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Pallida Mors aequo pulsat pede pauperum tabernas regumque turris. - PV Cil

 :: Spira - Le continent • :: La forêt de Macalania

Cillian

Classe : Chevalier Noir

Points de rang : 1394



Chimères
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Cillian

Monsieur tout le monde

Mar 22 Déc 2020 - 16:04
Ce que j'ai mangé ? Ce que j'ai pu. Et sur le pouce. Pas le temps de faire de la grande cuisine quand on doit traverser la moitié du monde aussi vite que possible. Et puis dis donc. Non mais. Je sui encore assez en forme pour t 'allonger en une gifle, « grand » frère. Des carences, et puis quoi encore. Ryme coupe l'herbe sous le pied de toute véléhité. Il s'en sort bien pour cette fois. Je prends le bol que Ryme me tend de lui adresse un petit sourire. Puis elle me demande si je savais que Garan était un piètre cuisinier. Est-ce qu'elle a oublié que j'ai voyagé avec lui ? Elle a vu les choses, je les ai vues deux mille ans avant.

Le raclement de gorge du cuisinier met fin à toute discussion. Il veut que l'on mange, et je ne vais pas aller contre ce genre de volonté. J'ai faim. Je commence à manger sans prendre vraiment attention au goût. J'ai l'impression de ne pas avoir mangé depuis des jours. Sûrement cette histoire de voyage dans mon esprit qui m'a fait brûler pas mal de calories. Je ne relève même pas forcément le bruit de monstre. Je l'entends, mais les alarmes dans ma tête ne sonnent pas. Je ne vois pas ce qui pourrait nous mettre en danger dans le coin. Je sais bien que c'est la dernière pensée qu'ont du avoir pas mal de voyageurs morts mangés par des monstres, mais …

Je porte vaguement attention à la discussion. Je n'ai pas vraiment l'habitude des repas où on discute. Du moins, je ne l'ai plus. Quand j'étais au temple, je mangeais seul dans un coin et allais dans ma chambre aussi vite que possible quand je faisais déjà l'effort de manger au réfectoire. Je me rends compte en tout cas que Ryme me parle. Des histoires à propose du voyage. Garan en a sûrement plus que moi. Malheureusement, l'attaque qui m'a fait perdre mon œil m'a aussi fait perdre une partie des souvenirs du voyage. Entre deux bouchés, je prends la parole.

« Il faut demander à Garan. J'ai eu … Comment est-ce qu'ils ont appelé ça, déjà ? Une concussion ? »

Je déglutis histoire d'avoir la bouche vide. Il s'agirait d'être un minimum poli.

« Je sais plus comment ils ont dit. Mais globalement, mes souvenirs de cette période sont un peu partis voir ailleurs si ils y sont. Je me suis cogné un peu trop fort la tête. »

Heureusement, Garan ne laisse pas au froid le temps de s'installer.

« Notre pèlerinage a été plutôt tranquille. Comme Sin n'était pas revenu, a l'époque, les routes étaient beaucoup plus sures. »

C'est vrai que Sin n'était pas là. C'est vrai que Sin est là. C'est une question que je n'ai jamais vraiment posée tiens. Du moins, je ne m'en souviens pas, si je l'ai fait. Pourquoi est-ce que les gens partent en pèlerinage alors que Sin n'est pas là. Est-ce qu'on peut genre se préparer à son arrivée ? Bonne question.

« Y'a eu pas mal de choc des cultures par contre. Cil et moi n'avions jamais quitté l'île, après tout. Besaid, je parle. »

Je ne pense pas que quiconque doutait de quelle île il parlait, mais bon.

« Ça m'a fait bizarre, la première fois qu'on s'est retrouvés bien dans les terres. Je ne vais pas dire qu'on peut voir la mer de partout à Besaid, mais … On sent qu'elle est proche. Ça nous a laissé un vide. J'ai le souvenir de Cillian qui essayait de nous trouver du poisson. Il n'y avait que des vieux harengs sechés quasiment partout. »

Il rit doucement. Cela me parle, mais je n'arrive pas vraiment à tout situer. Un peu comme si j'avais somnolé pendant toute cette période de ma vie.

« Je sais pas si tu te souviens, il y avait un petit village, pas loin de Djose. J'ai cru que tu allais y devenir fou. Il y avait un groupe de gamins qui t'avait pris en grippe. »

Je fronce les sourcils pour essayer de faire remonter les souvenirs.

« Ca me dit quelque chose. C'était pas une histoire de jalousie ? Une des gamins qui … Hum. »

Je marque une pause. Je vais réussir à faire remonter ces souvenirs. J'y crois.

« Y'avait une histoire avec une gamine, et le gamin qui en était amoureux ne m'aimait pas. Je crois qu'il sait fait sermonner par le prêtre, non ? Ne pas embêter un Invokeur et son Gardien. »

Garan me regarde quelques secondes. On dirait qu'il essaie de voir si je ne me souviens vraiment plus ou si je fais semblant. Après quelques moments, il reprends la parole.

« C'est ça, oui. Elle était tombée amoureuse de toi après que tu aie repoussé des monstres. C'était tellement drôle, elle devait avoir à peine douze ans. Tu étais déjà un tombeur, a l'époque ! »

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Ryme

Classe : Mage blanc

Points de rang : 2097



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Ryme

Invokeure

Lun 4 Jan 2021 - 9:54
Aussi attendrie qu’attristée, Ryme écoutait les histoires du périple de Garan et Cillian, il y avait de ça au moins quatre années. Alors que l’aîné comptait leurs déboires – et le manque de poisson –, elle remonta le propre fil de sa mémoire. Mais tout ce qui lui vint ne fut que des choses malheureuses et sombres. Une vie
dorée à la cruelle saveur amère. Cependant, son esprit revint vers la discussion lorsqu’ils évoquèrent Djose. Si, l’Invokeure n’y était pas née, elle considérait le temple ainsi que ses environs comme chez elle puisque c’était dans cette région triste et toujours orageuse que s’étaient déroulées les années les plus heureuses de son existence.

Au moment où les raisons de l’ire du groupe d’enfant furent remémorées, elle ne put s’empêcher de pouffer. Bien qu’elle eût déserté depuis longtemps les plages grises de la côte des Mycorocs, elle pouvait tout à fait imaginer qui avait causé du tort au duo, à l’époque. Elle avait quitté le temple lorsque ses douze ans avaient sonné, après deux longues années auprès du prêtre supérieur. Durant ce laps de temps, elle avait eu le loisir de se lier d’amitié avec Erza, qui n’était son cadet que d’une année, mais également avec des enfants beaucoup plus jeunes tant et si bien qu’à l’heure où elle avait dix-neuf ans, date du pèlerinage de Garan et Cillian, certains n’avaient qu’une dizaine d’années.

— Laissez-moi deviner, la gamine en question elle s’appelait Yllie ?
— Comment sais-tu ça ? interrogea Garan d’un ton surpris.
— Eh bien, il se trouve que, même si lorsque vous étiez dans les alentours de Djose, j’étais à Bevelle, mais figures-toi qu’après la défaite de Sin, c’est là-bas que j’ai vécu. Enfin, au temple, comme beaucoup d’orphelins.

Son regard glissa doucement sur Cillian. Pouvait-elle croire les mots qu’il lui avait offerts au bord du lac ? Pourrait-il être sa famille, son chez-elle, pour le restant de ses jours ? Nul ne pouvait pleinement comprendre ce qu’était la solitude avant de réellement l’appréhender. Leur séparation lui avait cruellement inculqué cette leçon. Lui mentait-il pour qu’elle puisse se concentrer sur la mission à venir et les entraînements ? Ryme avait envie de croire que ce n’était pas le cas. Elle fouilla dans sa mémoire si un jour, il lui avait menti d’une quelconque manière. Il lui était impossible de retrouver la moindre fausseté dans son souvenir et c’était également une des raisons pour laquelle, elle était tombée amoureuse de lui.

— Lorsque je suis partie pour devenir une Voix, ils avaient peut-être quatre ou cinq, mais cette petite était déjà un vrai cœur d’artichaut ! Elle tombait amoureuse d’un garçon différent toutes les semaines ou presque. Je me souviens encore des querelles qui venaient à nos oreilles au temple. Le Prêtre supérieur n’en pouvait plus !

Un rire fin quitta ses lèvres et, soudainement, l’ambiance autour du feu changea. L’expression de Garan, d’ordinaire toujours sérieuse, se décrispa. Celle de Gordias parut également moins rigide. Le ragoût devint un peu meilleur et la viande plus moelleuse. Les souvenirs heureux avaient ce pouvoir incroyable, presque mystique. Partager cela avec les autres faisait un bien infini à l’Invokeure, lui rappelant que son existence ne s’était pas limitée aux Voix ainsi qu’à Vilhatt.

— Mon pauvre, en plus, si les choses n’avaient pas changé, son armée de soupirant figurait parmi les gamins les plus turbulents ! J’imagine que tu n’as pas pu leur donner une bonne leçon.

Elle lui asséna un petit coup de tête affectueux, comme un chat réclamant des caresses, un sourire sur le visage.

— Et supplémentairement, j’avoue que le poisson de Djose est particulièrement infâme. Si vous avez essayé d’en manger, j’espère que vous n’avez pas été trop malade.

Dans son souvenir, la mer aux allures toujours orageuses grouillait de monstres en tous genres, sauf à quelques endroits où des barrières magiques avaient été dressées. Cependant, cela ne rendait pas pour autant les poissons plus comestibles. La chair d’une grande majorité des prises ressemblait à du caoutchouc lorsqu’elle n’était tout simplement pas venimeuse. Dépouillée de végétation et de presque tout ce qui pouvait permettre la vie, la Vallée des Mycorocs n’était assurément pas le meilleur site pour se reposer ou même faire des découvertes culinaires. Les villages se construisaient davantage à proximité du Sélénos.

— Est-ce que vous aviez pris le temps d’aller faire des vœux auprès des furolucioles ? s’enquit-elle sur le même ton guilleret.
— On nous en a parlé, mais malheureusement, nous ne sommes tombés que sur des gens qui faisaient payer l’accès.
— Non ? Comme c’est triste. Est-ce que c’était toujours payant lorsque nous sommes passés ? Je ne me souviens plus.

Il fallait bien avouer que leur passage auprès de la rivière avait été des plus rapides et discrètes. Cette charnière représentait un coin dangereux pour quiconque voulait voyager sous le couvert de l’anonymat. Pour passer sur le dos du shoopuf, elle avait dû se grimer en vieille dame prétendant être en deuil de son mari et qui se rendait à Guadosalam avec ses deux fils pour payer ses respects dans l’au-delà…

— Si l’endroit auquel je pense est toujours là, je vous y conduirais. Les rives du fleuve ne peuvent pas avoir changé en si peu de temps, si ?

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Cillian

Classe : Chevalier Noir

Points de rang : 1394



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Cillian

Monsieur tout le monde

Lun 4 Jan 2021 - 13:41
Le nom de la gamine en question, aucune chance que je ne m'en souvienne. A vrai dire, ce n'est même pas dit que je l'ai su à un moment. Enfin, techniquement, si. Elle a bien du se présenter. Mais est-ce que j'ai un jour fait l'effort de le retenir ? Garan semble s'en souvenir lui. Et effectivement, c'était elle. Marrant. Comme quoi, de certaines façons, le monde peut être petit. Ryme nous raconte ensuite des choses sur sa jeunesse. Il semblerait que la jeune Yllie était du genre à faire des soucis avec les garçons. J'écoute Ryme sans vraiment faire plus attention que ça a ce qu'elle dit. Rien que l'entendre parler me suffit.

Elle me met un petit coup de tête et je la regarde, légèrement surpris. Est-ce que c'est à moi d'intervenir ? Mince. De quoi est-ce qu'on parlait déjà ? Je pose la main sur sa cuisse pour me donner quelques secondes de réflexion, mais elle reprends la parole. Sauvé par le gong. J'essaie de m'interesser un peu plus à la conversation. Le poisson de Djose. Peut être que … J'essaie de chercher un peu de soutien du regard du coté de Garan. Voir comment il réagit. J'ai le sentiment qu'il semble aussi interrogatif que moi. Bon, c'est que non.

Elle parle ensuite de faire un vœux auprès des furolucioles. C'est une tradition qui ne me dit pas grand chose. J'attends qu'elle finit de parler avant de poser ma question.

« Faire des vœux auprès des furolucioles ? Qu'est-ce que c'est que ça ? »

Je sens au moins le regard de Garan et de Gordias se poser sur moi. Est-ce que j'ai dit une énormité ? J'ai le sentiment d'avoir dit une énormité. J'espère que c'est Ryme qui va me répondre, mais malheureusement, c'est la voix de Gordias qui se fait entendre.

« C'est une légende de la région. A certains endroits, les Furolucioles ont tendance à se rassembler. On raconte que si quelqu'un avec le cœur pur fait un vœu a cet endroit, il se réalisera dans l'année. »

Avec le cœur pur, hein ? C'est un peu une raison facile d'expliquer pourquoi ça ne marche pas alors. Si le vœux ne se réalise pas, c'est simplement parce que le cœur qui l'a fait n'était pas assez sur, pas parce que ce sont des billevesées. Je n'y crois pas vraiment, mais je ne vois pas non plus en quoi ça pourrait nous faire du mal. Si on peut se mettre des esprits dans notre poche, c'est toujours ça de gagné, non ?

« On peut y aller alors. Ca ne me semble pas être une mauvaise idée. »

Je marque une petite pause.

« Je ne vois pas ce qui aurait pu changer le cours d'une rivière, donc ça devrait encore être là, non ? »

Cette fois çi, c'est Garan qui réponds. Je ne savais pas qu'il aimait parler des rivières, tiens. Ou du moins, de ce qui pouvait changer leur cours.

« Potentiellement, Sin pourrait faire changer le cour d'une rivière. En attaquant quelque part sur son tracé, il est possible qu'il la détourne. Mais il ne me semble pas avoir entendu parler d'attaques dans le coin, alors on devrait être tranquille. »

Et bien voilà une bonne chose de réglée alors.

« Et bien, on sait ce que l'on fait demain alors. Vous avez déjà une idée de votre souhait à vous ? »

Gordias réponds presque du tac au tac.

« J'ai déjà fait un souhait, alors je pense vous laisser toute la magie du moment pour vous. Et avant que l'un d'entre vous ne perde son temps à demander ce que c'était, il est hors de question que je vous le dise. »

Très bien, Gordias le gris. Garde donc tes précieux secrets, si ça te fait plaisir. C'est Garan qui prends ensuite la parole.

« Est-ce que ça ne porte pas malheur, réveler son vœu avant de le faire ? Boarf, tant pis. Moi, je vais souhaiter que la famille se porte bien. »

Cela ne m'étonne pas de la part de Garan. C'est tout à fait son genre. Je me masse le cou avant de prendre la parole.

« Moi je vais souhaiter que toute cette histoire se termine vite, que l'on puisse reprendre le cours de notre vie. »

Je presse doucement la cuisse de Ryme.

« Il me tarde de pouvoir commencer à esquisser le futur. »

Je lui adresse un sourire.

« Et toi alors ? »

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Ryme

Classe : Mage blanc

Points de rang : 2097



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Ryme

Invokeure

Lun 4 Jan 2021 - 14:46
Dans ce monde fragile, il suffisait parfois d’un souffle du vent pour que tout changeât. Le cours du Sélénos n’était guère différent du reste. Si des villes entières pouvaient naître puis disparaître le temps d’un battement de cœur, la rivière lunaire pouvait très bien se voir réduite à néant. Ryme reposa son bol contre le sol, il était vide et son estomac ne criait pas famine. L’Invokeure conservait néanmoins une attitude presque avide, mais cela ne concernant assurément pas le ragoût. Il s’agissait-là davantage de cette normalité délicieuse que la réunion de leurs quatre personnes autour du feu lui proposait. Elle sourit en écoutant son plus vieux Gardien évoquer la légende et s’enthousiasma presque lorsque Cillian suggéra d’y aller. Toutefois, le Sélénos était loin de la forêt de givre et le temple de Shiva l’appelait.

Garan signifia le souhait qu’il comptait faire, pensant avant tout à sa famille, comme toujours. Quant à son cadet, il déclara vouloir que tout redevienne comme avant après ce qui les attendait. Il demanda ensuite à Ryme ce qu’elle poursuivait. Bien qu’elle tenta de garder un visage souriant, les mots qu’elle articula lui piquèrent la bouche et brûlèrent sa langue.

— Tout comme Gordias, j’ai déjà formulé un vœu. Et on ne peut formuler un souhait qu’une seule fois, répondit-elle poliment.

— Ah ? Veux-tu faire autant de mystère que notre bon ami Gordas ? Où veux-tu bien partager avec nous ce que tu as réclamé ?

L’ancien prêtre se mit à sourire tout en débouchant une flasque qui traînait dans les affaires. Il était rare de le voir boire de l’alcool, mais, ce soir semblait tout indiqué pour quelques gorgées de liqueur. Ryme baissait un peu le nez et se mordit les lèvres. Devait-elle avouer cela ? Après tout, qui jugerait les désirs d’une enfant.

— J’ai demandé aux furolucioles que monseigneur Vilhatt me choisisse pour être une Voix, finit-elle par admettre devant le regard insistant de Garan, à l’époque… Eh bien, si je dois être tout à fait honnête je n’avais plus envie de vivre au temple, de partager ma chambre, de n’avoir aucune affaire à moi. Mais je ne pouvais pas partir. Avec les monstres, même en temps de paix, je n’aurais pas été bien loin…

Ses joues devinrent un peu roses à cause de la honte.

— À l’époque, tout le monde me complimentait pour mes capacités en chant. Et les villageois ne parlaient que de ça : être une Voix. Être choisie par ce prêtre. Et puis, je me disais que si mon nom résonnait dans tout Spira, peut-être que mes parents reviendraient pour me chercher. Alors, un soir avec d’autres enfants, je suis allée faire ce vœu.

Un sourire triste étira ses lèvres.

— Quelques mois plus tard, les Voix de Yevon se sont arrêtées pour donner un concert sur le Sélénos. Toute la délégation logeait dans le temple. Une semaine après, le clerc recevait une lettre me disait que j’avais été choisie pour rejoindre la troupe à Bevelle.

Elle se souvenait encore de l’éclosion de joie qui était née dans son cœur à ce moment-là ; des promesses faites à tous les autres enfants – engagements qu’elle avait tenue – mais également de l’air sombre de celui qui avait été son père pendant deux années. Après cela, sa vie n’avait plus jamais été la même. Ryme la gamine orpheline qui vivait sur la côte de Djose était devenue la célèbre « Voix Rouge », mais pareillement la concubine d’un tyran.

— Mais, si je pouvais faire un vœu aujourd’hui… Je pense que je demanderais à ce que Yevon cesse d’être sourd quant aux malheurs de ses enfants.

Les punitions divines, trop nombreuses et l’église dévoyée ne sauraient rendre quiconque heureux sur cette terre.

— Désolée, j’ai assombri l’ambiance. En revanche, je suis d’accord avec Cillian, après que notre passage au temple de la région, nous pourrions rebrousser chemin pour nous installés dans un endroit plus clément concernant la météo. Ou peut-être devrions-nous avancer jusque dans la plaine Félicité ?

— Nous verrons ça demain, il est tard. Et je pense que nous sommes tous… Surpris de la tournure des évènements. Nous conviendrons de la marche à suivre autour du petit-déjeuner.

Gordias hocha la tête, approuvant cette décision. Garan se leva, collecta bol et couverts avant d’aller près du lac pour faire la vaisselle. Ryme se retira dans la portion de la tente qu’elle occupait après s’être excusée. Elle n’était guère fatiguée sur le plan physiquement, néanmoins, elle ne pouvait nier que la journée avait été éprouvante psychologiquement parlant. Un soupir quitta ses lèvres tandis qu’elle préparait les matelas au sol ainsi que les couettes. Dehors, les échos des monstres ne se faisaient plus entendre, laissant tout l’espace nocturne aux tintinnabulions des insectes. Bien que cela ne soit pas nécessaire, elle alluma un fin bâton d’encens et brûla un brin de sauge.
Soudain, elle entendit le froissement familier des tissus que l’on ouvrait pour passer à l’intérieur de l’habitacle. Aussitôt, elle se raidit et détourna le regard, faisant mine d’être adsorbée par les volutes de fumée des produits qui s’embrasaient.

— Je suis navrée d’avoir évoqué cette histoire, tout à l’heure, souffla-t-elle en reconnaissant la présence de Cillian, j’étais idiote à l’époque. Enfin, je suppose que tous les enfants d’une douzaine d’années le sont. Certains plus que d’autres.

Elle reposa les feuilles qui continuaient de se consumer, la nuée filant dans une ouverture infime.

— Cela sent un peu fort, mais il est fort probable que tu fasses des cauchemars cette nuit. La sauge peut aider, dans ces cas-là, poursuivit-elle d’un ton rassurant, même si le plus efficace serait de ne pas dormir du tout !

Elle considéra le silence qui suivit sa blague pendant quelques instants avant de rougir comme une pivoine.

— Je ne sous-entendais rien. Ne crois pas que… Je ferais mieux de me coucher.

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Cillian

Classe : Chevalier Noir

Points de rang : 1394



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Cillian

Monsieur tout le monde

Mar 5 Jan 2021 - 13:47
Elle a déjà fait un vœu ? Ca explique comment elle est au courant de la coutume. Je me sens un peu moins bête du coup. Elle semble hésiter un peu avant de vouloir dire ce que c'était. Je ne sais pas pourquoi, mais ça ne me laisse rien prévoir de bon. Et effectivement, elle commence à raconter.

Pas un seul son ne nous échappe pendant qu'elle parle. Elle a souhaité rentrer dans les Voix. Le moins qu'on puisse dire, c'est que son vœu a été exaucé. Peut être que je vais changer d'avis sur cette superstition. Peut être que ça marche. Mais, aussi, peut être que comme une patte de singe, ça accomplit les vœux de la pire façon possible. En tout cas, ça en à l'air.

Je l'écoute avec attention. C'est compréhensible, vouloir être une star, quand on a rien. Se sortir de la galère. Au final, je suis même certain qu'il y a un lien à faire entre l'état de notre monde et sa capacité à produire des gens prêt a accepter le pire pour s'en sortir. Le malheur est un excellent terreau à personnes volontaires, après tout.

Elle parle ensuite de ce qu'elle ferait si jamais elle avait droit à un autre vœu. Je me demande de quoi elle parle. Si elle parle de Yevon en tant que dieu, je pense que l'existence de Sin est un peu la preuve qu'il n'en a rien à faire de notre malheur. Si elle parle de Yevon l'institution … Je pense que c'est la même chose que pour le dieu, la malice en plus. Je reste silencieux alors que tout le monde commence à s'affairer. De nouveau, je sens la haine éclore en moi. Mais … Ca ne me dérange pas. C'est une bonne haine, si on peut le dire ainsi.

Lorsque je sors de mes pensées, je ne vois plus Ryme. Est-ce qu'elle est dans la tente ? Elle aurait pu me guider,quand même. C'est pas très sympa. Je me lève et souhaite une bonne nuit à mes compagnons de voyage avant de rentrer dans le petit bâtiment de tissus.

Elle s'excuse d'avoir parlé de ce dont elle à parlé. Il n'y a pas a le faire. Je suis plutôt content qu'elle soit assez à l'aise pour nous raconter ce genre d'histoire. La fin de ses paroles me fait sourire.

« Ne pas croire quoi, exactement ? Je te connais Ryme. »

Je m'approche d'elle et me place dans son dos avant de passer mes bras autour de son cou et de laisser mes mains reposer sur son ventre.

« Je suis content que tu aies réussi à nous raconter tout ça. »

Je niche ma tête contre la sienne.

« Et ne t'inquiète pas, je sais très bien ce que tu veux dire. »

Mes lèvres frôlent sa joue avant que je ne prenne mes distances. Je m'asseois ensuite par terre en la regardant toujours.

« Il n'y a pas de mal à vouloir se sortir de ses problèmes, tu sais. Moi, j'étais même prêt à aller jusque Zanarkand pour échapper à ma vie, alors c'est te dire. »

Mon visage se referme un peu, signe de réflexion.

« Je me demande ce qui se passe quand on arrive là bas d'ailleurs. Si Sin n'est pas là, je veux dire. Est-ce que tout le monde revient ? Je dois avouer que je ne me suis pas plus posé la question que ça. »

Je soupire avant de m'étirer un peu.

« Moi je ne trouve pas que tu aies été idiote. Je pense surtout qu'ils profitent de ça pour … Profiter. Un enfant qui a le choix entre les Voix ou continuer une vie, et je ne dis pas ça pour être méchant, médiocre, forcément il va choisir les Voix. Et il va se sentir redevable. Une machine perverse, si tu veux mon avis. »

Je lui adresse un sourire.

« Le plus important, c'est que tu en sois sortie. Et que bientôt, cette machine n'existera plus. Si Yevon ne veut pas régler le problème, on va s'en charger nous même. Et puis marre. »

Je tends un bras vers elle.

« Ryme, est-ce que tu peux venir dans mes bras, s'il te plait ? »

Je ne sais pas si je serai un jour capable de lui dire que ça me manque, mais Yevon seul sait que je le pense. Très fort.

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Ryme

Classe : Mage blanc

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Ryme

Invokeure

Mer 6 Jan 2021 - 11:57
Ces bras, cette douceur, cette chaleur et pourtant, un frisson agita Ryme tout entière. Sa gorge se noua un peu devant cette étreinte si familière, mais presque inconnue maintenant. Il déposa ses lèvres sur sa joue, rien de plus qu’un papillon aux ailes légères, mais cela suffit amplement à raviver les battements de son cœur. Cette tension, délicieuse et enivrante, elle ne l’avait pas ressenti depuis des mois et tout son épiderme la désirait avidement, tout comme les mots que Cillian lui offrait. Il déclara comprendre, ne la jugeait pas et peut-être pour la première fois depuis qu’ils se connaissaient, elle eut l’impression qu’il disait vrai. Que derrière ces paroles, il n’y avait pas de pensée déguisée ni de mensonges que l’on maquillait.

Il tendit un bras vers elle et lui demanda d’approcher. Elle regarda cette main étirée vers elle comme s’il s’agissait là de la plus précieuse des choses. Ses doigts glissèrent sur l’intérieur de la paume qu’on lui présentait alors qu’elle se rapprochait. Ryme se nicha entre ses bras, l’enserrant également dans une étreinte délicate. Elle ne rougit pas. Car là, était sa place, sa maison, son foyer. Ce sentiment fragile nappa sa poitrine de cette nostalgique certitude que, rien dans ce monde ne pouvait égale l’affection qu’elle lui portait.

— J’ai l’impression d’être revenue chez moi après un long voyage. Un très long et très pénible voyage, soupira-t-elle dans un murmure de confidence.

Ryme releva le nez vers lui, observant sa joue légèrement rappeuse, car mal-rasée. Il lui sembla que de légères rides commençaient déjà à creuser la peau de son visage. Quelques mèches blanches parsemaient ses cheveux mi-longs – un détail qu’elle n’avait jamais remarqué avant.

— Des excuses ne pourront jamais te redonner ce que nous t’avons pris en partant. Mais je sais à présent combien j’ai eu tort, mais aussi que, peut-être que cela était nécessaire.

Sur la route, elle avait grandi. Elle avait muri et découvert que tout n’était pas réalisable, que le monde ne pouvait se plier à sa volonté comme le faisaient les chimères ou les personnes qui la regardaient avec des étoiles dans les yeux. S’il avait été là, le voyage aurait été plus doux et Ryme n’aurait jamais remarqué combien le monde était brut, sauvage, dangereux. Et peut-être n’aurait-il jamais trouvé la force nécessaire de plonger à l’intérieur de son cœur pour rencontrer Hadès, même si les souvenirs de cet échange s’envolaient déjà loin de son esprit.

— Je suis désolée pour tout ça. Nous aurions pu faire les choses différemment.

Un sourire presque triste se dessina sur ses lèvres. Il y avait un millier de choses qu’elle avait envie de dire, un millier de choses qu’elle avait envie de faire, un millier de choses qui les réunissaient à présent. Cependant, tout autant les séparaient. Briser la glace n’était pas quelque chose d’évident pour Ryme, surtout concernant Cillian.
À l’hôpital, cela avait été simple. Lorsqu’ils s’étaient retrouvés à Kilika, le premier pas n’était pas de son fait à elle. Mais maintenant, elle avait l’impression que les premiers échangent, les premiers serments et les premières douceurs devaient venir d’elle. Délicatement, elle laissa glisser l’une de ses mains jusque sur la joue de son bien-aimé. Les mois ne semblaient pas avoir altéré quoi que ce soit : la texture de sa peau était la main, les petites cicatrices d’enfance lui paraissaient toujours aussi délicieuses. D’un geste, elle retira le cache-œil qui masquait l’autre côté de son visage. La plaie à la chair bien plus claire ne lui parut que plus charmante malgré sa monstruosité.

De sa main libre, elle l’invita à défaire les cordons de sa robe, avant qu’elle se détendît et qu’apparaissent les nouvelles marques qui lézardaient sur son propre corps. L’impact de la balle que Vilhatt avait fichée dans sa peau était toujours là, rosée et discrète face aux blessures les plus récentes. Là, la tentacule d’un Ochu qui avait mis ses épines dans son trapèze. Ici, un coup de couteau – rien de plus qu’une estafilade – d’un bandit de grand chemin. Une nouvelle carte à explorer pour lui, de nouveaux reliefs qu’il ne connaissait pas encore, mais que Ryme espérait le voir apprendre.

— Nous sommes un peu plus semblables, maintenant.

Blessés. En rébellion. En fuite. Révoltés. Combattifs. Amoureux – peut-être ? – .
Elle eut l’impression que son cœur remontait le long de sa gorge pour venir se nicher juste derrière ses amygdales tandis qu’elle murmurait ces quelques mots :

— Est-ce que tu veux bien m’embrasser, s’il te plaît ?

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Cillian

Classe : Chevalier Noir

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Cillian

Monsieur tout le monde

Mer 6 Jan 2021 - 15:33
Je comprends ce qu'elle veut dire. A l'avoir comme ça, contre moi, j'ai aussi cette sorte de nostalgie qui emplit mon cœur. Je ne réponds pas, préférant laisser le silence faire son office. Je ne pense pas avoir besoin de vocaliser mon avis. Elle doit le sentir au rythme de mon cœur. Elle continue à parler. Au moins, elle ne s'excuse pas. J'en ai assez des excuses.

Ah, et si. Elle s'excuse. Enfin, elle dit être désolée. Peut être que c'est suffisamment pas la même chose pour que ça m'aille. Et … Ça me va. Pas le courage de m’énerver. Pas l'envie. Elle glisse sa main le long de mon visage avant de retirer mon cache œil. Cela faisait longtemps. Je ne montre rien, mais je suis sur qu'elle peut sentir que ça me calme. Elle fait ensuite tomber sa robe. Son corps est marqué. Plus qu'avant. Elle dit que nous sommes un peu plus semblables. Est-ce qu'on ne l'était pas déjà un peu trop ?

Je ne réponds pas oralement à sa demande. Je me contente de l'imiter en glissant mes mains pour former une coupe autour de son visage, avant de l'attirer vers le mien. Nos nez se livrent rapidement à une joute avant que nos lèvres se retrouvent. Je ferme l’œil et me contente de l'embrasser. Plus rien d'autre ne compte vraiment.

Après quelques secondes qui m'ont a la fois semblées terriblement courtes et extrêmement longues, je la repousse doucement, un sourire sur les lèvres.

« Pourquoi est-ce que je ne le voudrai pas ? »

Il y a mille réponses possibles à cette question. Je ne sais même pas si le faire avait été une bonne idée, au final. Qui sait de quoi demain sera fait. Malheureusement, c'est la seule que j'ai eue. Et c'est la seule qui compte. Nique demain. Je laisse glisser mes mains le long de son corps, cherchant quelques unes des aspérités nouvellement gagnées.

« Heureusement que je suis arrivé quand je suis arrivé dis donc. »

Mon sourire se fait presque mutin.

« Quelques semaines de plus et je t'aurai retrouvée en morceaux. Il va falloir que je rouspète tes autres gardiens. »

Sans lui laisser le temps de répondre, je l'embrasse de nouveau. Mes mains passent dans son dos pour l'attirer contre moi. Une ose même descendre flatter l'ovale de ses fesses avant de remonter. Un geste si naturel qui m'aurait semblé impossible il y a quelques jours. Après un temps que je ne saurai pas mesurer, je sépare nos lèvres.

« A partir de maintenant, plus de distance entre nous, d'accord ? Tu prends le temps qu'il me faut, et je te prendrai celui qu'il me faut. D'accord ? »

Il y a presque comme une note de panique dans ma voix. Note involontaire, mais présente. Même si j'ai autant confiance que possible, je ne serai pas compte un peu d'assurance en plus. D'un geste souple, je retire mon haut.

« Moi aussi j'ai quelques nouvelles marques. Voyager seul n'est pas toujours synonyme de voyager en sécurité. »

Je prends ses mains dans les miennes et les guide vers quelques nouvelles meurtrissures fort heureusement soignées. Rien qui n'aurait pu me mettre en danger, fort heureusement.

« Maintenant, j'ai un mage blanc pour soigner mes bobos, donc ça devrait être les dernières, non ? »

Mon œil se fixe dans le sien. Je ne sais pas trop quoi dire. Quoi faire. Il va nous falloir un peu de temps avant que tout ne redevienne comme avant. Mais c'est un but vers lequel je veux avancer.

« Est-ce que tu m'aimes, Ryme ? »

Je pense que je connais la réponse, mais j'aimerai quand même bien me l'entendre dire. Et puis bon, je sais que si elle dit qu'elle m'aime, je lui répondrai du tac au tac que moi aussi, je l'aime. Je pourrai faire les choses dans le sens inverse, mais …

Le cœur a parfois des raisons que la raison ignore, non ?

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Ryme

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Ryme

Invokeure

Jeu 7 Jan 2021 - 9:46
Comme un millier de fleurs du Sélénos en pleine éclosion, libérant un généreux bouquet de furolucioles, le cœur de Ryme s’agita de la même manière. À l’instant même où leurs lèvres se rencontraient, elle eut l’impression que sa cage thoracique s’ouvrait un peu plus pour laisser de la place pour les battements fous qui suivirent. D’abord timide, elle insista légèrement du bout des lèvres, avide et presque nécessiteuse de ce contact qui lui avait tant manqué. Cependant, plus encore que ces douces caresses ce fut le sourire qui marquait le visage de Cillian qui la fit chavirer.
Une expression qui était devenue si rare même après leurs retrouvailles. Le chemin de la paix avec Hadès lui offrait sans doute un peu plus de sérénité, moins de tourments et cela se voyait. Ces lippes étirées, ces dents légèrement dévoilées, cette lueur qui ne semblait pas exister là avant ; tout cela formait un puzzle divin et ô combien précieux.

La remarque mutine qui glissa de ses lèvres ainsi que le reste rassurèrent d’autant plus Ryme qui laissa s’échapper un court soupir lorsque les doigts qu’il apposa sur elle frôlèrent les cicatrices nouvelles et anciennes. Alors qu’elle allait répondre, leurs essences se retrouvèrent de nouveau liées dans une tendresse infinie. Les mains de l’Invokeure serpentèrent sur lui, cherchant presque le moyen de fusionner leurs dermes dans une seule matière qui serait assurément la plus belle de tout Spira.
Après cet échange plus bref, il déclara que la distance n’avait plus à avoir lieu entre eux. Que chacun devait prendre son temps. Que chacun devait compter sur l’autre. Que chacun ne devait plus se voir en sauveur de l’autre. Ryme approuva d’un sourire.

Cependant expression que se mua rapidement en une autre. Les dents de la jeune femme se plantèrent involontairement dans la pulpe de ses lèvres lorsqu’il ôta son haut, dévoilant son torse dans toute sa splendeur. Puisqu’il avait voyagé si prestement, les privations et la difficulté du périple ne semblaient pas être gravées dans sa chair ; seuls restaient tout les biens faits d’une vie offerte par un temple : sans être dans l’excès, Besaid octroyait à tous les résidents de la nourriture en quantité suffisante, de l’eau, du repos. Tout ce dont il avait eu besoin pour reprendre la main mise sur sa carcasse.
Il attrapa ses doigts et dans un mime de ce qu’elle lui avait proposé, il fit couler ses paumes sur les nouvelles blessures qui logeaient céans. Dans ces gestes doux et lent résidait une normalité qui avait été presque oubliée par les mois de séparation et pourtant. L’étincelle d’un désir intact picota la nuque de Ryme tandis que le bout de son ongle quittait une marque qui lui barrait les côtes. Le voyage enfin terminé, ils se regardèrent dans les yeux, sans pour autant se lâcher comme si ce temps éloigné l’un de l’autre devait être comblé par de simples contacts physiques.

Dans le bleu gris de l’unique pupille valide, qui évoquait toujours à Ryme un ciel d’orage en mer au large de Besaid, il ne semblait pas y avoir d’ombres. De faussetés. Ou de quelconque sentiment sordide et délétère. Cela ne suffit néanmoins pas à museler ses peurs : agissait-il de la sorte uniquement pour lui faire plaisir ? Se forçait-il ? Entretenait-il un pieux mensonge pour qu’elle puisse atteindre le but qui était le leur ? Elle trembla sous le joug d’un frisson presque apeuré lorsqu’il lui demanda s’il elle l’aimait, voulant presque répondre immédiatement un « et toi ? » pour rassurer son cœur malade d’angoisse.
Elle baissa les yeux et défit encore un peu plus ses vêtements. La robe simple glissa, ne lui laissant que son sous-vêtement, une longue chemise en lin. L’amorce de la cicatrice qui dévorait sa jambe offerte au souffle discret de la forêt de glace. Ryme retira ce dernier habit, se retrouvant nue devant lui. Son visage marmoréen ne rendant sa chevelure que plus flamboyante et le rose de la pointe de sa poitrine plus vivant.

Elle leva le bras, lui montrant une marque à peine plus épaisse que le fil d’un couteau de cuisine.

— Je me suis fait ça en faisant une corvée : je pensais à toi, si tu mangeais bien. La lame a ripé.

Elle se tourna légèrement et montra une autre blessure, plus récente, au niveau du mollet de sa jambe valide.

— Et ça, je n’ai pas vu un serpent dans les bois. Je me demandais ce que tu faisais, si tu étais en train de t’entraîner. Ou si tu pensais un peu à moi.

Cette fois-ci, ses joues se colorèrent délicatement.

— Je ne peux pas dire que je t’aime. Parce que ce mot est bien trop faible pour décrire ce que j’éprouve pour toi.

Elle attrapa une des mains de Cillian et la plaqua sur sa poitrine, au niveau de son cœur qui battait à tout rompre.

— Ce qu’il y a là-dedans est bien plus doux, mais aussi bien plus furieux que tout ce que je n’ai jamais connu. Personne dans ce monde ne peut faire battre mon cœur de cette façon, sinon toi.

Elle marqua une pause, cherchant dans son regard les mêmes désirs que les siens.

— Tu pourrais me mentir, me haïr, me trahir et bien plus encore que cela ne changerait rien. Absolument rien.

Ryme envoya sa main contre la joue de Cillian, caressant délicatement la ligne de sa mâchoire comme s’il s’agissait là d’un objet extrêmement précieux.

— Tu n’as qu’à demander pour que je t’offre tout de moi. Je te céderais cela sans le moindre regret. Qu’importe le nombre de fois où tu formuleras ce vœu. Je suis tienne, depuis la minute même où nous nous sommes rencontrés et rien, pas même Yevon, ne pourra changer ça.

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Cillian

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Cillian

Monsieur tout le monde

Sam 9 Jan 2021 - 22:47
Elle ne réponds pas. Pourquoi est-ce qu'elle ne réponds pas ? C'est une question simple, pourtant. Pourquoi est-ce qu'elle ne réponds pas ? Peut être que c'est moi qui veut aller trop vite. Peut être. Puis elle réagit.

Ce n'est pas exactement ce a quoi je m'attendais, mais c'est une sorte de réponse. Elle se dénude devant moi. Est-ce que c'est un positif ? Je serai tenté de dire que oui, mais je sais aussi, au fond de moi, qu'elle ne s'est pas déshabillée que pour des gens qu'elle aime. Puis elle parle.

Elle décrit une de ses citatrices. Puis une autre. Même moi, je suis capable de comprendre ce qu'elle veut dire. Mais heureusement quand même, elle le fait. L'amour n'est pas un mot assez fort. Je ne sais pas trop comment recevoir tout ça. Comment réagir. Je reste un peu interdit alors qu'elle continue de parler. Qu'elle continue de déclarer ce qu'elle a à déclarer.

J'attends quelques secondes avant de repondre.

« Je … je suis désolé, mais je crois que je ne suis pas aussi bon que toi pour faire des déclarations. »

Je souris un peu tristement.

« Il faudra te contenter d'un moi aussi je t'aime, je pense. »

Mon sourire perds sa tristesse.

« Je t'aime. Tout pareil. Avec un peu de poésie en moins, je présume. Mais tout pareil. »

Je prends sa joue dans ma main.

« Par contre, il ne faut pas accepter tout ce que je dis hein. Si je dis des bêtises, il faut aussi me le dire. Je sais que ça n'arrive pas souvent, mais … Quand même. »

Un peu d'humour pour faire passer le fait que je suis incapable d'aussi bien manier les mots qu'elle. Ce sont des choses qui arrivent.

« Ce n'est pas depuis qu'on s'est rencontrés, mais je t'aime tout pareil. Tout autant. Jusque Zanarkand. Jusqu'au plus profond de la Via. Il n'y a pas d'endroit dans ce monde où je ne t'aime pas. Même pas au cœur de Sin. »

Je m'essaie un peu, mais … J'ai peur que ça tombe à plat. Alors j'attire son visage contre le mien et je l'embrasse. Au moins, comme ça, je suis certain de communiquer tout ce que je veux, exactement comme je le veux.

Après quelques secondes, je la libère de mes lèvres et attrape une couverture pour nous enrouler tout les deux.

« Si tu venais à tomber malade a cause de moi, je pense que Gordias et Garan ne me lacheraient pas. »

Je la serre doucement contre moi, qu'elle sente mon cœur battre la chamade.

« Je ne compte pas te mentir. Te trahir non plus. Rien de tout ça. Parce que moi aussi je t'aime, et je ne veux pas qu'il t'arrive de mal. De ma faute, du moins. Je ne peux pas tout contrôler non plus. »

Une façon peut être un peu bancale de lui dire que je ne veux pas non plus la couver. Elle est une femme qui fait ses choix. Je peux l'aider sur le chemin de sa destinée, mais je ne vais pas la bloquer par peur qu'elle se blesse.

« Et je compte sur toi pour faire de même. Ou bien … Ne pas faire de même, justement ? Faire de ne pas même ? »

Je fronce les sourcils, signe que je réfléchis.

« Pour faire pareil que moi. Ne pas trahir, tout ça. Enfin, j'ai confiance en toi. Ce serait bête d’arrêter là maintenant, non? »

Est-ce que j'ai toujours eu confiance en elle ? Peut être pas ces derniers mois. Mais … je comprends maintenant. J'ai compris pourquoi ce qui a été fait, et bien, a été fait. Donc … Ca ne compte pas vraiment. Pour moi du moins, ça ne compte pas.

« Tu veux bien m'embrasser ? »

Peut être bien que moi aussi, j'ai besoin d'être rassuré.

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Ryme

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Ryme

Invokeure

Mer 13 Jan 2021 - 11:44
Un silence presque trop dévorant lui répondit et pendant quelques secondes, Ryme eut peur d’avoir dit quelque chose de mal, quelque chose de faux, quelque chose qui aurait pu déclencher les griffes ténébreuses du doute qui gisait dans l’esprit de Cillian. D’un regard presque effrayé, elle cherchait dans sa pupille la réplique qu’elle escomptait, sans pour autant la trouver pleinement. Néanmoins, lorsqu’il reprit la parole, lui accordant enfin les mots qu’elle avait tant envie d’entendre. Un sourire tendre et amusé traversa son visage tandis qu’il se risquait à faire quelques traits d’humour. La poésie et la manière de manier les termes n’avaient guère d’importance : la sincérité, elle seule, comptait.
Leurs corps descendirent vers le sol et Ryme cru soudain que cela signifiait une tout autre chose, une toute autre invitation pour une danse qu’ils n’avaient pas pratiquée ensemble depuis de trop nombreuses lunes. Sa peau s’embrasa délicatement tandis que leurs lèvres cherchaient toujours plus à se fondre conjointement. Elle poussa un soupir, comblée, lorsqu’il la libéra.

La chaleur de la couverture les enveloppa et elle rit à sa remarque. Tout cela avait un goût de normalité, de quotidien et d’une douceur qu’elle n’avait jamais espéré connaître de nouveau. Une flamme anima les joues de l’Invokeure ainsi que son regard alors qu’il lui demandait de lui accorder un baiser. Elle sourit et attrapa son visage entre ses mains, dégageant un peu son corps de l’étreinte qu’il appliquait. Ryme posa son front sur celui de Cillian.

— Tout ce que tu voudras.

Sa bouche glissa depuis le haut de son crâne, passant par l’arête droite de son nez, ses joues et enfin ses lèvres. Ryme lui offrit un baiser doux, lent, aussi dévorant et délicat que la passion qui la faisait vibrer. Elle ne rompait jamais tout à fait ce contact qui lui semblait si précieux si ce n’était pour respirer légèrement avant de revenir communier avec lui.
L’ivresse de leur affection lui monta à la tête et après quelque temps, ses sens grisés par le manque d’air la firent reculer. Les joues écarlates, les yeux brillants d’un amour infini et les lippes lumineuses du mélange de leur essence.

Presque aussitôt, elle retourna dans la sécurité et la chaleur de son étreinte, serrant sa carcasse aussi fort qu’elle le pouvait de peur qu’il ne s’envolât comme dans un mauvais rêve. Leurs peaux se frôlaient, leurs airs se confondaient et il sembla à Ryme qu’ils ne formaient presque plus qu’un en cet instant. Cette situation lui rappelait une ancienne chanson, une comptine triste où deux amants séparés par la guerre et le temps ne se retrouvaient qu’à la mort de la promise, une fois que celle-ci eût vécu une existence solitaire – méprisée par ceux qui avaient tourné la page.

— Je suis… Je suis si heureuse que tu sois -là. Avec moi.

Le dicton qui stipulait que l’on ne réalisait la valeur des choses que lorsqu’on les perdait lui semblait d’autant plus vrai à présent qu’ils avaient été séparés pendant de nombreux mois et que la colère avait presque rompu leur couple. Ses lèvres se posèrent sur la peau de son torse, savourant sa chaleur, son effluve de sel et de vent marin. Le soleil imprimait sa senteur sur lui comme la promesse d’un lendemain plus doux et meilleur.

— Tu m’as manqué, souffla-t-elle en frottant sa frimousse contre lui, j’avais oublié combien j’aime ton odeur.

La pulpe de ses doigts glissa sur les cicatrices, anciennes et nouvelles. Si seulement, elle avait été plus courageuse, si sa foi en lui, en eux, avait été plus forte… Ryme chassa ses sombres pensées. Le temps n’était pas aux remords ni même aux ombres délétères du doute. Il était là, tout contre elle, le cœur battant au même rythme que le sien. Et, jamais le rythme qui animait sa poitrine n’avait un jour menti. Cillian n’était pas comme tous les autres corps qu’elle avait satisfaits jusqu’au dégoût. L’amour qu’il lui portait était réel, authentique, loin d’un mensonge vicié ou d’une belle parole dictée par un fantasme.

— Cillian, murmura-t-elle d’une voix presque timide qui ne lui ressemblait guère.

— Est-ce que tu as envie que nous… Est-ce que tu as envie de…

Par le passé, il lui semblait bien plus facile de poser ce genre de questions à des personnes qu’elle n’aimait pas, dans le simple but d’avoir la paix. « Monseigneur désire-t-il faire l’amour ? » ; « Votre grâce aura-t-elle la bonté de visiter cette nuit ? » Y répondre lui paraissait aussi plus évident, un hochement de tête pour accord à un « Viens donc ici. » Qui n’annonçait que de mauvais augures.

— Je crois que, j’ai besoin de sentir ton corps contre le mien. Mais si tu n’as pas envie… Dormir dans tes bras me sera amplement suffisant. Ne précipitons rien, nous venons à peine de nous retrouver, après tout.

Que penserait-il ? Qu’elle n’était qu’une dévergondée ou une perverse, une profiteuse. Ou peut-être croirait-il que cette demande ne venait que d’une habitue pour l’amadouer ? Impossible de savoir et son cœur se serra à l’intérieur de sa cage thoracique avant d’exploser comme un feu d’artifice dans la nuit lorsque leurs regards se croisèrent. Elle masqua ses joues rosies par l’embarras contre son torse, baissant la tête, ne laissant voir que la masse volumineuse de ses boucles rousses.

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Cillian

Classe : Chevalier Noir

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Cillian

Monsieur tout le monde

Sam 16 Jan 2021 - 14:03
Tout ce que je voudrai ? En voilà une proposition alléchante. Tout ce que je veux, ça peut être beaucoup de choses. Même si, la façon qu'elle a de me câliner, de m'embrasser, me laisse à penser qu'elle a une idée particulière derrière la tête. Et ce n'est pas une idée qui me déplait. Elle dit qu'elle est heureuse que je sois là. Normal, qui ne le serait pas ? Bravade a part, moi aussi je suis heureux. Comme quoi, les choses les plus simples sont les meilleures, parfois.

Elle continue à me câliner et je ne la laisse pas en reste. Moi aussi, je prends le temps de redécouvrir le velouté de sa peau. Le grain de son corps. Puis elle demande. Pas aussi directement qu'elle a déjà pu le faire, mais elle demande. Et … Je ne sais pas trop quoi répondre. Elle n'a peut être pas tort. Peut être que ce serait précipité. Peut être qu'il nous faut nous laisser le temps de nous redécouvrir plus chastement avant de passer aux affres de la chair.

Mais il y a aussi ce coté de moi qui a envie. De stupre. De luxure. Du plaisir de me sentir en elle, et de la sentir vibrer. Dur.

« N'as tu pas peur qu'ils nous entendent ? »

Même si ils ont blagué … Enfin, si mon frère a blagué sur le sujet, je dois avouer ne pas être forcément à l'aise à l'idée du fait qu'il puisse entendre nos ébats. Je reste malgré tout une personne assez pudique. Sans lui laisser le temps de répondre, je l'embrasse avec feu, une flamme qui ne laisse pas de doute sur ce que mon corps désire. Mes mains prennent possession de sa peau, glissant en long et en large sur son épiderme.

Sans vraiment m'en rendre compte, je me retrouve au dessus d'elle après l'avoir plaquée avec tendresse sur le sol. Mon regard, un peu perdu, cherche le sien. Il serait si facile de nous abandonner à notre passion dévorante. Sans vriament m'en rendre compte, mes mains défont mon pantalon.

« Ryme ... »

Je l'embrasse dans le cou.

« Ryme ... »

Je l'embrasse sur la poitrine.

« Je t'aime ... »

Je crois que ce sont les derniers mots intelligibles que j'ai prononcé de la soirée. Le reste de notre dialogue, c'est notre corps qui l'a joué.

***

« Debout là dedans ! Reveillez vous ! »

Le son de la voix de mon frère, un peu bloquée par le tissus de la tente, me reveille. Je cligne de l'oeil comme pour m'aider à retrouver où je suis. A coté de moi, une jolie rousse nue dort. C'est vrai. Je la regarde et je crois qu'elle est en train de se reveiller. Doucement, je me penche vers elle pour l'embrasser, avant de me redresser. Mon corps tire un peu. Il est vrai que l'on a absolument pas fait que nous reposer cette nuit. Au contraire.

Je m'étire doucement alors que Garan nous helle de nouveau.

« On arrive, on arrive ! »

Je me tourne vers Ryme et lui sourit avant de la prendre dans mes bras quelques secondes. Puis je la relache. Je connais mon frère, il ne va pas nous lacher avant qu'on soit sortis de la tente. J'attrape mes vêtements et les enfile rapidement avant de me diriger vers le dehors.

La lumière crue du soleil me fait plisser le regard. Qu'elle heure peut il bien être ? Je baille un peu.

« Eh bien, il fallait dormir la nuit dernière, hein ! »

Je le regarde et rougit un peu. Comme un adolescent pris en flagrant délit. Je n'ai même pas de mots à lui repondre. Est-ce que je dois m'excuser ? Lui raler dessus ? Je ne sais pas. Ce n'est pas une situation que j'ai déjà vécu, pour être tout à fait franc. Je me gratte le haut du crâne et avance vers le feu, qu'ils ont visiblement rallumé.

« Bien dormi ? »

C'est tout ce que je suis capable de dire là maintenant. Garan me lance un regard mutin avant de répondre.

« Pas trop, et vous ? Je ne sais pas ce qui c'est passé cette nuit, mais la forêt à fait plus de bruit que d'habitude. »

Je baisse le regard, puis le dirige vers Gordias, qui semble aussi de marbre que d'habitude. Il n'a pas l'air d'avoir envie de participer à la conversation. J'ouvre la bouche pour répondre, puis la referme. Je ne sais pas vraiment quoi dire dans cette situation. Je ne sais pas vraiment quoi faire non plus. Je me retourne en entendant le bruit de la tente qui s'ouvre de nouveau. Peut être qu'elle va m'aider à nous sortir de cette situation.

« Ah ben, quand on parle du loup ! »

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