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Whatever lies beyond this morning [PV Cillian]

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Ryme

Classe : Mage blanc

Points de rang : 2097



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Ryme

Invokeure

Sam 11 Nov 2017 - 11:31
Morphée avait posé son voile sur eux. Sans un mot de plus, Cillian s’était endormi dans les bras de Ryme. Le sommeil l’avait saisi à son tour. Dormir avec quelqu’un, surtout lorsque l’on avait l’habitude d’être seul, n’était pas facile. L’exercice était encore moins aisé lorsque l’objet de votre affection était tourmenté par les vestiges d’un passé douloureux. Il ne s’agitait pas. Ne grognait pas. Au contraire. À la grande surprise de l’ancienne Voix, son compagnon était plutôt tranquille. Du moins en surface. Il semblait s’être changé en pierre, comme lorsqu’il n’avait pas repris conscience. L’unique chose qui prouvait qu’il était en vie, était sa respiration régulière. À vrai dire, d’eux deux, c’était elle qui était la plus agitée. Dans ses rêves, Ryme le perdait encore. Sur sa rétine et dans son cœur, l’image des prêtres le conduisant à Via Purifico l’empêchait de trouver le repos. Alors, plusieurs fois dans la nuit, elle s’était éveillée. Il était toujours là. Mais la morsure du cauchemar était là. Inoubliable.
Et puis, elle avait peur de le réveiller. De le toucher à un endroit qu’il ne fallait pas. De faire quelque chose qui pourrait le faire basculer de l’autre côté. Sa gorge s’était souvent nouée à cette pensée. Et, Ryme se trouvait horrible de songer de la sorte. Cette brèche faisait partie de lui, maintenant. Il faudrait tout réapprendre, renouer avec gestes et des paroles perdues, sans réellement savoir s'ils pourraient retrouver ce qu’on leur avait arraché. Mais au moins, leurs sentiments étaient restés les mêmes. Ca avait été là, sa plus grande crainte. Après tout ce temps, toute cette rancœur mutuelle, la jeune femme avait pensé, que peut-être, son cœur ne répondrait plus à l’appel de Cillian. Ou l’inverse. Elle s’attendait plus à être haïe et honnie qu’a de la tendresse venant de la part de l’objet de son unique affection.

Il avait été celui qui avait été brisé, dans son cœur, dans son âme et dans son esprit. Lui qui doutait de tout et de son contraire… Et pourtant. Pourtant, Ryme aussi ne pouvait pas s’empêcher de se demander si tout cela était bien réel. Si ce n’était pas une vaste blague orchestrée par l’église. Mais si elle perdait sa confiance en lui, en eux, ils auraient gagné. C’était ce qu’ils voulaient. Qu’ils se déchirent, qu’ils se haïssent. Pour qu’il s’éloigne enfin, pour qu’elle revienne dans le rang. Mais, ils avaient oublié qu’ils ne pouvaient pas reprogrammer l’amour sincère qu’ils éprouvaient l’un envers l’autre. Ils n’avaient pas su déconstruire les petits détails qui les liaient.
Alors qu’elle ne dormait pas, Ryme observait Cillian. Elle se souvenait, avec un peu d’amusement que, quelques années plus tôt, ils avaient déjà dormi ensemble. Mais la situation était différente. Elle avait peur, pas lui. Elle était mal en poing, pas lui. Elle l’aimait, pas lui. Les choses avaient changé. En mieux. Peut-être. Mais, il restait le même. Il avait toujours cette petite cicatrice, là. Ce petit soupir lorsqu’il inspirait profondément. Et cette manière à la fois douce et forte de la tenir. Au cœur de la nuit, Ryme avait l’impression de vivre enfin le temps qu’on lui avait volé.

Le jour n’arriva que trop vite. Délicatement, la jeune femme se glissa hors des bras et des draps. Elle laissait derrière elle sa chaleur, son odeur et le fantôme de son corps, en espérant que cela ne le réveille pas. Le manque de repos lui avait creusé un peu le dessous des yeux et rendait sa peau encore plus blême. S’il voyait ça, il s’en voudrait sans doute. Et puis, le miroir lui montrait aussi une petite trace de bave discrète au coin de ses lèvres. Il devait sans doute savoir qu’elle n’était pas parfaite, mais tout de même. Sa fierté l’obligeait porter ce masque. Après tout, si elle était un homme comme lui, elle ne voudrait certainement pas d’une estropiée baveuse. Les jolies fleurs étaient à portée de main, alors pourquoi prendre celle qui n’arrivait pas à se dresser vers le soleil ?
Elle fit couler un peu d’eau discrètement, afin d’effectuer une toilette de chat derrière le paravent. Il ne semblait pas vouloir la voir nue. Alors, elle respectait cette envie. Ses joues prirent une teinte plus rose lorsqu’elle repensa aux baisers et aux caresses qu’il lui avait offert la veille au matin. Elle ne pouvait pas s’empêcher de vouloir plus. Mais elle n’avait pas le droit de réclamer. Seul Yevon pouvait savoir ce qu’ils avaient tricoté avec les fils de sa psyché, alors, elle le laisserait décidé et choisir. Il passait avant tout. Même avant Sin. Cette pensée lui arracha un léger vide dans le ventre. Sa mission… Maintenant que la Bête était de retour… Pouvait-elle vraiment assurer sa promesse ? Laisser traîner en longueur un pèlerinage équivalait en ces temps, à condamner une partie de la population. Sa raison lui disait qu’il fallait faire ce qui était juste lorsque son cœur, lui ordonnait de faire preuve d’égoïsme maintenant que la cage dorée était enfin grande ouverte. Il faudrait qu’elle en discute avec Gordias, une fois qu’ils seraient à Besaid.

Ryme poussa un soupir et alla choisir quelques vêtements. Il ne fallait rien mettre de trop clinquant. Mais ses goûts, résultat d’années au service des Voix, la poussait vers les toilettes les plus fines. Aujourd’hui, était un jour rien que pour eux, rien que pour lui. Elle serait juste Ryme. Il serait juste Cillian. Alors, elle ne devait pas avoir l’air d’être l’Invokeure ou la Voix. Il fallait qu’elle trouve se a quoi elle aurait pu ressembler sans que le destin la pousse vers tout ça. Elle essaya de se rappeler comment était la petite Ryme. Celle du temple de Djose. Son choix se porta sur un pantalon marron. Cela faisait des années qu’elle n’en avait pas mis. Et un haut vert, avec des manches un peu bouffantes. Le miroir lui renvoyait l’image d’une voyageuse lambda plutôt jolie. Parfait. Un sourire s’étira sur ses lèvres.

Elle se retourna et déplaça le paravent pour découvrir un Cillian réveillé. Secrètement, elle espérait qu’il avait profité du jeu d’ombres chinoise que le panneau de tissu et le soleil matinal avait donné. Après tout, elle avait envie de lui plaire.

« Bonjour ! » dit-elle d’une voix joyeuse et se penchant vers lui, déposant avec douceur ses lèvres sur les siennes.
« Tu as bien dormi ? » continua-t-elle en lui souriant.
« Les aubergistes m’ont dit, il y a quelques jours, qu’aujourd’hui était un jour de marché. Il y aura beaucoup d'échoppes différentes. Et on pourrait sans doute y trouver un bon petit déjeuner. Que penses-tu d’aller y faire un tour ? »

Les pupilles de Ryme brillaient d’un éclat qu’il n’avait probablement jamais vu.

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Cillian

Classe : Chevalier Noir

Points de rang : 1394



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Cillian

Monsieur tout le monde

Sam 11 Nov 2017 - 14:19
Dormir.

J'ai osé peser que je réussirai à dormir correctement. Après tout, si auprès d'elle je ne me sens pas totalement en sécurité, où est-ce que je ressentirai enfin cette sensation qui me fuit ? Car oui. J'ai peur, quand je dors. Normal. C'est un des premiers réflexes que l'on apprends quand on arrive Via Purifico. Ne pas dormir. Peu dormir. Mais surtout, se briquer.

Qu'est-ce que se briquer ? C'est facile. C'est dormir en essayant de faire le moins de gestes possibles. Le moins de bruit possible. Au plus on peut passer pour mort ou pour un morceau du décor, au mieux c'est. Car la Via est habitée de choses qui ne nous veulent pas que du bien, si vous pouvez me passer cet euphémisme. Malheureusement, se briquer à prix. Ce n'est pas reposant. Ça permet juste de survivre. Le corps passe son temps tendu. Ce n'est pas bon.

Mais au moins, je n'ai pas fait de cauchemar. Et ça, c'est une victoire en soi. Ou alors, je ne m'en souviens pas. Et ça, c'est tant mieux. Je préfère. Ne pas me souvenir. J'ai assez de fantômes dans mon esprit quand je suis éveillé.

Doucement, toujours sans bouger, j'ouvre les yeux. La lumière du jour me brule doucement les yeux. Pendant quelques secondes, je ne reconnais pas où je suis. La peur me saisit au ventre. Est-ce que je suis encore tombé dans une des illusions de la Via ? Dans quel enfer est-ce que je me suis encore mis ?

Puis doucement, la mémoire revient. Les odeurs aussi. Doucement, je tourne la tête. Je suis seul. Est-ce que je l'ai hallucinée ? Est-ce qu'elle n'est pas là ? Hier était il un rêve ? Justement, était-ce ça le rêve de cette nuit ? Mais non. Ils n'ont jamais réussi a dupliquer son odeur. Ou bien ne l'ont ils jamais voulu. Peut être qu'ils n'ont jamais pensé que c'était important. Et je l'entends aussi. Le clapotis de l'eau. J'ai le sentiment qu'elle essaie de ne pas faire de bruit. C'est presque mignon. Gentil. Doucement, mon corps se détends. J'ai un peu moins mal. Je me sens un peu moins raide. Ce n'est pas parfait, mais ça ira. Quand on est moi, il faut savoir se contenter de ce que l'on peut avoir.

Doucement, je me redresse. Mes yeux sont enfin habitués à la lumière. Sans faire de bruit, je m'étire, même si je peux pas totalement retenir un petit grognement. Je n'ai pas envie de lui faire peur. Je n'ai pas envie de l’inquiéter. Je baille un bon coup, et c'est à cet instant que je remarque le spectacle qui s'offre à moi.

En ombre chinoises, sur la paravent, je devine des formes défendues. La courbe d'une cuisse. La délicatesse d'un sein. Ma gorge s’assèche alors que je détourne le regard. Que je n'ose pas regarder. Mon cœur s’accélère un peu. Même si je ne suis pas mentalement prêt à tout ce genre de choses, je ne peux nier que mon corps l'est, et que … Et bien qu'elle est une femme magnifique. C'est toujours un peu une surprise pour moi. Pas que je la pense laide, loin de là. Mais plutôt … Je n'ai rien fait pour mériter ça, au final. Et même si ce n'est pas une histoire de mérite, je ne peux pas empêcher les bêtes dans ma tête de me murmurer des paroles malsaines. Qu'elle va bientôt se rendre compte qu'elle mérite mieux. Et que mieux que moi, ce n'est pas difficile. Doucement, je me roule sous les couvertures. Je n'ai pas envie de penser à ça tout de suite.

Je reste à me morfondre dans mes idées noires jusqu'à ce que son petit minois point au dessus de mon visage avant de me voler un baiser. Enfin, voler est peut être un bien grand mot. Mes lèvres sont siennes, après tout. Je me redresse ensuite alors qu'elle établit un plan. Doucement, je la regarde.

Je ne la reconnaît presque pas. Loin sont les habits d'invokeur. Loin sont les habits de l'ohpital. Je crois que c'est la première fois que je vois Ryme. La vraie Ryme. Pas la poupée de l'église. Pas la poupée des Voix.

Et je crois que j'aime ce que je vois. J'aime cet éclat dans son regard ; Et aucun des démons de mon crâne ne trouve quoi dire. Doucement, je la prends dans mes bras. Je dois encore être tout chaud des couvertures. J'espère que ça ne va pas la déranger. L'étreinte a à peine le temps de naître qu'elle disparaît aussi vite. Mon ventre gronde. Je la regarde en souriant légèrement.

« Rien ne me ferait plus plaisir je pense. »

Doucement, je la repousse avant de me lever. Il fait presque froid, hors des couvertures. Rapidement, je vais enfiler mes vêtements d'avant Sin. Il faudra que je trouve et que je remercie ceux qui les ont lavés et raccommodés, car je ne doute pas qu'ils ont du souffrir dans la bataille. Je ne peux eviter un regard dans le miroir. Je soupire doucement. Mes traits sont tirés. Je suis émacié. Quelle horreur. Je ne le comprends pas. Comment est-ce qu'elle peut aimer ça ? Et les démons reviennent de plus belle.

J'ai un air un peu maussade quand je retourne vers elle. Sans un mot, je lui tends la main. Allons y.

Une fois dans la salle principale de l'auberge, le patron nous aborde.

« Ah, maîtresse Invokeuse. Maitre gardien. Je vous ai préparé votre table pour le petit déjeuner. A moins que vous ne préfériez aller voir le marché ? Ma femme m'a dit qu'ils avaient eu un arrivage de fruits de Besaid assez jolis. Mais si vous préférez quelque chose de plus continental, n'hésitez pas. »

Des fruits de Besaid ? Ca fait longtemps que je n'en ai pas mangé. Je présume qu'ils doivent être bien frais, comme l'île n'est pas si loin. Mais je dois avouer qu'avec ma faim, je mangerai tout. Doucement, je passe ma main dans celle de Ryme et la serre doucement avant de me tourner vers elle. L'aubergiste va penser que je suis mal poli, à ne pas lui parler, mais tant pis.

« C'est comme tu veux Ryme. Moi les deux, ça me va. »

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Ryme

Classe : Mage blanc

Points de rang : 2097



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Ryme

Invokeure

Dim 12 Nov 2017 - 11:23
Il sent bon. Il sent le sommeil et les draps. Ryme ferma les yeux d’aise alors qu’elle plaçait son corps au creux de celui de Cillian. Il était encore chaud. Un sourire naquit sur ses lèvres. Peut-être que c’était ça, le bonheur, finalement ? La simplicité et la sincérité de leur échange, lui disaient que oui. Il la relâcha bien trop vite avant d’aller passer ses vêtements. L’air triste qu’il afficha en croisant son reflet, inquiéta légèrement Ryme. Il avait changé, c’est vrai. Mais si elle-même avait évolué en étant hors de la Via, lui n’aurait su y échapper. Il portait cette épreuve en lui et sur lui. À jamais. Le temps n’effacerait rien, mais rendrait la chose moins pénible. Tout du moins, c’est ce qu’elle espérait. Elle savait très bien qu’elle ne retrouverait jamais celui dont elle était tombée amoureuse. Mais elle avait en face d’elle celui qu’elle aimait. Alors, ce n’était pas grave. Vraiment pas.

Elle accepta la main qu’il lui tendit silencieusement. Ryme avait le sentiment que tous commentaires serait… Superflus. Il avait besoin de temps. Besoin de repos. Besoin de repères. Elle ne pouvait pas tout lui offrir, mais elle espérait qu’il trouva un peu de paix en sa compagnie. Comme la veille, il passa en premier. L’ancienne Voix le soupçonnait de faire ça au cas où elle trébucherait ou ferait un mauvais mouvement avec sa jambe. Sa prévenance était une des choses qu’elle aimait le plus chez lui.
Rapidement, ils furent abordés par l’aubergiste. Le petit homme les désigna par leurs titres. Ryme continua de sourire poliment, mais elle n’en pensait pas moins. Ils étaient clairement en civils et aspiraient à la tranquillité, alors, pourquoi personne ne daignait leur offrir un peu d’anonymat ? Mais, elle ravala sa négativité : il ne faisait ça que pour leur être agréable.

Cillian se tourna vers elle quant au sujet du petit-déjeuner, indiquant que toutes les solutions lui convenaient. À vrai dire, Ryme ne savait pas vraiment quoi faire. Sortir pour devenir une personne comme une autre lui paraissait agréable. Profiter d’un peu de calme en tête-à-tête aussi. Car, elle en était presque sûre, il serait improbable que personne ne les reconnaisse de la journée. La jeune femme détourna son attention de l’aubergiste pour sonder le regard de son compagnon. Des choses venant de Besaid, cela ne pouvait que lui être bénéfique, non ? Et puis, retrouver des goûts et des odeurs perdues devraient lui faire plaisir.

« Je pense que nous allons sortir. Un peu d’air, du soleil et des fruits frais, me semble être la recette idéale pour bien démarrer cette journée. Nous vous remercions de votre amabilité. » déclara Ryme en s’inclinant avant de reprendre la main de Cillian et de se diriger vers la sortie de l’établissement.

L’air marin, lui fouetta le visage de plein fouet. La mer était haute et le ciel sans un nuage. Il était encore un peu tôt, mais les habitants étaient déjà tous à l’œuvre. Certains reconstruisaient des maisons, d’autres apportaient les fruits des premières pèches. Ryme inspira grandement, gonflant ses poumons avant d’expirer dans un soupir d’aise. Elle offrit un sourire à Cillian avant de saisir son bras pour qu’ils se mettent en route. Son coeur battait joyeusement. Une journée rien qu’a eux. Pour se connaître, se comprendre, s’apprécier. Sans le poids du destin ou des responsabilités.
Souvent, Ryme s’était demandée s’il ne l’aimait pas parce qu’il avait eu peur. Parce qu’il se sentait obligé de répondre aux sentiments qu’elle nourrissait pour lui. Après tout, avec du recul, comment avait-il pu la trouver ne serait-ce qu’a son goût à l’époque ? Peut-être que les prêtres de la Via l’avaient conditionné à l’aimer pour mieux les blesser à un moment donné ? Peut-être avaient-ils eu vent de leur promesse de voir Besaid ensemble et… Non. Cela ne servait à rien de penser à tout ça. Il fallait juste profiter de l’instant présent, non ?
La main de Ryme glissa du bras jusqu’a la main de Cillian. Il était son compagnon, sa moitié et non pas une sorte d’aide ou d’infirmier personnel. Tant pis si elle avait l’air moins élégante.

Le marché se dessinait au loin et déjà, les voix sonores des marchands résonnaient. La jeune femme pressa un peu le pas inconsciemment, heureuse de découvrir un nouvel univers. Il y avait toute sorte de boutique. Beaucoup concernaient de la nourriture dont l’Ancienne Voix n’avait jamais entendu parler. Sa curiosité naturelle lui donnait envie de tout essayer, mais surtout de découvrir l’endroit où étaient les fameux fruits de l’île de Besaid.

« Je ne pensais pas que ce serait aussi grand. » avoua-t-elle d’une voix un peu timide, de peur de paraître snobinarde.
« Tout à l’air délicieux ou très bien fait. J’ai l’impression que les gens sont heureux aussi. C’est vraiment différent de Bevelle… » souffla-t-elle après lui avoir sourit.

Soudainement, une odeur étrange et désagréable lui saisit les narines. Comme du moisi, mais en plus âpre. Elle commença doucement à froncer le nez. Puis le marchand commença à hélé. Fruits de Besaid. Ca ? Ces choses puantes ? Sa gorge se serra. Ce n’était pas vraiment ce qu’elle imaginait. Son teint virait déjà au vert alors que par curiosité et considération, elle s’approchait de l’étal. Le vendeur la regarda avec amusement.

« Ah, vous, vous n’êtes pas des îles mademoiselle !
Non, en effet, répondit-elle avec un sourire poli. Comment le savez-vous ?
Ah ah, ne le prenez pas mal, mas il n’y a que les continentaux pour faire cette tête face a ces fruits ! Ils sont délicieux, mais leur odeur rebute la plupart des gens.
Je vois…
Par exemple, monsieur doit être d’ici ou de Besaid pour ne pas froncer le nez comme vous le faites ! »

Ryme regarda Cillian, attendant une confirmation d’une manière ou d’une autre. Le vendeur se saisit d’un fruit et l’ouvrit. L’odeur de pourriture se fit d’autant plus forte. Il extirpa avec dextérité un petit quartier et le tendit à la jeune femme. Le fruit, sans sa coque, ressemblait à une agrume. Du bout des lèvres, elle goûta. L’acidulé était rafraîchissant et la pulpe était même délicieuse, à mille lieux de l’odeur. Elle ouvrit des yeux ronds de surprise, créant une vague de rire de la part du vendeur.

« C’est.. Surprenant. Besaid cache encore beaucoup de bonnes surprises, comme ces fruits ? » demanda-t-elle à Cillian en finissant de se lécher les doigts.

En attendant la réponse, Ryme se mit à regarder plus en détail l’étale. Il y avait toutes sortes de fruits en plus des petits nauséabonds. Quelques formes lui semblaient familières, comme des petites poires dont raffolait une des filles de la troupe. Elle, n’avait jamais vraiment mangé beaucoup de fruits. Cela lui rappelait trop certains jeux de Vilhatt. Mais, elle avait le sentiment que découvrir des choses en compagnie de Cillian serait tout à fait différent.

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Cillian

Classe : Chevalier Noir

Points de rang : 1394



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Cillian

Monsieur tout le monde

Lun 13 Nov 2017 - 16:37
Elle choisit de sortir. Ça me va. Je hoche doucement de la tête en lançant un regard plat à l'aubergiste, qui semble un peu déçu. Je présume qu'avoir deux célébrités, si on peut nous appeler comme ça, a sa table, ça fait de la pub. Je hausse doucement les épaules alors qu'elle me tire dehors. C'est … Agréable. De la voir volontaire comme ça. Sans autres raisons que nous. Je me laisse donc entraîner vers l'aventure, si on peut appeler le marché de Porto-Kilika une aventure.

L'air marin vient me caresser le visage alors que l'on approche de la mer. C'est toujours agréable. L'iode me remplit les poumons alors que je fixe l'océan au loin ? Mon sens de l'orientation ne me permet pas de savoir la direction dans laquelle se trouve Besaid, mais tant pis. C'est déjà agréable comme ça. Mes sentiments pour mon île natale fluctuent. Je ne sais pas si j'ai envie d'y être ou pas. C'est assez étrange, mais tant pis. C'est ma vie, maintenant. Fluctuer. Mais tant que j'ai une bouée dans les mains pour m’empêcher de sombrer, ça devrait aller. J'espère.

En parlant de bouée, la main de Ryme glisse le long de mon bras pour aller chercher ma main. Je souris. Nos doigts jouent un peu. Comme si ils cherchaient une place. C'est marrant. Ce n'est pas la première fois qu'on se tient par la main pourtant. La symbolique du moment m'échappe un peu, je dois l'avouer. Je ne le vois pas vraiment, que c'est peut être la première fois que nous ne sommes bêtement que Cillian et Ryme, deux jeunes gens amoureux qui vont faire le marché.

Elle ne pensait pas que ce serait aussi grand ? Je souris en coin. Bien une réaction de fille des villes ça. Elle pensait quoi ? Que Kilika est un trou perdu ? Elle va être mortifiée en voyant Besaid si ça continue. Mais je ne dis rien. C'est mignon un peu, au final. Je repense un peu au pèlerinage de mon frère. On a du sembler comme ça aux gens en découvrant la vie hors de notre îlot.

Après celui de la mer, c'est l'odeur des fruits de Popoto qui me monte au nez. Je ne vais pas mentir, ça ne m'avait pas manqué. Même si l'idée qu'un fruit puisse à la fois sentir et être bon m'avait semblé étrange au début, je ne peux pas mentir en me disant que cela ne m'avait pas plu. On s'approche de l'étal. Elle a au moins ce courage. Le vendeur nous parle. Non, elle n'est pas des îles. Doucement, je serre un peu plus sa main. Il faut qu'elle goûte. Et …

Et elle aime. Du moins, elle ne recrache pas. Je souris en coin.

« C'est vous qui êtes étranges avec vos fruits qui sentent bon. C'est à se demander comment vos arbres survivent si tout les animaux se jettent dessus. »

Le vendeur me regarde et sourit.

« Monsieur vient effectivement des îles. »

Je lui réponds que je suis de Besaid, originairement. Je regarde l'étal. Des poires Amawa. Des fruits du Jutu. Il y a même quelques coings Demo. Ça fait des années que je n'ai pas mangé de coings Demo. Rapidement, de ma main libre, je fouille mon sac pour tendre une pièce au vendeur.

« On pourrait avoir deux coings Demo s'il vous plaît ? »

Il me lance un regard surpris avant de me donner les fruits.

« Vous êtes sur que madame va aimer ? C'est assez spécial comme fruit. »

Je lui lance un regard un peu noir. Il va lui remplir la tête de préconceptions sur les fruits et elle ne va pas aimer. Doucement, je lui lache la main avant de lui tendre un fruit. C'est une petit ressemblant à une sorte de croisement entre un citron et une poire, mais d'un violet assez étrange à l'odeur assez repoussante, même pour moi.

« Alors. Pour manger un coing Demo, il faut respecter un petit rituel. »

Je pose le fruit sur l'étal.

« D'abord, il faut frotter tes mains jusqu'à ce que ça brûle un peu. »

Dont acte. Je me frotte les mains. Je saisis ensuite le fruit et le coince dans ma poigne sans trop le serrer.

« Maintenant que tes mains sont chaudes, prends le fruit dans tes mains et laisse le quelques secondes. »

Une fois ceci fait, le fruit à perdu presque toute son odeur. Je croque dedans. Farineux, presque pâteux, avec uniquement assez de jus pour ne pas s'étouffer. Au goût, on dirait une sorte de croisement étrange entre un coing et du chocolat, aux antipodes de l'odeur. Je souris doucement en la regardant faire. Une fois le fruit avalé, je tends le trognon au marchant et me frotte les mains de nouveau pour retirer l'huile du fruit qui me reste sur les mains. Pas envie de puer des doigts.

« Frotte toi aussi les mains après avoir mangé, sinon tu va avoir l'odeur sur toi toute la journée. »

Je la regarde en souriant.

« Alors, ça t'a plu ? »

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Ryme

Classe : Mage blanc

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Ryme

Invokeure

Mar 14 Nov 2017 - 14:26
Soudainement, venir lui semblait avoir été une très bonne idée. Devant l’étal de fruits, Cillian semblait oublier la situation. Ryme avait même l’impression qu’il appréciait le fait de voir des choses de son île. Des fruits particulier, que l’on ne trouvait que sur la péninsule, perdue et solitaire au milieu de cette mer cristalline. Il semblait prendre plaisir à se moquer gentiment d’elle, de ses connaissances de continentale. Elle avait envie de lui dire que ce n’était pas sa faute si elle n’avait jamais été en contact avec ce genre de choses, mais, cela briserait la magie de l’instant, alors, elle se contenta de lui faire une petite grimace.

« Si vos fruits sentent aussi forts, je me demande quelle odeur peuvent avoir vos chocobos ! » le taquina-t-elle en réponse à sa petite pique à propos des choses bizarres de l’intérieur des terres.
Elle resserra un peu ses doigts autour des siens. Pour la première fois depuis longtemps, elle avait le cœur léger et s’amusait. Découvrir des choses en sa compagnie était agréable. L’ancienne Voix avait envie de tout voir, de tout goûter. Quel genre de saveur pouvait bien avoir un baiser après avoir mangé ce genre de fruits ? Quel ciel pouvait-il y avoir sur une plage de Besaid ? Son cœur et son esprit s’accordait pour une fois, et prévoyait tout un tas de choses pour le temps qu’il leur serait alloué.

Cillian commanda ensuite deux fruits, des coings Demo - d’après ce qu’il avait demandé. Le vendeur l’avait regardé avec un air dubitatif avant de s’exécuter, redoutant que Ryme n’apprécie pas les fruits. Et à vrai dire, elle aussi doutait. Parmi tous les fruits, ceux-là n’avaient pas attiré son regard. Et maintenant qu’elle les avait sous le nez… La fragrance nauséabonde des fruits lui retournait presque l’estomac. Son nez se fronça légèrement, comme celui d’un chat délicat. Elle essayait tant bien que mal de garder le sourire, mais il lui était difficile de ne pas grimacer devant la chose.
Son compagnon lui expliqua alors, qu’il y avait un petit rituel pour manger le fruit puant. Il lui montra délicatement comment il fallait faire pour chauffer ses paumes pour ensuite réchauffer le fruit et pouvoir le déguster sans que sa pestilence ne prenne le pas sur le goût. Ryme lui jeta un petit regard suppliant, avant de jouer tout de même le jeu. Elle frotta ses paumes jusqu’à ce que celle-ci soit convenablement chaude. Elle ouvrit les mains, attendant qu’il y dépose le fruit.
Ryme sentit la peau se ramollir un peu et après quelques secondes, elle imita Cillian et croqua dans la chair tendre. C’était… Etrange. Pas mauvais, mais pas bon. Elle se souvenait de cette saveur un peu chocolatée : elle avait été la mode à Bevelle dans toutes les pâtisseries pendant un temps… Et elle n’avait jamais vraiment aimé ça. Mais elle ne détestait pas non plus. Par contre, la texture farineuse ne lui plaisait pas et lui rappelait une poire trop mure. L’invokeure imita son presque-Gardien, en tendant le trognon.

Elle considéra ses doigts pendant quelques instants avant de les frotter puis de les passer sur son pantalon. Après tout, elle ne portait pas de jolie robe, elle pouvait bien être un peu ‘sale’ pour une fois, non ?

« Pour être honnête, le goût n’est pas mauvais. Mais je n’aime pas du tout la texture. En confiture, ça doit être délicieux.
Ah, madame à bon goût tout de même pour une fille de la terre ! Monsieur est chanceux, ce n’est pas souvent que l’on trouve une personne, étrangère à l'île, qui adhère aux produits locaux. »

Ryme se mit à rougir doucement. Quelque part, elle ne pouvait pas nier qu’elle avait le sentiment qu’aimer les choses venant de Besaid, lui permettait de mieux comprendre Cillian. Qui, il avait été. Qui, il était. Et peut-être d’ainsi déterminer si un futur commun et durable, était possible. La jeune femme ne doutait pas qu’un jour, il lui faille faire un choix. Ou plusieurs. Certains pourraient la conduire à vivre sur la petite île.
Elle ne prêta pas attention à la réponse de son compagnon, sortant de ses rêveries uniquement lorsque le camelot les salua. Ils s’éloignèrent alors. Visiblement, les fruits n’étaient pas les seules choses qui étaient venues de Besaid. Plusieurs petites boutiques ambulantes de tissus et de bijoux s’étalaient sur les pontons.

Une, en particulier attira son regard. C’était une échoppe de bijoux. La majorité des pièces étaient faites à base de morceaux de coraux morts, d’un blanc éclatant. L’artisan y rajoutait par la suite des pierres d’une beauté incroyable, qui n’était pas sans rappeler à Ryme, l’épée de Cillian.

« C’est somptueux. Ces bijoux me rappellent un peu ton arme. C’est du verre volcanique ? » demanda-t-elle en observant avec attention les détails d’une pierre de boucle d’oreille.

Elle reposa délicatement les bijoux sur le présentoir. Elle n’avait pas vraiment envie qu’il se fasse une mauvaise idée et qu’il se sente obliger de lui acheter quelque chose. Ce genre d’attitude, elle en avait eut plus que son compte alors qu’elle était une Voix. Son regard était attiré par un bouquet de fleurs ? Dans les secondes suivantes, ses bras étaient chargés du dit bouquet. Elle s’intéressait à un bijou ? Le lendemain, une parrure lui était apportée. On avait toujours acheté son affection et son corps. Elle n’avait pas envie que Cillian joue à ce même jeu. Elle savait qu’il ne la voyait certainement pas comme un objet et encore moins comme une femme dont il fallait acheter les faveurs, mais… Sa gorge se serra un peu.

Ryme reporta son attention sur un nouveau stand de nourriture. Cette fois-ci, il ne s’agissait pas de fruits, mais de choses à emporter. Les odeurs de la cannelle et du beurre se mélangeaient à celle d’une brioche entrain de rôtir. Des parfums qui parlaient déjà bien plus à la jeune femme qui tout naturellement s’approcha.

« C’est une spécialité de Besaid également ? » demanda-t-elle à Cillian en faisant la queue pour pouvoir commander.
« En tout cas, ça a l’air délicieux. » conclut-elle en regardant avec envie des enfants passés, leur tranche dorée à la main.

Ryme sentit qu’il la regardait. Elle tourna son visage vers lui. Elle souriait en pinçant légèrement sa légère inférieure entre ses dents, les yeux rieurs, s’apprêtant à recevoir une petite moquerie gentille de la part de son compagnon. Ces moments étaient précieux et elle en savourait chaque secondes. Si les autres jours passés aux côtés de Cillian étaient à l’image de celui-ci, il lui serait probablement impossible de se résoudre à reprendre la route.

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Cillian

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Cillian

Monsieur tout le monde

Mar 14 Nov 2017 - 21:14
Je ne comprends pas sa remarque sur le chocobos. Ce sont les fruits qui sentent différemment, pas les chocobos. Ou alors, j'ai raté quelque chose ? Je ne comprend pas trop. Et puis de toute façon, on s'en moque de l'odeur, tant que c'est bon, non ? Bah. Peu importe. Le fruit est bon, alors elle va aimer. Et puis, elle verra. Il sont bien nos chocobos. Pauvres bêtes.

Je me pends à ses lèvres alors qu'elle finit son fruit. Je n'arrive pas à lire son visage. Déjà, bon. Ça ne l'a visiblement pas transcendée. Elle n'a pas l'air de détester, comme ça ne lui à pas arraché de cri d'extase. En même temps, le vendeur n'a pas tort. C'est vrai que je suis peut être allé un peu fort pour une première. Elle s'essuie les mains sur son pantalon. C'est … Un choix discutable, mais c'est son choix. J'espère juste qu'elle s'est frotté les mains assez fort avant, sinon elle va avoir le droit de sentir le Demo toute la journée, ce qui … N'est pas la meilleure des nouvelles.

Ah. Elle ne trouve pas ça mauvais. C'est déjà ça de pris. Je ne vais pas dire que c'est mon préféré non plus. C'est … Correct. Elle n'aime pas trop la texture par contre. Compréhensible. C'est vrai que les gens ont tendance à aimer les fruits juteux. Moi … Hum. C'est compliqué à dire. Je n'ai plus vraiment l'habitude de manger des fruits en fait. La remarque du marchand me faire rire. La réaction de Ryme me fait rater un petit battement de cœur. Elle est mignonne. Je toussote et essaie de rattraper la face.

« Vous savez, elle a choisi le fruit le plus nauséabond de l'île. Ce n'est pas un petit coing Demo qui va lui faire peur. »

L'homme me regarde et éclate de rire. Je regarde Ryme. Elle a l'air perdue dans ses pensées. Doucement, je tends quelques pièces au marchand et lui demande deux oranges. Elles m'ont fait de l’œil et ont l'air pleines de jus. Ce sera parfait pour se rincer la bouche après le coing. Il me tends mes fruits et nous salue. Je tends une des oranges à Ryme mais elle est déjà partie. Elle a porté son sur un autre étal. Tiens, du verre volcanique. Elle regarde avec attention une paire de boucles d'oreilles.

Elle ne le sait pas, mais elle vient encore de prouver qu'elle n'est pas originaire de l'île. Même si de l’extérieur, on pourrait penser que c'est semblable à son épée, plein de petits details, de petits défauts dans la pigmentation de la pierre faisaient que ce n'était visiblement pas du verre volcanique naturel. D'instinct, je regarde le prix. Au moins, le vendeur à le mérite de ne pas le vendre au prix du vrai verre. Certes, c'est cher. Trop cher pour moi. Mais, ce n'est pas le prix qu'un vrai verre travaillé de cette qualité aurait. Je ne dis pas que mon épée est chère. Loin de là. Comparé à ces bijoux, ma lame n'est pas travaillée. Et puis, c'est bien connu. Le verre volcanique de Besaid est extrêmement difficile à travailler en petite quantité. Au plus vous essayez de travailler sur de petits morceaux, au plus il devient fragile et se voile facilement. Dans un sens, c'est l'opposée de l'or. Mon épée, c'est juste un morceau poli et aiguisé. Je soupire doucement alors que le vendeur me regard, un air étrange sur le visage, comme si il avait réagi à la phrase de Ryme. Peut être qu'il a peur que je ne vende sa … supercherie, si on peut l’appeler comme ça.

Mais elle est déjà passée à autre chose. C'est parfait. Même si j'aurai bien aimé, je n'ai pas de quoi lui payer ces bijoux. Et ça me fait un peu peur. Est-ce qu'elle ne s'est pas habituée à une vie de luxe que je ne pourrai jamais lui offrir ? Je ne peux qu’espérer que non, mais c'est un saut de la foi que j'ai beaucoup de mal à faire. Que mes démons ont beaucoup de mal à me laisser faire plutôt. Je m'assombris un peu alors qu'elle passe à l'étal d'un boulanger. Une bonne odeur monte du four. C'est vrai que j'ai toujours mon orange dans la poche tiens.

Une main se pose sur mon épaule. Une voix résonne derrière moi.

« Excusez moi monsieur, on m'a dit que vous possédez une épée en verre volcanique ? »
Je n'ose pas me retourner. C'est la dame qui fait le tour. Son visage semble se décomposer d'un coup, pour ensuite sourire à s'en décrocher la mâchoire.

« Cillian … C'est … C'est bien toi. Mon garçon. Tu es enfin revenu. »

J'ai la nausée. Maman. C'est … Oh seigneur. Pourquoi doit elle me voir comme ça ? Doucement, elle monte ses mains vers mon visage, comme pour s'assurer que c'est bien moi. J'ai peur. J'ai horriblement peur. Je regarde Ryme. Puis ma mère. Puis Ryme.

Et je part sans me retourner alors que des larmes coulent le long de ma joue.

Je …

Je ne suis pas prêt.

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Ryme

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Ryme

Invokeure

Mer 15 Nov 2017 - 22:13
L’odeur délicatement iodée de l’océan se mélangea à celle de la brioche qui cuisait dans le four. Ryme inspira profondément, jouant distraitement avec les doigts de Cillian. Elle s’amusait du fait que ses mains étaient petites comparées aux siennes. Et puis, ses paumes avaient changé depuis leur rencontre. Le voile doux de sa peau s’était parée de petites aspérités, d’accidents, de reliefs. Bien sûr, elles étaient encore dotées d’un grain de peau délicat. Il faudrait des années de vie ‘à la dure’ pour que les callosités et la sécheresse donne à ses mains un aspect respectable. Autrefois, Ryme pensait que de belles mains, lisses et parfaites étaient l’apanage des vraies femmes de ce monde, mais elle avait tort. À présent, il lui tardait de vivre, de marquer cette peau de son histoire.
Ils allaient enfin pouvoir passer commande lorsqu’une voix s’éleva de derrière eux, demandant s’il était bien l’heureux propriétaire d’une épée en verre volcanique de Besaid. C’est une vocalise féminine, un peu âgée. Elle n’attend pas d’avoir une réponse. Parce qu’elle sait. Parce que c’est une mère. Une mère heureuse de revoir enfin son fils. Ryme d’instinct s’était un peu reculée. Son esprit lui criait qu’elle n’avait pas sa place dans cette réunion. Elle chercha du regard une éventuelle trace du père de son compagnon. Mais, visiblement, sa mère était seule. Celle-ci avança avec émotion, ses mains vers le visage de son fils. L’émotion qui la guidait était pure et… Quelque chose n’allait pas.

Ce n’est pas de la joie que Ryme vit dans les yeux de Cillian. Mais de la peur. Son regard n’arrêtait pas de passer sur chacune des deux femmes. Pensait-il qu’elles n’étaient pas réelles ? La gorge de l’ancienne voix se serra alors qu’elle comprit ce qu’il allait faire. Elle le supplia du regard de rester, de faire face, de profiter d’un peu de bonheur. Mais il n’en fit rien et s’en alla. Ses longues jambes avalaient les mètres avec la vivacité d’une bête traquée. Drôle de premier contact, songea la jeune femme en se retournant vers sa belle-mère. Elle semblait désemparée face à la réaction de son enfant. Ryme s’avança d’un pas et plaça une main affectueuse sur l’épaule maigre et noueuse de la mère de Cillian.

« Je suis désolée. Je pense qu’il n’espérait pas vous revoir aujourd’hui. Il a vécu beaucoup de choses ces dernières années. Il… N’était sans doute pas prêt à vous revoir. Tout du moins pas maintenant. Je vais essayer de le calmer. Je présume que vous serez sur le marché jusqu’à la fin de la journée ?
— Je… Je… Oui. Mais qui êtes-vous ?
Cela n’a pas d’importance. Merci de votre bienveillance. »

Ryme s’inclina poliment avant de partir à la suite de son ancien Gardien. Il était déjà loin, mais elle se souvenait de la direction qu’il avait pris. Et puis, il était grand, elle se souvenait aussi parfaitement de ses vêtements. Mais, à vrai dire, même dans une foule dense, elle arriverait toujours à le repérer, la force d’un cœur amoureux sans doute. Sa jambe blessée l’empêchait de vraiment courir ou de marcher vite. Alors, elle lança un sortilège de célérité afin de circuler avec plus d’aisance parmi la foule. Sur une personne valide, de tel magie faisait des miracles. Sur elle, l’augmentation de la circulation de son flux sanguin la rendait uniquement moins pataude. Et surtout, la douleur ne disparaissait pas non plus. Ses joues se mirent à rougir sous l’effort. Une légère pellicule de sueur se forma à la base de sa nuque.
Où pouvait-il bien être ? Ryme cherchait du regard la silhouette tant aimée et familière de Cillian. Les contours de ses épaules entre deux passants se dessinèrent succinctement. Bien. Le plus dur était fait. La jeune femme serra les poings avant de redoubler d’efforts. Le muscle manquant lui faisait cruellement défaut. Chaque tendon semblait s’étendre à l’infini alors qu’elle essayait de l’atteindre. Lorsqu’il commença à être, selon elle, à porter de voix, elle appela son nom. Plusieurs fois. Mais il ne se retourna pas.

Ryme tendit alors la main en avant, cherchant à attraper l’une de celle de son compagnon, pour l’ancrer de nouveau dans la réalité. Ses doigts glissèrent contre les siens sans qu’elle puisse affirmer la moindre prise. Mais finalement, ils se trouvèrent.

« Cillian, attend…! » dit-elle dans un souffle presque court.

Il fit encore un pas avant de s’arrêter. Le cœur battant, elle s’approcha doucement. Pour éviter de lui faire peur, mais également à cause de sa jambe qui la faisait claudiquer d’une manière grotesque et maladroite. Elle ne chercha pas à regarder son visage. S’il était parti, c’est qu’il devait y avoir une raison. Et puis, elle aurait juré avoir aperçu le velouté délicat de quelques larmes, au coin de ses yeux, lorsqu’il avait choisi de se détourner. Était-ce la raison pour laquelle il avait décidé de traverser tout le marché ? Non.
Les doigts de Ryme glissèrent le long de sa paume avant de remonter le long du bras. Ils quittèrent cette zone au niveau du coude pour venir se poser sur les flancs puis le ventre du jeune homme. L’Invokeure fit prendre le même chemin à son autre main, venant ainsi l’enlacer délicatement. Après tout ce temps, voir un autre visage du passé alors qu’il avait à peine assimilé le sien était peut-être trop dur.

« Tout va bien. Je suis là. » murmura-t-elle d’une voix douce, malgré sa respiration sifflante.

Un petit silence s’installa. Il fallait qu’il se détende, qu’il fasse le tri dans son esprit, qu’il réussisse à reprendre le contrôle sur le poison qui pervertissait ses pensées. L’invokeure nicha confortablement sa joue dans son dos, la frottant de temps à autre contre le tissu un peu rêche de la veste qu’il portait.

« Tu veux qu’on aille un peu plus loin, vers la lagune ? »

Elle n’attendit pas une réponse exacte, et se mit à le guider. La foule les regardait avec surprise. Pourquoi est-ce que le Gardien de dame Ryme avait agi de la sorte ? L’ancienne Voix fustigeait du regard le moindre badaud qui se permettait un rictus amusé ou moqueur à l’encontre de Cillian. Une fois, un peu à l’écart, elle le fit descendre sur la plage pour rejoindre le rivage.

« Ta mère... Elle… Elle m’a dit qu’elle serait là jusqu’au soir. Je crois que cela lui ferait plaisir de pouvoir te parler un peu. Tu devrais y aller. Mais… C’est à toi que revient cette décision. Si tu ne te sens pas prêt à revoir ta famille, je suppose qu’il serait mieux d’attendre encore un peu. »

Sa voix était douce, à l’image de l’écume qui venait jusqu’à leurs pieds. Le vent était doux. Le son cristallin d’un carillon résonnait au loin. Après quelques secondes, elle se retourna vers lui, souriante comme toujours, même si son cœur était également leste du poids de la peur. Mais pas pour les mêmes raisons.

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Cillian

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Cillian

Monsieur tout le monde

Jeu 16 Nov 2017 - 14:42
Bordel.

Bordel bordel bordel bordel bordel. Pourquoi est-ce qu'il faut que ça se passe comme ça ? D'un geste presque rageur de la main, j'essuie mon visage alors que je lève mon œil valide au ciel. Bordel Yevon. J'ai pas assez souffert ? J'en ai pas pris assez dans la tronche ? Il faut que tu continues à me faire souffrir ? En même temps, on parle d'un dieu qui envoie une calamité comme sin punir ses ouailles. Qui laisse son clergé être le pire ramassis de salauds que Spira ait connu, et de loin. Est-ce que ça me surprends vraiment, au final ?

Je traverse la foule sans même réfléchir. Les visages des gens ne s’accrochent pas à mon regard. Une masse informe que je ne fais que traverser, sans porter attention à rien. Je ne peux me concentrer que sur tout mes démons qui profitent de cet instant de faiblesse pour s'attaquer de plus belle à mon sens du moi. J'ai bien vaguement le sentiment que les gens me regardent bizarrement. Après tout, je suis, pour quelques jours, un peu une célébrité ici. Mais … je m'en moque. Tout ce que je veux, c'est avancer. Jusqu'au bout du monde. Jusqu’à tomber de cette planète affreuse et ne plus jamais avoir à rien confronter. Avoir à ne réfléchir à rien. Le doux baiser de l'oubli, c'est tout ce que je veux. Le bruit de la foule brise complètement mes oreilles, transformant tout les sons en une cacophonie vomitive.

Ce n'est qu'une sensation sur ma main qui m’arrête. Je ne sais pas pourquoi je me suis arrêté. Honnêtement. Même sans parler, je sais que c'est elle. Il n'y a quelle pour avoir quelque chose à faire de moi. Et si j'avais pu réfléchir, j'aurai continué. Jusqu’à ce qu'elle me voit disparaître de ce monde et puisse enfin reprendre une vie normale. Mais en un pas, je me suis arrêté. Presque par réflexe. Je soupire alors qu'elle se love contre moi. Je frémis doucement, et je ne sais pas si c'est d'aise ou de mal être. Tout va bien. Elle est là. Bien sur que non tout ne va pas bien. Bien sur que putain de non. La moitié de mon cerveau est en guerre contre l'autre moitié. Je ne suis pas capable d'affronter le regard de ma mère. Je ne sais pas quelle métrique on pourrait correctement dire que tout va bien, mais ce n'est absolument pas une métrique que je reconnais et accepte. C'est l'enfer sur terre.

Elle propose d'aller jusque la lagune. Je n'ai pas envie, mais je ne trouve pas en moi la force de dire non. J'ai envie d'être seul. J'ai envie qu'on me laisse tranquille jusqu'à ce qu'enfin s’arrête mon souffle. Mais même dans sa lute contre ce qu'on a voulu faire de moi, le peu de l'ancien Cillian qui me reste ne peut se résoudre à me laisser tranquille. Donc je suis.

J'ai le sentiment que la situation devrait me calmer. J'ai Ryme près de moi. Le ressac et les clapotis de la mer forment une musique qui devrait adoucir les nerfs de même le plus énervé des hommes. Pourtant, je n'arrive pas à trouver en moi la force de repousser mes démons. L'envie de les repousser. Car si une chose aussi simple que croiser ma mère peut me mettre dans cet état, que penser de ce qui m'arrivera quand des défis plus grands me feront face ? J'écoute distraitement Ryme parler. Je sens qu'elle parle de ma mère. M’exhorte à aller la voir. Son visage souriant m'énerve presque. Je sais, dans mon cœur, que ce n'est pas le cas, mais ça me donne l'impression qu'elle se moque de moi.

Je souffle et passe ma main sur mon visage. D'une voix grave, je prends la parole.

« Son fils est mort. »

Abrute. Rugeux. Je laisse un ange passer alors que je reprends la parole.

« Le garçon qui est parti d'ici, des îles, est mort. »

Doucement, je m’assois sur le sable.

« Et je ne parle même pas de la Via. Même avant. »

Instinctivement, je passe la main sur mon cache œil.

« Mort, mort et mort. Et je n'ai pas envie de leur infliger ça. De leur infliger le fantôme, le zombie de leur fils. »

Je sens une rancœur monter en moi. Comme une bile noire. J'essaie de garder un air serein, mais c'est, bien sur, totalement impossible.

« Et puis quand bien même. Ils n'ont pas versé une seule larme pour moi quand je suis parti. Tout était pour mon frère. »

Doucement, je plonge ma main dans le sable mouillé.

« J'aurai préféré ne pas la voir. Ne pas qu'elle me voit. Je n'aurai pas du revenir dans les îles. »

Je ne sais pas vraiment si c'est moi ou si c'est mes démons qui parlent. Mon regard se pose sur Ryme.

« On aurait pu se rencontrer partout. Partout ailleurs qu'ici. »

Je soupire. Mon cœur saigne. Je ne sais pas quoi faire. Quoi dire. Quoi penser. Je m'en veux d'avoir dans les esprit les idées que j'ai, mais je ne peux en même temps pas m’empêcher de les avoir. Et je ne peux pas non plus m’empêcher de me détester de penser que ce n'est pas une réaction raisonnable. Je suis, pour ainsi dire, perdu.

« Au moins, tu as essayé de m’empêcher de partir toi. »

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Ryme

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Ryme

Invokeure

Ven 17 Nov 2017 - 10:59
Silencieuse, elle attendit qu’il livrât ce qu’il avait sur le cœur. Ryme ne pouvait imaginer la tourmente dans laquelle l’esprit de Cillian se trouvait. Elle essayait de comprendre, tant bien que mal, mais elle n’était pas à sa place. Leurs vies avaient toujours été diamétralement opposées. Bien qu’il disait le contraire, la jeune femme pouvait facilement reconnaître l’amour d’une mère pour son enfant, parce que la sienne ne l’avait jamais regardé avec de pareils yeux. Mais, peut-être que son esprit n’arrivait pas à voir tout cela. Et surtout, elle avait l’impression que le ‘nouveau’ Cillian avait du mal à gérer l’imprévu. Après tout, quoi de plus normal lorsque l’on a été passé la moulinette ? Se raccrocher au réel, aux choses tangibles sur lesquelles on peut avoir un contrôle, étaient des choses rassurantes. Des choses, qui lui étaient donc nécessaire.
Le regard de Ryme se perdit dans l’océan. Cette étendue d’eau lui rappelait son compagnon. Ou plutôt ce qu’on avait fait de lui. Dans ses souvenirs les plus tendres, il était tel un rocher : déterminé, entier, sécuritaire. Mais, les mains des prêtres de la Via avaient fait de lui autre chose. Le fils des îles ressemblait à présent à cette eau salée dans laquelle il était presque né. Son humeur était changeante, imprévisible et le moindre souffle pouvait devenir une tempête. Sa conscience allait et venait. Mais il demeurait lui-même. Au fond de cette vaste étendue, il devait y avoir encore quelques morceaux de rocs.

« Je peux me tromper, mais… » commença-t-elle doucement, sans vraiment le regarder. Il n’avait peut-être pas envie qu’elle porte attention à son visage, à ses émotions. À lui tout simplement.

« Ce qu’il y avait dans ses yeux, c’était de l’amour. L’amour d’une mère pour son fils. Même si ton esprit te dit que j’ai tort, et c’est peut-être le cas… Je ne pense pas que la personne a qui elle a donné la vie soit morte. » Sa gorge se serra un peu. Elle savait pourquoi il disait cela. C’était une des choses qui l’avait le plus chagriné lors de leur rencontre. Une des choses pour laquelle, elle ne pouvait pas s’empêcher de se dire que l’amour qu’il lui portait était peut-être faux. Déjà, à l’époque, il ne se considérait plus comme étant réellement vivant. « J’étais parti pour mourir », lui avait-il dit. Cette phrase résonnait encore en elle avec violence.

« Tu as changé. Mais, il y a des choses que tout ce que tu as vécu, qui n’ont put t’être enlevée. La façon de manger les fruits de ton île, reconnaître du verre volcanique, et sans doute encore bien des choses qui appartiennent à ‘l’Ancien Cillian’ sont là. » Cette fois-ci, elle se retourna vers lui après avoir terminé sa phrase. Lentement, pour ne pas se blesser ou paraître maladroite, elle se mit à son niveau, dans le sable. Pour l’empêcher de fuir, elle passa sa jambe valide par-dessus une des siennes.
Dans une infinie douceur, ses mains allèrent vers le cache-oeil. Elle allait peut-être le brusquer, mais elle était prêtre à prendre le risque. Ses doigts caressèrent la forme qui obstruait et cachait la plaie, puis la petite lanière qui retenait la chose en place. L’accessoire glissa dans sa paume, dévoilant la blessure. Elle n’avait jamais dérangé Ryme. Cet œil blanc et aveugle ne lui faisait ni peur, ni horreur. Il faisait partit de lui. De l’homme qu’il était. De l’homme qu’elle aimait. Son sourire perdit un peu de sa fierté, pour devenir un peu triste. Puis, elle déposa un baiser sur la paupière blessée. Elle l’acceptait, pourquoi pas sa mère ?

« Si elle n’est pas venue, c’est parce que j’ai pensé que tu avais besoin d’un peu de temps. Elle ne s’attendait sûrement pas à cette réaction. Et son cœur doit être autant troublé que le sien. » Elle laissa filer un silence. Elle verrouilla son regard au sien. Une ombre triste s’était invitée dans l’azure de ses pupilles.

« Tu te souviens… Quand nous nous sommes rencontrés, tu m’as dit que tu étais partit pour mourir. Peut-être avait-elle gardé l’espoir de te revoir un jour. Tes parents faisaient le deuil de ton frère, mais pas encore le tiens. »
Elle passa une main affectueuse sur son visage, remettant en place - à regret, le cache-oeil.

« On dit que l’amour de ceux qui nous ont vu naître est inconditionnel. Ils seront sans doute surpris. Se sentirons peut-être en colère. Mais pas après toi. Peut-être envers Yevon. Sans doute envers moi. Mais, ils t’accepteront. Ils ré-apprendront à connaître leur fils. Celui qui est partit, qui a vécu et vu des choses et qui après tout ce temps, est enfin revenu. »

Elle poussa un léger soupir avant de dégager sa jambe. Elle avait fini de dire ce qu’elle pensait. Elle l’autorisait à fuir. Ryme n’était pas sûre que ses mots aient trouvé un écho quelconque en lui. Mais, elle avait l’espoir qu’ils avaient atteint leur cible. Parler de famille et de l’amour familiale était un comble pour elle. S’il se souvenait dans raisons qui l’avait poussé dans les griffes des Voix, il ne croirait probablement pas à son discours.
L’Invokeure retira ses bottines, pour laisser les vagues venir lécher ses orteils. Elle n’était pas d’ici. Et, elle ne savait pas ce que cela voulait dire d’avoir un foyer. Mais, elle avait la conviction que, les parents de Cillian ne pouvaient pas être de mauvaises personnes.

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Cillian

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Cillian

Monsieur tout le monde

Ven 17 Nov 2017 - 15:24
Doucement, elle ouvre en deux la mer déchaînée de mon esprit. Et elle vient s'y placer. Elle m'aide, même si elle ne le sait sûrement pas. Peut être pas à prendre les décisions qu'elle aimerait, mais à en prendre. Elle sépare mes pensées, de façon à ce que le flot ne m'engloutisse pas. Et elle essaie de me tendre dune main en se posant comme ça sur moi. En m’empêchant de partir. En me forçant à rester assis, elle me force à rester avec mes pensées. Et à m'en occuper, au lieu de les laisser tout dévaster. Je soupire en l'écoutant parler. En sentant ses mains contre ma peau. Je n'ai pas le courage, la force ou l'envie de l’empêcher d'enlever mon cache œil. Après tout, ce n'est pas la première fois qu'elle me voit sans. Et puis … Comment expliquer. Elle m'a toujours connu comme ça. Pour elle, c'est mon normal. Alors ça ne me dérange pas plus que ça, même si j'aurai aimé être capable de fermer ma paupière pour ne pas lui exposer mon œil. Malheureusement, ce n'est plus une partie de mon corps sur laquelle j'ai le contrôle. Alors elle bouge un peu. Je ne sens presque pas son baisé sur ma chair ravagée. Morte.

Parler de la réaction possible de ma mère me replonge un peu dans ma colère. Mon visage se tends. Mes bras aussi. Cependant, je n'esquisse aucun mouvement. Je n'ai pas envie de lui faire peur ou de la blesser. L'avantage, dans cette situation, c'est que mes démons ont lâché son cas pour quelques secondes. Pour l'instant, ce sont mes parents qu'ils agressent. Et honnêtement, je n'ai pas vraiment envie de les retenir. Elle parle du deuil de mon frère. D'un amour inconditionnel. Au risque de sembler méchant, je me demande comment elle peut parler de ça. N'a t'elle pas été abandonnée ? Ça sonne faux à mes oreilles, et je suis un peu déçu. Mais je comprends. Dans un sens, elle essaie de me dire sûrement plus ce que j'ai besoin d'entendre. Du moins, ce qu'elle pense que j'ai besoin d'entendre. Et c'est une façon de faire commandable. Mais je ne suis pas en sucre. J'ai vu … Peut être pas ce qui se faisait de pire dans le monde, mais je pense ne pas être forcément très loin dans la course. Je peux accepter les choses mauvaises.

Elle se retire de moi et j'hésite pendant quelques secondes à me lever et partir. Partir loin. Elle ne me comprends pas. Et … Comment pourrait elle ? Elle n'a pas vécu ce que j'ai vécu. C'est peut être égoïste, mais je me permet de penser qu'être abandonné adulte est peut être plus terrible qu'enfant. Je soupire longuement et écrase un petit sanglot avant de bouger pour m'éloigner un peu de la mer. Je m'allonge ensuite sur le sable.

« Quand mon frère a pris sa décision. De devenir Invokeur. Il y a eu des engueulades pendant au moins une semaine. Pour essayer de le faire changer d'avis. »

Je soupire. En fermant l’œil, je peux presque revoir ça. Jamais vu mes parents aussi rouges de colère. J'attrape une pognée de sable et la serre dans ma main pour m'éviter de faire de trop grands mouvements.

« Quand j'ai pris la décision de partir en tant que Gardien, ils n'ont même pas … Ils n'ont même pas haussé le ton. »

Je bouge un peu la tête.

« Je ne l'ai pas fait pour avoir une réaction. Mais … Ca fait mal. Bordel, les Gardiens aussi meurent. »

Je pousse un autre soupir pour tuer un sanglot.

« Quand il y a eu la petite fête au village pour celebrer le départ de mon frère, tout le monde l'a pleuré. »

Je serre un peu les dents.

« Je sais que pour le village … C'est l'Invokeur qui est important. Je le comprends. Mais ma mère à passé une heure à pleurer dans ses bras. Moi ? J'ai eu droit à quoi ? Quelques tapes dans le dos ? »

J'ouvre ma main pour laisser tomber le sable, qui se retrouve sur mon ventre. Merde. J'avais pas prévu ça. Je me redresse pour m'épousseter.

« Alors oui, je suis peut être un peu jaloux en disant ça. Mais … Merde quoi. C'était peut être la dernière fois qu'on se voyait. »

Je me laisse tomber lourdement sur le sable.

« En fait, je ne me pose pas la question de savoir si ils vont m'accepter. Je ne me pose pas la question de savoir si leur fils est mort. Je me demande, en fait ... »

Je soupire.

« En fait, je me demande si ce ne sont pas eux qui sont morts pour moi. »

J'ai un peu froid. Que ce soit à l’extérieur, ou à l’intérieur.

« L'amour inconditionnel des parents ? J'ai pu le voir, ouais. »

Je me relève et lui tends la main.

« Je sais que je ne suis peut être pas forcément … Juste. Avec eux. »

Une fois qu'elle l'a prise, je la tire doucement vers moi. J'ai besoin de sa chaleur.

« Mais est-ce qu'ils l'ont été avec moi ? »

Je soupire.

« Tout ça, peut être qu'ils ne l'ont pas fait exprès. Peut être qu'ils ne l'ont pas voulu. Peut être qu'ils ne s'en sont pas rendu compte. Mais est-ce que ça veut dire que je dois faire comme si ça ne m'a pas fait mal ? Comme si ce n'était rien ? »

Je passe ma main sur son visage.

« Je suis désolé de te poser ce genre de questions, ma chère. Mais j'ai besoin de ta réponse. »

Même si, bien sur, je me réserve le droit de ne pas acter si ça ne me plaît pas. En fait, je ne suis pas très gentil avec elle. C'est maintenant que j'ai envie d'entendre ce que je veux entendre. Et ce n'est pas forcément juste. Désolé Ryme. Mais c'est comme ça.

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Ryme

Classe : Mage blanc

Points de rang : 2097



Chimères
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Sorts & compétences

Ryme

Invokeure

Ven 17 Nov 2017 - 22:24
Le trouble semblait s’en aller, changer, évoluer. Tant mieux. Peut-être. À vrai dire, Ryme ne savait pas vraiment quoi penser de la situation. Cillian… Cillian avait toujours été la personne a qui elle pouvait se raccrocher. Il trouvait les solutions. Mais, il semblerait qu’à présent les rôles étaient inversés. Mais, comment pouvoir le rassurer, lui transmettre des choses, lorsqu’elle-même ne les avait jamais vécu. Arriverait-elle a le comprendre, un jour ? Peut-être pas. Cet espace entre eux semblait les diviser tout autant qu’il les rapprochait. Cependant, elle ne put retenir une sombre pensée de traverser son esprit : et si, elle venait à se morceler à son tour, qui la retiendrait, elle ? Rapidement, elle effaça ses idées noires alors qu’il s’éloignait. Allait-il fuir ? Non, il se positionnait dans le sable mou, un peu plus loin. Ryme, elle, décida de profiter encore un peu de l’eau et du doux va et vient sur sa peau. Elle pouvait l’entendre, elle n’avait pas besoin de le regarder pour déceler les sentiments qui l’animaient.

Encore une fois, elle le laissa verbaliser ce qu’il avait le cœur. Finalement, le vrai problème ne semblait pas venir des parents. Enfin, pas totalement. Il y avait en lui, une vieille rancune, des blessures qui n’avaient jamais été pansées, car, en toute logique, elle aurait dû mourir avec lui. Personne n’en aurait jamais rien su. Le crime parfait. Mais maintenant que les dés avaient été pipés, il fallait bien qu’il affrontât les démons qui le hantait. L’ancienne Voix comprenait trop bien l’acidité qui gisait dans son cœur. Elle partageait les mêmes aigreurs, peut-être encore plus forte. Mais, elle avait appris à faire avec, comme avec beaucoup d’autres choses.

Alors qu’il exprimait son point de vue, elle avait l’impression qu’il lui manquait un élément dans son cheminement de pensée. Peut-être même le plus important. Mais elle ne l’interrompit pas, attendant qu’il livre ses derniers mots. Il semblait perdu. Presque timidement, il tendit sa main vers elle. Ryme se leva et mélangea ses doigts aux siens. Ils étaient à la fois doux et granuleux, à cause, du sable. Leurs corps se rapprochèrent. Son cœur se mit à battre un peu plus fort, comme à chaque fois qu’il tenait son corps entre ses mains. Mais, les autres sentiments et envies qui lui venaient toujours à l’esprit restèrent en arrière, silencieux, muet devant les besoins qu’il exprimait. Il s’excusa de lui poser des questions. Elle se contenta d’un mouvement négatif de la tête et d’un sourire. Il pouvait tout lui demander.

« Si c’est vraiment ce que tu ressens, si c’est ce qu’il y a au fond de toi, de ton cœur, je pense que tu dois l’exprimer. Je dois te paraître bien hypocrite à parler d’amour filial ou de l’attitude à observer… Mais, je pense qu’avant tout, tu te dois d’être sincère envers toi-même. » répondit-elle finalement, tout en envoyant une main presque timide jouer avec les mèches les plus longues de sa chevelure.

« Tu sais… Je n’aime pas particulièrement me draper de la robe d’avocate du diable, mais peut-être savaient-ils que, jamais ils ne pourraient te retenir sur Besaid. On a que peu discuté de ta famille, mais, je crois me souvenir que ton frère semblait être aussi attaché à Besaid qu’une coque à un rocher, alors que ton esprit était beaucoup plus libre. Ils étaient sans doute prêt à te voir partir bien avant que toi-même y pense. » Sa voix était douce, remplit d’affection.
Le Cillian qu’elle avait connu, avait certes été un homme meurtri dans sa chair, mais son esprit était encore en parfait état de fonctionner. Et déjà, il respirait la liberté. L’odeur du sable, du vent et de la mer lui collait à la peau. Pas parce qu’il venait des îles, mais parce qu’il était libre et l’avait toujours été. Ce constat lui serra un peu la gorge. Ses propres désirs avaient coupé les ailes du plus bel oiseau des cieux.

« Je ne peux pas te dicter quoi faire. Et même si je le pouvais, je ne le ferais pas. Je ne peux que te conseiller, mais les choix te reviennes à toi et à toi seul. L’amour qu’elle te porte ne disparaîtra pas. Je le sais, parce que ma mère ne m’a jamais regardé de cette façon. »
Ses lèvres s’étirèrent dans un sourire rassurant bien qu’un peu triste. Ryme avait peu de souvenirs de ses parents. L’image de leur dos lui revenait souvent en tête, notamment parce que sa mère avait la même tignasse flamboyante et indomptable qu’elle. Mais leurs voix, leurs visages et tous les autres détails s’étaient délavés avec le temps. Mais ils ne lui avaient jamais manqué. On ne peut manquer d’une chose que si on l’a un jour possédée. L’amour d’un père et d’une mère, la chaleur d’un foyer étaient des choses qui lui étaient inconnues. Secrètement, elle avait espéré que Cillian lui offre ces choses. Mais c’était avant la Via.

« Quoi que tu décides, je te soutiendrais. » lui assura-t-elle après un léger soupir.

Cependant, une idée commençait à la turlupiner. Besaid était-elle si différente de l’idée qu’elle s’en faisait ? Dans l’esprit de la jeune femme, l’île était petite. Tout se savait. Et tout le monde connaissait tout le monde. Leur arrivée n’aurait jamais pu passer inaperçue, alors, une confrontation parentale aurait forcément eut lieu. Mais… Peut-être que le trajet lui aurait servi de préparation. Il aurait su quoi dire, quoi faire et surtout comment réagir. Ryme ignorait à quel point il avait été déconstruit. À quel point on avait joué avec son esprit et peut-être même avec son cœur. Au final, elle ne savait presque plus rien de lui. Et elle n’était pas sûre que lui-même le sache.

La jeune femme se mit sur la pointe des pieds et déposa un baiser chaste sur son menton ; ses pupilles cherchèrent les siennes. Sa gorge se serra un peu. Les sentiments qu’elle nourrissait vinrent papillonner dans son estomac.

« Que veux-tu faire, à présent ? Marcher un peu ? Continuer de discuter ? Tu n’es pas obligé de dire oui, pour me faire plaisir. Je m’étais dit que… Peut-être, tu voudrais un peu de temps pour toi, seul, pour faire… Le point sur tout un tas de choses.»
Elle essayait de lui donner la meilleure impression possible. Elle était sincère en lui disant cela. Elle comprenait parfaitement son besoin de solitude, s’il existait. Cependant, elle n’avait pas envie qu’il se trompe sur ses intentions et qu’elle lui donne l’impression de le rejeter plutôt que de respecter ses besoins. L'idée de s'excuser lui traversa l'esprit, mais étrangement, elle avait l'impression que ces mots lui feraient plus de tords qu'autre chose. Elle ravala ces intentions et détacha son corps du sien.

Comprendre les autres être humains étaient déjà une mission difficile par bien des aspects. Et bien qu'elle acceptât la situation, saisir Cillian n'était pas une chose aisée. Elle ne l'avait jamais été. Peut-être qu'il valait mieux, pour lui, qu'elle lui redonne sa liberté ? En ce monde, il existait peut-être une personne plus à même de le comprendre et par conséquent de l'aider.

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