Ryme
Invokeure
Dim 17 Jan 2021 - 10:27
Submergée par les émotions, emportée par le courant, noyée par les remous de leur amour, Ryme se laissa entraîner. L’ivresse de pouvoir de nouveau partager toute sa personne avec Cillian fit reculer tout le reste. Dans l’univers, il n’y eut plus qu’eux. Tant pis pour les ouïes trop fragiles de Garan et Gordias – même si quelques artifices les empêchèrent de trop s’étendre –.
Le matin n’arriva que trop rapidement, envoyant ses rayons perçant au travers du tissu de la tente. Une voix parvint aux oreilles de l’Invokeure, ordonnant aux deux pêcheurs de se lever. Un filet d’air froid s’écoula sur la peau nue de Ryme qui retint difficilement un frisson. Elle passa une main dans ses cheveux, essayant de structurer ses boucles le plus possibles, en vain.
Nouvel appel, cette fois-ci, son partenaire se leva et enfila quelques vêtements avant de quitter la tente. Dehors, les conversations semblaient vouloir s’amorcer. Une fois seule, Ryme poussa un soupir. La fatigue grignotait toujours son corps : entre le voyage, la rencontre avec Abraham et la veille, quelques heures de paresse en plus ne lui auraient assurément pas fait de mal. Néanmoins, le soleil paraissait déjà haut ce qui indiquait que les deux Gardiens avaient eu la gentillesse de les laisser dormir un peu plus que de raison. Ils avaient beau avoir vécu une existence monacale, aucun d’eux n’étaient niais ni même ignorant des choses de l’amour et surtout, aucun n’était aveugle quant à la relation que les deux fautifs entretenaient. Il était presque évident qu’une réconciliation entre eux mènerait à l’exploration de leurs sens. Bien que possédant des fragments de Yevon en eux, ils n’étaient que des humains. De simples créatures qui se vouaient un amour sincère qu’ils exprimaient du mieux qu’ils pouvaient.
À la lisière de la tente, Ryme trouva un talisman de taille modeste porteur d’une magie. Elle leva le nez vers Garan qui se moquait de son petit frère. Alors qu’elle avançait vers le feu, elle lui lança la babiole de bois.
— Cesse donc d’asticoter Cillian, Garan. La forêt de Macalania n’a dû entendre que tes ronflements grâce à ça. Veux-tu que nous fassions un arrêt plus long à Bevelle, que tu te trouves quelqu’un, toi aussi ? déclara-t-elle avec un air taquin sur le visage.
L’ancien prêtre se mit à rougir, ne s’attendant peut-être pas à être repris de la sorte par sa protégée, qui jusqu’à présent ne faisait guère preuve de force de caractère. Ryme s’installa auprès du feu et attrapa la gamelle de ragoût réchauffé que Gordias lui tendait. L’odeur épicée lui chatouilla les narines, encore plus que la nuit précédente, lui sembla-t-il.
— Bien. Que faisons-nous aujourd’hui ? proposa l’Invokeure.
— Il faudrait qu’au moins une partie de notre groupe aille au temple de Macalania. Obtenir Shiva me paraît être une bonne option pour nos plans. Mais je suppose que l’on a pas besoin d’y aller tous les quatre. Si nous avons réussi à éviter les soupçons, c’était parce que nous n’y allions jamais à trois et toujours déguisés.
Un silence songeur s’installa sur le campement. Cillian n’était pas le Gardien de Ryme, il n’aurait pas le droit de venir avec eux. Le laisser derrière, au temple, ne disait rien à la jeune femme. Tout comme le laisser ici.
— Notre grande entrée, je pense que nous devrions la garder pour Bevelle, dit-elle après avoir avalé une cuillère de son petit-déjeuner.
— Je propose que Gordias et moi allions au temple. Pendant ce temps, vous deux déménagerez le campement dans un endroit plus clément. Et puis, je pense que Cillian a encore beaucoup à apprendre avant de pouvoir maîtriser Hadès.
— Donc, après avoir transporté tout ça, on ne sait où, tu suggères que je l’entraîne ? Ce n’est pas un peu dangereux ?
— Je ne sais pas. Qu’est-ce que tu en penses, Cil’ ? Et vous, Gordias ?
Le voile du silence glissa de nouveau sur le groupe. Il était évident qu’il fallait que Ryme se rendît au temple de Macalania, mais quant au reste, tout cela semblait plus nébuleux. La forêt de glace n’était qu’à quelques kilomètres de Bevelle. Des moines guerriers trop zélés pourraient les découvrir. Avec Sin de retour, les lambins étaient surveillés de prêt. Les yeux de Vilhatt étaient déjà braqués sur eux, fournir de nouvelles raisons pour plus d’attention encore ne serait guère sage.
Cependant, déplacer tout cela à deux n’étaient guère une mince affaire et se retrouver après ne serait pas des plus évident sauf s’ils se mettaient d’accord. Ryme termina son repas et reposa son écuelle, la mine presque sombre. Le bonheur et la joie de la soirée de la veille ne paraissaient plus faire de miracles sur son humeur à présent soucieuse.
— Dans tous les cas, il me semble que l’endroit le plus indiqué pour notre prochain campement soit la Plaine Félicité. Si l’on choisit un emplacement reculé, isolé, ils mettront des semaines à nous retrouver. Même les patrouilles des moines guerriers ne peuvent pas surveiller tous les recoins de cet endroit.
Le matin n’arriva que trop rapidement, envoyant ses rayons perçant au travers du tissu de la tente. Une voix parvint aux oreilles de l’Invokeure, ordonnant aux deux pêcheurs de se lever. Un filet d’air froid s’écoula sur la peau nue de Ryme qui retint difficilement un frisson. Elle passa une main dans ses cheveux, essayant de structurer ses boucles le plus possibles, en vain.
Nouvel appel, cette fois-ci, son partenaire se leva et enfila quelques vêtements avant de quitter la tente. Dehors, les conversations semblaient vouloir s’amorcer. Une fois seule, Ryme poussa un soupir. La fatigue grignotait toujours son corps : entre le voyage, la rencontre avec Abraham et la veille, quelques heures de paresse en plus ne lui auraient assurément pas fait de mal. Néanmoins, le soleil paraissait déjà haut ce qui indiquait que les deux Gardiens avaient eu la gentillesse de les laisser dormir un peu plus que de raison. Ils avaient beau avoir vécu une existence monacale, aucun d’eux n’étaient niais ni même ignorant des choses de l’amour et surtout, aucun n’était aveugle quant à la relation que les deux fautifs entretenaient. Il était presque évident qu’une réconciliation entre eux mènerait à l’exploration de leurs sens. Bien que possédant des fragments de Yevon en eux, ils n’étaient que des humains. De simples créatures qui se vouaient un amour sincère qu’ils exprimaient du mieux qu’ils pouvaient.
À la lisière de la tente, Ryme trouva un talisman de taille modeste porteur d’une magie. Elle leva le nez vers Garan qui se moquait de son petit frère. Alors qu’elle avançait vers le feu, elle lui lança la babiole de bois.
— Cesse donc d’asticoter Cillian, Garan. La forêt de Macalania n’a dû entendre que tes ronflements grâce à ça. Veux-tu que nous fassions un arrêt plus long à Bevelle, que tu te trouves quelqu’un, toi aussi ? déclara-t-elle avec un air taquin sur le visage.
L’ancien prêtre se mit à rougir, ne s’attendant peut-être pas à être repris de la sorte par sa protégée, qui jusqu’à présent ne faisait guère preuve de force de caractère. Ryme s’installa auprès du feu et attrapa la gamelle de ragoût réchauffé que Gordias lui tendait. L’odeur épicée lui chatouilla les narines, encore plus que la nuit précédente, lui sembla-t-il.
— Bien. Que faisons-nous aujourd’hui ? proposa l’Invokeure.
— Il faudrait qu’au moins une partie de notre groupe aille au temple de Macalania. Obtenir Shiva me paraît être une bonne option pour nos plans. Mais je suppose que l’on a pas besoin d’y aller tous les quatre. Si nous avons réussi à éviter les soupçons, c’était parce que nous n’y allions jamais à trois et toujours déguisés.
Un silence songeur s’installa sur le campement. Cillian n’était pas le Gardien de Ryme, il n’aurait pas le droit de venir avec eux. Le laisser derrière, au temple, ne disait rien à la jeune femme. Tout comme le laisser ici.
— Notre grande entrée, je pense que nous devrions la garder pour Bevelle, dit-elle après avoir avalé une cuillère de son petit-déjeuner.
— Je propose que Gordias et moi allions au temple. Pendant ce temps, vous deux déménagerez le campement dans un endroit plus clément. Et puis, je pense que Cillian a encore beaucoup à apprendre avant de pouvoir maîtriser Hadès.
— Donc, après avoir transporté tout ça, on ne sait où, tu suggères que je l’entraîne ? Ce n’est pas un peu dangereux ?
— Je ne sais pas. Qu’est-ce que tu en penses, Cil’ ? Et vous, Gordias ?
Le voile du silence glissa de nouveau sur le groupe. Il était évident qu’il fallait que Ryme se rendît au temple de Macalania, mais quant au reste, tout cela semblait plus nébuleux. La forêt de glace n’était qu’à quelques kilomètres de Bevelle. Des moines guerriers trop zélés pourraient les découvrir. Avec Sin de retour, les lambins étaient surveillés de prêt. Les yeux de Vilhatt étaient déjà braqués sur eux, fournir de nouvelles raisons pour plus d’attention encore ne serait guère sage.
Cependant, déplacer tout cela à deux n’étaient guère une mince affaire et se retrouver après ne serait pas des plus évident sauf s’ils se mettaient d’accord. Ryme termina son repas et reposa son écuelle, la mine presque sombre. Le bonheur et la joie de la soirée de la veille ne paraissaient plus faire de miracles sur son humeur à présent soucieuse.
— Dans tous les cas, il me semble que l’endroit le plus indiqué pour notre prochain campement soit la Plaine Félicité. Si l’on choisit un emplacement reculé, isolé, ils mettront des semaines à nous retrouver. Même les patrouilles des moines guerriers ne peuvent pas surveiller tous les recoins de cet endroit.