Liens utiles

Encyclopédie

Traducteur Al Bhed

Normal

Al Bhed

Le Deal du moment : -28%
Précommande : Smartphone Google Pixel 8a 5G ...
Voir le deal
389 €

Page 5 sur 7 Précédent  1, 2, 3, 4, 5, 6, 7  Suivant

Pallida Mors aequo pulsat pede pauperum tabernas regumque turris. - PV Cil

 :: Spira - Le continent • :: La forêt de Macalania

Ryme

Classe : Mage blanc

Points de rang : 2097



Chimères
Chimères possédées:

Sorts & compétences

Ryme

Invokeure

Dim 1 Nov 2020 - 12:07
Ce sourire, Hadès était très probablement le premier à le voir depuis des années. Une expression qui n’existait plus que dans les souvenirs des proches qui entouraient Cillian. Une certaine satisfaction anima la carcasse de la chimère : il gagnait. Petit à petit, morceau par morceau, fragment par fragment, il arrivait à conquérir son porteur. Bientôt, peut-être que l’humain n’écouterait plus que lui. Tout du moins, il l’espérait du plus profond de son sombre cœur. L’égoïsme du bretteur sinistre se situait dans son intérêt le plus vorace, le garder dans la paume sous son joug comme un animal dans un pâturage lui semblait vital. Car, en définitive, lui qui ne possédait ni temple ni gloire connaissait quelques tristes secrets de Yevon.

— Je pense que si tu es… Satisfait, je le suis également. Après tout… Mon but n’est que de te rendre le plus heureux possible. De te donner les armes et la force de prendre ce que tu désires.

Le feulement désagréable de la voix sembla se faire plus doux et caressant à cette déclaration. La poupée de chiffon à présent droite sur ses pieds de coton fit quelques pas, joignant maladroitement la chimère. Un ricanement muet s’invita dans la gorge de la bête.

— Quant à mes appétences… N’essaie pas de les appeler. Tu pourrais amèrement le regretter. À l’époque de notre contrat, bien sûr, elles ne te semblaient pas être un fardeau. Aujourd’hui, les choses pourraient être bien différentes.

Le souvenir de l’odeur du sang inonda sa mâchoire squelettique d’une couche de salive corrosive. D’amples gouttes s’abattirent sur le sable blanc, formant de larges taches sombres sur le sol. Loin de s’en inquiéter, la poupée s’en approcha et y déposa ses petites jambes. Le tissu s’imbiba d’ombres. Une raideur soudaine stressa le jouet qui tomba à terre.

— Mais je connais les tiennes, de préférences. La soif qui gît dans ta gorge et qui ne semble ne pas avoir la moindre fin. Et tu sais ce que tu es. Tu ne veux juste pas te l’avouer.

Un rire sec agita la carcasse de la chimère, aussi violente et brutale qu’une quinte de toux de la part d’un malade aux poumons miteux.

— Tu essaies de renier qui tu es. Et c’est cela qui dérange le plus notre pacte, vois-tu. Embrasse la noirceur qui vit dans ton cœur. Deviens mon champion. Accepte moi, tout entier. Et je te promets que plus aucune personne ne pourra être frappée du sceau de l’injustice sur cette maudite terre qu’est Spira…

Théâtralement, la créature déploya ses bras. La cape qui l’entourait jusqu’alors vola, dévoilant le bas de son corps : un amas de chairs putrides, d’organes mal-formés et de visages qui semblaient fondre. La peau se perdait sur son abdomen avant de disparaître au profit de sa silhouette d’écorché pour finalement se terminer par ce visage d’os inhumain. Deux cornes ornées de pampilles partaient du sommet de sa tête et suivaient élégamment sa posture. Le sceau de l’église maculait son front, gravé à même l’os.

Autour d’eux, le monde changea et devint blanc. Le ciel, la terre, la végétation fictive, la mer. Tout n’était que cette nuance immaculée propre aux ossements fraîchement bouillis. Et puis, il y avait la poupée qui à présent était un parfait reflet de Cillian. De sa taille jusqu’à ses vêtements ou les quelques mèches folles qui venaient se placer devant son cache-œil. La pigmentation de sa peau, ode à la nuit, faisait office de différence entre les deux copies. L’illusion enleva le bandeau qui masquait la mutilation qu’il portait au visage. La plaie béante semblait vivante, sa chair remuant comme si le voile de l’épiderme accueillait des parasites. S’esquissant dans une couleur rouge proche du sang, la pupille fixa son adversaire et l’iris orangé se précisa.
Sans plus de palabre, l’ombre se saisit de l’épée qui était dans son dos et attaqua. Dans son coup, toute la pesanteur d’une haine féroce, toute la hargne d’un cœur meurtri et toute la beauté d’une rage primaire, s’exprimaient. La lame frappa et frappa, encore et encore, sans relâche. Un grognement rauque s’extirpa de sa gorge. Hadès claqua des doigts dans un grincement sensible et aussitôt, la poupée faite ombre revint à sa place.

— Il est ce que tu rejettes. Ce dont tu as peur. Il est celui qui t’a permis de sortir vivant de la Via. Accepte-le… Non… Soumets-le. Et je te donnerais tout.

La chimère marqua une pause.

— Mais… sache qui que soit le vainqueur, il sera le porteur de mon pouvoir. Toi. Lui. Cela ne fait que peut d’importance pour moi. Ton Ombre a des prédispositions pour des méthodes qui me réjouissent. Un modus operandi que j’espère contagieux.

Un rire, toujours aussi désagréable et qui, au lieu d’être plein d’une émotion joyeuse semblait être uniquement composé d’un vide cruel.

— J’ai même un petit jeu à te proposer… Enfin, tu n’es pas libre d’accepter. Après tout, nous sommes dans mon monde. Dans la part de toi qui a abandonné.

La créature s’approcha de l’ombre et d’un ses ongles entailla la peau noircie. Un sang violacé coula de la plaie sans qu’il n’émît le moindre son. Cependant, dans cet univers vacant, le rire d’un enfant perça suivit de près par celui d’une petite fille et d’un autre petit garçon. La sensation étrange d’un foyer aimant, d’un jeu dans les vagues de Besaid se déversa dans le vide, l’habillant d’un rayon de soleil inattendu. Hadès esquissa un rictus presque écoeuré avant de reprendre la parole, cultivant son attitude thaumaturgique :

— Pour chaque blessure que tu lui infligeras, un souvenir heureux te sera rendu. Ou rappeler. Cela peut-être un rien, comme cette journée d’école buissonnière avec ta fratrie… Ou quelque chose de plus intime, plus important, plus savoureux, si tu le frappes assez fort. Cependant… !

Une pause, savamment calculée pour que les enjeux soient pleinement exposés.

— Pour chaque blessure qu’il t’inflige, un souvenir douloureux te sera rendu selon les mêmes lois.

D’un regard, Hadès créa une légère estafilade sur la joue de Cillian. Aussitôt, le rire de Jienne et Garan s’estompa au profit de la grosse voix du père de famille, réprimanda son cadet pour ne pas avoir été gentil avec Marnie, la petite fille du chef du village.

— Je te conseillerais de ne pas trop prendre de coups… s’amusa la chimère avant d'ordonner le début du combat d'un souffle, vas-y.

L’ombre attrapa le manche de la lame et d’un bond, fondit sur son adversaire.

 :: Spira - Le continent • :: La forêt de Macalania

Cillian

Classe : Chevalier Noir

Points de rang : 1394



Chimères
Chimères possédées:

Sorts & compétences

Cillian

Monsieur tout le monde

Mer 11 Nov 2020 - 15:06
Si ça me va, ça lui va. Je ne sais pas combien de crédit je peux donner a ses paroles, mais si on a une entente, on a une entente. C'est toujours ça de pris, non ? Hades me dit ensuite qu'il serait mieux pour moi que je ne sache pas ce qu'il désire. Je me demande si c'est vraiment possible. Il fait partie de moi, non ? Ce qu'il sait, je suis sensé le savoir. Et inversement. Ou pas ? Je dois avouer ne pas avoir totalement suivi cette partie des cours.

L'odeur du sang me monte aux narines alors qu'une pluie de ce qui, je présume, en est, commence à s'abattre sur une partie de la plage. La poupée tombe dedans sans vraiment le vouloir. Et commence à se transformer.

On dirait moi tiens. Enfin. Une sorte de … Moi. Une version corrompue. Ou alors c'est le vrai moi ? Je ne sais pas. Mais en tout cas, je ne me sens pas particulièrement ravi de cette vision. Mais je ne bouge pas. Le doppelgänger attrape l'épée dans son dos et saute sur moi pour me frapper. Eh. Ce n'est pas avec ce genre d'attaque qu'elle pourra m'avoir. Je bascule mon poids en arrière sur l'épée qui me retient. Je connais la forme de cet assaut. Le basculement en arrière fait que la lame passe à quelques centimètres de mon visage. Je profite que l'épée maintenant au sol soit solide pour faire une roulade en arrière qui me permet encore une fois d'éviter la lame du golem d'un cheveu. Normalement, il devrait de nouveau … Mon bras, effectuant une rotation qui ne me semble pas totalement possible dans le monde réel, attrape le manche de l'épée au sol pour la place de façon verticale, ce qui bloque le coup. La poupée recule ensuite.

Je me relève alors que la chimère reprends Elle propose une sorte de marché et je plisse un peu les yeux. Alors, ce serait bien lui qui bloque mes souvenirs ? Je soupire doucement. Je pensais qu'on avait atteint une sorte d'accord, mais non. En tout cas, son petit essai m'indique une chose. Il ne bluffe pas.

Okay.

Je bondit en arrière pour éviter la lame de la poupée qui vient se planter dans le sol. D'un saut qui n'est pas normalement possible, j'utilise ma propre épée pour me protéger du tranchant de sa lame pour ensuite retomber à plat dessus, pour le désarmer avec mon poids.

« On a pas à faire ça, tu sais ? »

Je ne m'adresse pas à Hades mais à la créature, qui se penche pour attraper de nouveau son arme alors que je me relève d'un bond. Je ne sais pas si elle m'entends. Je ne sais même pas si elle en capable. Hades semble rire lui, en tout cas. De deux pas en arrière, j'esquive le coup suivant. Je n'ai pas envie de me battre. Et puis de toute façon, est-ce que ça a vraiment un intérêt ?

Comme une bête n'agissant que par instinct, la créature continue à attaquer. Je me demande si Hades s’attend vraiment à ce que ce soit un challenge. Dans sa poupée, il n'a mis qu'un savoir théorique de la bagarre. Sa petite invocation ne fait que répéter des formes d'épées dans l'ordre que je les ai apprises sans vraiment y porter réflexion. Je pourrais presque l'éviter uniquement avec des réflexes.

« Ca ne sert à rien Hadès. Ton petit ami ne pourra pas m'atteindre. Et je refuse de lui faire du mal. »

En gardant quand même a la créature, qui continue à réciter ses katas, du coin de l’œil, j'essaie de porter mon attention sur la chimère. Qu'est-ce qu'elle peut bien vouloir ? Si Hadès voulait vraiment me faire du mal, il n'aurait aucun mal à le faire sans passer par ce genre de petit jeu. Est-ce qu'il est après autre chose ?

Je plante mon épée dans le sol. Peut être que …

La chimère caquette. Au moins, je la divertis. C'est déjà ça de gagné. Par contre, je commence à m’essouffler, a cause d'esquiver. La poupée, elle, semble ne pas du tout être embêtée par tout les assauts qu'elle porte. Si ça continue comme ça, je vais finir par me faire avoir.

Les coups me manquent de moins en moins loin. Je bouge moins vite que la chose. C'est une certitude. Il va falloir que je trouve une idée brillante avant de me faire empaler. Je ne sais même pas si j'ai encore la force de me battre, en fait. La poupée s'est mise entre moi et mon épée en plus. Merde. J'ai mal géré.

En y réfléchissant bien, de toute façon, je n'aurai jamais pu me …

Une idée me vient. Mon épée.

Je serre les dents alors que je laisse le coup d'estoc de la créature me perforer le ventre. Il ne faut pas que je perde conscience ou la tête. Je serre les dents et remonte le long de la lame pas par pas en essayant de ne pas laisser les souvenirs qui affluent me rendre fou.

La poupée semble ne pas comprendre ce qui se passe quand mes mains saisissent les siennes. En utilisant le peu de force qu'il me reste, je la pousse en arrière jusqu'à ce que son dos rencontre le plat de mon épée. Celle que Ryme a porté tout ce temps.

Ryme.

Alors que mon corps est agité de spasmes, je prends la poupée dans mes bras et lui murmure que tout va bien se passer.

Je crois … qu'il y a de la lumère derrière elle. Je … Est-ce que ce sont les mains de ryme que je sens sur mes bras ? Est-ce que c'est le visage de Ryme que je sens de l'autre coté de celui de la poupée, comme si elle nous avait pris tout les deux dans ses bras.

Ou bien est-ce l'épée ?

Je … je crois que je ne comprends plus.

 :: Spira - Le continent • :: La forêt de Macalania

Ryme

Classe : Mage blanc

Points de rang : 2097



Chimères
Chimères possédées:

Sorts & compétences

Ryme

Invokeure

Dim 15 Nov 2020 - 10:26
L’ombre regardait Cillian de ses yeux vides. Le bien, le mal, toutes les choses qui composaient l’univers semblaient se détricoter pour mieux se reconstruire après. L’incompréhension nappait l’arche des sourcils de la silhouette, comme s’il ne s’était jamais attendu à cela de la part de son adversaire : une clémence tortueuse. Cette chaleur, cette douceur, cette humanité paraissait si éloignée de toutes les ténèbres qui s’étendaient dans cet univers. Derrière eux, le rire d’Hadès s’était tu. Pendant un bref instant, il n’y eut qu’un silence presque assourdissant si ce n’était pour le bruit des gouttes de sang qui dégringolaient sur le sol à un rythme aléatoire.

Au milieu de ce tumulte, l’éclat de lumière qui naquit du geste de l’épéiste faisait office de focale. Ce même éclat brisa le contrat muet qui liait tous les participants de cet étrange duel. Une voix, reconnaissable entre mille tant elle portait sa fragilité comme une fierté s’éleva. La mélopée articulée, vide de mots, mais pas de sens, gagna petit à petit tout cet univers factice. Était-ce un souvenir heureux ? Ou bien une petite inconsciente qui se révélait à eux. Les lames qui traversaient leurs chairs disparurent et le sang versé au sol remonta lentement le long de leurs corps, reconstituant paresseusement la peau, les os et les organes perforés par les coups.

Face à son original, le double ne bougea pas. Il se contenta de rester là, entre les bras qui étaient – d’une certaine façon – les siens. Toujours silencieuse, la chimère s’approcha et d’un geste il usa de son pouvoir pour faire en sorte que la lumière prenne forme. De la luciole naquit un corps. Une enveloppe que Cillian connaissait bien pour y avoir déposé ses mains et ses lèvres par le passé. Soudainement, le spectre se tourna vers la nouvelle venue qui dans son regard irréel ne portait qu’un amour infini à la créature.

Le fantôme de Ryme s’approcha de l’ombre et avec toute la délicatesse du monde, l’enserra de ses bras. Sa clarté se retrouva tintée d’une légère obscurité tandis que les ténèbres du doppelgänger, elles, devenaient grisâtres. Dans un écho d’un souvenir ou peut-être d’un rêve, quelques mots résonnèrent. Des mots qui, jadis, avaient été adressés à Cillian.

— Tout ce que tu as vécu, tout ce que tu as vu, tout ce que tu as fait… Ces choses ont fait de toi, l’homme que tu es. L’homme que je connais. L’homme que j’aime. Je ne pourrais jamais te détester pour ces choix.

Les deux apparitions glissèrent leurs mains l’une dans l’autre et lorgnèrent Cillian. Puis leurs regards dérivèrent sur Hadès. La chimère hocha de la tête juste avant qu’ils ne disparaissent dans une nuée de lucioles. Quelques-unes virent vers eux, caressant la joue de l’humain.

— Tu m’as un jour dit, que quoi qu’il advienne… Quoique fussent nos destins, nous nous serions rencontrés. Nous nous serions aimés. J’ai tant envie d’y croire, de voir cela. Cet espoir, je l’ai tant chéri. Merci, susurra une dernière fois le souvenir de Ryme.

L’univers redevint morne. Sans obscurité ni lumière. Juste un vide. Son vide.

— As-tu compris ? Articula la voix de la chimère, seul tu n’es qu’une ombre. Avec elle, tu deviens meilleur et ce que tu es la transforme également. Tant que tu craindras ce qui gît en toi, tu ne seras pas complet. Accepte-toi tout comme elle l’a fait. Et enfin, tu seras total et enfin capable de mener à bien les desseins qui sont les tiens. Et miens.

La gueule de la bête s’ouvrit, laissant filer un grincement étrange.

— Et à ce moment-là, je pourrais t’aider. Tu pourras m’atteindre et je te donnerais ma force. Mais en attendant, le pont entre nos deux consciences ne peut se faire. J’aimerais encore palabrer en ta compagnie. Hélas… Je ne crains que cet instant ne touche à sa fin.

Le vide se morcela comme un miroir brisé. La craquelure avançant toujours un peu plus au moindre geste ou souffle. La mélodie du verre agonisant percuta l’espace.

— Reviens me voir quand tu veux, après tout… Maintenant, tu connais le chemin.

***

— Ryme, cela fait presque une journée. Es-tu certaine que mon frère ne s’est pas égaré ?
— Je sens sa conscience, elle est toujours là, ne crains rien.

La Gardien se détourna en poussant une injure dans sa barbe. Le crépuscule commençait déjà à étendre son baiser zinzolin sur la forêt de Macalania. Il était non seulement inquiet pour son cadet, mais également pour Ryme, qui, n’avait cessé de rester auprès de lui, refusant toute nourriture ou boisson afin de ne pas briser le lien qui l’unissait à Cillian.
Son dos nappé de sueur ne faisait guère figure d’augures positifs, mais, à bien des égards, cela n’était rien comparé aux risques que l’invokeur novice courrait si on lui lâchait la main. Le dédale de l’esprit humain, en lui-même, s’esquissait comme une prison peu enviable. Cependant lorsqu’une chimère y avait fait son nid, le nœud gordien qui s’y resserrait éternellement goûtait les cendres de la perdition.

Ryme ne prêta pas attention à tout cela, toute sa concentration se dédiait au fil d’Ariane qu’elle tenait entre ses paumes. Les courbatures pétrissaient sa carcasse, certains muscles tremblant sous le joug de spasmes de l’effort. Sa gorge s’asséchait de plus en plus, rendant ses psaumes rugueux et ses prières rappeuses.
Au loin, contre la barrière anti-monstre, un fracas perça le silence du campement. Une bête déguerpit en glapissant. La lamentation glaça l’estomac de la Voix. Cette forêt lui rappelait tant de mauvais souvenirs, tant de souffrances, tant de mensonges. Mais elle représentait également le début de toute cette aventure, de cette rencontre qui avait changé son existence.

Un frisson dévala toute sa peau, roulant sur son échine comme la mer frappe la berge avec une délicate certitude. Elle ouvrit les yeux, la gorge nouée. Un sourire anima ses lèvres sans qu’elle ne puisse réprimer la moindre expression ou émotion. Ses mains glissèrent le long des bras de Cillian, oubliant presque tout le mal qui gisait entre eux. Cela n’avait plus d’importance. Ryme se blottit contre lui sans jamais rompre le contact brûlant que leurs peaux qui s’effleuraient créaient.

— Tu es de retour… soupira-t-elle d’une voix qui trahissait son épuisement, mais également toute la peur qu’elle avait contenue dans son cœur jusqu’alors.

 :: Spira - Le continent • :: La forêt de Macalania

Cillian

Classe : Chevalier Noir

Points de rang : 1394



Chimères
Chimères possédées:

Sorts & compétences

Cillian

Monsieur tout le monde

Lun 30 Nov 2020 - 22:32
J'ai beau être matinal, j'ai mal. Mais je ne lâche pas prise. Il ne faut pas que je lâche prise. Je sens qu'il se passe des choses autour de moi, mais il m'est difficile d'y prêter attention, une épée métaphorique plantée dans le ventre. Je serre les dents. Je peux le faire.

Et puis la lame qui me perce le ventre disparaît. Une envie de vomir monte. Je ne sais pas a quoi elle est due. Peut être a mes chairs qui se reconstruisent. La chaleur commence à revenir dans mes extrémités. Je monde me semble encore être lointain, mais je crois que je saisis ce qui se passe. Mon plan à fonctionné. Je crois. C'était un jeu de guerre. Le seul moyen de gagner était de ne pas jouer.

Ryme se trouve devant nous. Devant moi. Je n'ai pas halluciné alors. Enfin, encore plus, car il ne faudrait pas oublier qu'au final, tout ça n'est qu'une hallucination. Je me redresse un peu alors que la Ryme fantomatique parlait à ce qui avant été une poupée. Je n'arrive pas à entendre ce qui se dit. Ou alors, je n'arrive pas à le comprendre. Mais … J'ai le sentiment de victoire qui m'envahit. J'en serai presque à prendre l'épée devant moi et la faire tournoyer au dessus de ma tête.

Je tourne la tête vers Hadès. Qu'est-ce qu'il va bien pouvoir inventer à cet instant ? Il me parle. M'accepter ? Plus facile à dire qu'a faire, mais … Ça vaut le coup de tenter. Je respire un bon coup et m’apprête à lui répondre, mais il ne me laisse pas le temps de parler. Il faut que je fasse cela pour réussir à appeler son pouvoir. Hum. J'essaie de graver tout ceci dans ma mémoire aussi fort que possible. La créature se tourne pour regarder dans la même direction que moi, vers la fin de ce monde. Je ressens comme une sorte de pincement au cœur. Je me demande si il ressent la même chose que moi.

*********

« Je crois. »

Oui, je suis de retour. Enfin … Comme je l'ai dit, je crois. Je ne pense pas que mon esprit soit assez retors pour me faire un piège de ce genre. Je cligne des yeux et tapote le dos de la rousse. Tout va bien maintenant.

« Si on est bien dans le monde réel, je suis de retour. »

Je cligne des yeux de nouveau.

« C'était … »

Difficile de trouver les mots.

« C'était une expérience. Je crois que c'est le mot. Expérience. »

Je ferme les yeux pour essayer de trouver comment décrire ce qui s'est passé. Mais je n'y arrive pas. Comme si je me réveillais et que le rêve que j'avais eu commençait doucement à disparaître de mon cerveau. Pas comme ça, pitié. Il ne faut pas que ça ait servi a rien. Je serre un peu Ryme contre moi avant de la repousser doucement.

« Je crois qu'il faut que je me remue un peu, je me sens totalement engourdi. »

Je me lève et m'étire. Comme si je sortais d'une sieste après un repas trop copieux. Les fourmis commencent doucement à disparaître. Je m'approche un peu plus du feu pour aider la langueur qui m'habite à se dissiper.

« Je présume que vous voulez que je vous raconte ce qui s'est passé. »

Le visage de Garan me dit que oui. Alors je vais le faire. Enfin, autant que possible.

« Je crois que j'ai discuté avec la chimère. Avec Hadès. Je ne sais pas si c'est possible. »

Mon regarde se tourne vers Ryme, comme pour lui demander confirmation.

« On a discuté. Mais je ne sais plus vraiment de quoi. Je sais juste qu'il faut que je fasse quelque chose pour qu'il accepte de me donner totalement son aide. Donc ça n'a aura pas été pour rien. »

Je me gratte le menton.

« Je n'arrive pas vraiment à me souvenir de ce qu'il faut que je fasse par contre. Est-ce que c'est m'accepter ? Je ... »

Je marque une pause, visiblement pris dans ma reflexion.

« Je ne vous pas pourquoi il me demanderait ça, mais c'est ce qui me vient à l'esprit en premier. M'accepter. Ou laisser Ryme m'accepter ? »

Je me gratte le menton de nouveau.

« En tout cas, je ne sens pas spécialement de changement en moi, si ce n'est que j'ai l'impression d'avoir couru un marathon. »

Je hausse les épaules avant de retourner m'asseoir à coté de Ryme.

« Et dans le monde des vivants, il s'est passé quoi ? J'ai été KO pendant longtemps d'ailleurs ? Avec les feuillages, je n'arrive pas a voir si l'aube a point ou pas encore. »

Je passe le bras autour des épaules de Ryme et l'attire doucement contre moi. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai le sentiment de lui devoir quelque chose.

« Je ne t'ai pas trop rendue inquiet au moins ? »

 :: Spira - Le continent • :: La forêt de Macalania

Ryme

Classe : Mage blanc

Points de rang : 2097



Chimères
Chimères possédées:

Sorts & compétences

Ryme

Invokeure

Mer 9 Déc 2020 - 13:04
Leurs corps se séparèrent presque cruellement, une profonde déchirure après un geste délicat de tendresse. Une attention que Ryme avait tant désirée après tout ce temps, mais qui ne portait assurément pas la marque de l’amour. Une étreinte différente, presque étrange venant de la part de Cillian. Sa gorge se noua au moment où qu’il racontât son aventure dans les méandres de sa psyché. Ses mots semblaient sincères lorsqu’il songeait que tout cela n’avait pas été vain, mais s’il ne parvenait toujours pas à garder le sourire de son entretien avec Hadès, tout ceci n’était qu’une bataille alors qu’ils avaient besoin de gagner la guerre. L’Invokeure le regarda tristement tandis qu’il continuait ses spéculations.
Il s’enquit alors du temps, des évènements juste avant de revenir s’installer auprès d’elle et de l’attirer doucement. Elle n’eut pas le courage de le rejeter, mais cette éteinte lui creva l’âme. Hostile hier, froid ce matin, chaleureux à présent. Que penser, que dire, que faire ? Ryme se contenta de fermer les yeux et de laisser Garan répondre à la première question qu’il venait de poser.

— C’est normal que tu ne voies pas l’aube : le soir est tombé depuis longtemps, maintenant, articula le Gardien, tu as expérimenté une plongée dans ton cœur. Le genre de choses que tu aurais apprises au temple si tu y étais resté, comme nous te l’avons demandé.

Ryme fusilla du regard l’aîné qui se renfrogna un peu. Certes, cela contrariait leurs plans et il n’était pas faux de dire qu’avec un peu de discipline, ce chemin aurait pu être fait il y a des mois pour Cillian. Mais cela ne servait à rien de le blâmer lorsqu’eux-mêmes ne pouvaient être considérés comme irréprochables. Gordias, quant à lui ne semblait pas vouloir prendre part au dialogue ni même au débat. Penché sur une casserole de ragoût, il touillait la mixture, la mine fermée comme à son habitude.
Les mains de Ryme se glissèrent entre eux et elle s’éloigna un peu. Cette gentillesse ne lui paraissait guère sincère : si ce contact était le résultat d’un sentiment autre que l’affection qu’il lui portait, elle refusait qu’il la touche.

— Tu as expérimenté l’endroit où les Priants nous conduisent lorsque l’on passe un pacte avec eux. S’y plonger n’est pas quelque chose d’aisé. S’y rendre et y naviguer prend plusieurs heures lorsque l’on n’est pas habitué. C’est pour cela que tu n’es pas revenu avant, expliqua-t-elle poliment.

Elle ne précisa pas que durant toute l’opération, elle avait été présente. Phare dans la nuit, étoile polaire guidant l’esprit voyageur jusqu’à la réalité. Garan ne désarma pas son regard pour autant. Les mensonges, la tromperie et ces méthodes commençaient à le fatiguer. Tout comme l’attitude de son frère lui pesait. Cillian était un bon guerrier, mais pouvait s’avérer être un véritable imbécile concernant le reste. Plutôt que de s’emporter, il quitta la zone, préférant s’aventurer vers le lac.

— Je suis désolée. Je crois qu’il a eu peur pour toi. Pour nous, déclara Ryme après un instant de silence.

Elle posa sa main sur celle de Cillian juste avant de la retirer comme si sa peau était en feu. Sa gorge se noua.

— Moi, je n’étais pas inquiète. Je savais que tu pouvais y arriver. Je n’en ai jamais douté, à vrai dire.

Son éternel sourire aimable se déforma délicatement et malgré la tristesse qui transparaissait de son expression, tout cela n’avait rien de feint. Ryme, comme toujours, se montrait sincère envers lui. Néanmoins, elle ne trouva pas le moyen de reprendre le fil d’une conversation usuelle. Ainsi, elle se leva et se contenta de glisser quelques mots avant de disparaître à la suite de Garan.

— Je vais aller le chercher. La journée a été rude pour tout le monde.

Elle laissa non sans un pincement au cœur, son ancien compagnon et son plus vieux Gardien. La conversation entre eux avait peu de chance de s’établir, aucune parole malheureuse ne saurait être partagée. Tout du moins, elle l’espérait. Cette incartade dans l’esprit de Cillian ayant coûté une précieuse journée durant laquelle, elle ainsi que Garan était supposé se rendre au temple de Shiva pour continuer leur voyage vers Bevelle. Vers Bahamut. Vers Vilhatt. Vers Sin.

Ryme trouva Garan à l’endroit où elle se tenait la veille pour chercher de l’eau. Les étoiles luisaient dans le ciel comme une pluie de luciole que Yevon aurait déposé là. Des cristaux de glace se détachaient sporadiquement de la végétation avant de fondre ou d’exploser dans une myriade de lumières délicates. L’Invokeure s’avança et posa une main amicale sur l’épaule de son Gardien.

— Ne sois pas en colère contre lui. C’est notre faute après tout. La mienne, surtout. En agissant ainsi, je savais ce qui allait se passer. Peut-être était-ce la mauvaise décision. Peut-être était-ce la bonne. Seul le temps nous le dira.
— Je ne reconnais pas mon frère, souffla-t-il, tout ce que je voulais… Tout ce que je voulais, c’était le sauver. Lui épargner tout ça.

Sa voix se brisa tandis qu’un sanglot lourd et pénible s’extirpait de ses lèvres. Il se retourna vers Ryme et posa sa tête contre la frêle épaule de l’Invokeure. Elle comprenait cette douleur. Cette peine. Cette affliction. Peut-être mieux que quiconque, car, elle nourrissait la même au fond de son cœur. Pourtant, ils ne pouvaient choisir pour lui. La main de Ryme se logea à l’arrière du crâne de Garan, caressant sa nuque dans un geste presque maternel.

— Je sais. Mais je crois que tout cela m’a appris une chose : Cillian n’a pas besoin que nous le sauvions. Il est… entêté, tête brûlée, a mauvais caractère. Mais aussi généreux et bon.
— Ça, ça ne date pas d’hier, grommela le prêtre.
— Il n’est plus comme avant. Il ne sera plus jamais celui que nous avons connu. Cet homme a disparu lorsqu’il a passé un contrat avec Hadès. Lorsqu’il a passé un contrat avec Yevon, qui la mené dans la Via. Mais… cela ne veut pas dire que nous ne pouvons pas donner notre affection à l’homme qu’il est aujourd’hui.

Il y eut un silence et elle émit un rire. Garan releva le nez, surprit.

— Certaines choses ne changent pas, Garan. Je suis sûre que cet adorable idiot n’a qu’une seule pensée en tête : comment rétablir l’ordre. Comment rectifier les torts qui ont été causés.
— Tu as probablement raison.
— Nous comme lui, devons accepter que rien n’est immuable. Que nous ne pourrons jamais ravoir ce qui a été perdu.

Un rêve fugace fila dans le cœur de Ryme juste avant de s’éteindre. Celui d’une maison au bord de la mer, loin de Bevelle. Une bâtisse modeste, mais robuste, que Cillian aurait construite de ses propres mains dans laquelle, une vie de petits bonheurs et de peines ordinaires auraient été l’éclat d’une existence.

 :: Spira - Le continent • :: La forêt de Macalania

Cillian

Classe : Chevalier Noir

Points de rang : 1394



Chimères
Chimères possédées:

Sorts & compétences

Cillian

Monsieur tout le monde

Mer 9 Déc 2020 - 15:32
Une chose que j'aurai appris au temple si j'y étais resté. Comme ils me l'avaient demandé. Si les regards pouvaient tuer, je crois bien qu'a un seul œil j'aurai fait un trou béant dans le crâne parfois trop vide de mon frère. Il sait très bien pourquoi je ne suis pas resté. Il s'attendait à quoi, exactement ? Depuis quand je suis le genre de personne à réagir de cette façon ? Si il voulait vraiment que je reste au temple le temps d'apprendre tout ce que j'avais à attendre, peut être qu'il n'aurait pas fallu partir comme un voleur comme ça.

Heureusement, Ryme calme la situation. Elle explique ce qui s'est passé un peu plus clairement. Je comprends un peu mieux et, effectivement, je crois que j'en ai entendu parler au temple. Je reste cependant bien curieux de savoir comment rester aurait pu me préparer à ça. Ça me semble être le genre de chose qu'il faut vivre. Il décide de partir plutôt que de rester à discuter. C'est peut être mieux. Ryme me glisse quelques mots avant d'aller le rejoindre. Elle n'a pas douté de moi. C'est bon a savoir. Il en faut au moins un.

Je me retrouve donc en tête à tête avec le vieil ancien moine. Je le regarde. Il me regarde. Je me demande bien ce a quoi il peut penser. Ce qui peut bien trotter dans sa tête. Au final, il est le seul à être plus ou moins extérieur à la situation. A n'avoir de vrai lien ni avec Garan, ni avec moi. Après quelques secondes de silence, sa voix se fait entendre.

« Je ne vais pas dire que tu dois le pardonner. »

Je fronce le sourcil. Qu'est-ce qu'il peut bien entendre par là.

« Je suis fils unique. Les seuls frères que j'ai eu, c'était dans l'église. Je ne vais pas donc dire que je comprends ce qui peut se passer entre vous. »

Tiens, il me parle de lui. Je crois que c'est la première fois qu'il me parle ainsi.

« Mais si tu ne peux pas lui pardonner, essaie au moins de voir les choses de son point de vue. On a pet être pas eu raison de faire ce que l'on a fait, mais ce n'était pas pour te blesser qu'on l'a fait. Au contraire, même. »

Et voilà, il part dans le même genre de rengaine. Ça a le don de m’énerver un peu.

« On s'est trompés. »

Okay, ça je ne m'y attendais pas par contre.

« Je ne prends pas beaucoup de responsabilités là dessus, car je ne te connais pas, mais on s'est trompés. C'est un fait. Je ne sais pas si ils sauront te le dire, mais on s'est trompés. »

Je ne sais pas trop comment réagir à ça. A vrai dire, je m'étais attendu à à peu près tout sauf ça. C'est rare, les gens qui savent dire ça.

« Attention, je ne pense pas qu'on s'est trompés sur ce qui aurait été mieux. Ça aurait été mieux pour tout le monde que tu reste au temple. Mais au final, je pense qu'on s'est trompés sur le fait que tu obéirais bien gentiment. Ça me semble évident maintenant. »

Okay, on est partis dans une autre direction. Décidément, ce Gordias est plein de surprises. Je ne saurai pas dire si ce sont de bonnes surprises, mais ce sont néanmoins des surprises.

« Mais … On ne peut rien y faire. Si ce n'est panser les plaies et essayer d'avancer. Je pense que ce serait bien que tu ailles parler avec ton frère. Maintenant. »

Je me lève. Il n'a pas tort.

« Merci. Pour ces paroles. »

Il hausse les épaules. Pas surprenant.

******

Il ne me faut pas très longtemps pour les rejoindre. Je n'entends que la fin de leur discussion. Je m'éclaircis la gorge histoire de m'annoncer avant de m'approcher d'eux.

« Je suis d'accord. »

Il faut que je m'explique.

« Ce qui est perdu est … Perdu. Comme le nom l'indique. »

Je passe ma main dans mon cou.

« Cependant, il reste encore plein de choses. A part ce qui est perdu. Il reste encore un chemin a parcourir. Une distance à tenir. »

Je me rapproche un peu d'eux.

« Je vous ai détesté. C'est un fait. Je me suis détesté aussi. Quand je suis en colère, j'ai tendance à tout blâmer. Et son contraire. »

Je soupire.

« Mais. Mais. Mais. J'ai beau faire tout ce que je veux ou je ne veux pas, vous êtes … Vous êtes importants pour moi. Garan, tu reste mon frère. Ryme, tu restes la femme que j'aime. Aucune quantité de haine, aucuns trucs, aucun rien ne pourront changer ça. »

Je pose la main sur un arbre.

« Alors on peut choisir de continuer à se porter des griefs qui ne mèneront à rien. On peut faire ça. Ou alors on laisse tout ça derrière, avec les choses qui sont perdues. Et on avance. Ensemble. Vous avez besoin de moi. J'ai besoin de vous. J'ai besoin de toi Ryme. »

Je lui adresse ce qui veut être un sourire.

« Je suis un adorable idiot qui a besoin qu'on lui montre le chemin. Et le chemin vers le bonheur, je le vois pas autrement qu'avec toi, Ryme. »

Je baisse les yeux. C'est gnan gnan quand on y pense.

« Ah et Garan, j'ai aussi besoin qu'on finisse mon instruction. Donc j'ai besoin de toi aussi. »

 :: Spira - Le continent • :: La forêt de Macalania

Ryme

Classe : Mage blanc

Points de rang : 2097



Chimères
Chimères possédées:

Sorts & compétences

Ryme

Invokeure

Ven 11 Déc 2020 - 11:57
Aussitôt la voix de Cillian entendu, son frère recula et s’éloigna de Ryme. Comme si elle était à présent un objet bien trop rare pour être touchée. Comme si leur proximité pouvait engendrer encore plus de mal. Comme si cela pouvait être une autre brûlure pour celui qui avait connu l’enfer. L’Invokeure ne broncha pas lorsqu’elle vit son Gardien se défiler de la sorte. Elle ignorait quels sentiments gisaient dans le cœur de l’enfant pur de Yevon, mais les ténèbres n’attendaient qu’une occasion pour venir se terrer dans son esprit. Ainsi, elle comprenait parfaitement la réaction de Garan : essayer de faire entendre à un guerrier tel que Cillian qu’il faisait erreur, lorsqu’il était enragé, n’était pas une mince affaire. Il était donc inutile de lui donner de fausses idées quant à leur relation. Certes, ils étaient bien plus proches qu’au début de ce voyage, mais ils ne résidaient entre les deux religieux qu’une franche camaraderie, une belle amitié tissée au fil de la route.

D’une voix lassée, Cillian continua les propos de Ryme et, chose tout à fait remarquable, il fit un pas vers eux. Dans le monde physique, mais également du point de vue émotionnel. À demi-mot, il offrait son pardon sans pour autant être total : il faudrait encore certainement du temps avant que ce genre de blessure ne se refermât. Mais la colère ne pouvait être le moteur de la dynamique de groupe. S’éveiller chaque matin avec la haine au cœur ne pouvait rien apporter de bon. Il le reconnaissait, mais cela était-il suffisant ? La main sur un arbre comme pour se donner du courage ou peut-être pleinement se reconnecter au monde, il affirma que ces derniers mois devaient appartenir au passé, comme les choses qui semblaient perdues, mais également qu’un lien de réciprocité utilitaire existait.
Avec un sourire, il énonça sans faillir que Ryme représentait la clef vers un chemin plus heureux. Il ne parut pas rougir. Ne parut pas hésiter. Son regard se baissa dans un voile pudique et elle sut qu’il était sincère. Garan ne fut pas oublié : l’apprentissage de Cillian nécessitait que les deux frères soient unis face à l’adversité pour assimiler, évoluer et comprendre.

— Je… Oui. Bien sûr. Tout ce que tu voudras. Mais… Je ne serais pas tendre avec toi, je te préviens ! Tout ce que le temple à failli à te rentrer dans le crâne, il faudra que je te le fasse digérer en peu de temps, comme ça l’ancien prêtre.

Il se frotta l’arrière de la nuque. Un tic qu’ils avaient en commun, d’après Ryme qui, quant à elle, demeurait pour l’instant silencieuse. Elle ne doutait pas de la sincérité de Cillian. Mais au fond, la culpabilité la rongeait : une fois de plus, il était celui qui devait endosser le mauvais rôle. Celui qui devait demander pardon. Celui qui devait mettre sa rancune de côté pour avancer. Sa gorge se noua tandis qu’elle se fustigeait intérieurement de ne pas être une meilleure personne pour lui. Les mains jointes, le regard perdu dans les cristaux du sol de la forêt, un maigre sourire énigmatiquement poli subsistaient sur son visage.

— On aurait pas dû s’en aller comme ça, continua Garan, mais la situation l’exigeait. Pour ce que ça vaut, je suis désolé. Et je suis désolé de m'être énervé.

Ces excuses donnèrent la chair de poule à Ryme qui releva légèrement le nez. Depuis le début du voyage, son tout nouveau Gardien n’avait jamais montré une particulière aptitude à demander le pardon tant il était habitué à le donner aux autres dans ses psaumes. Il avait posé sa main maigrelette sur l’épaule large de son frère cadet, un sourire navré sur le visage. Il paraissait bien plus vieux que neuf mois auparavant, quelques mèches blanches grignotant ses tempes. Affronter Yevon ne faisait pas que du bien à ce dévot. Pour lui, la blessure faite à sa foi était peut-être la plus douloureuse de toutes. Plus que celles acquises face aux monstres ou face au périple qui n’avait pas été spécifiquement tendre avec eux.

— Je ferais mieux de vous laisser, déclara-t-il après quelques secondes, je vais aider Gordias à faire la cuisine. Il a beau être un vrai cordon bleu, ce diable ne sait pas doser le piment ! Il n’en met jamais assez !

Il s’élança vers le camp, un rire presque faux niché dans le creux de sa gorge. Ryme le regarda s’éloigner, presque tendue à l’idée de se retrouver de nouveau seule avec Cillian. Que faire s’ils n’étaient plus en accord ? Que faire s’ils ne se comprenaient plus ? Quelques heures plus tôt, il refusait catégoriquement d’envisager le moindre futur avec elle lorsque à présent, il lui affirmait l’inverse. Mal à l’aise, elle jouait avec ses doigts, curant le dessous de ses ongles devenu sale avec la route et le manque de confort. Elle n’était plus réellement la même personne. Elle ne pouvait plus être la même personne.

— Je suis désolée, je ne sais pas trop quoi dire, finit-elle par souffler après plusieurs minutes d’un silence pesant.

— Je ressens… tellement de peur que je n’arrive pas à trouver un sujet ou même le moindre mot. C’est ridicule.

Elle se retourna pour faire face à l’étendue d’eau. Le lac lui rappelait presque les flots de la cascade dans laquelle ils s’étaient baignés au sommet d’une des collines avoisinantes du village de Besaid. Des papillons bleus allongeaient leurs ailes, formant de faux yeux sur les troncs vides de vies.

— J’ai l’impression que tout est plus facile quand tu es fâché contre moi, peut-être parce que… Comme cela, ça m’autorise d’être aussi dans cet état.

Ryme s’était déjà excusée à propos de son départ. L’envie de réaffirmer cela lui vint, mais elle songea que cela était probablement la chose à ne pas faire si elle voulait conserver l’humeur clémente de Cillian. Ses lèvres se pincèrent un peu alors qu’elle cherchait de quoi discuter.

— On peut voir Bevelle, là-bas, si l’on se concentre bien.

En effet, derrière les branches glacées si l’on regardait à l’horizon, quelques lueurs fugaces de la capitale illuminaient la nuit.

— Hadès a-t-il dit quelque chose à propos de nos plans ?

Un frisson la saisit et Ryme entoura son buste de ses bras. Ainsi diminuer sa silhouette paraissait bien mince dans le décor, comme si elle pouvait disparaître à chaque instant. Sa chevelure rousse semblait alors être le seul élément tangible de sa personne, brûlant comme une flamme dans l’obscurité.

 :: Spira - Le continent • :: La forêt de Macalania

Cillian

Classe : Chevalier Noir

Points de rang : 1394



Chimères
Chimères possédées:

Sorts & compétences

Cillian

Monsieur tout le monde

Mer 16 Déc 2020 - 13:48
Il ne sera pas tendre avec moi ? J'ai presque envie de demander a quel moment il l'a été. Sur le ton de la plaisanterie. Mais je ne sais pas si c'est le moment. Et je ne sais pas si c'est totalement de la plaisanterie. Et le voilà qui s'excuse. Je plante mon regard dans le sien, comme si j'essayais de lire son âme. Je pense qu'il est sincère. Il l'est suffisamment pour moi. Pour le moi qui jouis de cette clarté d'esprit dont je jouis actuellement. Il faut laisser les chiens dormir. Après encore quelques mots, il s'en va, nous laissant seuls Ryme et moi.

C'est elle qui romps le silence. Elle est désolée. A peur. De moi ? Je ne sais pas. Elle dit aussi préférer être en colère. Qu'on le soit. Je baisse le regard. La colère ne peut rien apporter de bon si elle n'est pas saine. Et je ne pense pas qu'il puisse y avoir saine colère entre nous deux. Je ne veux pas qu'il y ait saine colère entre nous deux. Je m'approche d'elle pour pouvoir observer ce qu'elle voit.

« Effectivement, on dirait bien Bevelle. »

Je ne saurai pas dire si c'est vraiment Bevelle ? Enfin, au vu de la géographie, il y a peu de chances que ce soit autre chose.

« Il ne m'a rien raconté de vos plans. »

Puis ça me frappe. Ce n'est pas la question qu'elle posait. Enfin, je crois. Elle ne voulait pas savoir si Hadès savait ce qu'ils voulaient faire mais si il avait émis une critique sur ce qu'ils voulaient faire. Je marque une petite pause pour essayer de faire remonter le plus possible les souvenirs de la conversation.

« Je … Je crois qu'il est plutôt d'accord. »

Difficile de me souvenir.

« Je me souviens plutôt d'émotions que des choses en elles même, sur ce qui s'est passé quand je lui parlais. »

Je pose la main sur son épaule avec tendresse.

« Je crois que lui aussi il a beaucoup de rancune. Je ne sais pas si c'est contre l'église ou contre autre chose, mais je pense qu'il est plutôt d'accord avec corriger des méfaits. »

Je ferme l'oeil pour essayer de faire remonter encore plus de choses.

« Je n'ai pas le sentiment qu'il soit vraiment méchant. Enfin … Quand je pensais à lui, avant, j'avais cette sorte de … colère en moi. Je ne sais pas si colère est le bon mot mais … C'est ce que je trouve de mieux pour le décrire. »

J'ouvre de nouveau le regard.

« Là, c'est plus … Encore de la colère, mais … Une colère plus saine. Un peu comme si avant c'était juste une envie de piquer une crise comme un enfant. Alors que là, c'est plus une colère … Froide. Le genre de colère qui motive. Tu sais, quand tu vois ce qu'il faut faire pour te calmer. »

Je presse un peu son épaule.

« Il a encore envie de casser des nuques, c'est une certitude. Mais … Au lieu de juste être enervé contre tout le monde, j'arrive à me canaliser vers ceux qui méritent. L'église. Vilhatt et tout ses potes. »

Je soupire.

« Je n'ai plus envie que l'on soit énervés l'un contre l'autre. C'est les laisser gagner. C'est laisser Vilhatt avoir le dernier mot. C'est le laisser avoir réussi a nous séparer. Lui et Marnie. Et Yevon sait que j'ai pas envie de les laisser gagner. »

Je marque une pause.

« Je … Quand j'étais dans ce monde des rêves ou je ne sais plus comment il s'appelle … J'ai le sentiment que tu m'as aidé. J'ai ressenti ta présence. Et je crois que c'est la seule chose qui m'a permis de … M'en sortir, si c'est le bon mot. »

Je plante mon regard dans le sien.

« Pour la première fois depuis lontemps, j'ai le sentiment d'avoir l'esprit clair. Et ce que je vois avec cet esprit clair, c'est que je t'aime. Que j'ai besoin de toi dans ma vie. Il s'est passé des choses. On peut pas les effacer, mais on peut avancer. Plus loin ? Laisser ça derrière nous. Qu'est-ce que tu en penses ? »

 :: Spira - Le continent • :: La forêt de Macalania

Ryme

Classe : Mage blanc

Points de rang : 2097



Chimères
Chimères possédées:

Sorts & compétences

Ryme

Invokeure

Sam 19 Déc 2020 - 11:18
La présence de Cillian à côté de Ryme lui parut presque étrange autant qu’elle lui était familière. Presque épaule contre épaule, il suffirait qu’elle étendît la main pour attraper ses doigts dans les siens. Des riens ordinaires qu’elle n’avait pas connus depuis si longtemps et qui lui manquaient cruellement. Des choses simples, mais qu pourtant, lui permettaient d’affronter les jours difficiles et de rendre encore plus beaux les moments de joie.
Sa main large et calleuse de guerrier se posa sur sa clavicule tandis qu’il répondait à sa question, développant son ressenti ainsi que la situation. L’Invokeure le regardait, presque surprise d’autant d’ouverture. D’ordinaire, pour décrocher un mot de sa part il fallait batailler et l’entendre parler de la sorte, presque prolixe, faisait battre son cœur un peu plus fort à cause des souvenirs d’un passé perdu, mais ô combien chéri. Il déclara également que d’avoir rendu visite à Hadès lui avait permis de mieux canaliser sa colère pour la rediriger plus justement vers ceux qui la méritaient vraiment, à ses yeux.

Après un soupir, il lui confia qu’il n’avait plus goût à leur querelle, que celle-ci les divisait et que c’était justement là, où, il ne fallait laisser gagner ni les gens comme M Marnie ni Vilhatt. Ryme ne pouvait être plus d’accords que cela. Néanmoins, la conversation de la veille lui marquait encore l’esprit au fer rouge. Si elle avait manqué de discernement en quittant précipitamment l’île, c’était à son tour d’avoir un déficit en la matière. Sa gorge se noua tandis qu’il lui affirmait son amour et lui proposait de laisser le passé être simplement ce qu’il était : quelque chose de mort, de révolu.

— Je suis d’accord, chuchota-t-elle presque, je ne sais pas ce que cette chimère a raconté, mais tu me sembles… Différent. Plus serein.

Ses mains attrapèrent la paume qu’il maintenait contre son épaule. Coupures, blessures et marques d’une vie de combattant striaient la peau légèrement dorée par le soleil. Combien de douleur abriterait encore son corps et son cœur avant que cette folle odyssée ne se termine ? Se demanda Ryme, silencieuse.

— Je n’ai jamais voulu que tu sois en colère contre moi, articula-t-elle, je suis navrée d’avoir été aveugle à ta situation. Des excuses ne nous rendront pas ces neuf mois passés l’un sans l’autre. Un jour, tu trouveras sans doute la force de me pardonner.

Ses dents se plantèrent dans la pulpe de ses lèvres.

— T’es-tu déjà dit que, peut-être, nous n’étions pas destinés à rester ensemble ? Que tout cela, tout ce combat, même s’il n’est pas totalement égoïste, ne nous mènera à rien de bon ? Peut-être… Peut-être que, malgré tout ce que nous voulons croire, nous sommes mauvais l’un pour l’autre, au final ?

Ses mots lui brûlèrent presque la langue. S’il lui était clair et limpide que Cillian lui apportait de bonnes choses dans la vie, pouvait-elle se vanter de la même chose ? Égoïstement, elle ne voulait pas dire ces choses, ces mots, ces constats qui la faisaient tant souffrir, mais fuir ce problème n’était pas la solution. L’invokeure ayant appris à ces dépens que s’éloigner du mal ne faisait qu’attiser les braises de ce dernier.

— Je t’aime de tout mon cœur. Cependant, tant que tu songeras qu’il faut que je t’utilise comme si tu n’étais qu’une arme ou un vulgaire objet, je crois que nous n’avons pas d’avenir.

Elle relâcha sa main et fit quelques pas sur le côté. Ryme enleva ses chaussures avant de mettre les pieds dans l’onde fraîche. On aurait pu croire que l’eau fût glacée, mais non. Sans être chaude ni même tiède, elle était juste vivifiante.

— Tu ne t’en souviens pas, mais « utilise-moi » ; « sers-toi de moi », ce sont des choses que tu m’as toujours dites. Des déclarations que j’ai prises sans doute trop littéralement. Je n’ai pas eu la jugeote de t’empêcher de m’offrir cela jusqu’alors.

Elle marqua une pause.

— Mais maintenant je sais que tes combats et les miens sont certainement similaires, mais qu’ils sont également très différents. Je ne veux plus me cacher derrière toi. Ni derrière quiconque. J’ai besoin de toi, mais j’ai peur de retomber dans ces travers.

Un souffle ironique glissa hors de ses lèvres sous la forme d’un ricanement. Une mélopée rare dans sa bouche. Le grincement se mua petit à petit dans un vrai rire, néanmoins un trémolo dans la voix de Ryme trahissait les larmes qui coulaient sur ses joues. La fatigue, l’émotion, mais également l’anticipation des jours sombres à venir lui brisaient le cœur.

— Même maintenant, je dis ces choses, mais… Je n’ai qu’une envie, que tu me prennes dans tes bras. Que tu m’embrasses. Je ne suis qu’une idiote.

 :: Spira - Le continent • :: La forêt de Macalania

Cillian

Classe : Chevalier Noir

Points de rang : 1394



Chimères
Chimères possédées:

Sorts & compétences

Cillian

Monsieur tout le monde

Sam 19 Déc 2020 - 14:44
Sans un autre mot, sans un autre geste, je la prends dans mes bras. Mon regard reste plongé dans le sien quelques secondes avant de lier nos lèvres. Ça m'avait manqué. Yevon, ça m'avait manqué. C'est comme si tout les soucis étaient balayés par une douche bien chaude. Après quelques secondes qui me semblent bien trop courtes, je sépare nos lèvres avant de la serrer fort contre moi.

« J'emmerde le destin. »

Peut être que ce n'était pas la meilleure façon de briser le silence qui s'est installé, mais je ne suis pas forcément le meilleur orateur. Loin de là.

« Si le destin lui même se décide à se mettre sur notre chemin, on aura qu'a lui casser la figure. »

Je la libère de mon étreinte pour l'embrasser de nouveau. Mon cœur est étrangement calme. Serein. Ca fait du bien.

« Si Yevon lui même descends sur terre et nous dit qu'il est contre, et bien on aura qu'a lui casser la figure aussi. A deux, on devrait y arriver. »

Heureusement que les deux anciens moines se sont pas là pour m'entendre blasphémer de la sorte. Il ne fait nul doute qu'ils viendraient me voler dans les plumes. Mais je m'en moque, au final.

« Tu as raison. Je me suis mal exprimé, tu m'as mal compris. On va avancer ensemble. L'un a coté de l'autre. »

Je lui adresse un petit sourire.

« De toute façon, pour être tout à fait franc, je pense qu'il nous faudra au moins ça si on veut reussir à gagner ce que l'on a décidé de faire. Je pense qu'il nous faudra au moins notre puissance à nous deux pour mettre a bas Vilhatt. Rien de moins. »

Je la serre de nouveau contre moi.

« Je suis quand même persuadé que tant qu'on est ensemble, rien ne nous est impossible. Rien du tout. »

Je passe la main dans ses cheveux.

« Moi aussi je t'aime. Si fort. »

Je plonge la tête sur son épaules quelques secondes avant de reprendre la parole.

« Si tu veux, je pourrai t'apprendre un peu à te battre. Vous allez m'enseigner vos arcanes, alors il serait peut être bien que je vous enseigne un peu ce que je sais aussi. Je sais que la magie est forte, mais parfois, savoir comment assener un bon coup de bâton peut être bien aussi, non ? »

Doucement, je nous sépare avant de glisser la main dans la sienne.

« Et puis, ce sera une bonne façon d'équilibrer les choses, si tu as peur que je me serve un peu trop de vous. Donnant donnant, ça me semble être la meilleure des idées possibles. »

Je ne pense pas qu'elle pense ça, mais ça me semble être bien d'être clair sur le sujet. Et puis je n'ai pas envie que le silence revienne.

« Retournons avec nos camarades. Il ne faudrait pas qu'il s'inquiète. On aura toute la nuit pour discuter, non ? »

Je lui vole un baiser avant de la tirer doucement vers notre petit camp.

***

L'odeur qui s'élève de la marmite me tire un peu de salive. Ça sens super bon ! Ou alors j'ai super faim. Difficile à dire. Je m’assois sur une bûche à coté du feu avant d'attirer Ryme contre moi. Gordias et Garan nous regardent, un air inquisiteur sur le visage.

« On va voyager tous ensemble maintenant. Vous allez vous occuper de m’entraîner sur le plan spirituel, et moi je vais m'occuper de vous sur le plan physique. On va avoir besoin de tout les avantages possibles si on veut faire ce que l'on veut faire. Alors pas question de lambiner. Ca vous va ? »

La clarté qui règne dans mon esprit me semble au moins aussi étrange que ce qu'elle semble étrange à Garan et Gordias, du moins au vu de ce que je peux lire sur leur visage. Je ne sais pas si ça va durer, mais j'ai envie d'en profiter.

« Ca sens bon en tout cas. Qu'est-ce que vous nous avez préparé ? »

Je croise les mains autour de la taille de Ryme et lui glisse un petit baiser sur le cou. J'espère que ça pourra devenir notre nouveau normal.

 :: Spira - Le continent • :: La forêt de Macalania

Ryme

Classe : Mage blanc

Points de rang : 2097



Chimères
Chimères possédées:

Sorts & compétences

Ryme

Invokeure

Dim 20 Déc 2020 - 9:44
Tous les doutes, toutes les peurs, toutes les craintes furent chassés d’un baiser. Ryme ferma les yeux et se laissa aller dans cet instant de sérénité. Le monde sembla soudainement à sa place. L’étreinte qui suivit eut le même effet. Nichée contre son torse, à l’abri des ennuis et des remous de la vie. Le silence vola en éclat dans une déclaration qui tira un rire sincère à Ryme. Le reste de la conversation, elle ne trouva rien à y redire. Elle se contenta de hocher la tête ou d’émettre un son qui signifiait qu’elle était d’accord. Il n’y avait que cette joie, pure et simple d’aimer et d’être aimé en retour.
Les stridulations des insectes nocturnes berçaient ce moment tout comme le vol gracile des papillons de Macalania. Il lui proposa alors de regagner le campement, le reste de la nuit leur appartenait pour discuter. L’Invokeure se laissa entraîner vers le feu.

Garan et Gordias ne disaient mot, le regard plongé dans les flammes ou sur la marmite dans laquelle le repas du soir dousinait. Les deux Gardiens observèrent le rapprochement entre Ryme et Cillian avec une certaine surprise. La stupéfaction fût d’autant plus grande au moment où ce dernier prit la parole et annonça la suite des réjouissances : un voyage ensemble durant lequel chacun fortifierait son corps ainsi que son âme. Plus que cela, le fait qu’il s’exprime d’une manière si spontanée et naturelle semblait troubler les deux hommes. Même la rousse s’étonnait de cela. Son cœur s’envola un peu plus lorsqu’elle reçut un baiser dans le cou, tendre et délicat. Les neuf mois de séparation et de solitude paraissaient avoir volé en éclats, tout comme la rancœur.

— C’est du ragoût, tout ce qu’il y a de plus banal, répondit gentiment Garan, qu’as-tu donc mangé depuis ton départ de Besaid, pour qu’un simple curry te mette autant l’eau à la bouche ? Un guerrier doit prendre soin de son corps, non ? Qu’est-ce qui va se passer si tu as des carences ?

— Garan, il est un peu tard pour faire la leçon, non ? Et puis, moi aussi je meurs de faim ! déclara Ryme avant que Cillian ne puisse répondre et qu’une série de piques ne s’envolent entre les deux frères.

L’ancien prêtre fit faiblement la moue avant de commencer à servir les gamelles. La sauce brune et onctueuse nappa le bois des écuelles. Quelques légumes et des racines agrémentaient des morceaux de viandes séchées attendris par la cuisson. Avec un sourire, Ryme tendit son bol à Cillian. Dans les affaires de voyage, il y’en avait quatre. Un détail, qui peut-être, le toucherait : ils n’avaient jamais prévu qu’il demeurât isolé dans le temple de Besaid. Ce genre de soirée entre camaraderie et disputes enfantines, l’Invokeure en avait rêvé. Assurément pour des raisons qui mettraient son partenaire en colère : un voyage jusqu’à la mort jalonné de rires et d’agréables moments était bien plus facile à affronter.

— En tout cas heureusement que ce n’est pas toi qui cuisines, Garan. Tu savais qu’il était un piètre cuisinier ? s’amusa-t-elle en fronçant légèrement le nez.

— Tu n’es pas mieux ! bougonna-t-il.

Le débat se vit clôturer par un raclement de gorge de Gordias, qui, quant à lui soufflait déjà sur la sauce pour manger en silence. Les chamailleries moururent aussitôt, Ryme retrouvant un comportement digne de son rang. Comme toujours, la cuisine du vieux moine était succulente. Ce n’était jamais des plats incroyables, mais il prêtait toujours attention aux saveurs, mais aussi à l’équilibre pour que personne ne tombe malade.

Au loin, le claquement sinistre des monstres siffla. Ryme retint un frisson inquiet. C’était dans une clairière comme celle-ci que sa jambe avait été mutilée. Et si, elle essayait de ne rien montrer, il suffisait d’une étincelle pour que le feu de la peur ne se répandît dans son cœur. Elle renversa un peu de sa part qui tacha le sol et fit fondre un peu de glace.

— Pardon, souffla-t-elle, je ne voulais pas gâcher.

— J’irais faire une ronde des protections magiques du camp avant d’aller me coucher avec Gordias. Et si a disposition des tentes ne changent pas, tu auras Cillian avec toi cette nuit. Il sera là pour…

Il marqua une pause, le temps de mâchonner le morceau de viande un peu dur qui lui résistait. Mais cela n’empêcha pas Ryme de piquer un fard en songeant que cela n’était pas anodin et qu’il sous-entendait qu’une nuit de peu de sommeil les attendait. Pour masquer son embarras, Ryme se concentra sur la nourriture dans son bol.

— Pour te protéger en cas de besoin. Lorsqu’on voyageait ensemble, je dormais toujours sur mes deux oreilles grâce à lui.

— Vraiment ? Auriez-vous tous deux des histoires à propos de votre périple ?

À l’hôpital, Cillian encore marqué par sa défaite face au monstre qui avait volé son œil restait évasif. Après sa sortie de la Via, il ne possédait plus que de maigres souvenirs de ces moments. Et, jusqu’alors, Ryme n’avait jamais osé demander qu’on lui racontât quoi que ce soit : elle pensait que cela ferait du bien à la mémoire perdue son compagnon d’entendre des bribes du passé.

— Je suis sûre que tes histoires sont bien plus amusantes que celle que je partageai avec Gordias, déclara-t-elle taquine tout en souriant à son vieux Gardien.

 :: Spira - Le continent • :: La forêt de Macalania



Sorts & compétences

Contenu sponsorisé

 :: Spira - Le continent • :: La forêt de Macalania

Page 5 sur 7 Précédent  1, 2, 3, 4, 5, 6, 7  Suivant