était vraiment allée. Pour de bon. Tout en regardant la scène, Akemi sentis les larmes couler le long de ses joues qu’elle essuya aussitôt. Elle ne devait pas pleurer. Elle devait rester forte, en respect à cette guerrière si altruiste. Soudain, alors qu’elle était restée debout, elle entendit son gardien lui poser une question. Une question sur un souvenir fort qui l’avait toujours marquée dans son esprit. Le souvenir de sa rencontre avec Seiji et sa mère. Silencieuse, elle laissa le jeune homme s’exprimer, avant de rire un peu face à ses remarques. Oui, quand elle se rappelait de cela, elle ne pouvait que confirmer ses dires. Elle se souvenait de sa voix forte et autoritaire, des remontrances qu’elle avait adressées avec sévérité à son fils. Si à l’époque elle n’avait pas fait la fière, elle était maintenant capable d’en sourire.

« Oui je m’en rappelle très bien. » Tout en accompagnant ses paroles, elle s’était installée auprès de son ami d’enfance, son regard continuant de regarder la barque qui continuait à brûler au loin. « Je venais juste de te rencontrer, ma mère tenait à ce que j’aille te saluer. Elle disait que tu étais comme moi. Que tu n’avais pas d’ami et qu’on arriverait sûrement à bien s’entendre vu qu’on était différent des autres. » Elle se revoyait petite, face à sa mère qui lui expliquait la situation de Seiji et du chemin qu’elles avaient fait pour arriver jusqu’à cette petite famille de deux personnes. « Je n’osais pas te parler au début, j’étais cachée derrière ma mère. Tu t’en souviens ? J’étais tellement timide… J’avais peur que tu me rejettes comme tous les autres, mais ma mère m’avait encouragée et j’ai fini par me montrer petit à petit. Au début, ta façon de me parler m’avait fait bizarre, mais… Elle ne m’avait pas dérangée. Pour la première fois, on ne me traitait pas comme une petite chose fragile. Tu me parlais normalement, avec tes mots. Tu ne te cachais pas derrière la pitié, tu ne cherchais pas à me ménager. Tu étais naturel et j’avais beaucoup appréciée cela. Quand ta mère t’avait grondé j’avais eu tellement peur, je n’avais jamais vu quelqu’un s’énerver autant. » Elle s’était mise à doucement rire en se rappelant de la scène. Elle avait fini par de nouveau se cacher derrière sa mère qui s’était mise à rire face à la réaction de sa fille. Une scène peu glorieuse, mais à l’époque, Akemi n’était pas très courageuse et au vus de son caractère sage, elle n’avait jamais eu affaire à l’autorité suprême d’un adulte. « Je me souviens que j’ai culpabilisée en voyant que tu te faisais réprimander, alors quand elle eut finis, j’ai décidé de puiser dans le peu de courage que j’avais pour aller m’excuse auprès de toi, tu t’en souviens ? Je devais paraître ridicule avec ma petite tête de chien battue. Après ça, on s’était éloignée pour aller jouer plus loin. De tous mes souvenirs d’enfance, celui-là est le plus beau. »

Sa rencontre avec Seiji, avait été ce point clef, qui l’avait aidée à s’épanouir, à vivre une vie tout à fait normal. Même quand on lui reprochait de fréquenter le jeune homme, Akemi s’en moquait. Car Seiji était devenue le centre de son univers, une personne bien trop chère à son cœur pour s’en séparer. Mais maintenant qu’elle avait grandie, maintenant qu’ils étaient adultes, c’était comme si les choses avaient changée. Ils avaient fini par se séparer du fait du voyage de Seiji, il avait fini par s’éloigner à cause des choix de la demoiselle, finissant par se créer un fossé qui fit naître une distance. En y pensant, Akemi aurait tout donnée pour retourner à cette époque d’insouciance de leur jeunesse. Tout était plus facile alors. Elle ne pouvait plus le voir comme l’enfant turbulent qu’il était. Maintenant, elle était obligée de le voir comme un homme. Un homme pour qui ses sentiments ne cessent de s’intensifier. Et bien que cela fût dans l’ordre des choses, ça compliquait tout. Elle ne pouvait plus faire comme dans sa jeunesse, elle ne pouvait plus faire les choses qu’ils faisaient enfant. Pourtant… Malgré le temps, elle avait gardé cette part d’innocence. Peut-être même un peu trop. Ce qui l’obligeait à faire beaucoup plus attention encore sur certaine chose.

« Seiji… Me permettrais-tu de vivre quelques temps avec toi ? » Elle n’avait osée se tourner vers lui pour lui poser la question. Préférant regarder les flammes qui semblaient vouloir s’élever vers ce ciel si bleu et pourtant si mélancolique. « Je… Je sais qu’il n’y a pas de mot assez fort pour te réconforter et sûrement que ma présence n’est pas aussi bénéfique dans ce genre de circonstance. Mais… J’aimerais être là pour toi… Je… Je ne veux pas te laisser affronter cela seul. Alors… Accepterais-tu d’avoir mon soutien à tes côtés ? » Prenant son courage à deux mains, la demoiselle se tourna alors vers l’épéiste, son regard montrant sa détermination et sa gentillesse légendaire. Si jamais le jeune homme ne le voulait pas, il pouvait refuser. Mais au fond, Akemi espérait qu’il serait d’accord. Elle tenait vraiment à l’aider, plus que tout au monde.

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Seiji

Classe : Bretteur

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Seiji

Gardien

Sam 6 Jan 2018 - 23:16
Il ne restait rien. Seulement ces flammes qui dansaient lentement sur le surface de l’océan, s’éloignant au gré des courants qui agitaient ces eaux pleines de chagrin. Rien. Juste le corps sans vie de sa mère, purgée par la cérémonie d’accompagnement, que les flammes consumaient lentement. Elle n’avait jamais voulu d’une tombe. Elle vivrait dans le cœur de ceux qui se souviendraient d’elle. Et tandis que la funeste embarcation s’éloignait à l’horizon, Seiji s’était laissé tomber dans le sable froid. Douloureusement, le deuil de sa mère faisait son chemin dans son esprit. Et en proie aux souvenirs, il se remémorait les nombreux moments auprès de sa mère.  Quand ses lèvres s’ouvrirent à nouveau, ce fut pour évoquer le souvenir de sa rencontre avec Akemi. Sa mère était présente ce jour-là. Et après s’être installée auprès de lui, Akemi retraça ce lointain épisode de leur enfance partagée. Quand ses paupières se fermaient, la scène se redessinait dans son esprit comme si elle datait d’hier. Mais quand il rouvrait les yeux, ce doux sentiment d’insouciance s’évanouissait à nouveau. Tout était allé si vite… Et désormais, il n’aurait plus de retour en arrière. Il n’en avait jamais eu. Ses doigts s’étaient immobilisés dans le sable, comme engourdis par cette réalité qui prenait forme. Un bref sentiment de culpabilité, d’erreur, de gâchis s’empara de lui. Mais il savait également que le passé était, et serait toujours immuable. Alors, il se contenta d’écouter les paroles d’Akemi. Elle avait raison. Il avait toujours été honnête avec lui-même, assumant sa vraie nature, pourtant décriée par le monde entier. Et il ne l’avait jamais regretté. Et puis, tout avait commencé à partir de là. Sa rencontre avec Akemi, leur amitié, toutes ses années ensemble, sous le regard bienveillant de leurs parents. Ils s’étaient aussi confrontés à leurs désaccords, à leurs avis divergents concernant leurs avenirs respectifs. Et ils n’en avaient fait qu’à leur tête. Un mal nécessaire. Mais désormais, Seiji comprenait davantage les positions de sa mère. « Ouais… C’est un beau souvenir. » son regard quitta le sable pour rejoindre l’horizon. Rien n’avait d’importance, excepté ces flammes paresseuses qui crépitaient à la surface de l’eau. Bientôt, il ne resterait rien. « C’est grâce à elle. Même si on s’est souvent disputé, elle m’a toujours poussé à être moi-même. Elle m’a toujours poussé vers l’avant, même quand je ne l’écoutais pas… » son regard changea légèrement. Il lui était redevable, et un profond sentiment de gratitude germa dans sa poitrine. Mais avec lui, la désagréable douleur de ne pas avoir réalisé ça plus tôt. « Je lui dois beaucoup… »

Son regard suivait la ligne à l’horizon, tandis que les flammes perdaient de leur intensité. Puis, la voix d’Akemi attira son attention. Pleine de bonnes intentions, elle lui demanda l’autorisation de vivre auprès de lui quelques temps, refusant de le laisser seul face au décès de sa mère. Il baissa lentement le regard. Dans d’autres circonstances, il aurait sûrement refusé. Mais ce jour-là, sa fierté ne lui inspirait rien d’autre qu’un ramassis de mensonge et de faux-semblants douloureux. Il n’avait pas la force de se battre. Ni contre Akemi, ni contre lui-même. « Ouais. » juste un murmure. Son regard se leva vers l’horizon, refusant pour quelques secondes encore de croiser celui d’Akemi. « Tu peux venir. Mais… Tu devrais aussi profiter de tes parents. » son regard se posa dans le sien. Après la tragédie qui avait tué sa mère, ses mots étaient teintés d’une profonde attention à l’égard de la jeune femme. Puis, son attention se reporta sur les dernières flammes agonisantes qui teintaient l’océan. Sans un mot, Seiji contempla les dernières secondes de ce feu. D’abord, les crépitements diminuèrent, perdant en vigueur. Puis, portée par le vent, les flammes s’élevèrent une dernière fois vers le ciel. Et puis, plus rien. Tout s’arrêta, sans rien d’autre que le silence et les condoléances silencieuses des vagues. « J’aurais dû lui laisser une lettre… » il soupira profondément, n’arrivant pas à faire disparaître cette culpabilité qui lui écrasait l’estomac. Mais il avait fait ce qu’il avait fait, et soulager sa conscience ne changerait rien à cela. Son regard s’égara dans le vide, ses pensées se bousculant. « J’espère qu’elle n’a pas souffert… » il avait ramené ses jambes près de son buste, et avait enfoncé son visage dans ses genoux. Il s’en voulait de ne pas avoir été là. Sans un mot de plus, le regard teinté de chagrin, il fixa l’horizon. Un sentiment de vide oppressant l’accablait. « Je vais rester là encore un peu. » il n’avait pas envie de partir. Il n’était pas près à se lever, à se retourner, à passer à autre chose. Et encore moins à retourner dans cette maison vide. Il ignorait si Akemi resterait ou non. Et dans l’un ou l’autre des cas, il ne lui en voudrait pas : seul avec ses souvenirs, il tentait tant bien que mal d’accepter la réalité.

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Akemi

Classe : Mage blanc

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Akemi

Invokeure

Mar 9 Jan 2018 - 22:03





C’était des beaux souvenirs. Des souvenirs à présent lointain est déchirant. Presque aussi douloureux qu’une lame tranchante et affutée. Qui aurait cru qu’ils seraient devenus ainsi ? Regardant la barque qui s’embrassait avec moins de conviction, Akemi se sentait impuissante, pourtant… Elle ne voulait pas fléchir, malgré ses sentiments contraires. Elle devait à présent puiser dans ses forces. Quitte à porter le poids de ce passé à présent souiller par le deuil de la mort. C’est pour cela qu’elle avait proposé d’être auprès de son ami, de partager cette souffrance avec elle. Elle ne pouvait le laisser seul, face à la tristesse et le désespoir. Alors patiemment, sans le brusquer, elle attendit sa réponse, se retrouvant soulagée intérieurement quand le jeune homme accepta sa demande. Bien sûr, malgré son état, il continuait à penser aux autres et particulièrement à la famille de la demoiselle. Les yeux dans les yeux, elle le regarda quelques instants, captant cette attention que ses mots soulignaient. «J’irais les voir tous les jours, ne t’en fais pas pour cela. Mais je resterais avec toi. Je pense que même ma mère n’y verra pas d’inconvénient. Elle ne voudrait pas qu’on te laisse seul. » Et sur cela, l’invokeuse en était convaincue. Sa mère avait toujours ressentit de l’affection pour le jeune épéiste et en ses temps de deuil, elle aurait sûrement été capable de le prendre sous son aile, pour l’aider à surmonter sa peine. Alors que son attention se reporta sur les dernières flammes de la barque, Akemi regardait silencieusement cette barque s’apaiser des tourments des flammes. De la fumée s’élevait de celle-ci, dansant une danse mortuaire qui marquait la fin de la combustion. La vie tenait à peu de choses, comme ce feu qui était maintenant inexistant. Ainsi étai-elle, si belle et pourtant si cruelle. Baissant son regard, la brunette regarda d’un air absent ses propres mains qui maintenaient ses genoux. Sa maladie lui laisserait-elle le temps d’accomplir sa destinée ? De rester encore auprès des gens qu’elle aimait ? Cela était peut-être égoïste de penser à elle en pareil circonstance, mais… Elle ne pouvait s’en empêcher. Car cette scène lui faisait prendre conscience de son propre fléau. Fermant la main sur son vêtement, elle se détesta d’être aussi égocentrique. Elle n’avait pas le droit de penser à elle. En aucun cas. Elle devait être présente pour son ami et le soutenir dans terrible cette épreuve. Ne penser à rien d’autre, juste à l’essentiel.

Reprenant conscience de la situation, Akemi remarque que Seiji était en train d’énoncer ses nombreux regrets et espoir. Le regret de ne pas avoir été attentif, avenant. L’espoir d’une mort s’en souffrance. Face à cela, la prêtresse ne savait pas quoi dire d’autre que les phrases préconçus qu’on lance toujours dans ce genre de cas. Ce n’est pas de ta faute. Elle n’a pas souffert. Elle avait beau entrouvrir ses lèvres, les mots ne sortaient pas. Comme si cela était inutile. Elle sentait le chagrin de son ami, sa peine, sa tristesse. Et doucement, il évoqua le fait qu’il n’était pas près à bouger. Qu’il voulait rester. Silencieuse, Akemi comprenait ce qu’il ressentait. Se lever, était synonyme d’acceptation. Se retourner était synonyme de laisser cela derrière soit et d’avancer avec cette plaie béante dans son cœur. Chose qu’il n’était pas facile à faire. Chose qu’il paraissait impossible à exécuter. Son regard noisette se posa sur la carrure de son gardien. Elle hésitait à le laisser seul, mais… Elle ne pouvait s’y résigner. Elle ne pouvait le faire. Alors, avec douceur, elle attrapa sa main, se moquant éperdument des grains de sable qui entrait en contact avec sa propre peau. Avec sa force, elle joignit ses doigts aux siens et serra doucement cette main contre la sienne. Apportant un peu de chaleur face à ce froid mordant qui les affligeaient. « Je reste avec toi. Prends ton temps. » Elle avait énoncé ses paroles avec une voix tendre et compréhensive. Qu’importe s’il restait ici jusqu’au soir, où même jusqu’à la nuit tombante. Elle resterait près de lui. Même si le froid du soir venait à mordre sa peau. Elle resterait. Car elle avait promis qu’elle le protégerait. Qu’elle serait là pour lui et surtout, parce qu’elle le voulait plus que tout au monde. « Tu n’es pas seul. » Elle voulait affronter cela avec lui, lui donner la force de continuer, bien qu’au fond, elle savait qu’elle ne lui présentait pas un destin gai et rassurant. En pensant à cela, elle culpabilisait. Quand cela ira mieux. Peut-être qu’elle devrait à nouveau aborder le sujet avec lui. Mais pour le moment, elle voulait être présente pour lui, ne penser à rien d’autre qu’à l’aider dans cette dure épreuve de deuil.

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Seiji

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Seiji

Gardien

Dim 21 Jan 2018 - 21:26
Il était hors du temps. Son regard était absent, la moindre pensée insaisissable et fugace. Une seule chose restait accrochée à son esprit : la mort de sa mère. Il ne parvenait pas à l’admettre, et encore moins à quitter cette plage. S’il se levait, s’il quittait ces lieux, alors tout serait terminé. Un fragment de lui était conscient que tout était déjà terminé. Que malgré tout le temps passé à attendre, rien ne changerait. Et même si tout cela semblait encore irréel, ce nouveau monde où sa mère n’existait plus était tout sauf factice. Il le savait, tout comme il savait que le temps passé ici, ces quelques instants de recueil, n’apporteraient rien. Pourtant… Même s’il avait le sentiment de mener une course contre le temps, une course contre la mort, il avait également un besoin profond et impossible à ignorer de rester là, à faire le deuil de sa mère. Pendant de longues minutes, les souvenirs affluèrent dans son esprit. Et dans ce brouillard où passé et présent se confondaient, seule la main d’Akemi dans la sienne le gardait ancré à la réalité. Tu n’es pas seul. Comme un lointain écho, la phrase d’Akemi résonnait dans son esprit. Peut-être avait-elle raison. Mais à cet instant, il était incapable de l’admettre. Il se sentait seul, désespérément seul. Pourtant, il ne lâcha pas cette main.

Plusieurs heures s’écoulèrent, durant lesquelles Seiji se sentit comme happé hors du court du temps. Après de longues minutes plongées dans ses souvenirs, il sentait que le moment était venu. Il n’oublierait pas sa mère, ni les souvenirs qui l’accompagnaient. Mais… Il savait également que le présent appartenait au vivant, et que rester là, attendant que le temps glisse entre ses doigts, ne serait pas si différent de la mort. Il devait bouger. Il devait se lever, et prendre sa vie en main. Son chagrin ne disparaîtrait pas. Sa peine resterait là. Son deuil l’accompagnerait encore quelques temps. Mais… il devait avancer. Il le fallait, et il avait la conviction que si sa mère avait été là, elle aurait refusé qu’il reste à se morfondre. Toute chose avait son temps, et dans un monde hanté par Sin, dans un monde où la vie était aussi éphémère que précieuse, il n’avait pas le droit de stagner indéfiniment. Alors, après quelques instants à observer les flots, le regard de Seiji se détacha difficilement de l’océan. Ses paupières se refermèrent, et après une dernière seconde à se recueillir, il rouvrit les yeux. Son regard se posa sur Akemi, installé auprès de lui. Il la regarda un instant, son regard dans le sien, la tristesse du deuil dans son regard, la chaleur de l’avoir auprès de lui au fond de ses pupilles. Il s’accrocherait à la vie. « On devrait rentrer. »

Sans un mot de plus, Seiji se releva. Sa main nouée à celle d’Akemi, il aida la jeune femme à se relever. Puis, constatant que l’air s’était rafraîchit, il ôta sa veste pour la poser sur les épaules de la jeune femme. Même s’il ne faisait pas froid, il savait combien l’air marin pouvait-être traitre. Puis, sans un mot, ils se mirent en route. Durant les quelques minutes de trajet, Seiji resta silencieux. Son esprit était ailleurs, étranglé par un mélange de peine et d’appréhension. Il avait encore une épreuve à affronter. Et quand la petite maison éloignée du village se profila à l’horizon, il sentit une boule dans sa gorge. Il inspira profondément, constatant que la petite demeure de son enfance était intacte. Il s’avança sur le seuil sans un mot, et ouvrit lentement la porte. Quand le salon se découpa sous son regard, une profonde détresse l’envahit. Sa main trembla, et il lutta pour ne pas se laisser submerger par le chagrin. Lentement, encore déconnecté de la réalité, il s’avança dans la pièce. Tout était parfaitement intacte, comme si rien n’était arrivé. Pendant une fraction de seconde, il s’attendit presque à voir sa mère surgir dans la pièce, le houspillant pour être partit sans rien dire. Il aurait aimé entendre le son de sa voix. Mais rien. Inspirant profondément, la mine basse, son regard se posa sur le sol. Puis, il se tourna vers Akemi. « Je vais nous préparer quelque chose. Repose-toi, tu dois être fatiguée. » lui aussi manquait de sommeil. Son visage était fatigué, épuisé par le combat, l’émotion et la tristesse. Et son esprit, à bout de nerf, avait tout autant besoin de repos. Pourtant, il percevait le sommeil avec une crainte injustifiée, refusant de dormir après ce qui venait de se produire. Mais tout en lui indiquait l’épuisement : ses gestes, sa voix, sa façon de se déplacer. Malgré tout, Seiji s’approcha de la cuisine, et mécaniquement, s’installa aux fourneaux.

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Akemi

Classe : Mage blanc

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Akemi

Invokeure

Mer 24 Jan 2018 - 17:08





Elle attendait ainsi, patiente, silencieuse, sa main dans la sienne, comme pour lui offrir une pointe de réconfort dans cet état de deuil. Elle ne pouvait faire plus. Qu’importe les mots, qu’importe les beaux discours, rien n’aurait pus suffire pour soulager, pour panser une blessure aussi virulente. Parfois la douleur était telle, que rien ne pouvait venir à bout de celle-ci, pas même le temps. Les yeux dans le vague, Akemi regardait tantôt la mer, tantôt son ami. Perdue dans ses pensées, elle était elle-même envahie par ses démons, par ses peurs et ses angoisses. Mais, plus elle prenait conscience de la situation, plus elle s’accrochait à son nouveau rôle qu’elle devait endosser. Si elle ne se reprenait pas en main, elle ne pourrait aider son gardien, et elle risquerait de le faire plonger encore plus dans le trou béant des ténèbres les plus lancinantes. Il était à présent tant d’être forte, de faire ce qu’elle avait toujours fait depuis petite. Rester au côté de son ami, le soutenir, et l’aider dans ce moment le plus difficile de sa vie. Convaincue par sa nouvelle mission de vie, elle se tourna à nouveau vers l’épéiste qui était justement en train de la regarder. Ils restèrent ainsi, à s’échanger un regard dans le plus bref des silences, jusqu’à ce que le jeune homme décide qu’il était tant, de quitter cet endroit et sa signification. D’un signe de tête, l’invokeuse accepta et avec l’aide du jeune homme, elle se releva pour mieux lui faire face. Sa main se dénouant de la sienne, la brunette n’eut pas le cœur à refuser sa veste, lançant un timide « merci » avant de se tenir à ses côtés pour marcher jusqu’à la maison de Seiji.

Respectant le silence de leur marche, la demoiselle n’avait pus s’empêcher de regarder son ami à l’approche de ce bâtiment emplis de souvenir d’enfance. L’épreuve semblait plus difficile encore que celui de la plage et avec douceur, elle le suivit sans rien dire, sans prononcer le moindre son. En voyant sa main tremblante, elle sentit le désir fugace de lui prendre cette main, pour mieux le rassurer, mais elle n’en fit rien. Elle devait le laisser prendre conscience de lui-même. Lui laissait le temps d’assimiler l’information. D’accepter tout simplement. Quand il se tourna vers elle, Akemi lui prêta une oreille attentive, avant de le regarder à son tour. Il était évident que Seiji était bien plus fatigué qu’elle. Il n’avait pas du dormir quand il eut appris la nouvelle et n’avait dû prendre de repos après le combat contre le squame à cause de cela. Elle voulait lui dire de se reposer, qu’elle s’occuperait de tout, mais elle n’avait pas le cœur à lui énoncer ses mots. Elle savait qu’il n’accepterait pas, qu’il refuserait de s’asseoir par peur de ne plus avoir le contrôle de ses émotions. Il voulait s’occuper l’esprit, c’était évident. N’importe qui aurait pus le deviner. Enlevant la veste qui recouvrait ses épaules pour la poser avec soin sur une chaise, Akemi se rapprocha alors de la cuisine à son tour. Un sourire bienveillant se dressait ses lèvres rosées tandis qu’elle se positionna à côté de son gardien. « Je vais t’aider. Est-ce que tu veux quelques choses en particulier ? » Ses paroles étaient douces et bien qu’elle voulait lui remonter un peu le moral avec un plat, elle voulait surtout lui faire penser à autre chose, le temps d’y réfléchir et de le préparer. Alors qu’elle allait s’atteler à la tâche, elle entendit la porte de la bâtisse résonner timidement, indiquant que quelqu’un se tenait derrière. Indiquant à son gardien qu’elle y allait pour ouvrir, la prêtresse put découvrir que ses parents se tenaient derrière. Sa mère à la mine fatiguée et triste tenait un plat dans ses mains, tandis que son père se tenait derrière elle, le visage mélancolique et inquiet.

« Seiji n’est pas avec toi ? »
« Si, il est dans la cuisine. On… Maman ? »

Sans attendre, Rena la mère de la jeune femme pénétra dans le salon avec lenteur, regardant les lieux longuement, comme si elle revivait chacun de ses souvenirs. Derrière elle, Akira et Akemi regardait celle-ci d’un air inquiet avant de s’avancer à leur tour pour mieux voir celle-ci aller dans la cuisine. D’un geste léger, elle déposa le plat sur un meuble de la cuisine, avant de s’approcher doucement de Seiji. Elle resta ainsi à le regarder pendant quelques secondes, avant de prendre tendrement le jeune homme dans ses bras. Son corps semblait légèrement secoué, comme si elle retenait ses larmes et d’une petite voix, elle parla à l’encontre de l’épéiste, le serrant de plus en plus fort dans ses bras.

« Ta mère était une femme honorable. Une femme que j’adorais tellement. Je suis tellement désolée Seiji… J’aurais dû l’empêcher d’y aller… J’aurais dû la retrouver… Pardonne-moi… »

Et elle se mit soudainement à pleurer, ne pouvant plus retenir cette tristesse qui l’envahissait. En voyant cela, Akemi voulus s’approcher de sa mère pour la calmer, l’apaiser, mais son père l’en empêcha. Sa main sur l’épaule de sa fille, il regarda celle-ci, sa tête effectuant un signe négatif pour dissuader sa fille. D’un geste, il la poussa à reculer avant de lui glisser quelques mots. « Il vaut mieux les laisser seuls quelques instants. » Se résignant alors, Akemi n’insista pas plus que nécessaire et seule avec son père, elle ne pu cacher sa propre tristesse sur son visage.

« Papa… J’ai peur de ne pas être assez forte pour l’aider… Est-ce que notre présence put vraiment suffire ? » Face à la remarque de sa fille, Akira resta quelques instants pensif, avant de répondre.
« Je pense que oui. Je sais que ça peut te paraître insuffisant et inutile. Mais je pense qu’en ce moment même, ta mère et Seiji ont besoin d’avoir un pilier. Quelqu’un sur qui se reposer le temps d’accepter. »
« Mais tu n’es pas affectée toi ? Tu n’as pas envie de pleurer ou de craquer toi aussi ? »
« Bien sûr que si ma chérie » à ses mots, il s’était abaissée légèrement à la taille de la jeune femme. Bien qu’elle était grande, il continuait à la traiter comme une enfant, mais cette fois, ce fut plus pour lui faire entendre ses mots, pour lui faire comprendre où il voulait en venir. « Cela m’affecte tout autant et j’aimerais partager ma tristesse moi aussi. Mais si je le fais… Je ne pourrais pas aider ta mère aussi bien que là. Si je craque, je n’aurais plus la force de la maintenir hors de l’eau et je coulerais avec elle dans les abysses. Seiji n’à plus que nous, que toi. Et si nous ne sommes pas assez fort, nous ne pourront l’aider dans cette épreuve. Soit courageuse ma fille, je sais que tu peux le faire, après tout, tu ne tiens pas que de ta mère n’est-ce pas ? »

À ses mots, un faible sourire traversa les lèvres d’Akemi. Son père avait raison, si elle se laissait aller aussi, alors, elle ne pourrait plus rien faire à son tour. Et elle ne voulait pas ça. Fermant les yeux, elle repensait à sa discussion avec Ryme entrecoupés par les paroles de son père. La vie était pleine d’épreuve et comme disait Ryme, rien n’est tout noir ou tout blanc. Sentant sa chevelure se faire légèrement frotter par la main de son père, la demoiselle lui adressa un sourire plus grand et sans attendre, les deux rejoignirent à nouveau la cuisine. Laissant son père se rapprocher de sa mère, Akemi regarda de loin la scène, préférant laisser à son père le soin de prendre les rênes. D’un geste doux, Akira attrapa les mains de sa femme pour les défaire du jeune homme de façon à la prendre dans ses propres bras. Doucement, il lui caressa les cheveux, de façon à la calmer avant de se tourner vers Seiji. Généralement, avant cet événement, il passait plus son temps à réprimander le jeune homme, à le traiter de petit con, voir même à le gronder sévèrement, mais cette fois, son regard se faisait compatissant, sans la moindre hostilité tout comme sa voix, qui était calme et posée.

« Aucun mot ne pourra la faire revenir et je pense que tu dois être fatigué d’entendre des condoléances. Nous vous avons apporté un repas pour que vous vous alimentiez. N’hésite pas à venir nous voir si tu as besoin. » D’un geste, il laissa sa femme partir de ses bras pour se diriger dehors de façon à regarder leur demeure, mais avant de partir, Akira apposa sa main sur l’épaule du jeune homme, son regard semblant regarder l’horizon. « Si jamais cela est trop dur pour toi de rester ici. Tu seras le bienvenue chez nous. Nous t’accueillerons les bras ouverts. » Puis, il enleva petit à petit sa main, avant de s’approcher de sa fille à nouveau. Fouillant dans une sacoche, il sortit un petit flacon qu’il donna à Akemi prenant soin de la prévenir de son contenue. « C’est un mélange d’herbe qui aide à s’endormir. C’est au cas où s’il n’arrive pas à dormir. Prends soin de lui. » D’un nouveau geste de main, il caressa la chevelure de sa fille, avant de fermer la porte derrière lui, pour laisser les deux jeunes seuls. Mettant la fiole dans l’une de ses poches, Akemi s’approcha à son tour de son ami avant de regarder le plat qui se présentait sous ses yeux. D’un geste, elle souleva le torchon qui le recouvrait découvrant un plat chaud à base de viande et de fromage. Un genre de plat qui réchauffe les cœurs en temps normal. « Ça à l’air bon. » Doucement, elle recouvrit le plat, avant de se tourner vers son gardien, son corps se penchant un peu, comme pour capter quelques choses. « Est-ce que tu veux autre chose ? Je pourrais comprendre que tu veux manger quelques choses de plus léger. Si tu n’as plus le cœur à cuisiner, je peux aller te préparer un bain. Cela pourrait te faire un peu de bien, puis… Il faudrait examiner tes blessures pour éviter qu’elles ne s'infectent. » Elle parlait avec douceur et bienveillance. Son visage se faisant le plus calme possible. Elle ne devait pas se laisser ronger par ses sentiments négatifs. Pour le moment, comme lui avait dit son père, elle devait prendre les choses en main. Devenir le pilier de son gardien le temps que sa plaie cicatrice doucement. Elle se doutait que la présence de ses parents avaient du légèrement chambouler le jeune homme, aussi elle tenait à le rassurer, mais aussi à l’apaiser autant que possible.


[Hrp: Si tu as besoin, tu peux faire Rena :D (la mère d'Akemi) Je te l'autorise \o/]

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Seiji

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Seiji

Gardien

Ven 2 Fév 2018 - 22:24
Il n’arrivait pas à se défaire de l’amertume de la situation. Même ici, dans la demeure de son enfance, le poids du deuil était insoutenable. Ce sentiment était là, profondément ancré dans son estomac, refusant de disparaître. Pendant une fraction de seconde, il se demanda si cette sensation finirait par disparaître. Et presque aussitôt, Seiji éprouva un profond sentiment de culpabilité. Sa mâchoire se crispa. S’il pensait à elle, il éprouvait aussitôt cette insoutenable sensation de vide. Mais si ses pensées s’égaraient ailleurs, alors la culpabilité l’accablait, accompagnée d’un profond sentiment d’égoïste, et avec lui, la certitude d’être un fils indigne. Un fragment de lui savait que toutes ces pensées qui se construisaient en lui étaient irrationnelles et infondées, mais dans le tumulte de son esprit, noyée dans la fatigue, la tristesse et l’impuissance, cette pensée n’était plus que le lointain écho de sa raison. Une raison qui jamais ne parviendrait à faire taire ces émotions déchirantes qui l’accablaient. Puis, l’arrachant à ses pensées, Seiji entendit la voix d’Akemi. Elle s’était approchée de lui, offrant son aide pour préparer le repas. Il hocha vaguement la tête, sans la moindre idée quant à ce qu’ils pourraient préparer. À cet instant, son estomac était trop noué pour manger, et il réalisa que sa proposition de cuisiner n’avait pas d’autre but que de fuir, quelques instants, la réalité de cet instant. Machinalement, il pinça l’arrête de son nez entre ses doigts. Il devait tenter de se ressaisir. Ne serait-ce que pour Akemi. Mais un bruit à la porte le tira de ses pensées, et lui évita par la même occasion de chercher de vaines idées. Akemi se chargea de la porte, et sans un mot, Seiji la regarda s’éloigner. Une fois seul, il posa ses mains contre le plan de travail, et inspira profondément. Il n’y arriverait pas. Vivre. Admettre que sa mère était morte. Se remettre d’aplomb. Reprendre le court de sa vie. Tout cela semblait impossible. Presque ridicule. Et finalement, le bruit d’une porte refermée le ramena brutalement à la réalité. Il passa une main sur son visage, et entendant les bruits qui se rapprochaient, il se redressa et se retourna. Il découvrit alors la silhouette de la mère d’Akemi, et serra machinalement le poing. Il savait. À son visage. Aux sanglots qui la secouait. Il savait que la mère de la jeune femme éprouvait la même peine que lui. Il inspira profondément, et quand elle l’enlaça brusquement, Seiji lui rendit lentement son étreinte. D’une voix chargée de larmes, elle s’excusa de ne pas l’avoir arrêté. De ne pas être allée la chercher. Serrant ses bras autour de l’amie de sa mère, Seiji fit de son mieux pour articuler quelques mots. Il savait ce qu’elle aurait pensé. Il savait ce qu’elle aurait dit, et ce qu’elle aurait voulu que Rena sache. « Elle n’en aurait fait qu’à sa tête. Et… » sa voix se brisa. Il inspira péniblement, cherchant au moins à terminer sa phrase. Au moins à prononcer ces quelques mots. « Elle voulait être seule. Elle n’aurait pas voulu que d’autres… » sa voix s’éteignit, sans qu’il ne retrouve la force de terminer sa phrase. Et il resta là, silencieux, échangeant une simple étreinte en guise de soutien avec la mère d’Akemi. Il n’y avait pas de mots, pas de façon de décrire toute la peine éprouvée, tous les remords qui les accablaient. Alors il resta là, observant quelques secondes de silence durant lesquels il chercha au plus profond de lui les forces d’affronter un avenir nouveau et étranger.

Après quelques instants, ce fut le père d’Akemi qui vint les défaire de cette triste étreinte. Il n’avait pas prononcé un mot de plus, et une fois redressé, il passa silencieusement sa main sur ses joues. Il sentait sa peau rougie et brûlée, tant abîmée par les larmes que par les frottements de sa main. Puis, il fit face au père d’Akemi. Aucune colère n’animait le jeune homme à ce moment-là. Puis, les mots tombèrent doucement. Il lui offrait son soutien. Une main sur son épaule, il lui offrait son aide, et un toit s’il était trop difficile de rester vivre ici. « Merci. » sa voix était basse, faible, mais assez forte pour être entendue. Puis, après un bref échange avec Akemi, les deux adultes disparurent dans l’entrebâillement de la porte. Un bref silence s’installa. Puis, la voix d’Akemi attira son attention. Il découvrit le plat apporté par les parents de la jeune femme. À la simple vue de la nourriture, son nez se plissa. Et le fumet qui suivit renforça son dégoût. Pourtant, quand Akemi lui proposa autre chose, il secoua la tête. Mais avant que Seiji ne puisse répondre, la jeune femme continua, lui proposant également un bain pour ses plaies… et se détendre. Machinalement, il secoua la tête. « Non, ça… » mais avant de terminer sa phrase, il croisa son reflet dans un miroir. Il avait une mine affreuse. Son visage était rouge et ses yeux affichaient d’épaisses cernes. À force de larmes et de frottement, ses joues semblaient sales. Et son regard… il ne restait rien, excepté cette expression vitreuse dans ses pupilles. Elle avait raison. Sa fierté s’effrita en un tour de main, et doucement, Seiji accéda à sa demande. « T’as sûrement raison… » il passa une main sur son visage, puis jeta un œil sur le plat ramené par les parents de la jeune femme. « Je mangerais après. Ça fera l’affaire, t’embête pas à préparer autre chose. » il était encore chamboulé par les récents événements, et plus encore par la venue des parents d’Akemi. Mais au moment où il s’apprêtait à laisser la jeune femme prendre les choses en main, il se retourna vers elle. « Akemi. » il n’existait aucun mot suffisant pour décrire ce qu’il avait envie de lui dire à ce moment-là. « Merci. » car même s’il n’aimait pas qu’elle s’occupe de tout, même s’il n’aimait pas solliciter son aide, il savait qu’il avait besoin d’elle.

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Akemi

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Akemi

Invokeure

Sam 3 Fév 2018 - 19:24





Maintenant qu’ils étaient à nouveau seuls, Akemi décida de prendre les choses en main, de façon à ce que Seiji puisse se reprendre doucement en main. La venue de ses parents — et surtout de sa mère — avait dû le chambouler, aussi elle ne voulait le laisser ainsi, perdu et désorienté, surtout que la situation devait être de plus en plus difficile pour lui. Après lui avoir proposé de faire un nouveau menu, la jeune prêtresse conseilla à son ami d’aller prendre un bain, de façon à se changer les idées et surtout pour désinfecter ses plaies qui n’avaient toujours pas été soignées depuis le combat contre Sin. Si au début, son gardien semblait réticent, il se résigna alors à faire sa tête de mule pour mieux écouter les conseils avisés de son amie d’enfance. Souriant doucement, la brunette hocha docilement la tête face à sa décision sur le repas et commença à s’éloigner de la cuisine pour aller faire couler un bain revitalisant et désinfectant. Mais soudain, alors qu’elle s’approchait du couloir, elle entendit soudain son prénom, ce qui l’arrêta aussitôt. D’un air curieux, elle regarda longuement son ami, avant de sourire tendrement face à ses remerciements. « Merci à toi de me laisser m’occuper de toi. Puis… Tu as toujours été là pour moi alors… Laisse-moi en faire autant d’accord ? » Puis sans un mot, elle s’enfonça dans la pénombre du couloir, ouvrant sans hésiter une porte qui mena directement dans la salle de bain. Cette maison, elle la connaissait aussi bien que la sienne, bien qu’elles fussent en tout point différentes. Elle avait passé tellement de temps ici, à jouer avec Seiji où juste pour venir le voir elle et sa mère. Elle avait tant de souvenir gravée, tant de choses vécue dans cette petite atmosphère familiale. Mais à présent, plus rien ne sera jamais comme avant. Quand tout n’était encore que joie et insouciance. Secouant doucement la tête, pour chasser ses mauvaises pensées, Akemi s’approcha alors de la tuyauterie de la salle d’eau, actionnant sans attendre le jet qui s’écoula dans la baignoire pour la remplir. Tout en laissant l’eau s’écouler, elle tâtonna les produits qui étaient exposés ici et là, commençant à préparer un mélange d’herbe et de plante pour donner une odeur et une teinte à l’eau. De sa main, elle régla la température souhaitée, avant de s’installer tranquillement tout en regardant l’eau s’écouler. Son tendre visage se déforma alors, profitant d’être seule dans la pièce pour laisser ses sombres pensées s’échapper. Si elle n’avait pas décidée de s’enfuir en pèlerinage, si elle avait prévenu les siens avant, peut-être que Seiji ne serait pas parti comme un voleur ? Peut-être qu’il en aurait parlé avec sa mère avec sa nonchalance habituelle. Ainsi, il ne serait pas là, à regretter d’avoir été si peu prévenant et indigne. Soupirant silencieusement, la jeune invokeuse ne savait plus quoi penser. Elle repensait aux parles de sa nouvelle amie Ryme, ainsi que celle de son père, mais… Elle avait du mal à trouver le courage de changer les choses. Elle était encore si faible, si peu sûre d’elle…

Sentant son morale en pâtir, la demoiselle se frappa alors avec force les joues, de façon à se réveiller de cet état second. Non, elle ne devait pas baisser les bras. Elle devait changer et se monter plus vaillante. Plus déterminée. Elle ne pouvait se laisser aller à chaque difficulté, elle devait remonter la pente. Au moins pour Seiji, si ce n’était pour elle. Voyant que l’eau était au bon niveau, la prêtresse arrêta alors le déluge de la robinetterie, remarquant qu’une vapeur chaleureuse s’échappa de la baignoire à présent remplie. Sortant sans attendre, la brunette se dirigea alors vers la cuisine, s’approchant alors de son ami avec un fin sourire sur les lèvres. « Ton bain est prêt. Profites-en pour te détendre un peu et te reposer. Si tu as besoin de quoi que ce soit, n’hésite pas à m’appeler surtout. L’eau risque de te piquer un peu quand tu rentreras dedans, mais ne t’inquiète pas d’accord ? C’est juste les herbes médicinales qui feront effets. » Décidant de vouloir ranger ce qu’ils avaient sorti pour préparer le repas, la prêtresse s’exclama alors, de façon à retenir son ami avant qu’il ne disparaisse de la pièce. « Quand tu auras fini, préviens-moi. Il faudra sûrement appliquer des cataplasmes sur certaines de tes blessures ainsi que des bandages. Je soignerais les plaies propres avec ma magie. » Puis, sans attendre, elle retourna à sa tâche, finissant en quelques minutes celle-ci. Ne sachant que faire, d’autre, elle se rappela alors du mélange que son père lui avait donné et aussitôt, elle sortit celui-ci de sa poche, pour en sentir l’arôme. Elle semblait apaisante et tranquillisante, ce qui serait une bonne chose pour son ami qui semblait torturé et fatigué. Ce fut donc sans attendre qu’elle mit à chauffer la bouilloire, profitant qu’elle soit sur le feu, pour tranquillement s’installer dans le salon et regarder par-delà la fenêtre. La nuit commençait déjà à pointer le bout de son nez, marquant la fin de cette horrible journée. Si demain était synonyme d’un autre jour, Akemi savait que les prochains jours seraient une dure bataille contre la dépression et le deuil.

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Seiji

Classe : Bretteur

Points de rang : 680



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Seiji

Gardien

Mer 7 Fév 2018 - 20:00
Quelques mots bienveillants, et Akemi s’éclipsa hors de la pièce. Il la regarda disparaître en silence, se retrouvant petit à petit seul dans cette grande pièce. Lentement, un profond sentiment d’inconfort lui noua l’estomac. Il s’avança lentement vers une fenêtre, jetant un œil au-dehors. Il avait suffi d’une seule nuit. Quelques heures à peine, et le destin de bien des habitants de Kilika avait brutalement basculé. Combien de morts ? Combien de deuils ? Il ne restait que des cadavres, et la crainte d’une prochaine attaque de Sin. Certes, Akemi était toujours en vie. Mais quand il pensait à elle, l’image encore vivace du combat contre la Squame frappait son esprit. Il avait eu de la chance, rien d’autre. Si Sin frappait à nouveau… S’ils croisaient d’autres Squames… Seiji inspira profondément, crispant ses doigts contre l’encadrement de la fenêtre. Pourtant, sa rage se brisa aussitôt, emportée par ces sentiments de perte et d’impuissance qui l’accablaient.

Il resta ainsi de longues minutes, jusqu’à ce que son amie apparaisse dans la pièce et s’adresse à lui. Son bain était prêt. Il hocha la tête, écoutant docilement les instructions d’Akemi. Elle avait ajouté des herbes médicinales à l’eau, et une fois propre, elle s’occuperait de ses plaies. « D’accord. » il n’ajouta pas un mot, et gagna la salle de bain. Quand il referma la porte, il sentit les odeurs qui se mélangeaient dans la pièce. Calmement, il retira ses habits. Mais tout dans ses gestes et sa façon de faire suggérait le détachement, comme s’il n’état que l’ombre de lui-même. Son esprit était bien loin de cette réalité monotone et bien trop normale, au regard de la récente mort de sa mère. Il captura le reflet de son corps dans un miroir, et constata que ses blessures avaient besoin de soin. Machinalement, il nettoya la surface de ses plaies. Puis, après quelques instants d’effort, il enfonça son corps dans l’eau chaude de la baignoire. Une sensation de brûlure et de picotements s’empara de son corps, particulièrement désagréable aux endroits où ses plaies étaient encore fraîches. Il grimaça, mais après quelques secondes, son corps s’accoutuma à cette sensation. Il s’adossa alors dans la baignoire, son corps immergé, et leva son regard vers le plafond. Il était épuisé, mais il savait que cette nuit-là, il ne trouverait pas le sommeil. Son esprit ressassait sans cesse les récents événements, lui projetant l’image de sa mort, son cercueil, la plage couverte de monstre, ou encore le combat contre la Squame. Et pourtant, rien. Il ne tirait rien de tout cela, excepté ces sentiments de vide et de tristesse qui l’avaient lentement submergé. Et maintenant ? Et maintenant… Il n’en savait rien. Ses paupières se refermèrent, et il plongea quelques instants dans le silence de cette obscurité éphémère. Son esprit refusait de se taire. Ses pensées l’encombraient, comme un incessant flot qui arrachait sa force, son énergie et sa volonté. Il soupira, et après de longues minutes, il décida enfin de s’extraire à l’eau chaude. Il se lava brièvement, quitta la baignoire, et se sécha lentement. Ses plaies étaient plus nettes, mais encore douloureuses. Puis, une serviette autour de la taille, il gagna sa chambre. Rien n’avait changé, et ce fut à ce moment précis que Seiji réalisa que son départ n’était pas si éloigné que cela. Instinctivement, trop épuisé pour se torturer davantage, il s’empara de vêtements pour la nuit. Une fois habillé, sa serviette rangée, il regagna finalement le salon.

« Excuse-moi, j’ai été long. » il posa son regard sur Akemi, et huma le parfum qui flottait dans l’air. Il jeta un bref regard en direction de la cuisine, mais n’était déjà plus en état de discuter. Il s’approcha donc du canapé, et déposa deux petits pots de cataplasmes sur la table basse. « Il en restait à l’étage. » sans réfléchir, il déboutonna la chemise qui lui servait de pyjama. Il parla tout en s’exécutant, ôtant un à un les boutons. « Je ne veux pas que tu utilises ta magie. J’en ai déjà suffisamment fait, et… » il expira brièvement, puis leva son regard vers Akemi. « Ne me donne pas une autre raison de culpabiliser. » il posa son regard dans le sien quelques instants, puis ôta finalement son haut. Puis, il laissa faire Akemi, préférant s’en remettre à elle.

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Akemi

Classe : Mage blanc

Points de rang : 725



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Sorts & compétences

Akemi

Invokeure

Jeu 8 Fév 2018 - 18:46





Quand le jeune homme refit surface dans le salon, Akemi se redressa alors, son regard s’éloignant du paysage que lui offrait la fenêtre du salon. « Ne t’en fais pas pour ça. » Tout en souriant paisiblement, elle se releva alors, prête à aller chercher le nécessaire afin de soigner les blessures de son gardien. S’il avait des baumes, il manquait les bandages et les compresses. Revenant rapidement dans la pièce, la prêtresse ne tarda pas à tout poser sur la table basse, laissant même quelques instants à son ami pour se mettre à l’aise et se dévêtir. Au fur et à mesure qu’il déboutonnait sa chemise, les paroles fusèrent de la part de Seiji. Il tenait fermement à ce que la demoiselle n’use pas de son pouvoir de guérison. Ses raisons devaient sûrement lui être propres, mais la jeune femme soupçonnait aussi le fait qu’il ne voulait pas la fatiguer plus que nécessaire. Néanmoins face à son regard, et ses dernières paroles, Akemi resta quelques secondes interdite. Que dire face à de tels propos ? « Très bien. » De bref mot pour montrer sa compréhension, mais aussi son caractère docile. Elle ne voulait pas se quereller avec le jeune homme et encore moins le faire culpabiliser plus que de raison. Tout ce qu’elle voulait, c’était soigner ses blessures et si pour cela elle ne devait pas user de sa magie, alors soit. Elle ferait sans. Au pire, elle pourrait toujours essayer demain ou un autre jour. S’installant face à son ami d’enfance, la brunette commença alors à prodiguer les soins. Tout d’abord, le baume qui couvrit la surface des blessures, pour leur permettre de cicatriser plus vite, mais aussi de les soigner en profondeur. La compresse, servait à empêcher le cataplasme de se faire absorber par le vêtement et le bandage, permettait de maintenir le tout sur le corps pour mieux aider à accélérer le processus. Alors qu’elle mettait du baume sur les blessures profondes et superficielles, la demoiselle se stoppa quelques instants en voyant la blessure que le jeune homme abordait aux côtes. C’était la blessure qu’il s’était infligée face au squame pour la sauver. Pour la délivrer de cette tentacule qui l’avait attrapée et retenue prisonnière. À cause de son incompétence, de sa faible constitution. Il s’était blessé. Mordillant sa lèvre inférieure d’un air soucieux, l’invokeuse ressentie soudainement une forte culpabilité qu’elle essayait de contenir tant bien que de mal et doucement, elle apposa sa main pleine de baume sur les blessures, son regard commençant à se faire vide et neutre. « Je ne t’ai pas encore remerciée de m’avoir sauvée contre le squame… » Ses mots étaient sortis tout d’abord avec aisance, ce qui la surpris sur le coup. Appliquant une compresse, le regard noisette d’Akemi se plongea dans celui de son gardien. Elle resta ainsi pendant quelques secondes, sans oser reprendre la parole, jusqu’à trouver la force, d’enfin le remercier. « Merci de m’avoir libérée. D’être venue à mon secours. Je… » Soudain, elle voulait lui dire tout ce qu’il lui tenait à cœur, tout ce qu’elle ressentait depuis qu’elle était dans la salle d’eau, depuis qu’elle avait vu ses blessures, depuis que Sin était apparus, depuis le combat contre le squame, depuis la nouvelle sur la mort de la mère de son gardien. Elle avait envie d’exploser, de mettre son cœur à nue, mais comme à son habitude, elle préféra se retenir, souriant doucement comme pour cacher ses propres pensées. « Je suis contente de t’avoir comme gardien. » Non, ce n’était pas ce qu’elle voulait lui dire, elle voulait s’excuser, de lui avoir causée du tort, de l’avoir mis en danger, de n’en avoir fait qu’à sa tête. Elle voulait s’excuser de lui avoir fait quitter sa mère, de l’avoir embarqué dans cette aventure. Elle voulait lui dire tout cela, être honnête rien qu’une fois.

Commençant à apposer les bandages sur le corps de l’épéiste, la jeune femme s’était installée dans le dos de celui-ci, de façon à avoir plus de prise, de mieux le faire tenir. C’était mieux ainsi, il valait mieux se taire que de lui infliger tout cela. Elle ne devait pas le faire culpabiliser, lui donner plus de poids sur les épaules. Même si depuis peu c’était son rôle en temps que gardien. Alors qu’elle se convainquait elle-même, la question de Ryme se répéta dans son esprit suivis de sa propre réponse à la jeune femme. Il est temps de faire taire les regrets, d’arrêter de tout garder en soi, de fuir. Oui, il était temps de changer, mais… En était-elle réellement capable ? Se rendant compte de sa propre interrogation, la prêtresse se trouvait stupide. Bête. Comme si elle était incapable de comprendre ce que ses paroles impliquaient. Et soudain, sans pouvoir se retenir, elle se mit à rire. Ce n’était pas un rire joyeux, ni un rire gai, mais plus un rire jaune, un rire nerveux, celui qu’on me pouvait contenir tant on craque mentalement. « Dé…Désolé. » Elle essaya de se calmer tant bien que de mal et tout en continuant de rire ainsi, elle se rendit compte que des larmes coulaient le long de ses joues. Des larmes de désespoir, de culpabilité. De détresse. « Je… Je me rends compte que… Encore une fois, je me retiens de dire… D’avouer ce que je ressens… Que je veux changer, mais quand même temps, j’ai peur de le faire… Parce que j’ai peur d’offenser, de blesser… Et pourtant… Je sais qu’il faut que je le fasse.» Elle se sentait ridicule, mais en cet instant précis, maintenant qu’elle était lancée, elle ne pouvait plus s’arrêter. « Peut-être que si je n’étais pas partie… Si je n’avais pas décidée de partir comme cela sans rien dire… Où si je n’avais pas été aussi prévisible…Tu ne serais jamais parti avec moi. Tu serais resté avec ta mère… Tu n’aurais pas eu de culpabilité par rapport à elle et sûrement que tu l’aurais protégé pour éviter sa perte… » Ses mots se déversaient, sans qu’elle ne puisse se contenir et doucement son rire s’évanouissait comme se perdant dans sa gorge. S’étranglant avec le reste de ses paroles. « Si j’en avais pas trop fait sur la plage… Si j’avais été de constitution normal, tu n’aurais pas eu à te blesser pour me sauver. Et tu n’aurais pas peur que je te soigne en ce moment même. Puis… Si j’avais été plus réfléchie, je n’aurais pas dit aux gens de l’île de se réfugier au temple pour mieux y mourir… Je… » Ses poings se serrèrent alors, tandis que sa tête se baissa légèrement. Ses cheveux bruns, couvraient son visage et ses pleurs se déversèrent alors sans vergogne sur ses mains. « C’est ma faute… Et je sais que dire cela, n’arrangera rien et risque de te faire culpabiliser mais… Ce… Ce n’est pas le but, mais… Si je n’aurai pas décidée de faire tout cela pour donner un sens à ma vie… Peut-être que les choses se seraient passée autrement… » Elle savait qu’il était inutile de penser ainsi, d’imaginer un autre futur. Elle le savait et pourtant, elle ne pouvait s’en empêcher. Apposant sa main vers ses yeux pour en essuyer les larmes, l’invokeuse se mit à souffler longuement, comme pour calmer son état. Relevant la tête, la demoiselle afficha alors un faible sourire, tandis que ses mains s’apposèrent de nouveau sur le bandage. « Désolé… Je sais que regretter mes actions et mes décisions ne changera rien. Je ne peux retourner le temps, et même si je l’aurai pus… J’aurais sûrement été trop faible encore. Je… Je crois que j’avais juste besoin de m’exprimer… Pardon de t’avoir imposée ça. Cela ne se reproduira plus. » Elle était une invokeuse, elle devait donc se reprendre en main, de plus si elle voulait aider Seiji, elle ne devait se comporter ainsi, pas en l’infligeant de la sorte. Maintenant qu’elle s’était exprimée, elle devait aller de l’avant et ne plus regretter ses actes passés. Elle devait à présent les assumer, même si parfois, cela lui faisait mal au cœur.

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