Les deux retardataires avaient repris la course dans un rythme beaucoup plus doux, bien que soutenus. Si Davis semblait concentré sur sa respiration, Akemi elle, gardait la finalité de la course comme objectif, son regard fixant l’horizon comme pour ne pas dévier de cette motivation. Si au début, cela l’avait quelques attristée d’être bonne dernière, elle devait avouer que courir ainsi, en étant pas seule, avait quelques choses de réconfortant, même si aucune parole ne semblait animer ce parcours. Comme quoi, une simple présence, pouvait être suffisante pour tenir. Souriant face à ce constat, la demoiselle se redressa, ses jambes continuant d’effectuer cette course sans jamais se relâcher. Si Davis arrivait à tenir malgré son souffle, elle pouvait le faire aussi, après tout, elle aura tout le temps de se reposer une fois arrivée au camp. Sans forcer plus que nécessaire, l’invokeuse fut soulager quand la ligne d’arrivée se dressa enfin sous ses yeux, signe que cette torture allait enfin s’arrêter. Dépassant celle-ci, la demoiselle s’arrêta vivement, le souffle court, le rouge colorant ses joues dû à l’effort. Elle se sentait épuisée, mais étrangement bien, intérieurement, elle était fière d’avoir réussie cet exploit qu’elle n’aurait jamais fait en temps normal. Ou du moins, il lui aurait fallut beaucoup plus de pause et sûrement qu’elle aurait dû abandonner en cours de parcours à cause de sa santé médiocre. Mais aujourd’hui, elle avait réussi sans s’écrouler, sans devoir tout arrêter parce qu’un malaise se profilait à l’horizon. Elle avait réussi, et rien que cela, rien que cette pensée lui procurait une joie immense. « Bon travail miss. » Se remettant de ses émotions, tout en tendant une bouteille d’eau à la brunette pour que celle-ci puisse s’hydrater, Davis accueilli la nouvelle du commandant sans surprise, profitant de ce moment de répit pour s’hydrater à son tour, sa gorge accueillant avec plaisir cette eau fraîche qui s’écoulait dans sa gorge. Imitant le jeune homme sans attendre, la jeune femme chercha du regard où se trouvait son bien aimé, souriant enfin quand celui-ci se profila sous son regard. Remarquant son air contrarié, Akemi lui adressa un sourire désolé, espérant ne pas l’avoir inquiété plus que nécessaire. Se détournant de son gardien pour écouter la nouvelle annonce de Régis, Akemi observa avec surprise les deux sanctionné, se demandant ce qu’il s’était passée pour qu’ils se voit accablé d’une telle tâche. Surpris aussi de cette nouvelle, Davis avait suivis le regard de la brune ne manquant pas le regard agacé que l’al-bhed au cheveux rose lui lançait. Haussant les sourcils, le brun resta un moment à observer l’épéiste avant de doucement s’en détourner, invitant alors Akemi à le suivre pour se diriger vers les cuisines, là où les corvées les attendaient de pieds ferme.
« Dis-moi Akemi… Ton mec à une dent contre moi ou je me fais des idées ? » Après avoir pris quelques minutes à réfléchir sur le repas qu’ils devaient préparés. Akemi et Davis s’était partagés les tâches qui les incombaient. Alors qu’il épluchait les légumes d’un air sérieux, la demoiselle elle, s’attelait à la découpe qu’elle mettait de côté dans une passoire pour les rincer de toutes saletés. Souriant d’amusement face à la question du bannisseur, Akemi releva alors son regard sur celui-ci, préférant le rassurer sur la situation. « Tu dis ça parce qu’il parait de mauvaise humeur ? Ne t’en fais pas pour ça, Seiji à toujours été comme ça. C’est… son caractère. Il n’est pas du genre à sourire à tout vas, ni à se montrer joyeux. Donc, ne t’inquiète pas. » Constatant que le jeune homme face à elle ne semblait guère convaincus, Akemi afficha cette fois un sourire doux, reposant avec légèreté le couteau qu’elle avait en main, avant d’attraper la passoire pour la plonger dans l’eau. « Tu sais… On se connait depuis tout petit lui et moi, et… On n’a toujours passé du temps que tous les deux… Sans personne d’autres. Juste lui et moi… Donc… Peut-être qu’effectivement, cela ne lui plait pas trop que je m’entende bien avec toi. Laisse-lui du temps. » Face à cette explication, Davis hocha simplement la tête, comprenant ce que la demoiselle lui expliquait. « Et toi alors ? Ça ne te dérange pas de devoir le partager ? » Remarquant que ça question pouvait paraître personnelle le jeune homme reprit aussitôt. « Tu n’es pas obligé de répondre. C’est juste que vous me semblez assez fusionnelle du coup… Si lui le vis mal, je me demandais qu’en est-il de ton côté ? » Regardant le jeune homme l’espace de quelques secondes, la demoiselle se détourna alors, comme si elle réfléchissait longuement à la question. Elle repensait à leur jeunesse, à son comportement d’autrefois, ce qu’elle avait ressentis, mais aussi ce qu’elle ressentait aujourd’hui. « À l’époque… Je n’aimais pas voir les autres l’entourer… J’avais l’impression qu’ils essayaient de me voler mon seul ami et qu’il ne faudrait pas grand-chose pour se détourner de moi… » Elle resta un moment silencieux, relevant peu à peu à sa tête pour plonger son regard noisette dans celui du bannisseur, un sourire désolé sur le visage. « J’ai toujours été rejetée à cause de ma maladie et de ma condition à cause de celle-ci. Seiji à était le seul à m’accepter et me tendre la main… Alors oui, je n’aimais pas quand les autres essayaient de l’approcher et… Je lui en ai beaucoup voulus quand vers notre adolescence, il est parti sans dire un mot. Je me suis sentie abandonnée, comme s’il ne désirait plus me supporter à cause de ma maladie, de ce que j’étais. » Puis ressortant la passoire de l’eau, Akemi s’assurant de bien l’égoutter avant de la vider dans une grosse marmite, avant de revenir près de sa planche à découper, ses mains attrapant les légumes fraîchement épluchés par Davis. « Quand il m’a parlé du camp, j’ai éprouvé de la jalousie. J’étais mitigée… Quelques parts, j’étais heureuse de constater que des gens l’avaient acceptées, mais… J’étais jalouse de voir qu’il avait passé de bon moment avec eux… Aujourd’hui, je me dis que j’ai été bête d’avoir ressentis tout cela, et que je comprends maintenant pourquoi il s’est plu ici. »
Face aux aveux de la jeune femme, le jeune homme afficha un sourire entendu, constatant que le lien entre les deux jeunes amoureux étaient forts. Malgré tout, il avait l’impression que, même si la jeune femme semblait l’accepter, il y avait au fond quelques choses qui la turlupinait. « Tu comprends, mais tu as quand même peur malgré tout, pas vrai ? » Voyant que sa question avait attirée l’attention d’Akemi, le jeune homme reprit, tout en se concentrant sur sa tâche. « Tu me semble peu confiante malgré l’amour qu’il te porte et tu restes fixé sur une chose. Ta maladie. Quand tu m’as expliquée, c’est ce qui est ressortis à quelques reprise. Si depuis tout ce temps, Seiji est resté auprès de toi-même après son départ, c’est bien qu’il s’en moque non ? » Déposant le légume qu’il venait d’éplucher, le jeune homme reposa silencieusement ses outils, son regard observant la demoiselle. « Tu sais Akemi. Une maladie ce n’est pas ce qui te définis. Certes c’est contraignant, on n’a pas le choix que de faire avec et de prendre en compte bien plus de chose que les autres… Mais ce n’est pas ce qui nous reflète. Et ça ne le devrait pas. » Puis s’approchant de la marmite, le jeune homme y ajouta quelques denrées supplémentaires, préparant une autre marmite à côté, qu’il remplissa cette fois d’eau pour faire bouillir celle-ci. « Si on vit en ne s’inquiétant que de ça, en mettant tout nos malheurs sur le dos de nos maux, on ne peut que reculer. Et on passe à côté de super opportunité. Je suis sûre qu’il y a des choses que tu regrettes, mais au lieu de regretter, peut-être est-il temps d’ouvrir les yeux et d’avancer sans se laisser bouffer par tout ça. Vivre tout simplement comme on le désire. » Puis se rendant compte qu’il était sûrement moralisateur dans ses propos, Davis se sentit soudainement stupide, sa main s’apposant contre l’arrière de sa nuque, la gêne se lisant sur son visage. « Enfin désolée… Je ne voulais pas te faire la morale, loin de moi cette idée. Puis ça se trouve tu sais déjà tout ça. C’est juste… Ne passe pas à côté de ta vie. Ça serait dommage. » Observant le jeune homme à ses côtés, Akemi avait écouté ses paroles avec attention, son visage se détournant pour regarder d’un air vide sa planche à découper. Les mots de Davis résonnaient en elle, comme quelques choses de réconfortant. Depuis quelques temps cette décision, cette leçon de vie la titillait. Elle voulait vivre comme elle l’entendait, construire un avenir et profiter de chaque instant. C’était les mots, qu’elle avait énoncer à son bien aimé et aujourd’hui, ses mots, cette décision lui était de nouveau énoncée, comme pour lui confirmer qu’elle avait pris la bonne décision. Amusée par la situation, la jeune femme pouffa discrètement, se tournant alors vers le jeune homme qui la regardait d’un air intrigué. « Merci Davis, je crois que j’avais besoin qu’on me le rappelle. » souriant à son tour d’un air amusé, le jeune homme répondit d’un bref « y’a pas de quoi » avant d’énoncer qu’ils devaient s’y remettre, afin de ne pas traîner plus que nécessaire.
L’heure tournait dans la cuisine, et la préparation des plats étaient presque finis. Il ne manquait plus qu’à préparer un dessert digne de ce nom. Analysant les ingrédients qui se présentaient sous ses yeux, Akemi fut étonnée par la quantité d’ananas que la réserve contenait, l’interrogation ne tarda pas à délier ses lèvres.
« Comment ça se fait qu’il y est autant d’ananas ? »
« Oh ça… C’est quelques vendeurs de Luca qui nous les ont donnés. Ils n’arrivaient pas à les vendre et au lieu de les jeter, ils nous les ont données. On n’arrive pas à en venir à bout et je t’avoue qu’on se lasse un peu de ce fruit… »
« Hum… Comment vous le mangez ? »
« Bah… Comme ça en salade ou tranchée… Pourquoi ? »
« Je crois que j’ai quelques idées pour en finir avec eux. »
Citant quelques recettes au jeune homme pour avoir son avis, celui-ci acquiesça sans trop de manière, préférant en finir une bonne fois pour toute avec ce fruit, que de le voir encore et toujours sous ses yeux. S’attelant à la tâche, Akemi décida de décliner le fruit en quelques dessert, à savoir, en gâteaux, en scone, mais aussi en glace, afin que celui soit plus agréable à consommer surtout par ce beau temps. Demandant à Davis s’il savait manier les sorts de glaces, celui-ci lui indiqua qu’elle aurait plus de chance avec les autres, l’invitant à aller voir auprès d’eux si quelqu’un pouvait être susceptible de les aider. S’armant de sa veste, la jeune femme se dirigea alors au dehors des cuisines, cherchant dans le camp quelqu’un qui pourrait l’aider pour cette besogne. S’infiltrant dans une tente, la demoiselle tomba alors sur Seiji et Harken qui était occupés à faire le ménage, un sourire amusé teintant son visage à la vue de leur tenu. « Messieurs, ses tabliers vous sied à merveille. » Lâchant un petit rire, Akemi s’approcha alors, main derrière le dos, tout en faisant attention à ne pas entraver le travail des deux ménagers. « Qui est-ce qui s’y connait en magie de glace dans le camp ? J’en aurais besoin pour effectuer une recette. » Consciente que Seiji n’était pas capable d’une telle prouesse, Akemi se demandait si Harken en était capable. Après tout, elle ne connaissait pas encore le jeune homme et à part se battre à l’épée, elle ne savait s’il avait d’autres techniques de combat dans sa poche.