Cillian
Monsieur tout le monde
Elle parle ensuite de courriers qu'elle aurait adressé a Jienne. Je doute que ma sœur ait reçu la moindre lettre. Je présume que tout le courrier qu'elle a envoyé à eu être intercepté. En tout cas, si Jienne à reçu quoi que ce soit, elle ne m'en a pas parlé. En même temps, pour le peu qu'on se soit parlé. Elle se rapproche de moi après m'avoir dit qu'elle s'excusait pour tout à l'heure. De ne pas avoir voulu discuter. Oh. Au final, je n'avais pas non plus envie. Enfin, si, mais je n'aurai pas su trouver les mots.
Elle me parle ensuite de sa blessure. Je ne crois pas qu'elle m'en ait déjà parlé autant. Le sujet n'est pas un sujet qu'on a beaucoup abordé. Du moins, je ne crois pas. Pas qu'il me fasse peur. Mais … Est-ce que ça sert vraiment de discuter de faits ? Ça ne me dérange pas qu'on en parle, au contraire, mais … Ce n'était pas à moi de lancer la discussion. Je crois. Elle embraie sur ce qui aurait pu se passer si nous ne nous étions pas rencontrés. Puis me remercie. Doucement, je remonte ma main sur son crâne pour lui gratter doucement le cuir chevelu.
« Tu me remerciera quand ce sera fini. »
Je fronce un peu les lèvres. Ce n'est pas exactement ce que j'aurai souhaité dire. Plutôt que jouer au mec qui veut se la jouer cool, j'aurai aimé réagir avec un peu plus de cœur. Que ce soit dans son sens ou a l'inverse, je m'en moque. Mais c'est tout ce que je réussis à sortir de moi à cet instant précis. Alors je me contente de poser rapidement mes lèvres sur sa tempe.
« Je ne sais aps si Vilhatt serait capable de produire de beaux enfants, tu sais. Même avec tout tes efforts, je suis certain qu'il n'aurait pu avoir que des gobelins. »
Je souffle doucement. L'idée me fait un peu rire, Ryme entourée de petits monstres.
« Enfin, j'aimerai bien le voir essayer d'avoir des enfants avec qui que ce soit maintenant tiens. »
Je marque une petite pause.
« Enfin, non, pas directement, mais … Ah, tu vois ce que je veux dire, non ? »
Doucement, je pose ma tête sur la sienne.
« Je ne sais pas ce que serait ma vie si je ne t'avais pas rencontrée. J'aurai sûrement tout fait pour ne pas rentrer à la maison, c'est sur.. »
Je soupire doucement avant de me redresser. Si on reste comme ça, on va finir par s'endormir devant le feu de camp, ce qui ne serait pas optimal pour assurer notre sécurité.
« Je ne sais pas si Jienne à reçu de courriers. Si elle en a reçu, elle ne m'en a pas parlé. Et … Je présume qu'ils vont bien ? Je n'ai pas eu trop de contact avec l’extérieur quand j'étais au temple. »
Un choix totalement volontaire. Je n'arrive pas à me retirer de la tête qu'ils étaient forcément au courant du départ de Garan. Ce qui, maintenant que j'y réfléchis à tête reposée, n'était sûrement pas vrai, mais … Trop tard pour y changer quoi que ce soit, en tout cas.
« Je n'ai pas eu de mauvaises nouvelles, alors bonnes nouvelles, je présume. Et il ne s'est rien passé de bien palpitant sur l'île, donc je pense que mon père doit bien faire son travail. De toute façon, avec les reconstructions qui ne sont pas finies, les gens n'ont pas le temps de se disputer, je pense. »
Je soupire de nouveau.
« J'espère que le reste du voyage se fera sans embûches. J'aimerai bien un peu de tranquillité, pour changer. Toi aussi, je présume. »
J'ai envie de m'ouvrir, mais je n'y arrive pas. Peut être que je suis trop fatigué. Peut être qu'il est encore un peu tôt. Je ne sais pas.
« Tu devrais retourner te coucher, non ? Tu dois être morte de fatigue. »
Je la regarde.
« Après, si tu veux rester un peu avec moi, ça ne me dérange pas non plus. »